Voici un article de Mié KOHIYAMA sur le Sumô , la santé des rikishi et les risques alimantaires du métier.

LUTTEURS DE SUMO / QUEL PRIX A PAYER POUR LA SANTE ?

A 30ans , le champion de Sumô TOCHIAZUMA vient de renoncer à sa carrière pour raison médicale.
Si le cas est rare,selon les experts, le sport national japonais, soumettant des lutteurs en surpoids à un rythme de compétition effréné, fait souvent payer un lourd tribut à la santé.

"Les medecins ont détecté un symptôme d'attaque cérébrale , cela devient difficile pour moi de combattre seulement avec mon coeur " a déclaré Tochiazuma en annonçant sa retraite le 7 mai 2007.
Cet Ozeki de 155kg pour 1m80 était également victime d'hypertension artérielle.

" le cas de l'Ozeki Tochiazuma est rare " a affirmé à l'AFP le docteur Hiroyuki YOSHIDA , responsable médical de l' association japonaise de Sumô.

En 3 ans , seuls 2 lutteurs sur 700 environ ont "été contraints de renoncer à leurs carrièrespour raison médicale ", a t'il assuré.

Pour autant , la neccéssité d'avoir un poids développé, arme indispensable de cette lutte, pousse souvent les compétiteurs à des excès alimentaires à l' origine de problème de santé comme le diabète ou les pathologies cardiaques, reconnait monsieur YOSHIDA.

Dans ses mémoires , Kazuhiro KIRISHIMA , ancien champion de Sumô dans les années 80, raconte les excès auxquels il s'est soumis pour atteindre le poids souhaité .
" je m'éfforçais chaque jour , de me bourrer jusqu'au point ou je sentais qu' en mangeant d' avantage, j' allais tout régurgiter " écrit il .
En plus de ces 5 repas quotidiens, le champion s'obligeait à engloutir 20 oeufs par jour .
" je me fixais la quantité que j'estimais pouvoir manger en oeufs durs que je faisais bouillir d'avance et je gardais les autres tels quels en les avalant les fermés ",décrit il .

Les conséquences d'une suralimentation dans une vie rythmée par les entrainements intenseset les compétitions exposent les lutteurs à un " fort risque " de crise cardiaque, reconnait le docteur YOSHIDA.

Depuis une série de décès par infarctus ayant frappé des lutteurs dans les années 1990, les autorités du Sumô ont cependant renforcé les contrôles médicaux, notament les bilans cardiaques.
L'association du Sumô a également pris des mesures pour freiner une course aux kilos délirante à laquelle se livraient les lutteurs désirer d'égaler les nouveaux champion d' alors , d'origine Hawaienne, pesant souvent plus de 200kg.

" Aujourd'hui, la tendance est d'inciter les athlètes à prendre des plats plus équilibrés et à manger plus de légumes " explique le docteur YOSHIDA, ajoutant que " le poids moyens des Sumotori a reculé , ces dernières années grâce à ces efforts ".

Reste à combattre la gourmandise entre les repas de certains Rikishis qui raffolent de " sucrerie ou d'aliment saturés en graisse hypercaloriques ", souligne t'il.

A la fin de leurs carrières , les rikishis sont ensuite soumis à un nouveau défi : La perte de poids.

"Les spécialistes leur conseillent en général de perdre leurs poids petit à petit, de réduire l'alcool pour certains, ainsi que leurs rations caloriques car il font moins d'exercices "explique Doreens SIMMONS : spécialiste du Sumô au Japon.

" De nombreux champions à la retraite sont en trés bonne forme physique.Quand vous les voyait dans les soirées en costumes , il est difficile de savoir qu' il ont été dans leurs vies des Sumotori ", dit elle.

D'autres ont éprouvé plus de difficulté, à l'instar de l' ex champion d' origine Hawaienne KONISHIKI qui a été jusqu'a peser plus de 280 kg, un poids que n'ont pas supporté ses genoux constament douloureux.

Quelques années aprés sa retraite en 1997 , KONISHIKI témoignait de ses difficultés à perdre du poids et des insoutenables douleurs qu'il ressentait aux genoux après seulement quelques minutes se marche.

L' espérance de vie des Sumô " est inférieure à celle d' un japonais moyen, mais équivalente à celle d'un japonais en surpoids ", précise le docteur YOSHIDA.