Je t'en prie.

Je suis simplement objectif et admire la technique et le fighting spirit de Asashôryu Yokozuna. Je dissocie ses attitudes outrancières qui sont, elles, répréhensibles. Ne pas le reconnaître constituerait un aveuglement total et un déni illogique de la situation réelle.

Je reviens un instant sur la presse japonaise.
Si on prend uniquement les deux grands quotidiens proposés au Japon en versions langues anglaise et japonaise, ces journaux offrent les résultats des combats lors des basho. Toujours dans les pages sportives, on trouve des analyses tant sur ces résultats que sur les rikishi eux mêmes. Jamais je n'ai lu de propos exagérés sur les actions négatives du yokozuna. Les chroniqueurs se sont toujours limités à des articles objectifs sans supputations malveillantes; dans les deux langues d'ailleurs. Il en va globalement de même à la télévision et sur le Net.
Il faudrait donc cesser de crier au lynchage médiatique; le yokozuna se charge malheureusement tout seul de la publicité négative.

Dire qu'il a frappé et menacé sa femme, qu'il a le vin mauvais, qu'il a cassé le nez a quelqu'un ou autres comportements inadmissibles n'est pas un procès d'intention quand c'est avéré.

Je trouve, pour ma part, qu'il a beaucoup de chance car sans cette charge de yokozuna ou dans une autre structure martiale japonaise, il y a longtemps qu'on l'aurait poussé à partir. Les exemples ne manquent pas et concernent des Japonais ou d'autres nationalités.

Tout cela n'enlevant rien à ses qualités indéniables sur le dohyô.
Il serait vraiment regrettable de finir une carrière d'exception sur une note aussi négative et s'inscrire dans l'histoire du sumô de façon douteuse. Son grand talent mérite mieux qu'une personnalité incontrôlable et frisant trop souvent l'irrespect des lois et donc des personnes, sans même parler de la charge qui lui est confiée.