Nom et prénom :Koki Naya.
Shikona : Taihô .
Taille et poids :1m87 et 153 kg.
Heya :Nishonoseki-beya.
Yûshô : 32.
Kantô shô : 2.
Kinboshi : 1.
Grade : 48ème yokozuna de l'histoire.
Le grand yokozuna est né sur l’île de Sakhaline. Sa mère est japonaise et son père est d’origine Ukrainienne.
Mais c’est dans la province d’Hokkaido, plus précisément de la ville de Teshikaga que grandit le rikishi vainqueur du plus grand nombre de yûshô à ce jour.
En Septembre 1956, Taihô intègre la Nishonoseki –beya .
Il ne possède pas un gabarit impressionnant.
Il pèse 75 kg mais mesure 1m84.
Il se montre particulièrement doué comme jeune rikishi en réalisant d’excellent basho avec peu de défaites.
Son premier succès se fait dans la division des sandanme. Taihô remporte le yûshô. Il ne concède aucune défaite. Il est excellent en yotsu sumô mais il sait aussi repousser avec force et vigueur ses adversaires quand cela est nécessaire.
Six basho après son succès en sandamne, Taihô se retrouve en tête de la division Makushita.
Le jeune homme sera sekitori après avoir remporté six victoires comme chef de file des makushita.
Ses grands débuts comme jûryô se réalise lors du Natsu basho 1959. Taihô remporte neuf victoires et continue son irrésistible ascension dans le Banzuke.
Lors du Kyûshû basho 1959, Taihô postule pour une accession dans la division reine du sumô (Makuuchi ). Taihô fait parler son génie et son impressionnant éventail technique.
Oshidashi , Sukuinage, Yorikiri, Tsuri dashi, Okuridashi ….
L’étoile de la Nishonoseki-beya enlève un nouveau yûshô , le jûryô yûshô .
Son premier comme sekitori.
Lors de l’Haru basho 1960, il apparaît parmi les Hiramaku.
Il est classé sur le Banzuke comme maegashira 13.
Taihô enflamme le Dohyô …
Le jeune Maegashira remporte douze combats.
Les projecteurs se braquent sur lui.
Personne alors n’attendait le jeune rikishi à un tel niveau.
Il devra s’incliner à trois reprises mais l’histoire retiendra que parmi ces défaites, il du céder sur un Shitatedashinage devant un San.yaku connu sous le shikona de Kashiwadô.
Ce dernier deviendra par la suite son plus féroce adversaire sur le Dohyô durant sa prestigieuse carrière.
Taihô termine second derrière le yokozuna de la Kasugano-beya, Tochinishiki.
Le yokozuna enlève la coupe de l’empereur avec quatorze victoires.
Mais ce basho tonitruant, lui vaut un Sanshô .
Taihô remporte le Kantô-shô.
Il fait un bond énorme dans le classement pour l’Haru basho. Il est classé Maegashira 4.
Mais Taihô accuse le coup et subit un fâcheux Make-kochi.
Cette contre performance ne le rétrograde que de deux places chez les Hiramaku.
Taihô repart de plus belle, onze victoires pour le Natsu basho 1960.
. Il bat le yokozuna Asashio IV.
Obtenant ainsi une première kinboshi. Un deuxième Kantô-shô vient récompenser le grand espoir du sumô à cette époque.
Il est pour la première fois San.yaku. Son physique a changé .Son poids dépasse les 120kg et il mesure 1m87.
Taihô est éblouissant de classe, sa technique est impressionnante.
Pour l’Aki basho 1960, Taihô est shin Sekiwake .
Techniquement, il est récompensé par le gain du plus prestigieux des Sanshô, le Ginô-shô.
Mais le fait le plus marquant est sa seconde place sur ce basho.
Le Sekiwake Taihô laisse filer le yûshô au profit du légendaire yokozuna Wakanohana I.
Le yokozuna remporte son dernier yûshô ( Wakanohana I en totalise 10).
Taihô manque de peu la coupe de l’empereur.
Il totalise douze gains et Wakanohana I en a remporté 13.
Il est clair qu’une nouvelle génération se met en place avec Taihô mais aussi avec des rikishi comme Kashiwadô par exemple.
Taihô impressionne et son physique de bel âtre lui donne une belle popularité au près de la gente féminine mais aussi des plus jeunes.
La consécration arrive lors du Kyûshû basho qui clôture l’année 1960. Le Sekiwake remporte le yûshô.
Un basho formidable car Taihô frappe fort en venant à bout du yokozuna Asashio sur yorikiri .Il varie ses techniques avec brio. Kashiwadô qui est à cette époque mieux classé que lui sera vaincu par la même technique que le yokozuna Asashio.
Kashiwadô est alors ôzeki.
La rivalité entre lui et Taihô s’intensifie.
Taihô ne subit que deux revers, le premier contre le maegashira Fusanishiki et le second contre l’ôzeki Wakahaguro.
Kashiwadô va répliquer de fort belle manière en remportant le premier basho de l’année 1961.
Kashiwadô rejoint ainsi Taihô avec lui aussi un yûshô en poche .13 victoires pour l’ôzeki de l’Isenoumi-beya.
La rivalité surnommée Hakuhô-jidai prend une autre dimension.
Le yûshô que Taihô a remporté lui a assuré une promotion au rang d’ôzeki.
L’année 1961 va marquer les esprits des japonais car l’ôzeki Taihô va réaliser un fabuleux exploit.
Taihô remporte quatre yûshô consécutivement ( Nagoya, Aki et Kyûshû basho 1961 et Hastu basho 62).
13 victoires au Nagoya basho 1961, il alterne les techniques durant tout le basho.
Excellent sur yorikiri, il bat grâce à cette technique le chef de file des maegashira Fujinishiki mais aussi l’ôzeki Kashiwadô entre autres.
Le 10ème jour, il place un brillant utchari sur le Sekiwake Haguroyama.
Ses deux seul revers sont contre l’ôzeki Kibatayama sur yorikiri et contre le Sekiwake Maedagawa qui réussit une belle poussée sur yoritaoshi.
Mais au final , c’est l’ ôzeki Taihô qui soulève la coupe de l’empereur pour la seconde fois de sa jeune carrière.
12 victoires lors de l’Aki basho suivant, un basho de toute beauté. Taihô n’en finit pas d’impressionner. Son sumô puissant et technique l’emmène vers les sommets(3ème yûshô ). Chez les hauts gradés, l’ôzeki Kashiwadô vient à bout de Taihô.
Kashiwadô confirme son talent et prouve à son homologue ôzeki qu’il faudra toujours compter sur lui pour contrer la maestria de son ami et adversaire.
Il sont alors promu yokozuna en même temps, (Novembre 1961). Taihô est le 48ème yokozuna de l’Ozumô.
Kashiwadô est le 47ème.
Les deux hommes reçoivent leurs Tsuna de l’ancien grand yokozuna Futabayama dans une cérémonie d’une noblesse incroyable.
Kashiwadô reçoit la tsuna en premier puis vient le tour de Taihô.
L’ancien yokozuna Futabayama qui est considéré alors comme le plus grand rikishi de l’histoire du sumô, ne sait pas encore que le 48ème yokozuna , auquel ,il vient de remettre la corde sacrée va s’inscrire comme lui dans la légende des très grands .
Le shin yokozuna Taihô enlève une nouvelle fois la coupe de l’empereur lors du Kyûshû basho en cette fin d’année 1961.
L’année 1962 débute très bien puisque le phénoménal rikishi de la Nishonoseki-beya rafle à nouveau la mise avec 13 victoires.
Taihô ne fait aucun complexe malgré son jeune age. N’oublions pas qu’il était à cette époque le plus jeune yokozuna qui fut sacré avec 21 ans et 3 mois. Ce record sera battu, un plus tard par un autre Dai-yokozuna, Kitanoumi.
L’Haru et le Natsu basho de l’année 1962 seront remportés par les Sekiwake Sadanoyama et Tochinoumi qui deviendrons eux aussi plus tard yokozuna.
Mais Taihô n’est pas qu’un yokozuna . Il est exceptionnel de classe, de prestance. Sa technique et sa maestria sur le cercle sacré n’ont aucun égal durant ces années.
Il est aussi devenu un puissant rikishi . Désormais, il y a Taihô et les autres..
Taihô enlève 6 yûshô consécutivement .
(Nagoya, Aki, Kyûshû basho 1962 et Hatsu, Haru et Natsu basho 1963) .Le dernier étant remportés sur un score vierge de toute défaite. En aucun cas, le jeune yokozuna de la Nishonoseki-beya n’est descendu sous le score de 13 victoires durant la série de 6yûshô (14/1, 13/2, 13/2,14/1,14/1 et un zensho-yûshô).
Le Nagoya basho voit l’ôzeki Kitabayama de la Tokitsukaze-beya remporté le titre. Le vainqueur de l’Aki basho 1963 est au profit de Kashiwadô avec un superbe zensho yûshô (15/0).
En Novembre, c’est le futur yokozuna Tochinoumi qui est classé ôzeki sur le Banzuke qui rafle la mise.
1964, Taihô est de retour, il enchaîne deux zensho yûshô , Hatsu et Haru basho .Lors de l'Hatsu basho , aucun ôzeki ne peut entraver la marche en avant du yokozuna. l'ôzeki Tochinoumi est défait sur hatakikomi, Yutakayama laisse son mawashi à la portée de Taihô , sanction immédiate sur uwatenage.
Enfin les ôzeki Tochihikari et Kitabayama subissent sur poussée( oshidashi et yoritaoshi) , la puissance de Taihô.
Même le yokozuna Kashiwadô pourtant très batailleur et adversaire coriace pour Taihô sera défait sur tsukiotoshi.
L'Haru basho sera lui aussi de toute beauté, Taihô est incroyable !
Néanmoins, le yokozuna combat avec une génération de rikishi de haute volée. De grands noms du sumô figurent sur le Banzuke à cette époque , Sadanoyama, Tochinoumi, Kashiwadô, Fujinishiki, Kitabayama etc etc...
Il cède les Natsu à basho à Tochinoumi qui est lui aussi devenu yokozuna .Le Nagoya basho est remporté par le Maegashira de la Takasago-beya Fujinishiki, un spécialiste de l’oshizumô.
Mais l’année 1964 voit l’immense Taihô enlevé son 14ème puis son 15ème yûshô.
En 1965, le Dai yokozuna de la Nishonoseki-beya est toujours au sommet de son art. Certes, il cède l’Hatsu basho à l’ôzeki Sadanoyama qui enlève son 3ème yûshô.
Mais Taihô réplique avec 14 victoires lors de l’Haru basho 1965.
14 victoires…
Une seule défaite contre le Maegashira Kainoyama sur ketaguri.
Lors du Natsu basho 1965, Taihô s’incline à six reprises. Son ami et rival Kashiwadô l’expulse sur oshidashi lors de la 13ème journée. Les futurs yokozuna Kitanofuji et Tamanoumi ( Tamanoumi été Komusbi à l’époque , son shikona était Tamanoshima) furent de la fête eux aussi.
C’est le Yokozuna Sadanoyama qui soulèvera la coupe de l’empereur.
Taihô se ressaisit et remporte son 17ème titre lors du Nagoya basho 1965 (13 victoires).
Kashiwadô démontre à nouveau son talent en battant Taihô lors de ce basho sur yoritaoshi.
Taihô termine bien l’année avec le Kyûshû basho qui le voit soulever sa 18ème coupe de l’empereur. Il alterne avec différentes techniques pour vaincre son adversaire, Okuridashi, Oshidashi,Sukuinage, Hatakikomi,Katasukashi etc.
En 1966, Taihô connaît quelques soucis d’ordre physique mais il se rétablit et dévaste tout sur son passage.
L’ouragan Taihô remporte, les Haru, Natsu, Nagoya, Aki et Kyûshû basho, ( 13/2 ) (14/1) (14/1) (13/2) (15/0).Le kyûshû basho est le 4ème zensho yûshô de sa carrière.
Il est clair que Taihô est sur une autre planète.
Le Dai-yokozuna ne s'arrète pas là car il réalise un nouveau zensho-yûshô (5ème) pour débuter l'année 1966 ( Hatsu basho).
L’Haru basho est au profit du puissant ôzeki Kitanofuji .
Taihô voit les rikishi Kitanofuji , Kotozakura, Tamanoumi monter en puissance ….
Mais le yokozuna continue d’être la star dans la discipline, un magnifique score de 14/1 lors du Natsu basho 1967, lui permette d’enlever son 25ème yûshô.
Pour le Nagoya basho, il connaît à nouveau des soucis de santé (blessures). Le yûshô est enlevé par son ami et plus coriace adversaire de sa carrière, le yokozuna Kashiwadô.
5ème yûshô pour le yokozuna et ami de Taihô.
Taihô , le phénix renait de ses cendres avec un basho phénoménal. Zensho yûshô pour la légende vivante du sumô . Taihô écrase la concurrence.
Le yokozuna souffre dans son corps, il semble craquer physiquement. Beaucoup pensent qu’il va annoncer son Intai .Mais Taihô est un homme de caractère, il s’accroche !
Le yokozuna laisse Sadanoyama ( Hatsu et Haru basho) , le maegashira Wakanami, et les ôzeki Tamanoshima et Kotozakura remportaient les différents yûshô.
Il était absent pour blessures lors des Haru, Natsu et Nagoya basho.
Taihô se soigne. Quand il va mieux, il intensifie sa préparation physique en grand professionnel. Musculation avec haltères, footing et exercices traditionnels comme le teppô, suriashi , shiko etc..
Cela va porter ses fruits et le Dai yokozuna remporte l’Aki et le Kyûshu basho 1968 avec la manière .14 victoire pour le premier et encore un zensho yûshô pour clôturer l’année.
Taihô porte à 28, le nombre de yûshô à son palmarès.
Du jamais vu à cette époque.
En 1969, Taihô est certes vieillissant mais il éblouie à nouveau les japonais avec un zensho yûshô lors de l’Hatsu basho (8ème zensho -yûshô pour le yokozuna).
Il remporte le Natsu basho 1969 avec un score de 13/2. Ne concédant que deux défaites au Maegashira Ryukô et au Sekiwake Hasegawa.
Taihô garde brio et éclat sur le dohyô mais le sumô est une discipline usante pour le corps humain et même le grand yokozuna ne peut y échapper.
Son dernier grand coup d’éclat sera son 32ème yûshô lors de l’Hatsu basho 1971. 14 victoires.
Taihô ne s’incline qu’une seule fois devant l’ôzeki Kotozakura sur oshitaoshi.
Il rate de peu une 33ème coupe de l’empereur lors de l’Haru basho 1971. Il termine second derrière le yokozuna Tamanoumi.Ses trois défaites sont concéder devant Daijû (futur ôzeki ) et les yokozuna Kitanofuji et Tamanoumi (ce dernier , vainqueur du yûshô).
En Mai 1971, Taihô prend sa retraite. C’est un évènement national. Pour son dernier dohyô-iri , il aura pour assistant les yokozuna Kitanofuji et Tamanoumi .
Un bel hommage de ces deux yokozuna devant le « monument « Taihô.
Il est autorisé garder son shikona après sa retraite. Il devient Taihô oyakata et fonde la Taihô –beya.
Il connaîtra un sérieux problème de santé à la fin des années 70 (AVC).
Il passera le flambeau à son gendre l’ex Sekiwake Takatoriki .
Il éffectuera en 2000, son Kanreki dohyô-iri avec la célèbre tsuna de couleur rouge lors de son 60ème anniversaire.
Il aura aussi recruté le tristement célèbre rikishi russe ( Roho).
Taihô detient le record de victoire en terme de yûshô , 32. Son record tient toujours !
Le seul rikishi a avoir approché l’incroyable serie de yûshô du yokozuna Taihô et le yokozuna Chiyonofuji . Le yokozuna de la Kokonoe-beya se retirera avec un yûshô de moins que Taihô au palmarès.
ANNECTOTE :
Le yokozuna Taihô tenta de battre la série de victoires consécutives du grand yokozuna Futabayama mais ses espoirs furent brisés par une erreur d’arbitrage en Mars 1969. Taihô s’arrêta à 45 victoires consécutives ….
Si Taihô a eu durant sa carrière de brillants adversaires, le plus célèbre de tous fut le yokozuna Kashiwadô . Une solide concurrence sur le dohyô entraîna une formidable amitié entre les deux hommes même après leurs carrières respectives.
Taihô n’a jamais caché son admiration pour le yokozuna Kashiwadô et vice versa.
Taihô était aussi connu pour son sérieux à l’entraînement, ne négligeant aucun compartiment.
Il était toujours désireux de voir les plus hauts gradés ou les rikishi les plus en forme du moment partager le Keiko (entraînement) avec lui.
Taihô aura été remarquable sur le plan comptable en yûshô mais l’histoire retiendra aussi de lui qu’il fut un exemple pour les jeunes générations de lutteurs. Taihô prenait très au sérieux son rôle de yokozuna.
Il fut un maître du sumô avec prises sur la ceinture mais il savait employer l’Oshizumô quand il le fallait.
Pour conclure, son incroyable carrière au sein de l’Ozumô s’explique bien sur par un talent hors du commun mais aussi par un charisme d’exception sur et en dehors du dohyô.
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