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Sujet : Interview de Chad Rowan (ex-Akebono)

  1. #41
    Senior Member Avatar de Asafan
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    Citation Envoyé par Satori
    Ca demeurera cependant toujours mon sentiment, surtout quand on sait ce qu'il avait accepté auparavant pour leurs beaux yeux
    Et quand on ne sait pas...?

  2. #42
    Citation Envoyé par Asafan
    Citation Envoyé par Satori
    Ca demeurera cependant toujours mon sentiment, surtout quand on sait ce qu'il avait accepté auparavant pour leurs beaux yeux
    Et quand on ne sait pas...?
    Ah...

    Lors de la longue absence de tout autre yokozuna valide, Akebono était le seul à "tenir le banzuke" pendant plusieurs mois, mais lui même commençait à accumuler les pépins physiques et à penser à l'intaï. Lorsqu'il a exposé l'idée de se retirer, la NSK lui a demandé de rester le temps qu'un autre yokozuna puisse être présent, pour préserver un banzuke crédible.

    Akebono a alors accepté de rester en place malgré ses blessures et sa fatigue physique de plus en plus criantes. L'aventure a duré, de mémoire, plus de 6 mois.

    Or le jour où la NSK aurait pu lui retourner l'ascenseur, lorsqu'il lui manquait seulement quelques semaines pour pouvoir reprendre la charge d'oyakata de son maitre, le comité directeur s'est montré absolument sans la moindre pitié, foutant grâce à l'excuse d'un suivi strict des procédures, littéralement Akebono hors du monde du Sumo.

    Devant bien bouffer et assumer la charge de la famille, Akebono s'est alors retourné vers le premier truc qui lui offrait de l'argent facile : le K1. Et tout le monde s'est mis à lui cracher dessus.

    Moi sur cette affaire, c'est plutôt contre les fronts bas de la NSK que j'ai envie de cracher, surtout vu le différentiel de traitement qu'ils ont appliqué au cas Takanohana... Le héros national est devenu une légende, a conservé son nom pour sa heya et siège auprès de ses pairs, et le gaijin qui lui a donné sa grandeur est devenu le paria dont on ne préfère pas se souvenir.

    Visiblement lui a bien digéré, mais en ce qui me concerne ça me reste toujours en travers, autant le mépris de la NSK envers Akebono que contre les boulets rouges qui ont fusé sans prendre en compte le contexte... Amertume, amertume.

    Bref, c'est bien pour ça que je suis très content de voir paraitre cette interview, redonnant une part de son panache et son humanité à ce géant. Une partie de l'ardoise du délit de sale gueule qu'il a toujours baladé s'efface, c'est très satisfaisant... Voilà pour la petite histoire, pour les détails et les corrections je suppose que les spécialistes me corrigeront.

    Satori

  3. #43
    Citation Envoyé par Satori
    Devant bien bouffer et assumer la charge de la famille, Akebono s'est alors retourné vers le premier truc qui lui offrait de l'argent facile : le K1. Et tout le monde s'est mis à lui cracher dessus.
    Mouais... Ca me semble vraiment un raccourci facile. Akebono était-il vraiment dans la dèche? Où étaient passés les gains accumulés, notamment ceux de ses 11 yushos? J'ai du mal à imaginer qu'il a tout claqué durant ses années de lutteur et qu'il n'avait plus de quoi nourrir sa famille... Après tout, ce n'est pas le seul lutteur à avoir quitté le sumo et la NSK, et les autres ne se sont pas retrouvés avec un choix du genre "la mendicité ou la prostitution"... Même ceux qui avaient eu un vécu moins "prospère" que lui durant leurs années de lutteur!
    Pour moi, le passage au K1 est un CHOIX réel qu'il a fait. Il n'y a pas été poussé.

    Si c'est la comparaison avec Takanohana qui te gêne, aurais-tu été moins amer pour Akebono si T-Hanada avait été "poussé" de la même manière hors de la NSK?

  4. #44
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Attention, faut tout prendre en compte... Akebono, quand il prend son intai, à un peu plus de la trentaine. Certes, il a gagné de l'argent grâce à ses yusho, mais ça ne suffit certainement pas pour faire bouillir la marmite indéfiniment. Il doit donc faire quelque chose, et tout de suite, s'il souhaite conserver le train de vie qui était le sien lorsqu'il était yokozuna. D'où le "choix" du K1 - dans un premier temps - qui paie bien et vite.

    Quant au pourquoi du fait qu'il n'est pas resté dans le sumo, cela vient en partie d'un choix de sa part, et en partie d'un état d'esprit de la part des Japonais (que l'on discutera ou pas). Si la Kyokai lui a tenu la porte grande ouverte pour qu'il parte alors qu'on pouvait envisager qu'il fasse, dans la lignée d'Azumazeki, un bon oyakata, c'est surtout qu'il n'avait plus aucun soutien financier de la part de sa koenkai, qui venait de s'autodissoudre. Et pourquoi donc ? Parce qu'Akebono, à qui l'on avait présenté plusieurs "beaux partis" à épouser, a préféré faire le choix du coeur et d'une rencontre avec Christine, qui aujourd'hui encore est son épouse. A titre de comparaison, Takanohana II avait lui rencontré la véritable élue de son coeur, Rie Miyazawa, fin 1992. Mais sa famille - et sa mère en particulier - s'opposait à ce qu'il épouse une femme qui avait clairement l'intention de ne pas s'investir à 100% dans un rôle d'okamisan en abandonnant par conséquent sa carrière d'actrice. Il dut, la mort dans l'âme, rompre avec elle (et c'est en particulier à ce moment qu'il devint le bouddha autistique que l'on a connu). Il s'est ensuite marié et a eu trois enfants de Keiko Kono, mais a-t-il le sentiment d'avoir été heureux, la question mérite d'être posée.

    En tout cas, et pour conclure, Akebono doit autant à un choix de vie personnelle et professionnelle sa "carrière" actuelle. Que je trouve respectable, à l'exception des moments où il me fait tiquer quand il joue trop sur la corde parodique du sumo. Mais bon, en même temps, c'est ce qui l'a fait connaître et que les gens attendent.

  5. #45
    Concernant son départ de la Nihon sumô Kyôkai , je trouve cela dommage car il fut formidable durant sa carrière en sumô et dans le sumodô.
    Les hautes instances du sumô n'avaient t'elle vraiment aucun moyen de le conserver ?
    Je suis sceptique.

  6. #46
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Elles avaient les moyens de le conserver, elles n'en avaient pas l'envie. Et Akebono, lui, avait l'envie, mais pas les moyens. C'est ce que j'essaie de dire dans mon précédent poste. Et ce qui aboutit à la fin - dommageable - de l'histoire.

  7. #47
    Précisions et recadrage utiles et exacts de Toonoryu, je plussoie... Merci!

    Satori

  8. #48
    Je crois que le post de Toon est parfaitement clair. Akebono a fait un choix en tout connaissance de cause qu'il savait lui être préjudiciable pour son avenir au sein de la NSK. Son choix est tout à fait respectable (personnellement je l'approuve) mais ne correspond pas forcément à la mentalité japonaise qui place plus l'accent sur l'intérêt du groupe que sur le bonheur personnel. Dans ces conditions, on peut voir son départ de la NSK comme un divorce par consentement mutuel, qui est visiblement bien vécu par l'intéressé lui même. En tout cas je ne vois pas en quoi la NSK a été indigne dans cette affaire.

    Sinon, je rejoins X-phil dans son analyse. Il est facile de faire pleurer dans les chaumières en expliquant qu'il doit "nourrir sa famille " mais c'est oublier qu'un ancien rikishi, yokozuna pendant plusieurs années, devrait avoir quelques provisions dans son garde-manger... une situation bien plus enviable que Sentoryu, par exemple.
    Père Boulon

    Il n'y a de richesse que d'Hommes.

  9. #49
    Le post de Toon est parfaitement clair mais tu en détournes le sens, je trouve.

    Le choix qu'à fait Akebono n'est qu'une partie de l'ensemble des rouages qui l'ont poussé à quitter le Sumo, et ensuite à se retourner vers autre chose. Insinuer qu'il porte la responsabilité totale de ce départ est totalement faux. Il a passé un an à exprimer clairement et à se battre dans l'idée de reprendre la charge d'oyakata qui lui tendait les bras, mais l'opposition et la mauvaise volonté de la NSK ont été parfaitement claires pendant la même période et ils ont finalement rendu un avis négatif, ce qui a poussé Akebono dehors. Ne mélangeons pas tout.

    C'est vraiment trop facile de se réfugier derrière l'argument du final cut en disant qu'il n'avait qu'à se sacrifier comme Takanohana l'a fait. Absolument rien ne prouve que la décision finale de la NSK aurait été différente, le problème de non coïncidence des dates serait resté. N'oublions pas non plus que le fait de sauver la face est une spécialité japonaise, et dans ce cadre la NSK a parfaitement manœuvré. Mais nier son comportement négatif et deux poids deux mesures dans cette affaire, c'est jouer les trois singes, et Toonoryu n'a absolument pas exprimé cette idée là...

    Satori

  10. #50
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Je vais encore jouer les pompiers de service, et tenter de parvenir à la concorde mais je pense que vous avez un peu raison tous les deux. La raison majeure, comme je l'ai dit, est surtout la koenkai d'Akebono qui, en se dissolvant, lui a ôté de toute manière toute chance de pouvoir se payer un toshiyori, dont les prix étaient déjà considérables à cette époque. La NSK n'a pas cherché outre mesure à lui filer un coup de main salutaire en jouant les intermédiaires avec ses sponsors (si elle ne les a pas incité en sous-main, ce qui est aussi envisageable dans le contexte de l'époque). Maintenant, pereboulon dit simplement que son choix de vie personnel est ce qui a entraîné cette défection de ses mécènes japonais, et ce choix lui était propre et parfaitement assumé. C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'en conserve aucune aigreur, ce qui se sent bien dans ses propos de l'interview. Il n'a aucune aigreur en général sur son expérience dans le sumo, puisqu'il a même, en parlant de l'affaire des chichonneurs ossètes, tracé un parallèle avec son expérience chez Azumazeki oyakata, et alors que sa biographie montre bien les difficultés relationnelles qu'il a pu entretenir avec l'ancien Takamiyama, il en garde surtout au final le souvenir bénéfique d'un maître exigeant qui lui a montré la voie et permis de devenir l'homme qu'il est devenu. Ce que je pense est également le sentiment qu'il a vis à vis de ses anciens maîtres japonais de la NSK, en dépit de leur ingratitude à son égard...

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