Fin des espoirs de tsuna pour Baruto. On faisait remarquer que son tachiai trop relevé lui jouerait des tours : l’Estonien abandonne tout espoir de tsuna sur son défaut technique majeur, permettant à Kotoshogiku de décrocher un kachi-koshi salvateur et plongeant la Kyokai dans une situation inédite au terme de ce tournoi, si les choses se poursuivent sur la lancée qu’elles ont pris.
Car en effet il semble bien qu’un sixième ozeki se profile à la conclusion de ce Haru basho 2012 : Kakuryu dépasse aujourd’hui les dix victoires pour la troisième fois de suite en sanyaku et décroche son 31ème succès en trois basho. On pourrait presque se demander à quoi le Mongol carbure sur ce basho, tant la puissance qu’il manifeste pour contrer la grosse charge de Shotenro et le raccompagner sans fioritures vers la sortie est impressionnante. Kakuryu n’est plus qu’à sans doute une encablure du grade d’ozeki. C’est peut-être même déjà fait, mais en tout état de cause Kotoshogiku qui vient d’assurer contre Baruto son kachi-koshi ne sera pas nécessairement des plus mobilisé pour barrer la route au sekiwake. A 32 victoires, la Kyokai ne pourrait faire autrement que d’entériner la promotion, jurisprudence Kisenosato aidant.
Alea jacta eesti est. Ainsi en est jeté le sort de l’Estonien.
Aux cotés de Kakuryu et pour la bataille du yusho, qui se poursuit toujours même si les promotions en ont un peu éclipsé la portée, on retrouve bien évidemment le yokozuna. Jolie résistance de l’ozeki Kotooshu face à l’ogre mongol. Le Bulgare surprend notamment son adversaire par un makikae bien exécuté mais le Mongol est trop vif et contre par un makikae lui-même avant de passer la seconde et de projeter son adversaire méritant sur ce combat.
A défaut de gagner, Kotooshu aura montré un beau sumo.
Le mano à mano mongol, avec un arbitre, mongol lui aussi, est plus que jamais au centre des débats, avec la victoire express pour Harumafuji qui reste au contact en passant sous la garde de Tochiozan prestement raccompagné à l’extérieur après la baffe qu’il prend d’entrée et le désoriente. Le Mongol est encore en course pour le yusho, on ne l’attendait pas nécessairement après un début de basho difficile.
Lutteurs décrochent aujourd’hui un succès qui devrait les mener en sanyaku ou à tout le moins chez les joi-jin. Tête la première en avant, Goeido expulse en une seconde Wakanosato incapable de trouver la solution. Il faut reconnaître à Aran le grand mérite de l’agilité : le Russe, copieusement repoussé par Takekaze, trouve les ressources nécessaires pour s’écarter tel le toréador (« prend garde, Takekaze ! ») en dansant sur la tawara. Aran, kachi-koshi à la limite des joi-jin, gagne un billet gratuit pour les baffes des sanyaku.
Kisenosato est sans pitié sur Toyonoshima, son centre de gravité bas empêchant les manœuvres du Passepartout. En compagnie de son alter-ego Kotooshu, il lui faut encore un succès au cours du week-end final pour assurer son avenir comme ozeki. Myogiryu en a sans doute assez de se faire botter les fesses par les sanyaku depuis le début du basho. Sa réaction face au sekiwake Aminishiki est claire, nette et sans appel. Make-koshi pour le vétéran qui devra batailler pour conserver un rang sanyaku. Tochinoshin a clairement trouvé la solution contre Yoshikaze, les tsuppari de ce dernier semblant sans effet et la défaite inéluctable. Kyokutenho a encore de beaux restes, sa victoire puissante sur Tokitenku qui ne peut sortir de crochetage en est la preuve. Homasho est clairement plus puissant et surtout mieux placé, montrant une stabilité de bon aloi pour contrer les tentatives de dégagement d’Asasekiryu. Tenkaiho se montre plus fort que Toyohibiki dans un affrontement sans finesse de poids lourds. Dans une lutte de rikishi à la recherche du kachi-koshi, c’est Kitataiki bien dévalué dans son rang de banzuke qui se montre plus fort que le jeune Takayasu, cela dit très bon sur ce basho. Joli sukuinage pour Ikioi qui plombe Chiyonokuni mais sauve pour l’heure sa place en makuuchi. Il est étrange de voir un lutteur pourtant normalement constitué comme Takarafuji ne pas parvenir à trouver la solution face aux tsuppari puissants mais peu vifs de Miyabiyama. Le vétéran ex-ozeki domine de bout en bout son combat malgré une impression vraiment pas terrible. Okinoumi remporte un succès probant en passant les deux bras sous les aisselles de Hochiyama avant de le forcer à sortir. Takanoyama tente le all-in en frontal, gonflé face à Aoiyama. Se saisissant ensuite du bras droit du Bulgare, il le met en difficultés mais le physique de celui-ci paie pour un contre brutal. Un mono-ii est toutefois convoqué qui décide d’un torinaoshi. Lors de ce combat, le Tchèque montre une fois de plus sa vivacité mais Aoiyama l’enserre et le force à la tawara, ce à quoi Takanoyama répond d’un utchari qui donne droit à un nouveau mono-ii. Celui-ci ne valide pas la technique désespérée du Tchèque et donne la victoire à Aoiyama. Mais ceux qui ont du mal à comprendre la popularité de Takanoyama ont aujourd’hui un aperçu clair de ses raisons. Daido sauve pour l’heure son basho face à Sadanofuji qui se retrouve lui sur le fil du rasoir.
En juryo, surprise avec le net revers du futur hiramaku et pas encore chonmagisé Chiyotairyu, qui se fait blouser à l’atari par Oiwato bien plus rapide et qui peut sans peine passer sa force. Le basho en juryo est totalement relancé. Car en effet, les poursuivants Asahisho, Kimikaze et Oiwato, tous trois auteurs d’un début de basho pas des plus terribles, reviennent du diable vauvert pour se mêler à la lutte. Gros oshi-zumo d’Asahisho qui reste au contact pour la victoire finale. Plus motivé que jamais, Kimikaze se rapproche de la makuuchi en annihilant les quelques velléités de Tosayutaka.
Takamisakari n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est en situation désespérée, comme le montre son combat du jour où il récupère miraculeusement une position de force sous les bras de Kotoyuki alors que celui-ci l’avait pris à la gorge et clairement dominé. Le Robocop équilibre une nouvelle fois sa fiche. Le petit gabarit de Sagatsukasa ne fait largement pas le poids face à la puissance de Bushuyama, dès lors que comme ici le combat est en ligne et frontal. Combat entre Sotairyu et Kyokushuho, le physique de ce dernier lui permettant au final de forcer la décision en position de projection, le Mongol s’écroulant en shitatenage sur son adversaire. Solide, Kaisei absorbe avec calme la charge de Hokutokuni en l’enserrant dans ses bras avant de lui rejouer un remake de « la Pieuvre », façon Takanonami. Arawashi cède à l’oshi frontal de Nionoumi. Fin des rêves de yusho pour Tamaasuka, dominé par Masuraumi. Chiyootori fait le plus dur en plongeant sous le grand gabarit de Yoshiazuma avec une solide prise de mawashi, mais le géant s’en tire après une grosse poussée de son adversaire le long de la tawara en déviant sa charge en projection. Masunoyama décroche le kachi-koshi en force et au mawashi et plonge Tokushinho dans l’embarras. Satoyama sauve sans doute sa place en juryo en disposant vivement de Higonojo.
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