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Sujet : Sumo ABC, de Shuji Miki

  1. #1
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Sumo ABC, de Shuji Miki

    Salut à tous, bien longtemps que je ne suis plus intervenu sur le forum, j'en suis désolé. Pour m'amender un petit peu, je lance ce topic, avec la traduction des textes les plus intéressants de la chronique de Miki, qui officie sur la version anglaise du Yomiuri Shimbun. Je ne sais pas à quel rythme je pourrai rajouter des textes, je ferai au mieux. A noter que certains datent déjà un peu, ce qui expliquera certaines observations pas synchrones avec aujourd'hui. Merci à tous et bonne lecture !

    Le secret des chignons



    Le chignon est le symbole des sumotori. Même lorsque les hommes furent contraints de couper leurs chignons au début de l’ère Meiji (1868-1912), les lutteurs furent une exception à la règle, perpétuant la coutume depuis la période Edo (1603-1867) jusqu’à nos jours.


    Il existe deux types de chignons : le style usuel et l’Oicho, à la forme de feuille de ginkgo, les deux variantes étant travaillées par les tokoyama, les coiffeurs du sumo.


    Les sekitori – ceux qui appartiennent à l’une des deux divisions supérieures du sumo – doivent arborer l'Oicho lorsqu’ils disputent des tournois réguliers ou lorsqu’ils sont en tenue de cérémonie, par exemple lorsqu’ils portent les hakama noirs avec des armoiries familiales.


    Après un combat, les sekitori prennent un bain et laissent ensuite les coiffeurs arranger leurs chignons dans le vestiaire avant de se préparer à retourner chez eux. Cela prend environ dix minutes, même si cela dépend de chaque lutteur, et les journalistes peuvent profiter de ces moments pour interviewer les lutteurs au sujet de leur combat du jour.


    Une histoire assez ancienne veut qu’un lutteur de makuuchi ait un jour perdu son sang-froid au cours d’un dispute avec son maître de heya au sujet de sa vie privée, au point qu’il se saisit d’une paire de ciseaux pour trancher son chignon. Il retrouva ses esprits après cela, mais il était trop tard.


    L’incident s’était produit au cours d’un honbasho, et la situation désespérée fut sauvée par un coiffeur. Grâce à son adresse et à son expérience, il parvint à rattacher le chignon tranché au reste de la coiffure du lutteur. Le lutteur parvint à terminer sans heurts le tournoi, mais la rumeur finit par enfler à son sujet.


    Le shisho insulté dit un jour à son sujet en plaisantant : « Quand tu le pousses, vise son chignon et tu peux l’emporter facilement ! Je devrais en parler à mes apprentis ! ».


    Les lutteurs qui rejoignent les heya avec les cheveux courts ne peuvent bien évidemment pas avoir de chignon tant que leurs cheveux n’ont pas atteint une taille minimale. Il fallut au fameux nouvel arrivant Endo plus d’un an après ses débuts dans sa heya avant de pouvoir arborer son premier chignon. Il avait pu démarrer depuis la troisième division makushita, un privilège accordé aux meilleurs des lutteurs amateurs. En raison de sa promotion éclair, il n’a toujours pas assez de cheveux pour constituer un Oicho, quand bien même presque une année de plus s’est écoulée depuis.

  2. #2
    Senior Member Avatar de nandoula
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    Plaisir que de te lire à nouveau!

  3. #3
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Le mono-ii, preuve d’un système démocratique.



    Au Tournoi du Nouvel An du mois de janvier, un mono-ii fut requis lors du combat entre le yokozuna Hakuho et l’ozeki Kisenosato lors de la treizième journée. Les juges décidèrent que les deux hommes étaient tombés simultanément, entraînant la nécessité d’un nouveau combat. Hakuho l’emporta et conquit son 33ème titre.


    Cependant, lors d’une conférence de presse postérieure au tournoi, Hakuho critiqua durement les juges qui avaient remis en question la décision du gyoji, déclarant : « Même un enfant pouvait le voir [que j’avais gagné]. J’aimerais qu’ils restent concentrés ». Ce commentaire créa des vagues dans le monde du sumo.


    Les ralentis instantanés ou les images digitalisées sont de plus en plus employés dans le sport pour assurer la justesse et la précision dans les décisions.


    Les ralentis ont été mis en œuvre pour la première fois lors du tournoi d’été en mai 1969.


    Lors du tournoi qui avait précédé, la série d’invincibilité du grand champion Taiho s’était arrêtée à 45 combats, ce qui avait causé un énorme choc au sein du public. L’incident est demeuré comme l’une des « erreurs du siècle ». Cela conduisit à l’introduction de l’usage des ralentis.


    Lors d’un mono-ii, le juge en chef contacte des oyakata présents en salle vidéo par radio et demande ce qu’il en est sur les bandes. La décision ultime, toutefois, reste dans les mains des juges.


    Les deux gyoji principaux sont appelés tate-gyoji, le plus gradés des deux portant toujours le nom de Kimura Shonosuke. Satoru Goto, qui décéda à l’âge de 81 ans, eut en une occasion une rencontre avec des journalistes étrangers, alors qu’il était le 28ème Kimura Shonosuke.



    Quand un journaliste étranger lui demanda s’il prenait mal le fait qu’une de ses décisions puisse être contestée, il répondit : « Bien sûr que non. Cela prouve qu’un tournoi de sumo est régi de façon démocratique ». Le journaliste ne posa pas d’autre questions, ajouta-t-il.


    « Je m’étais dit que c’était la meilleure façon de répondre face à des journalistes occidentaux », finit Goto, le sourire aux lèvres.

  4. #4
    Merci Toonoryu de prendre le temps d'écrire des posts aussi intéressants.

  5. #5
    Modérateur Avatar de toonoryu
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    Qu’est-ce que le shinitai ?



    Le sumo comporte 82 techniques différentes, telles que la poussée frontale ou les clés de bras.


    En fonction de la position d’un rikishi, toutefois, il ne peut se voir accorder la victoire, même si celle-ci est apparente, s’il se trouve avoir été en position de « shinitai ».


    Par exemple, lors de la quatrième journée du dernier tournoi d’été, le yokozuna Harumafuji et le maegashira 3 Sadanoumi se sont vus plonger ensemble quasi simultanément sur le rebord du dohyo. Après que Harumafuji ait employé une projection extérieure pour amener au sol son adversaire, le corps de Sadanoumi pivotait alors que le corps du yokozuna partait dans les airs.


    Le shinitai, ou corps mort, est une position de chute dans laquelle un rikishi se trouve avoir perdu totalement l’équilibre ou est incapable de le retrouver.


    Dans des conditions normales, Sadanoumi, ayant chuté sur l’aire de combat le premier, aurait été jugé perdant le combat. Mais le yokozuna fut jugé comme ayant été en position de shinitai car il n’avait plus le contrôle de son corps.


    Après que l’arbitre, ou gyoji, ait initialement déclaré Harumafuji vainqueur, les juges discutèrent la décision et conclurent que les deux lutteurs avaient perdu le contrôle. Ils ordonnèrent que le combat soit rejoué [torinaoshi].



    Dans le sumo, la Nihon Sumo Kyokai est le garant des décisions lors des combats. Il n’y a pas de règle gravée dans le marbre sur l’identité d’un vainqueur. Le principe majeur est que « le rikishi dont le corps touche la surface du sol le premier avec autre chose que la plante de ses pieds est le perdant ».


    Toutefois, dans de nombreux cas la décision est difficile à prendre.


    Si un rikishi tombe sur un adversaire après qu’ils aient tenté mutuellement de se projeter, le rikishi qui se trouve au-dessus touche parfois accidentellement l’aire de combat de la main avant que le corps du rikishi du dessous ne soit lui-même entré en contact avec le sol, ce qui est qualifié de « tsukite », ou contact de la main – le rikishi du dessus est alors déclaré perdant.


    Toutefois, si le rikishi du dessous est considéré comme en position de shinitai, et que les juges en arrivent à la conclusion que celui du dessus a mis sa main en opposition pour ne pas blesser son adversaire, la situation est alors dénommée « kabaite », ou « main protectrice ». Dans ce cas d’espèce, le rikishi du dessus est déclaré vainqueur.


    Les jugements sur le kabaite et le tsukite ont toujours été le sujets de débats. Il est compliqué d’estimer une position de shinitai, ce qui donne parfois lieu a de longues délibérations.

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