Le nakabi de ce Kyushu basho ne restera certainement pas dans les annales du sumo, faute de rebondissement dans la course au titre, et de coup d'éclat dans la grande majorité des combats.
Hakuho s'est facilement défait du pauvre Takekaze, qui n'a semblé qu'une pelote de laine entre ses grosses pattes. En un tachi-ai surpuissant et deux poussées herculéennes, le yokozuna a littéralement concassé son adversaire (tsukitaoshi) et maintenu son invincibilité dans le tournoi. Co-leader au classement, Goeido a du livrer un superbe combat contre Okinoumi. A la merci de la bonne prise de son adversaire après le tachi-ai, Goeido s'est acharné à mettre la main sur le mawashi d'Okinoumi, à l'intérieur d'abord, à l'extérieur finalement. La projection qui suit (uwatedashinage) lui permet de rester invaincu. Le second yokozuna, Harumafuji, avait un challenge autrement plus difficile à relever en la personne de Kotooshu, le Bulgare montrant un regain d'engagement depuis le début du basho. Plus véolce au tachi-ai, le Mongol déconcerte l'ozeki d'une claque bien sentie (son nouveau coup spécial ?), lui permettent de s'emparer du mawashi et de projeter son adversaire (uwatedashinage). Plus bas dans la classement, Toyonoshima reste au contact des leaders au terme d'un combat parfaitement maîtrisé contre Fujiazuma (hatakikomi). En résumé, Hakuho et Goeido mènent la danse avec 8 victoires, Harumafuji et Toyonoshima suivent avec 1 seule défaite.
Uwatenage de Goeido sur Okinoumi
Les autres hauts gradés semblent définitiement hors course. Kotoshogiku enregistre une troisième défaite face à Kisenosato, à l'issue d'un combat titanesque et indécis, le plus excitant de la journée assurément. Kisenosato prive l'ozeki de la Sadogatake de la moindre prise dès le tachi-ai, mais Shogi ne se laisse pas impressionner et bouscule son adversaire à droite et à gauche, parvenant à agripper son mawashi, avant de tenter une projection. Emoussé par tant d'efforts, Kotoshogiku n'a malheureusement plus grand chose à opposer à la réaction de Kisenosato (yorikiri). Troisième défaite également pour Kakuryu. On comprend mieux pourquoi l'ozeki mongol s'autorise parfois quelques henkas, quand on voit la déconcertante facilité avec laquelle Tochiozan l'a complètement fait voler en éclat au tachi-ai (yorikiri).
Pour le reste, rien de véritablement passionnant. A part peut-être le nouveau tour de passe-passe de Yoshikaze, décidemment très en verve à Fukuoka. Opposé à un Wakakoyou extrêmement efficace dans l'enchaînement des tsupparis, le lutteur de poche se sauve au bord de de la tawara d'un réflexe qui le place comme par miracle dans le dos de son adversaire. Le chassé devient alors le chasseur, et Yoshikaze ne laisse pas passer l'occasion d'empocher une sixième victoire et de se rapprocher du kachi-koshi (uwatedashinage). Tochinoshin est loin d'être aussi agile que le petit Japonais. Sa henka ne trompe pas Kaisei, et en projetant son adversaire, son pied glisse hors du dohyo. La victoire va au Brésilien, tout étonné de l'issue du combat (yorikiri).
Shohozan confirme qu'il n'usurpe pas sa place parmi les joi-jin, avec une victoire toute de maîtrise face au coriace Aminishiki, dont il bloque les bras dès le tachi-aï avant de repousser les tsupparis desespérés en bord de tawara (tsukidashi). Basho plus difficile en revanche pour le prometteur Myogiryu, vaincu à la poussée par Homasho (oshidashi) et enregistrant de la sorte une sixième défaite. Autre espoir japonais, Jokoryu commence à trouver le rythme en makuuchi avec une troisième victoire contre Daido (yorikiri), le pensionnaire de l'Onomatsu étant certes blessé.
Les vétarans se sont également montrés à leur avantage. Kyokutenho encaisse magnifiquement le tachi-aï de Wakanosato en l'enveloppant de ses longs bras pour le pousser vers la sortie (yorikiri). Les tsuppari de Yoshiazuma égalent ceux de Tokitenku en rapidité, mais le Mongol parvient à enclencher la marche avant, peut-être grâce à cette vicieuse tentative de balayage du pied droit (yorikiri). Enfin, Miyabiyama fait étalage de toute son expérience pour contrôler les poussées brutales du jeune Chiyonokuni avant de le déstabiliser (oshidashi).
On notera également les victoires de Gagamaru contre Masunoyama (oschidashi), d'Aran contre Takayasu (yorikiri), de Toyohibiki contre Shotenro (oshidashi), d'Aoiyama contre Ikioi (oshidadhi), de Tamawashi contre Asahisho et de Chiyotairyu contre Kitataiki (oshidashi également).
En juryo, Tochinowaka poursuit sa course en tête, avec une huitième victoire en autant de combat, obtenue face à Satoyame (okuritaoshi). Il est suivi de près par Choyootori vainqueur de Tenkaiho (shitatenage) et Sadanofuji tombeur de Kitaharima (oshitaoshi).
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