Dans sa marche vers le grade de yokozuna, Baruto était jusqu'alors impressionnant mais il faut se rappeler que nous ne sommes qu'au début du tournoi et l'Estonien n'a eu que du menu fretin à se mettre sous la dent. Aussi, pour juger de la valeur d'un ozeki aspirant au grade ultime, le combat contre Kakuryu était attendu comme un vrai test et le moins qu'on puisse dire est qu'il a répondu aux espérances parce que le sekiwake, qui frappe lui-même avec insistance à la porte des ozeki, est incontestablement un grand de la discipline. De fait, la bataille a été rude mais Baruto a commis une énorme erreur en laissant le combat se développer au corps à corps. Il a commis une erreur plus grande encore en permettant à Kakuryu de se coller une nouvelle fois à lui alors qu'il avait réussi à se dégager. Plus bas et bien accroché, le sekiwake n'avait plus qu'à dérouler pour achever Baruto qui a lourdement chuté sur son genou. Espérons au moins pour lui qu'il n'a pas réveillé sa vieille blessure. En tout cas c'est bien joué pour le sekiwake qui reste invaincu. Bref, tout ça pour constater que le patron reste, bien évidemment, Hakuho. Le yokozuna, c'est lui et ce n'est pas la vaine tentative de henka de Tokitenku qui y changera quoi que se soit. Au contraire, très énervé par l'insolence de son compatriote, Hakuho l'a balançé dans le public sans ménagement.
Mine de rien, Harumafuji reste lui aussi invaincu. Profitant d'une moindre lumière médiatique que Baruto, l'ozeki enchaîne tranquillement les victoires. Sa victime du jour s'appelle Tochinowaka, trop tendre face à l'attaque tout en force de Harumafuji. Classique dans son approche, Kotoshogiku a attendu d'agripper Kyokutenho pour bien le secouer afin de le sortir, ce que le vétéran Mongol n'a pas manqué de faire. Kotooshu n'a guère eu plus de difficulté pour effacer l'obstacle Myogiryu malgré un salto avant une fois son adversaire à terre. La réalité est que Myogiryu n'est pas au niveau des meilleurs et son chemin de croix risque de durer, au moins en première semaine. Maillon faible des ozeki, il est clair que Kisenosato n'est pour l'instant pas au mieux de sa forme. Face à Gagamaru, il a encore failli perdre en se faisant proprement expulser par les 200 kg de son adversaire. Ce n'est qu'une fois au bord de la tawara que Kisenosato s'est souvenu de son rang et a réagi en conséquence en contrant le Géorgien pour le repousser hors des limites. Il faut que l'ozeki arrête de se faire peur.
Tochiozan a fait une nouvelle fois étalage de sa solidité en repoussant l'attaque d'Aminishiki. Aran a vaincu Yoshikaze comme à son habitude : en reculant. Le Japonais a clairement manqué de jugeote face à un rikishi connu pour ses reculades. Il en a payé le prix fort avec cette quatrième défaite en autant de jours. Déterminé à conquérir sa première victoire du tournoi, Wakakoyu a attaqué Tochinoshin à grands coups de tsuppari. Complètement débordé, le Géorgien n'a rien pu faire pour éviter la sortie. Malin, Toyonoshima n'a pas hésité à faire patienter le bouillant Shohozan avant de démarrer le combat. Sa tactique a failli marcher au début avant que Shohozan contre-attaque pour mener Toyonoshima au bord du cercle. Le Tom-pouce du sumo, qui n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est en danger, a alors eu un éclair de génie en sortant un shitatedashinage de toute beauté et imparable.
Face à un Chiyonokuni très remuant, Homasho a eu fort à faire pour éviter tous les pièges tendus. Heureusement pour lui, sa concentration n'a jamais fait défaut et lui a permis de repousser son adversaire mais que ce fut dur ! Goeido devrait apprendre un jour à ne plus confondre vitesse et précipitation. Fonçant comme un boulet de canon, le jeune espoir (de moins en moins jeune et de moins en moins espoir) a aisément été vaincu par Takayasu qui a tout naturellement profité de son éternel déséquilibre pour le laisser s'écrouler dare-dare. Cette victoire confirme en tout cas le très bon début de basho de Takayasu, toujours invaincu.
Miyabiyama reste un rikishi incroyable. Fidèle à son style d'oshi-zumo, l'ancien ozeki a parfaitement su garder Toyohibiki à distance et le mettre à terre au moment opportun. Les adversaires de Miyabiyama sont pourtant au courant de cette façon de faire avant même de combattre mais se laissent à chaque fois piéger. Du grand art. Aussi subtil qu'un bulldozer, Aoiyama a expulsé Takekaze vite fait bien fait. Plein de bonne volonté, Tenkaiho a attaqué Okinoumi avec force. Cela n'a pas été suffisant pour inquiéter l'ancien joijin qui a progressivement repris le dessus jusqu'à l'expulsion.
Fujiazuma et Sadanofuji se sont livrés à un véritable concours de baffes sur le dohyo. À ce petit jeu, Sadanofuji s'est montré le plus incisif et a donc ouvert son compteur de victoires en infligeant sa première défaite à Fujiazuma. Pour la première fois en cinq rencontres, Hochiyama a enfin vaincu Daido mais difficilement tant le combat a été indécis jusqu'à l'uwatenage salvateur. Asasekiryu a bataillé presque autant pour vaincre Takarafuji qu'il craignait suffisamment pour tenter une henka qui s'est révélée inutile.
En pole position des défaites express depuis le début du tournoi, Takanoyama a enfin engrangé une victoire mais, décidément, le Tchèque reste un rapide. Le pensionnaire de la Naruto beya n'a en effet pas hésité à faire un bond de côté que n'aurait pas renié Carl Lewis pour mieux laisser Kitaitaki s'écrouler tout seul. Cette victoire d'un camarade de heya n'a hélas pas inspiré Wakanosato. Après un festival de faux-départs, le vétéran japonais a livré un combat brouillon, tout en défensive, contre Shotenro et a fini par s'écrouler maladroitement. Plus solide qu'Ikioi, Tamawashi n'a pas eu de grosses difficulté à l'expulser. Pour ce dernier, brillant en juryo, le contact avec la makuuchi s'avère rude avec cette quatrième défaite.
En juryo, ils ne sont plus que deux invaincus : Tamaasuka, qui a laissé tomber Kaisei, et Kimurayama qui en a fait de même avec Tsurugidake. Nombre de rikishi suivent à 3-1, comme Kyokushuho qui s'est vu infliger sa première défaite face à Kimikaze. Le Mongol a bêtement glissé ce que n'a pas manqué d'exploiter son adversaire pour le repousser avec facilité. Tosayutaka est apparu convaincant face à Kokkai, proprement expulsé. Toutefois, le Géorgien semblait diminué par une blessure à la cheville (conséquence de son expulsion ? ). Takamisakari a été malmené par Nionoumi mais s'en est sorti avec une mise à terre pas très orthodoxe mais efficace. Tokushinho a vaincu Satoyama sans éclat. Masuraumi a été plus actif mais gagne avec un peu de chance. Enfin, Arawashi a produit une des henka les plus monumentales de ces dernières années qui l'a laissé sur les fesses... après que Hokutokuni soit tombé (dans le panneau). Bushuyama a engrangé sa première victoire de haute lutte face à Oiwato.
En makushita, Sakumayama poursuit sa brillante épopée. Confronté à un ex-sekitori tout juste redescendu en makushita, Shironoryu, le pensionnaire de la Kitanoumi beya s'est englué dans un combat difficile et tactique dont il est sorti vainqueur, comme à son habitude. Sasoyama, son camarade de heya, a moins tremblé face au plus modeste Kyokutaisei mais a quand même bataillé ferme pour gagner. Si on ajoute la victoire d'une autre petite merveille du nom de Sasakiyama, on se retrouve avec une Kitanoumi beya riche en promesses. Tous trois sont invaincus et on ne peut s'empêcher de penser, déjà, au yusho pour Sakumayama. On peut noter aussi les victoires de Tochihiryu, non loin de son plus haut rang en carrière et de Saishin, très solide rikishi à la progression constante et rapide. L'ex-juryo Akiseyama fait également parti des invaincus : le début d'une nouvelle ascension ?
En sandanme, ils sont nombreux à avoir combattu et remporté une deuxième victoire aujourd'hui. Watanabe fait partie de ceux là et peut être surveillé comme Ikeru qui a gagné la veille.
En jonidan, la situation n'est pas plus claire. Le basho n'en est qu'à ses débuts et nombreux sont les invaincus à 2-0. On peut toutefois souligner la performance de Shuho, une véritable crevette de moins de 70 kg qui lutte depuis toujours en bas de classement. Ses deux victoires consécutives constituent son meilleur démarrage en jonidan, division qu'il n'a jamais dépassé.
En jonokuchi, Daishoei s'affirme comme un potentiel favori après sa victoire nette contre Ryokizan. Ce jeune paraît talentueux (invaincu en mae-zumo).
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