Situation assez originale que celle de ce Hatsu basho 2014. Les désagréments d'une majorité des hauts gradés et l'inconstance du reste du paquet comme l'absence de réel outsider font qu'à l'orée de la quatrième journée, il n'y a plus que trois lutteurs encore invaincus en makuuchi. Ce fait est significatif car depuis le début des années 2000, on n'en compte que quatre malheureuses occurrences, la dernière étant le Haru 2013 qui voyait le sekiwake Baruto seul pour accompagner Hakuho. Il avait lâché le jour suivant et finalement échoué dans sa tentative de reconquête. Hakuho, lui, avait décroché le neuvième de ses dix zensho-yusho, série en cours. Et on peut légitimement se demander si celle-ci est prête de s'arrêter, en dépit des signes de fébrilité entraperçus face à Toyonoshima. Le yokozuna se méfie clairement d'Okinoumi, tombeur de deux ozeki en autant de journées. Appliqué, le maître se voit pourtant en mauvaise posture, Okinoumi lui enserrant solidement les bras à l'atari. Mais Hakuho dégage son bras gauche et en profite pour plonger le droit pour une prise qu'il affermit tranquillement. Le reste n'est qu'une question de puissance, et à ce jeu-là, Okinoumi n'est pas (encore) au niveau du top. Victoire plus tranquille pour Hakuho, à défaut d'être facile.
Tant de maîtrise...
Victoire bien plus tranquille pour Goeido, Aminishiki lui rendant la tâche facile en se bornant à le tenir à distance. A ce petit jeu, la puissance du sekiwake est trop conséquente pour aboutir à autre chose qu'un oshidashi net et sans bavures. La troisième larron n'est autre que Shohozan, qui semble destiné à naviguer entre les joi-jin et les sanyaku. Comme M5, son opposition est trop faible pour ne pas lui laisser espérer un basho de feu. En témoigne sa nette victoire sur le lourd Kaisei, dépassé par le petit bonhomme qui passe sous sa garde et contre toute velléité de prise de mawashi avant de placer un shitatenage.
Les hauts gradés se reprennent globalement, à une exception près : Kotoshogiku chute encore, face à l'homme en forme de ce début de basho, Toyonoshima, tombeur d'un deuxième ozeki après avoir inquiété le yokozuna. Le gros lutin passe les bras sous la garde de l'ozeki avant de le crocheter subtilement d'un balayage. La situation est déjà compliquée pour l'ozeki kadoban.
Magistral balayage.
En revanche, Kisenosato, qui ressent peut-être moins la pression, est impérial face au joujou des sanyaku Chiyotairyu, balladé en oshi avant de se faire proprement sortir en yorikiri.
Le Maître en arrière-plan, tout un symbole...
Pas plus de suée pour Kakuryu, qui après un atari faiblard passe la seconde et sort l'autre jouet du basho, Tochiozan (manquant de sortir le gyoji avec...).
Kakuryu sans souci.
Victoire plus compliquée en revanche pour Kotooshu, clairement repoussé par son compatriote Aoiyama, mais qui trouve les ressources de lucidité et de placement pour s'écarter et faire tomber son adversaire avant sa propre sortie. Encore huit victoires pour lui, si peu et tant à la fois...
Pour le reste, on notera les deuxième succès de Endo face à Chiyootori, d'Osunaarashi sur Satoyama, et les grandes difficultés de Takanoiwa.
Osunaarashi a les honneurs de la presse nippone.
En juryo, situation identique avec trois leaders seulement (l'occurrence est nettement plus fréquente dans cette division). Terunofuji est toujours sur sa dynamique, accompagné d'Azumaryu, bonne surprise de ce début de basho, et de Chiyomaru, qui poursuit sur sa lancée de Fukuoka.
Pour les divisions non salariées, les résultats sont très parcellaires mais on notera la bonne position d'emblée d'Amuru, qui se positionne pour un retour attendu dans l'élite.
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