Disons-le d'emblée, les 7 hauts gradés clôturent cette première journée du Nagoya basho avec une première victoire à leur actif. Mais que ce fut difficile pour Hakuho, dont l'époque de souveraineté absolue semble bel et bien révolue.
Opposé à Toyonoshima, le yokozuna déploie dès le tachi-ai toute la puissance qu'on lui connaît, mais trébuche en bord de tawara au moment même où il boute son adversaire hors du dohyo. A vitesse réelle, difficile de déterminer lequel des deux lutteurs a chuté le premier. Le gyoji lui attribue la victoire mais les shinpan, après un long conciliabule, se montrent plus prudents et font rejouer le combat.
Hakuho, fébrile au moment d'achever Toyonoshima
Le deuxième tachi-ai est plus équilibré et les deux lutteurs, en position basse au centre du dohyo, jouent des mains pour s'assurer de la meilleur prise sur le mawashi adverse. A ce petit jeu, Hakuho se montre le plus prompt et enclenche une poussée contre laquelle Toyonoshima ne peut rien. Le yokozuna, soulagé, rentre aux vestiaires couvert d'une sueur qui en dit long sur l'effort qui lui a été nécessaire pour empocher sa première shiroboshi.
La journée a été un peu plus facile côté ôzeki. Kakuryu doit s'employer contre Okinoumi : volontaire, le lutteur japonais place plusieurs tentatives de yorikiri en bord de tawara, mais est contré par le Mongol d'un opportun uwatenage. Dans le classique Kotooshu / Aminishiki, le Bulgare se montre décidé à ne pas succomber aux pièges du maître-tacticien de l'Isegahama beya : il multiplie les poussées franches qui mettent le Japonais sur le reculoir. Aminishiki tente bien une esquive-éclair, mais il trébuche dans son mouvement (oshidashi). Harumafuji donne à Aoiyama une leçon d'oshi-zumo : tachi-ai canon, tsuppari vigoureux, harite claquants. Le Bulgare est rapidement mis hors d'état de nuire (oshidashi). Baruto n'a pas tremblé contre Kyokutenho : bien décidé à faire honneur à son incroyable yusho de mai, le Mongol tente plusieurs yorikiri, sans parvenir à bouger le colosse balte. Sur un contre, l'ôzeki propulse tranquillement son adversaire dans la foule (yorikiri). Combat maîtrisé également de Kotoshogiku, qui canalise les attaques de Tochiozan avant de le faire tournoyer et l'accompagner par derrière à la sortie du dohyo (okuridashi).
Kotoshogiku indique le chemin de la sortie à Tochiozan
Pas de problème enfin pour Kisenosato, qui oblige Myogiryu à parcourir le bord de la tawara avant de l'expulser d'une ultime poussée (yorikiri).
Premier sanyaku à entrer en lice, Goeido est largement battu par le tachi-ai de Wakakoyu et n'a jamais pu refaire surface (oshidashi). Victoire autoritaire de Tochinoshin contre Shohozan, dans un combat classique d'oshi-zumo (tsuppari / hatakikomi). Un autre combat d'oshi-zumo, assez mou celui-là, voit Homasho se défaire de Takayasu (oshidashi). Pas d'oshi-zumo en revanche, pour une fois, dans le combat de Toyohibiki : Yoshikaze évite l'impact brutal du petit taureau de la Sakaigawa-beya, mais Toyohibiki parvient à s'emparer du mawashi de son adversaire pour l'amener progressivement au delà de la tawara (yorikiri). Dans le même style, Takekaze ne parvient pas à imposer le combat de tsuppari à Aran. Le Russe agrippe le bras de son adversaire et le fait virevolter dans le public (kotenage). Miyabiyama peut regretter d'avoir glissé au moment où il pensait porter l'estocade à Kaisei (tsukiotoshi). Wakanosato étouffe Hoshiyama de ses grosse pattes d'ours avant de le projeter au sol (sukuinage).
A noter également les victoires de Chiotairyu contre Ikioi (oshidashi), de Masunoyama contre Tochinowaka (oshidashi), de Daido contre Takanoyama (oshidashi), de Sadanofuji contre Kitataiki (yorikiri), de Takarafuji contreTamawashi (yorikiri), de Tokitenku contre Tamaasuka (yorikiri) et de Shotenro contre Gagamaru (tsukiotoshi). En juryo, Asasekiryu remporte son combat contre Kyokushuho. Kokkai l'emporte également, tandis que Takamisakari perd d'entrée.