Dernière modification de Soupooshu, 23/11/2013 à 12h09
Voilà, Kisenosato aura réveillé cette fin de basho mais, au final, on revient au cas de départ : les deux yokozuna en tête et à égalité. Le yusho se décidera donc entre eux demain. Les statistiques étaient trop en défaveur de Kisenosato qui a encore une fois perdu le combat de trop pour vraiment prétendre au yusho. Il aurait pu éviter le kubinage de Goeido alors qu'il avait le combat bien en main mais, pour cette fois là, il s'est trop précipité. Cela laisse des regrets car, mine de rien, il s'achemine vers un quatrième jun yusho consécutif (même si rien n'est encore fait, là encore). Le talent est là mais on reste toujours sur la même problématique : il doit remporter un yusho. Dans le contexte actuel, un seul devrait suffire pour le propulser tout en haut et je suis persuadé qu'une fois yokozuna, il ne décevra pas (comme il n'a pas déçu depuis qu'il est ozeki alors qu'il a été un peu nommé aux forceps).
Père Boulon
Il n'y a de richesse que d'Hommes.
Tout à fait d'accord avec toi. Kisenosato ne décevra pas s'il devient Yokozuna. Et comme tu le précises un seul Yusho devrait suffire à la propulser en haut de la hiérarchie.
Voilà pourquoi le combat de demain est plus que crucial - il serait dommage de ne pas empocher le Jun-Yusho (le 4e de suite comme tu l'indiques ce qui n'est pas négligeable) après avoir battu les deux Yokozuna.
Un Jun-Yusho supplémentaire, une fiche de 13-2 (dont les deux victoires sur les deux Yokozuna)... et un Yusho en janvier et je pense que la NSK offrira une belle Tsuna à Kisenosato...
Encore faudra-t-il qu'il y arrive, mais ceci est une autre paire de manche. Il est clair que Kisenosato se rapproche et n'est plus loin de la tsuna.
Ceci est un secret.....
Oui, c'est loin d'être gagné, que Kisenosato devienne yokozuna aprés le basho de janvier, mais n'empêche quel combat aujourd'hui! Quel tension, dans ce duel de regards avant l'affrontement!
Et le public qui explose au moment ou Hakuho touche le sol, aprés ce duel à la tawara... j'étais pas fan de Kisenosato, et de son comportement que je trouvais arrogant, mais j'avoue qu'il ne déçoit pas depuis qu'il est ozeki, et qu'il a même acquis une stature impressionnante.
Tout comme Der et pour les mêmes raisons qu'il a invoqué, je ne suis pas fan de Kisenosato, un rang d'ozeki reçu avec quelques grincements de dents ( on ne va pas rouvrir le débat ), mais effectivement, il s'impose depuis comme un grand Ozeki. Dommage qu'il ait trébuché bêtement sur deux combats largement à sa portée en première semaine car ce Yusho lui semblait promis. Espérons que l'année 2014 soit l’avènement d'un grand Yokozuna....
La chronique du jour, en attendant sa publication.
Yes, he can !
Certes, il est difficile de comparer l’actuelle situation du jazzman président, qui bat des records d’impopularité dans son pays (après avoir surfé sur une vague extraordinaire) et celle de l’ozeki japonais le plus régulier du plateau, aspirant déclaré à la ceinture ultime. Mais il faut reconnaître qu’à l’instar d’Obama, il porte à lui tout seul les espoirs des Nippons qui suivent encore le sumo professionnel, et qu’on ne donnait pas nécessairement cher de sa peau à l’orée de cette pénultième journée, qui le voyait affronter le croquemitaine des dohyo. Et pourtant, au terme de la journée, on est pris entre deux sentiments : celui d’avoir assisté à la véritable éclosion, attendue depuis si longtemps en ce qui le concerne, d’un lutteur qui en trois ans n’a produit qu’à deux reprises des scores inférieurs à dix unités, et pourrait bien aligner un quatrième jun-yusho de rang ; et celui de la frustration, tant on a le sentiment qu’il avait sa place pour, à tout le moins, jouer le yusho dans un kettei-sen de folie contre l’un ou l’autre des yokozuna. Hélas, la défaite contre Aminsihiki en début de basho pèse lourd dans la balance, car en dépit de l’exploit du jour, Kisenosato abandonne aujourd’hui tout espoir de se mêler à la lutte. Encore une fois, que de regrets…
Car, en plus, la victoire du jour – qui est en plus sa deuxième consécutive contre les yokozuna du plateau, ne souffre d’aucune contestation. Après un niramiai tendu, qui montre que les deux hommes sont parfaitement conscients de l’enjeu, Kisenosato prend le meilleur départ en saisissant plus profondément le mawashi que Hakuho, laissant pourtant le bras gauche d’habitude fatal du yokozuna se porter sur le sien. Repoussant l’ogre des steppes à la tawara, Kisenosato voit celui-ci tourner sur lui-même pour l’achever en shitatenage, mais l’ozeki a suffisamment d’énergie et de puissance pour réfréner cette attaque et tomber le Maître dans un uwatenage d’anthologie. La foule, qu’il n’avait point besoin de conquérir, est à ses pieds, les trois ou quatre « banzaï ! » lancés par l’assistance étant – pour ce qui me concerne – une première à la conclusion d’un combat. Peut-être est-ce aussi, le combat de Harumafuji n’ayant pas encore eu lieu, une forme d’encouragement à l’adresse de Kakuryu pour qu’il créée la surprise et permette de prolonger les espoirs de l’ozeki.
Malheureusement, pas de surprise au musubi-no-ichiban. Harumafuji assure sa position de dernier prétendant au trône du maître en sortant un tachiai très vif sur Kakuryu, suivi d’une prise de mawashi. A partir de là, ce n’est plus qu’une question de patience pour le yokozuna dont l’impact physique sur ce terrain est supérieur à celui de l’ozeki. Patient, Harumafuji attend une vaine tentative de makikae de ce dernier qui se sait en fâcheuse posture pour placer l’assaut final. Pas de kettei-sen demain, mais un combat de feu pour conclure cette année 2013, à n’en pas douter.
Sansho probable pour Chiyotairyu, qui rentre dans le lard d’Okinoumi avec frénésie et ne le laisse souffler qu’après sa sortie. Repoussé frontalement et nettement par Ikioi, Osunaarashi jouera son maintien au senshuraku. Ikioi est en lice pour un prix comme Chiyotairyu.
Aoiyama n’est pas écarté d’une possible distinction mais il lui faudra attendre demain, battu qu’il est aujourd’hui par Goeido dominé sur ce combat mais qui s’en sort par l’entremise d’une coupable imprécision du Bulgare, qui sort quasi seul du cercle.
Tochiozan sera relégué, c’est acquis, mais il peut encore sauver une place en sanyaku et il fait tout pour cela. Victoire nette aux dépens de Kaisei pas assez réactif et rapidement pris sous les bras.
Toyonoshima bat les pronostics face à Takekaze qui ne lui réussit habituellement pas. Dans l’affrontement des petits trapus, le nain de la makuuchi se montre plus tranchant et profite de sa phase avant pour ne laisser aucun répit à sa victime du jour. Toyonoshima sera en course pour l’un des strapontins de sanyaku, celui par exemple libéré par un Shohozan trop en manque de conviction, battu par un gunbai sachi-chigae (verdict retourné) profitant à Homasho qui contre bien après l’avalanche de tsuppari et harite du komusubi.
Papy Kyokutenho se montre physique à la fois pour résister au premier et lourd impact de Tenkaiho, puis le reconduire tout en muscles vers la sortie. A près de quarante printemps, la performance est notable. Takayasu sort enfin un combat propre et net du basho abreuvant Jokoryu de nodowa bien placés avant de l’amener à terre. Les tentatives d’ouverture sont des stratégies souvent payantes face à Gagamaru, mais quand elles sont aussi téléphonées que celles de Tochinowaka ce jour, elles vont inévitablement à l’échec d’une défaite sans gloire. Le gaman est-il vraiment la solution pour Endo ? Il n’a d’autre chose à gagner dans des revers massifs comme celui du jour face à Kyokushuho qu’une aggravation de sa blessure. Souhaitons-lui que cela ne soit pas le cas…
Tout en recul, Toyohibiki profite de l’excès d’enthousiasme de Shotenro pour une victoire facile. Au contact face à Kitataiki, Tamaasuka se fait correctement blouser par un retrait appuyé d’une main sur la nuque de son adversaire. Tamaasuka vogue vers le ventre mou de la juryo. Dans un choc classique en yotsu, c’est Fujiazuma qui retourne l’assaut de Sadanofuji et se révèle vite plus solide. Enorme henka de Yoshikaze qui mystifie totalement Tokitenku, achevé de derrière. Pas de côté pour Tokushoryu qui se saisit du bras de Terunofuji qui le décaler et l’achever en okuridashi.
En juryo, le yusho ne peut plus échapper à la famille Kinoshita. Les deux frères l’emportent et laissent la concurrence loin derrière eux. Dixième succès de rang pour Chiyootori, qui montre face à Higonojo l’envie d’avoir envie du yusho. Oshidashi de bulldozer pour le leader de la division. L’aîné des frères Kinoshita rejoint son cadet en tête du basho en juryo. Chiyomaru, étincelant à Fukuoka, garde un bon placement face à Satoyama qui tente bien de virevolter pour échapper au tanker. Onzième succès pour le shin-juryo. Dans l’axe et prenant d’entrée le mawashi, Kagamio assure une victoire tranquille, sa promotion vers des horizons plus doux en même temps qu’il sort Chiyoo de la lutte pour le titre. Les frères Kinoshita sont seuls au monde.
Takanoiwa, sur des charbons ardents pour devenir le premier hiramaku de la Takanohana-beya, passe littéralement à travers d’Oiwato, qui lui est passé au travers de son basho. Tout se jouera demain pour le Mongol. Sokokurai est clairement dépassé physiquement sur ce basho, même si sa résistance face au non moins costaud Azumaryu est louable. Azumaryu protège sa future position pour une nouvelle tentative vers la makuuchi. Asahisho mène la danse au premier abord, mais c’est en ratant un tsuppari qu’il se retrouve dans la position de recul qui lui offre l’opportunité d’un décalage lui-même qu’il convertit sur okuridashi. Asasekiryu continue sa lente descente aux enfers. Massif et puissant, Tokushinho le maintient à distance, même si le Mongol parvient à dévier un assaut, mais Tokushinho parvient à faire un tour complet et à revenir en position, chopant le mawashi dans l’intervalle. Le yorikiri ralenti est alors inéluctable. Sixième make-koshi en sept basho pour Asasekiryu. Dominé par Wakanosato peu engagé car soulagé de ne plus reculer, Kimurayama est dans l’esquive, mais plaçant un hatakikomi qui trompe l’ancien sekiwake qu’on a connu plus motivé. S’il est en position peu favorable au plan comptable, le rang de Yoshiazuma lui assure une certaine sérénité, qui n’est pas l’apanage de Wakakoyu. Le petit Chiyotaikai est donc surmotivé, et profite de la certaine apathie de son adversaire car ses tsuppari ne sont pas des plus tranchants. A 7-4-7, il assure définitivement sa place. Autre lutteur à 7-7, Daikiho qui, en bon universitaire, nous offre une prestation de recul pleine de maîtrise. Katasukashi au final pour rejoindre son adversaire du jour, Homarefuji, au bilan provisoire. Malgré sa profonde prise de mawashi, Seiro ne parvient pas à compenser le déficit de puissance et en compensant par sa résistance le gabarit de Daido, il est vulnérable à un brusque changement de direction. Hatakikomi pour Daido qui assure ses positions et plonge le Mongol dans la difficulté. Même position et même sort pour Sotairyu qui se montre précis dans ses assauts et basd sur ses appuis face au lourd Akiseyama. Kachi-koshi itou pour le plus petit. C’est fini la juryo pour Kotomisen, qui en cédant sur un tsuppari manqué au déjà make-koshi Kitaharima plombe définitivement ses chances de rester salarié en janvier. Le miracle n’a pas eu lieu.
Suite et fin.
Les questions de promotion peuvent être abordées avec quelques certitudes à une journée du terme. En sanyaku, le comité du torikumi n’aura pas besoin de créer une place supplémentaire pour le relégué Kotooshu, qui accompagnera Goeido au rang de sekiwake. Pour les komusubi, c’est plus coton : Tochiozan est en lice pour une place, encore faudra-t-il éviter de se faire abattre demain… par Goeido. Autant dire que rien n’est acté. Okinoumi peut aussi rester en place, mais il affrontera demain l’un des prétendants les plus sérieux au grade, Aoiyama. Myogiryu et les deux maegashira 6 (vraisemblablement primés) postulent également.
Pour la relégation en juryo, en sus de l’intai d’Aran, Tamaasuka, Jokoryu et sans doute Kotoyuki sont condamnés. Tenkaiho doit l’emporter demain s’il ne veut pas risquer de faire partie de la charrette. Pour les montées, Kagamio et Chiyootori ont (de belle manière) validé leurs tickets, tandis que Takanoiwa, Terunofuji et Asahisho, voire Satoyama sont (dans cet ordre) les prétendants aux deux ou trois places restantes.
Entre juryo et makushita, en sus toujours de l’intai d’Aran qui libère une place, Tochinoshin sera en makushita en compagnie de Tanzo, Oiwato et Kotomisen, Seiro et Higonojo n’étant pas encore hors de danger. C’est pour les promotions que le bât risque de blesser, car en dehors d’Arawashi qui a brillamment poinçonné son ticket retour, aucun autre prétendant, parmi Tochihiryu, Takanoyama et Kawanari n’a encore validé ses chances. Takanoyama rencontre Higonojo demain, tandis que Tochihiryu et Kawanari s’affrontent pour un kachi-koshi synonyme de promotion. Sakigake et Sadanoumi pourront peut-être entrer en considération, sinon certains juryo se verront accorder un maintien heureux.
...et dans ce type de situation, il faut garder en tête le fait que la NSK considère un score de parité à l'issue des torikumi réguliers comme un "équivalent-yusho". Si Kisenosato est engagé dans un tomoe-sen ou un kettei-sen, la partie devrait être remportée même en cas de défaite finale. Cela dit, ce genre de situation sans avoir gagné un yusho précédemment serait inédite depuis Futahaguro, la Kyokai risque quand même d'être un peu regardante...
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