La conclusion de cette douzième journée du Hatsu basho 2014 est limpide : ce sera un duel, encore une fois 100 % Mongol, et sa conclusion se jouera sans doute samedi (dimanche, si un miracle intervient). Mais la domination des deux rikishi d’Ulanbaatar n’est pas l’unique conclusion d’une journée qui voit des fortunes diverses pour pas mal de rikishi, des destins scellés ou pas encore, alors que l’on arrive dans la ligne droite finale de Longchamp.
Palpitant musubi-no-ichiban entre Hakuho et Goeido, le sekiwake, qui a désormais le feu aux fesses pour simplement conserver son grade, tentant avec impudence une semi-henka en pivotant sur sa gauche dès après l’atari tout en décrochant le mawashi du yokozuna. Il faut toute la lucidité de celui-ci (et le manque d’opportunisme de Goeido qui aurait du poursuivre son pivot plus intensément) pour que les zabuton ne se mettent à voler. Au lieu de cela, Hakuho peut se stabiliser, affermir son immense bras gauche sur le mawashi du sekiwake avant de claquer un uwatenage assez rageur, histoire de bien faire comprendre qu’on ne plaisante pas avec le Don. Bref, il est toujours là, et on ne voit pas bien qui pourra le déloger.
Toujours dans la forme éblouissante qu’il tient depuis le début du Hatsu, Kakuryu ne traîne pas et impressionne face au pit-bull Shohozan, qu’il annihile avec des tsuppari dévastateurs conclus avec un timing idéal par un tirage victorieux. L’ozeki reste aux basques du yokozuna.
Mind game de Kotooshu qui plante deux matta à Kisenosato avant d’esquisser une henka, ratée, pour se retrouver contre son meilleur ennemi avec une double intérieure gauche. Après une longue pause, Kotooshu parvient à allonger son bras droit qui trouve le mawashi, l’uwatenage étant alors la conclusion logique pour le Bulgare qui conserve encore un (mince) espoir. Kisenosato, qui pour couronner un tsunatori basho catastrophique s’est apparemment blessé au gros orteil droit, affronte Hakuho demain et devra peut-être attendre ce week-end pour son kachi-koshi, tandis que Kotooshu jouera un nouveau va-tout face au chéri du Kokugikan, Endo.
Toujours sur la corde raide, le Bulgare. Mais ça passe encore.
Un kadoban lors d’un tsunatoribasho, ça la foutrait mal…
Kotoshogiku retrouve par intermittence son sumo classique sur ce basho, mais quand c’est le cas, cela donne de nettes victoires, comme face à Endo ce jour, l’espoir étant annihilé par la puissance des cuisses de l’ozeki.
Kachi-koshi tranquille pour Tochiozan qui laisse Takekaze, trop bas sur ses appuis, se défaire tout seul. Okinoumi défait sur yorikiri Ikioi dans un combat de tueurs d’ozeki (trois ginboshi sur ce basho à eux deux). Net succès de Tamawashi qui surclasse tout au long de son combat le petit Toyonoshima. Victoire particulièrement chanceuse de Toyohibiki qui est totalement dominé par Chiyotairyu mais voit son adversaire sortir un pied avant lui, emporté par l’élan de la poussée qu’il supposait décisive. Aoiyama remporte face à Aminishiki le type classique de combats qu’il gagne ou qu’il perd régulièrement, en poussée/appui. Aminishiki va sortir de la zone dure. Jolie victoire pour l’Ancien Kyokutenho qui n’a même pas à batailler pour sortir en force et au mawashi le gros gabarit de Sadanofuji. Position mal assurée pour Kaisei qui se retrouve nez vers le sol avec Kitataiki lui appuyant sur la nuque. Le Nippon joue avec lui avant de lui faire mordre l’argile. Prise de mawashi mieux assurée pour Takarafuji qui sort en force Kyokushuho. Petit bijou de Satoyama qui sort face au grand compas de Tochinowaka un ipponzeoi, technique aussi spectaculaire que rarissime. A voir et revoir.
Tokitenku n’a pas une seconde pour tenter une projection, la prise droite de Fujiazuma permettant au poids lourd de sortir le Mongol de l’arène. Make-koshi, le vétéran mongol doit décrocher un succès d’ici le senshuraku pour encore rester en makuuchi un basho de plus. Enfin motivé, Takayasu se montre conquérant face à Kagamio, submergé par la charge du jeunot. Yoshikaze rend la monnaie de la henka ratée par Masunoyama en lui plantant un hatakikomi dans la foulée. Shotenro est bien présomptueux de croire que son kiedashi peut suffire quand il laisse le mawashi à Chiyootori. Le basho catastrophe se poursuit pour lui. Sans prise de mawashi concédée à Takanoiwa, Gagamaru se facilite grandement la tâche, ses deux quintaux faisant la différence.
Victoire solide tout en oshizumo pour Osunaarashi qui décroche un kachi-koshi mérité et peut (doit ?) maintenant viser plus haut.
Le chassé-croisé se poursuit en juryo, Sadanoumi se faisant planter par Jokoryu, ce qui permet à Chiyomaru de revenir une nouvelle fois aux commandes. Terunofuji ne lâche pas, au contraire d’Azumaryu qui encaisse un deuxième revers.