Hatsu basho 2013 - 14ème journée (Juyokka-me)

Vers le zensho ?

Surmotivé. Harumafuji montre, une quatorzième fois ce basho, que sa calamiteuse conclusion de Kyushu était sans doute un accident de parcours (on a d’ailleurs évoqué une blessure cachée suite à ce tournoi). Sur le combat du jour, face à Kakuryu qui étonnamment, alors qu’il n’a rien à y gagner, ne lâche rien (tout comme Kotooshu, les faire-valoir ne l’étaient pas aujourd’hui). C’est toutefois à l’atari, une fois de plus, que cela se joue, Harumafuji étant plus vif et conquérant une solide prise de mawashi. Kakuryu l’a bien compris et place immédiatement un makikae, contré de suite par le yokozuna. La deuxième tentative est fatale à l’ozeki, malgré sa résistance. Harumafuji peut encaisser le paquet de kensho, et les millions de yens du yusho. Le suspense du senshuraku résidera dans le fait de savoir si Harumafuji peut décrocher un troisième zensho-yusho en cinq yusho remportés, un sacré pourcentage. Hakuho risque de ne pas être d’accord.


Pas de sueurs pour Hakuho, juste un petit coup de chaud quand l’impudent ozeki Kisenosato se permet de lui balancer un harite en pleine face. L’insolent en reçoit deux dans la foulée, avant une expulsion heureusement maîtrisée, même si je sentais en Hakuho l’envie pressante de la poussée finale « made in Asashoryu ».


J’avoue ma surprise au vu de la victoire de Kotooshu sur Baruto en quête de kachi-koshi, mais au vu du combat, on voit que si le Bulgare a un moment de sympathie envers son pote européen en le laissant assez complaisamment mettre la main sur le mawashi, la sympathie a ses limites ou ça finit par se voir. Baruto n’a pas le niveau physiquement, soit que son genou n’est pas réparé ou qu’il n’a pas eu le temps de se préparer à cause de celui-ci. Toujours est-il que Baruto va jouer son destin immédiat contre un poison nommé Ikioi, demain. Comme neuf autres rikishi, une paille. Dont Kotoshogiku, l’ozeki. Grosse résistance d’Aran mais le Russe concède une prise trop ferme à Kotoshogiku qui peut alors revenir à sa recette traditionnelle du « houba ! houba ! » pour un succès salvateur. L’ozeki jouera sa survie demain contre Kakuryu déjà kachi-koshi, il ne devrait pas rencontrer trop de soucis.

Sur un nuage doré, Takayasu s’assure une place sur le strapontin de ce basho et un prix en se montrant plus lucide que Goeido, dont la charge de bœuf manque de maîtrise et permet à son adversaire de le renverser en se décalant légèrement. Enfin une victoire pour Shohozan qui assure son succès du jour en parvenant à pénétrer dans la garde du Brésilien Kaisei. Blousé par Toyonoshima roublard, Myogiryu a décidément du mal à finir son basho. Il jouera le kachi-koshi demain. Aminishiki joue les ventouses avec Toyohibiki, absorbant le lourd tachiai de son adversaire pour mieux l’attirer au sol l’instant d’après. Le vétéran est promis à un nouveau retour chez les sanyaku, son quatorzième basho parmi l’élite.


Jolie victoire de Kyokutenho, plus vif que Masunoyama et mieux à même de placer ses mains au mawashi.


Expulsion facile pour Gagamaru, qui profite de la faible opposition pouvant être fournie par Wakanosato désormais.


La recette d’Aoiyama, tout en allonge, si efficace la veille, ne souffre que peu l’approximation, ou l’on s’expose à un contre. C’est ce dont bénéficie Takarafuji qui peut alors tranquillement disposer du Bulgare. Shotenro devra attendre le senshuraku pour un éventuel kachi-koshi, surclassé physiquement par Tochinoshin qui, s’il ne finit pas son tsuridashi, sort son adversaire après l’avoir baladé sur la moitié de la tawara. Plus vif qu’Asahisho, Yoshikaze remporte son combat et condamne son adversaire au retour en juryo. Même sanction pour Kotoyuki, très violemment expulsé par un Chiyotairyu en verve, incisif et sans pitié.


Daido domine globalement son échange face à Takekaze, ne se laissant pas surprendre par les manœuvres de déception de son adversaire, avant de démontrer qu’il est plus solide physiquement, et sauver à priori sa place en makuuchi. Le magicien des crochetages, Tokitenku, effectue une nouvelle démonstration face à Sadanofuji qui lui facilite la tâche en concédant un morozachi. Tokitenku place alors un magnifique balayage, concluant son combat sur nimaigeri, technique rare pour le moins. Visiblement plus motivé et rapide qu’Okinoumi, Tamawashi décroche dès l’atari une solide prise de mawashi rapidement convertie. Accrocheur, Kitataiki se voit emmené à la tawara par Tamaasuka, mais ce dernier se recule pour reprendre sa position face à la résistance adverse, moment dont profite Kitataiki pour placer l’attaque fatale et décrocher le kachi-koshi. Quel numéro d’équilibriste de Fujiazuma, acculé à la tawara par Tochinowaka et qui parvient à se décaler les pieds sur la corde pour laisser tomber son grand adversaire alors qu’il tente de placer la poussée finale. Dieu que Satoyama aura été complaisant avec le cadavre de Miyabiyama, incapable ou non désireux de sortir du champ des (faibles) tsuppari et nodowa de l’ex-ozeki, qui finissent par s’accumuler pourtant et faire perdre au poids léger de sa lucidité. Au bout d’une minute de traitement de (léger) choc, Miyabiyama finit par placer un pénible tirage qui lui offre une victoire, au forceps est le moins que l’on puisse dire. Que c’est pénible à voir !

La division juryo est donc la dernière où il y aura un possible enjeu demain, Jokoryu ayant eu le bon goût de battre Takanoiwa pour insuffler un peu de suspense pour un dernier yusho. Les désormais co-leaders ne son pas à l’abri de deux revenants, Homarefuji et Kyokushuho. Si Homarefuji aura un line-up assez jouable en la personne de Hochiyama, quoique celui-ci doive éviter un revers synonyme de possible rétrogradation, le comité du torikumi a fait les choses aux petits oignons en programmant Takanoiwa contre Daikiho qui joue kachi-koshi et promotion en makuuchi, et Jokoryu contre Kyokushuho. Autant dire que les deux combats vont être tendus.

Au plan des promotions/rétrogradations, les choses sont assez claires désormais.

Makuuchi/Juryo :

• Montent en makuuchi : Jokoryu, Sagatsukasa, peut-être Oiwato et Daikiho
• Descendent en juryo : Miyabiyama, Tamaasuka, Asahisho, peut-être Kotoyuki

Juryo/Makushita

• Montent en juryo : Oniarashi, Sensho, Tochihiryu, peut-être Sensho
• Descendent en makushita : Shironoryu, Kotoyutaka, Takamisakari, peut-être Hochiyama ou Kagamio.