Kaloyan Mahlyanov - Kotooshu et Daniel Ivanov – Aoiyama ont parlé aux médias bulgares du Japon sur les tournois, leur style de vie, la culture asiatique, le Premier Ministre et la Bulgarie. On remarquera que si Kotooshu est devenu un très bon pratiquant de la langue de bois ("tatemae") à la japonaise, ce n'est pas encore véritablement le cas d'Aoiyama.
Kaloyan Mahlyanov - Kotooshu
Journaliste: Que vous a-t-il manqué pour remporter le tournoi ? Avez-vous été déçu de ne pas le remporter ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Toute défaite est une déception.
Journaliste: La présence du Premier Ministre Boyko Borisov dans les tribunes vous a-t-elle aidé ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Oui. C'est assez différent quand il y a des Bulgares pour vous encourager.
Journaliste: On parle beaucoup de corruption dans le sumo. Cela vous pose-t-il problème ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Non. Cela n'existe pas. Comment avoir un problème avec quelque chose qui n'existe pas ?
Journaliste: Comment vivez vous ici ? Comment vous y sentez vous ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: J'ai deux patries : la Bulgarie et le Japon.
Journaliste: Quelle est la différence entre ces deux patries ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Il n'y en pas. Elles sont semblables. Le seul problème est la distance qui les sépare.
Journaliste: Vous serez plus fort la prochaine fois ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Je l'espère.
Journaliste: Comment allez-vous poursuivre votre carrière ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: J'ai pratiqué le sumo également en Bulgarie, mais la situation n'y est pas bonne. C'est un sport amateur et même pas olympique, il n'y a donc pas assez d'argent donné dans ce pays. On ne trouve le sumo professionnel qu'au Japon. Tout homme qui veut devenir un lutteur de sumo professionnel peut essyaer de le devenir au Japon.
Journaliste: Conseilleriez vous à votre fils de faire du sumo ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Non, quand j'en aurai un, je laisserai mon enfant choisir sa propre voie dans la vie. Je ne peux que donner des conseils.
Journaliste: Ressentez vous le poids de la notoriété au Japon ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Par moments. Mais le plus souvent je passe de bons moments. Il ne peut y avoir qu'un seul étranger dans chaque heya. Quadn un étranger met fin à sa carrière, un autre prend sa place. Ils sont trop peu à avoir l'occasion de montrer leur valeur, à avoir leur chance.
Journaliste: Pouvez vous devenir entraîneur au sein de votre école ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Je peux être entraîneur assistant. Il faut atteindre le rang d'ozeki. Je l'ai déjà atteint donc je peux devenir entraîneur. Mais il me faut arrêter ma carrière active d'abord.
Journaliste: Quelles sont les règles les plus strictes auxquelles vous devez vous soumettre ? Vous ne devez pas consommer d'alcool et vous devez être tout le temps habillé de la même façon – en kimono.
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Sur l'alcool, c'est faux. Mais en ce qui concerne les vêtements, c'est vrai. Après tout, c'est un sport traditionnel japonais, et il a ses règles sur le code vestimentaire et la coiffure. Il y a beaucoup de règles auxquelles il faut se soumettre, mais on s'y habitue.
Journaliste: A quelle heure vous levez vous le matin pour vous entraîner et vous faire coiffer ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: La coiffure est arrangée après l'entraînement - autrement, elle serait foutue. Il y a un coiffeur, qui est en charge des cheveux de tout el monde.
Journaliste: Quel est votre combat le plus difficile à ce jour ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Tous les combats sont difficiles.
Journaliste: Et votre adversaire le plus costaud ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Tous les adversaires sont costauds. Dans la division au sein de laquelle je me trouve, la makuuchi, il n'y a pas d'adversaire facile ou difficile. Ils sont tous difficiles.
Journaliste: Est-ce que les compétitions et leur préparation affectent votre vie personnelle ? Pouvez-vous consacrer assez de temps à votre famille en période de tournoi ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: J'essaie de ne pas mélanger ma vie privée et mon travail. Quand je rentre chez moi, je suis moi-même. Le reste du temps, je suis un sumotori.
Journaliste: Est-ce que votre épouse est dérangée par le fait que tout le monde vous reconnaît dans la rue ? Est-ce que cela lui pose problème ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Parfois, mais on s'habitue à tout.
Journaliste: A-t-elle jamais été jalouse de vos fans parmi la gent féminine ? De votre renommée ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Je ne sais pas trop, j'imagine.
Journaliste: Les femmes japonaises surveillent-elles leurs époux ?
Kaloyan Mahlyanov – Kotooshu: Oui, comme les femmes bulgares
Danail Ivanov - Aoiyama
Journaliste: Depuis combien de temps êtes-vous ici ?
Danail Ivanov – Aoiyama: Un an et huit mois.
Journaliste: Que représente le Japon pour vous ?
Danail Ivanov – Aoiyama: Ma patrie est la Bulgarie. J'aime le sumo en tant que sport et je veux le pratiquer. Il n'y avait nulle part ou le faire en Bulgarie, c'est pourquoi je suis venu ici.
Journaliste: Le pays est-il si différent ? Arrivez vous à vous y habituer ?
Danail Ivanov – Aoiyama: On peut s'y habituer jusqu'à un certain point, mais il y a des choses qu'il est difficile de passer outre. Ma faille, mes proches et mes amis ne sont pas là. La Bulgarie et la Japon sont très différents.
Journaliste: En dehors du fait que vous pouvez pratiquer le sumo ici, le Japon a-t-il d'autres avantages par rapport à la Bulgarie ?
Danail Ivanov – Aoiyama: Je ne m'intéresse qu'au sumo. Je ne suis pas rentré chez moi pour voir ma mère, mon père et mon frère depuis huit mois. Je peux leur dire que je les aime beaucoup, qu'ils me manquent et que j'espère les voir très bientôt. Je n'ai plus besoin que d'un ou deux tournois avant de rejoindre la division supérieure et pouvoir revenir en Bulgarie.
Liens sociaux