Asashoryu empoche son 25e yusho.
Le musubi-no-ichiban était capital à plus d'un titre. Si Asashoryu l'emportait, grâce à ses deux victoires d'avance sur ses poursuivants, la messe était dite, selon l'expression chère à l'un de nos membres éminents. Si Harumafuji l'emportait, il se donnait une petite chance, ainsi qu'à Hakuho, Baruto et Toyohibiki, de disputer un tomoe-sen au senshuraku, à condition évidemment qu'Asashoryu perde contre Hakuho, ce qui s'était déjà vu, et qu'eux remportent tous leur combat. Mais l'aîné des yokozuna n'a pas laissé passer sa chance de s'octroyer son 25e yusho. Le combat d'anthologie contre son jeune compatriote ozeki, très disputé, a été à la hauteur de l'importance de l'évènement. Au tachi-ai, Harumafuji se décale légèrement sur sa gauche, sans toutefois surprendre le yokozuna, qui s'assure immédiatement une ferme prise main gauche. Après un petit temps d'attente, où chacun est solidement arrimé d'une main au mawashi de son adversaire et lutte pour y accrocher l'autre main, Asashoryu tente de soulever Harumafuji sans succès, mais parvient toutefois à placer son autre main sur le mawashi de l'ozeki. Nouvelle tentative de soulèvement de la part du yokozuna que Harumafuji désamorce en se rapprochant et en abaissant son centre de gravité. Puis c'est l'ozeki qui tente de soulever Asashoryu et de le pousser hors du cercle, sans succès lui non plus. La tension est à son comble. Le public hurle à chaque mouvement des lutteurs. A la deuxième attaque de Harumafuji, Asashoryu le repousse au centre et finit par le jeter au sol sur shitatenage après une première tentative sans effet. Même si son yusho est d'ores et déjà dans la poche, Asashoryu aura certainement à cœur demain de vaincre son rival Hakuho et de donner encore plus de panache à son 25e triomphe.
" Pitié ! ", semble dire Harumafuji
Hakuho, sans doute un peu miné psychologiquement suite à ses deux défaites consécutives face au diabolique Harumafuji et au redoutable Kaio les jours 12 et 13, a dû batailler ferme contre Kotooshu, qui pourtant s'obstine à attaquer de front le yokozuna, maître en contre s'il en est, l'ozeki bulgare n'étant pourtant certes pas démuni lorsqu'il conquiert le mawashi de son adversaire. Hakuho, cette fois-ci, a dû s'y reprendre à plusieurs fois, sortant en vain son arsenal de nage et de crochetage de jambe, avant de réussir à conclure sur uwatenage.
Superbe uwatenage de Hakuho sur Kotooshu Le dernier ozeki en lice, le vieux lion Kaio, s'il a perdu un peu de force et de résistance au fil des ans, n'a par contre rien perdu de sa science du combat. Il l'avait déjà prouvé hier contre Hakuho, et a poursuivi sur cette lancée aujourd'hui contre le jeune Kisenosato. Il a su rester patient jusqu'à ce que l'espoir japonais lui laisse imprudemment saisir son mawashi de la main droite, et n'a eu plus alors qu'à lui appliquer un de ses célèbres et quasi imparables uwatenage.
Uwatenage classique de Kaio sur Kisenosato
Le sekiwake Baruto avait partie facile, apparemment tout au moins, contre l'impétueux Kakizoe, tant la différence de gabarit et de niveau était flagrante, même si elle n'était pas refletée par le résultat de leurs confrontations passées (2 victoires pour Kakizoe contre 1 pour Baruto). Il s'en est fallu d'un cheveu pourtant que l'Estonien ne se laisse déborder par le remuant petit pensionnaire de la Musashigawa beya. Tous deux ont eu à montrer un sens indéniable de l'équilibre sur la tawara avant que le sekiwake puisse enfin faire parler sa puissance et jeter à terre Kakizoe d'une seule main en le tirant en arrière, par une technique rare, l'osakate, qu'on n'avait pas revue depuis 2005, exécutée alors par Aminishiki.
Le Gentil Géant en cours d'osakate sur le pauvre petit Kakizoe
Victoire expéditive par tsukiotoshi sur Kakuryu d'Aminishiki, qui s'assure vraisemblablement une place en sanyaku pour le Haru basho. Le jeune Mongol perd lui son grade de komusubi, après avoir perdu celui de sekiwake au dernier tournoi.
Kachi-koshi pour le vétéran mongol Kyokutenho qui inflige du même coup à Kotoshogiku un make-koshi signifiant également la perte de son grade de komusubi sur le prochain banzuke.
Tochinoshin limite les dégâts (4-10) en disposant à coup
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Ryogoku basho
Toujours selon la presse spécialisée nippone, il est relevé que les tensions diverses (attitudes de certains rikishi, violations des règles, abus, etc.)
skydiver 08/10/2024, 21h21