Yaocho, nouveau rebondissement

[Satori]

Satori, n'as tu jamais eu 3 messages?

Lorsque j'avais peu de messages, je ne laissais pas entendre à mes ainés qu'ils allaient pouvoir m'humilier par la suite, même si je ne doutais pas de la qualité et de la quantité de leurs connaissances. Et je continue de me sentir humble face aux connaissances d'un bon nombre de membres de ce site, sans pourtant craindre qu'ils m'écrasent avec... ça n'aurait juste aucun sens.

Tu t'excuses, c'est un malentendu? Soit, à mon tour d'être "naïf", à mes yeux l'affaire est close. Passons à la suite.

Satori

[Miyabiyama]

D'accord avec Satori. Revenons au sujet initial

[DenJam]

Bonjour à vous! Je suis un faux nouveau puisque je vous lis depuis quelques belles années et que j'ai déjà posté sur le forum, jadis. Ce sujet m'a amené à me poser plusieurs questions et donc à poster.
En l'espace d'un an environ le sumo a connu des périodes de remous, courtes en général, parfois injustifiées, mais souvent très embarrassantes: la mort d'un lutteur, plusieurs accusations de tricheries, une affaire de stupéfiant. Pouvez-vous me dire s'il en a toujours été ainsi? Il y a déjà eu de telles affaires mais c'est le rythme à laquelle elles apparaissent qui inquiète...

[kedevash]

Les histoires de combats truqués existent depuis très longtemps. Concernant la manière dont les histoires ont été traitées je laisserai les plus anciens répondre.

Pour ce qui est de la maltraitance des rikishis, je pense que c'est l'évolution de la société qui conduit à des histoires comme cela. A part l'histoire de Tokitenzan qui reste quand même choquante et qui j'espère ne se reproduira plus, les entrainements ont été beaucoup critiqués ces dernière années pour leur trop grande dureté.

Quand on écoute parler les anciens lutteurs maintenant retraité tous ont la même réponse. "De mon temps c'était beaucoup plus dur ". Cela vient du fait que par le passé le Sumo était vraiment attractif du fait de la bonne paye que l'on pouvait se faire en montant dans le banzuke.
De nos jours le Sumo est en concurrence avec le Football, le Baseball ect.. où le salaire est plus élevé et où les méthodes d'entrainements sont beaucoup plus "douces".
Cela ne fait qu'un tour dans la tête des jeunes et ils choisissent souvent les sport plus moderne.

Peut être que tout le monde ne sera pas d'accord mais c'et am vision du problème.

Pour ce qui est de la fumette je ne connais pas trop d'autres cas par le passé.

[oo]

Salut à tous
bien longtemps que j'avais pas pollué un thread (pas une seconde à moi en ce moment)
mais là, la tentation est trop forte et puis Satori est de Bordeaux alors solidarité

Satori, juste une petite précision pour notre opération "Ensemble pour sauver le français" " Si ça s'avère vrai" n'est pas correct. Si c'est avéré, c'est forcément vrai. Ne m'en veux pas , tu aura 1000 occasions de m'humilier avec tes connaissances sumoïstiques.

aura : nom féminin, émanation ou principe subtil d'un corps. Sorte de halo enveloppant le corps, visible aux seuls initiés
auras : verbe avoir au futur de la deuxième personne du singulier

voilà, quand on veux donner des leçons ........il faut savoir en recevoir

maintenant, j'ai toujours pensé que Satori avait une aura, car c'est un sacré initié

encore mes excuses à Asafan pour planter un troll au milieu de son post, mais comme le dit un d'entre nous : j'ai décidé d'en rire, c'est meilleur pour la santé

[Satori]

C'est gentil la solidarité, mais là je voudrais vraiment qu'on arrête avec ça. Matskitano reconnait qu'il a été maladroit, j'accepte sa réponse, terminé. Merci...

Pour répondre - partiellement - à DenJam, je pense aussi qu'un autre facteur est négligé. A une certaine époque je crois que la vie tout court était plus dure qu'aujourd'hui, les punitions corporelles, les privations et autres corvées étaient plus dans l'air du temps.

Aujourd'hui les médias ont envahi nos vies, soulignant en permanence le luxe, le confort, la facilité, et en parallèle le coté anormal de tout ce qui est brimades corporelles. Les jeunes sont beaucoup plus habitués à la facilité, à leurs droits inaliénables, au respect qu'on leur doit. Et nous sommes globalement nettement plus couvés et sur protégés, il suffit de regarder la télé.

Le dernier exemple qui me vient est cette affaire de pont de RER emprunté par des supporter pressés, qui a fait deux morts. Visiblement la serrure a été vandalisée, laissant la porte ouverte. Eh bien certains n'hésitent pas à mettre en cause immédiatement la négligence de la SNCF, oubliant au passage à quel point il est insensé de s'engager sur un réseau ferroviaire sans la moindre zone de dégagement... L'affaire est malheureuse, mais illustre parfaitement le point d'assistanat où nous sommes actuellement rendus.

Je pense que les brutalités dans le Sumo ont toujours existé, et qu'elle font partie intégrante de l'entrainement d'un lutteur. Quelqu'un qui n'est pas prêt à être brimé et rabaissé ne devrait pas intégrer le Sumo professionnel, à mon avis. C'est un peu comme à l'armée, on sait parfaitement où on va et les brimades et autres difficultés sont nécessaires à la formation - même si c'est dur à avaler.

Aujourd'hui, un jeune est mort, et c'est extrêmement malheureux. C'est peut être même condamnable si les formateurs ont réellement été trop loin, il y a des limites à tout évidemment. Mais je pense aussi que c'est beaucoup notre regard, notre tolérance à l'idée de brimades et autres brutalités, et globalement celui de la société, qui a changé. La société n'admet plus des choses qui paraissaient acceptables il y a quelques décennies. Et même si dans ce cas précis il semble y avoir eu négligence, n'oublions pas que la mort peut aussi être une chose accidentelle, une défaillance physique. Ca arrive.

Quand je pense à ce que nous apprennent Akebono, Takanohana ou Kirishima dans leurs écrits et leurs interviews, j'en suis même parfaitement convaincu : notre regard moderne de citoyens "cocoonés" n'est vraiment plus le même. Je pense que ce facteur est trop souvent oublié dans l'équation permettant de juger une affaire de cet ordre.

Satori

[skydiver]

Il y avait déjà des scandales dans les années 1950/60/70 mais beaucoup moins et surtout pas médiatisés comme aujourd'hui. Cela étant dit, ces problèmes provenaient essentiellement de relations troubles (yakuza) imputées à certains rikishi avec détournements d'argent ou influences occultes à la clé (signature de contrat dans le BTP principalement). Mais c'était tout de même assez rare.

[asakusa]

Pour ce qui est de la maltraitance des rikishis, je pense que c'est l'évolution de la société qui conduit à des histoires comme cela.

Tu veux dire que l'évolution de la société conduit à la "maltraitance" ou à la divulgation des affaires ?

Je suis pour ma part de l'avis de Satori, il n'y a qu'à prendre, pour s'en convaincre, l'exemple des profs ou instits : il y 30 ans, quand il mettaient une taloche à un gamin, les parents en mettaient une deuxième pour faire rentrer le message ; aujourd'hui, c'est dépôt de plainte et indignation médiatique.

Je vais peut-être dire une bêtise, mais c'est peut-être une raison du succès des gaijin dans le sumo d'aujourd'hui : ils sont peut-être plus habitués à la souffrance et à la contrainte dans des pays (je pense à la Mongolie) où le quotidien est difficile que les enfants-rois du Japon contemporain.
*** Notez le nombre de "peut-être" que j'ai employés dans le dernier paragraphe ***

Bon, en même temps, j'avoue que je serais bien incapable de survivre une demi-heure dans une heya, donc je vais arrêter de faire le malin et de juger les autres

[pereboulon]

Il y avait déjà des scandales dans les années 1950/60/70 mais beaucoup moins et surtout pas médiatisés comme aujourd'hui. Cela étant dit, ces problèmes provenaient essentiellement de relations troubles (yakuza) imputées à certains rikishi avec détournements d'argent ou influences occultes à la clé (signature de contrat dans le BTP principalement). Mais c'était tout de même assez rare.

N'oublions pas qu'une jeune recrue de la Takanohana est morte de "crise cardiaque" un peu avant l'autre affaire de "crise cardiaque suite à un entrainement normal" qui s'est transformée en "coups et blessures volontaires ayant entrainés la mort du lutteur". Takanohana est une légende et on peut penser que comme à une certaine époque, tout a été fait pour ne pas médiatiser l'affaire. Takanohana était très dur avec lui-même, il a peut être exagéré lors d'un entrainement poussant son rikishi un peu plus loin que ses limites.

Je crois que Satori a bien résumé la situation, nous sommes dans une société du risque zéro et l'entrainement de sumo à la dure a forcément plus de mal à passer.

[skydiver]

Le sumô n'est pas le seul Art Martial au Japon dont la dureté des habitudes a entraîné de violentes critiques, voire des suites judiciaires. A titre d'information, deux dôjô ont fermé dans l'archipel depuis 2001 dont un de karatedô, universitaire, après la mort d'un élève. L'autre, de jûdô, a laissé un pratiquant blessé et handicapé lors d'un entraînement particulièrement poussé et mal dirigé/contrôlé.
Des anciens du budô japonais ont pourtant estimé qu'à l'époque de leur jeunesse pas grand monde n'aurait trouvé à redire de ces attitudes jugées aujourd'hui outrées...