1000 bougies pour Kaio
L'Ozeki Kaio est entré dans la légende ce matin en remportant sa 1000ème victoire depuis le début de sa carrière. La victime du jour est l'Ozeki Kotooshu : son attari trop haut (ainsi qu'un manque de combativité que d'aucuns qualifieront de suspect) permet au héros du jour de poser sa légendaire main droite sur le mawashi du Bulgare. Insuffisant pour une première tentative de projection, mais bien assez pour enclencher une poussée qui se termine au-delà de la tawara (yorikiri). L'idole de la Tomozuna-beya peut maintenant rêver à un nouvel Everest : le record absolu de 1045 victoires détenu par Chiyonofuji. Inaccessible ? With a little help from my friends...
Hakuho conclut son basho sur une nouvelle victoire synonyme de zensho yusho, son deuxième consécutif. S'il ne s'agit pas là d'un record, ces quinze nouvelles victoires symbolisent bien la mainmise du Mongol sur le monde du sumo. Parfois malmené au cours des derniers jours, le Yokozuna s'en est toujours sorti avec sang-froid et maîtrise. Scénario analogue aujourd'hui, puisque l'Ozeki Harumafuji lui a opposé une belle résistance en oshi-zumo, les deux adversaires s'envoyant des tsuppari destructeurs durant la première moitié du combat. Mais lorsqu'Hakuho agrippe le mawashi de son concurrent, il déclenche un yorikiri imparable. Le sumo est un sport qui se joue à un contre un, et à la fin c'est Hakuho qui gagne.
Autre combat spectaculaire, l'affrontement entre les deux Ozeki Kotomitsuki et Baruto, dont la trajectoire sur ce basho est rigoureusement inverse : l'Estonien se tasse un peu après un début de basho convaincant, tandis que le Japonais retrouve une agressivité qui lui a fait défaut en première semaine. C'est d'ailleurs Kotomitsuki qui se montre le plus décidé, déclenchant un déluge de tsuppari que le bûcheron parvient finalement à étouffer de ses grandes pattes au centre du dohyo. Le Japonais ne se décourage pas et après une courte pause, place un splendide shitatenage qui envoie Baruto au tapis. Ah ! si le n°1 japonais se montrait toujours aussi concentré...
Chez les sanyaku, Tochiozan pouvait espérer décrocher un kachi-koshi face à Tokitenku (lui aussi à 7-7), et ainsi se maintenir au rang de Komusubi. Malheureusement, l'espoir nippon a été subjugué par son rusé adversaire, qui ne le soule de tsuppari que pour mieux l'hatakikokmiser. Le Mongol s'empare donc du kachi-koshi, tandis que Tochiozan, resté figé au sol de longs instants, peut s'estimer mal récompensé d'un basho prometteur. Aminishiki a de nouveau démontré sa science du combat en dirigeant facilement la poussée de Kokkai vers le sol (hikiotoshi). Insuffisant évidemment pour éviter une plongée dans le banzuke, vu son score final (5-10). Hakuba place une henka de toréador sur Kotoshogiku, qui finit son tachi-ai dans le public sans presque que son adversaire n'ait à le toucher (hatakikomi) ! Le Mongol conclut de manière peu glorieuse son excellent basho (10-5). Inspiré par son compatriote, Asasekiryu réalise lui-aussi une henka, de style "bondissant", pour éliminer Kisenosato (yorikiri). Toyonoshima manque son tachi-ai, mais parvient à contenir la poussée de Tamawashi. Un petit pas de côté (sorte de henka à retardement) lui permet de faire chuter son opposant (hikiotoshi). Son mauvais score (5-10) le conduira néanmoins à libérer une place de Komusubi au prochain basho.
Combat à fort enjeu entre Kitataiki et Tochinoshin, puisque le vainqueur, en plus de décrocher le kachi-koshi, était certain de trouver un strapontin chez les sanyaku. Le Japonais est plus agressif au tachi-ai, mais le Georgien parvient magnifiquement à endiguer la progression de son adversaire et à le ramener au centre du dohyo. Il décoche alors un nouveau tsuridashi terrifiant qui annihile les espoirs de Kitataiki. Tochinoshin sera Komusubi dans 2 mois. Il empoche également le Kanto-sho, qu'il doit partager avec Aran (les autres prix ne sont pas attribués). Le Russe, dont le catastrophique Haru basho ne semble plus qu'un lointain souvenir, ne s'est pas laissé déstabiliser par les rituels nodowa d'Hokutoriki, il est vrai moins saignants qu'à l'accoutumée. Le yorikiri qui s'ensuit lui apporte une onzième victoire synonyme de jun-yusho. Spectaculaire évolution pour un rikishi dont le premier sumo "à la Borazdov" semblait condamner à un relatif anonymat il y a encore quelques mois... Hokutoriki, lui, rejoindra vraisemblablement les juryo au mois de juillet.
Il sera accompagné au purgatoire par deux autres piliers de la makuuchi. Le premier d'entre eux, Tamanoshima, emporte une victoire inutile sur Chiyohakuho (oshidashi). Plongé en juryo à 32 ans, celui qui était encore régulièrement joi-jin l'année dernière aura sans doute du mal à s'en remettre. Pour le second, Tochinonada, la situation semble encore plus désespérée, puisqu'il fêtera cette année ses 36 ans. Et sa nouvelle défaite du jour contre Kasugao n'a rien de rassurant : le Coréen réussit un splendide tachi-ai à l'issue duquel il se retrouve avec une main sur le mawashi de son adversaire, légèrement décalé de côté. Uwatenage : Tochinonada est abattu avant même d'avoir commencé son combat... Koryu complète le quatuor des futurs relégués (probables), victime d'un rapide kotenage de Tokusegawa.
Scénario classique dans l'affrontement Kyokutenho contre Miyabiyama : le premier pousse, le second tente l'hatakikomi. Le dernier mot revient au Mongol (yorikiri). Kakuryu concède une nouvelle défaite, alors qu'il s'était assuré une belle prise sur le mawashi de Tosayutaka et qu'il l'amenait hors du cercle. Mais ce dernier contre in extremis, pivote et place un yorikiri sur un Kakuryu ébahi. Wakanosato a poussé, poussé Kimurayama, avant de l'attirer vers le sol d'un hatakikomi d'école. Classique, mais efficace. L'ancien sekiwake retrouve un peu d'allant en cette fin de tournoi. Yoshikaze inflige un make-koshi à Kakizoe, grâce à une demi-henka qui lui permet rapidement de se retrouver dans son dos (okuritaoshi). Goeido vainc facilement Takamisakari d'une poussée frontale contre laquelle la défense de Robocop s'est montrée inopérante (yorikiri).
Shimotori et Okinoumi tombent ensemble et conduisent les juges à demander un torinaoshi. Dans leur second affrontement, Shimotori parvient à désaxer la poussée quelque peu brouillonne de son jeune adversaire pour emporter le combat (sukuinage). Takekaze s'adjuge une prise en morozashi sur Mokonami, mais n'empêche pas ce dernier de pousser. Sur une énième charge du Mongol, Takekaze parvient à pivoter et à faire chuter son adversaire (shitatenage). Le lutteur de poche conquiert ainsi son kachi-koshi. Enfin, Wakakoyu rend tsuppari pour tsuppari à un Toyohibiki déchaîné. Les deux lutteurs volent d'un bout à l'autre du cercle, et c'est finalement le jeune promu qui emporte la victoire (oshitaoshi), confirmant d'un score très honorable (10-5) sa promotion dans la division reine.
En juryo, le senshuraku était gros de suspense, puisque derrière Bushuyama (10-4), pas moins de 5 lutteurs se trouvaient en embuscade à 9-5 : Daido, Matsutani, Tamaasuka, Kyoseumi et Gagamaru. Les amateurs de spectacle pouvaient donc espérer un tomoe-sen copieux. Malheureusement le torikumi (à vrai dire le classement respectif des différents prétendants) allait rapidement tuer toute incertitude, puisque dès le 7ème combat, Bushuyama s'adjugeait le yusho en éliminant Sadanofuji sur uwatenage. Dès lors, la victoire de Tamaasuka sur Kaiho (sukuinage), celle de Kyoseumi sur Kotokasuga (hatakikomi), et celle de Gagamaru sur Asofuji (10-5) présentaient moins d'intérêt. Plus tôt dans la journée, Daido s'était débarrassé de Matsutani sur hikiotoshi.
Dans les autres combats, Shotenro décroche contre Toyozakura son kachi-koshi (hikiotoshi) et une probable remontée en makuuchi. Tremble Hakuho ! Ca sent le sapin pour Futeno, qui encaisse une nouvelle défaite et agrave ainsi son make-koshi. L'heure de la retraite ? Enfin, Yamamotoyama décroche une nouvelle victoire contre Tokushinho (yorikiri), synonyme de kachi-koshi. Peut-être le début du renouveau...
L'Ozeki Kaio est entré dans la légende ce matin en remportant sa 1000ème victoire depuis le début de sa carrière. La victime du jour est l'Ozeki Kotooshu : son attari trop haut (ainsi qu'un manque de combativité que d'aucuns qualifieront de suspect) permet au héros du jour de poser sa légendaire main droite sur le mawashi du Bulgare. Insuffisant pour une première tentative de projection, mais bien assez pour enclencher une poussée qui se termine au-delà de la tawara (yorikiri). L'idole de la Tomozuna-beya peut maintenant rêver à un nouvel Everest : le record absolu de 1045 victoires détenu par Chiyonofuji. Inaccessible ? With a little help from my friends...
Hakuho conclut son basho sur une nouvelle victoire synonyme de zensho yusho, son deuxième consécutif. S'il ne s'agit pas là d'un record, ces quinze nouvelles victoires symbolisent bien la mainmise du Mongol sur le monde du sumo. Parfois malmené au cours des derniers jours, le Yokozuna s'en est toujours sorti avec sang-froid et maîtrise. Scénario analogue aujourd'hui, puisque l'Ozeki Harumafuji lui a opposé une belle résistance en oshi-zumo, les deux adversaires s'envoyant des tsuppari destructeurs durant la première moitié du combat. Mais lorsqu'Hakuho agrippe le mawashi de son concurrent, il déclenche un yorikiri imparable. Le sumo est un sport qui se joue à un contre un, et à la fin c'est Hakuho qui gagne.
Autre combat spectaculaire, l'affrontement entre les deux Ozeki Kotomitsuki et Baruto, dont la trajectoire sur ce basho est rigoureusement inverse : l'Estonien se tasse un peu après un début de basho convaincant, tandis que le Japonais retrouve une agressivité qui lui a fait défaut en première semaine. C'est d'ailleurs Kotomitsuki qui se montre le plus décidé, déclenchant un déluge de tsuppari que le bûcheron parvient finalement à étouffer de ses grandes pattes au centre du dohyo. Le Japonais ne se décourage pas et après une courte pause, place un splendide shitatenage qui envoie Baruto au tapis. Ah ! si le n°1 japonais se montrait toujours aussi concentré...
Chez les sanyaku, Tochiozan pouvait espérer décrocher un kachi-koshi face à Tokitenku (lui aussi à 7-7), et ainsi se maintenir au rang de Komusubi. Malheureusement, l'espoir nippon a été subjugué par son rusé adversaire, qui ne le soule de tsuppari que pour mieux l'hatakikokmiser. Le Mongol s'empare donc du kachi-koshi, tandis que Tochiozan, resté figé au sol de longs instants, peut s'estimer mal récompensé d'un basho prometteur. Aminishiki a de nouveau démontré sa science du combat en dirigeant facilement la poussée de Kokkai vers le sol (hikiotoshi). Insuffisant évidemment pour éviter une plongée dans le banzuke, vu son score final (5-10). Hakuba place une henka de toréador sur Kotoshogiku, qui finit son tachi-ai dans le public sans presque que son adversaire n'ait à le toucher (hatakikomi) ! Le Mongol conclut de manière peu glorieuse son excellent basho (10-5). Inspiré par son compatriote, Asasekiryu réalise lui-aussi une henka, de style "bondissant", pour éliminer Kisenosato (yorikiri). Toyonoshima manque son tachi-ai, mais parvient à contenir la poussée de Tamawashi. Un petit pas de côté (sorte de henka à retardement) lui permet de faire chuter son opposant (hikiotoshi). Son mauvais score (5-10) le conduira néanmoins à libérer une place de Komusubi au prochain basho.
Combat à fort enjeu entre Kitataiki et Tochinoshin, puisque le vainqueur, en plus de décrocher le kachi-koshi, était certain de trouver un strapontin chez les sanyaku. Le Japonais est plus agressif au tachi-ai, mais le Georgien parvient magnifiquement à endiguer la progression de son adversaire et à le ramener au centre du dohyo. Il décoche alors un nouveau tsuridashi terrifiant qui annihile les espoirs de Kitataiki. Tochinoshin sera Komusubi dans 2 mois. Il empoche également le Kanto-sho, qu'il doit partager avec Aran (les autres prix ne sont pas attribués). Le Russe, dont le catastrophique Haru basho ne semble plus qu'un lointain souvenir, ne s'est pas laissé déstabiliser par les rituels nodowa d'Hokutoriki, il est vrai moins saignants qu'à l'accoutumée. Le yorikiri qui s'ensuit lui apporte une onzième victoire synonyme de jun-yusho. Spectaculaire évolution pour un rikishi dont le premier sumo "à la Borazdov" semblait condamner à un relatif anonymat il y a encore quelques mois... Hokutoriki, lui, rejoindra vraisemblablement les juryo au mois de juillet.
Il sera accompagné au purgatoire par deux autres piliers de la makuuchi. Le premier d'entre eux, Tamanoshima, emporte une victoire inutile sur Chiyohakuho (oshidashi). Plongé en juryo à 32 ans, celui qui était encore régulièrement joi-jin l'année dernière aura sans doute du mal à s'en remettre. Pour le second, Tochinonada, la situation semble encore plus désespérée, puisqu'il fêtera cette année ses 36 ans. Et sa nouvelle défaite du jour contre Kasugao n'a rien de rassurant : le Coréen réussit un splendide tachi-ai à l'issue duquel il se retrouve avec une main sur le mawashi de son adversaire, légèrement décalé de côté. Uwatenage : Tochinonada est abattu avant même d'avoir commencé son combat... Koryu complète le quatuor des futurs relégués (probables), victime d'un rapide kotenage de Tokusegawa.
Scénario classique dans l'affrontement Kyokutenho contre Miyabiyama : le premier pousse, le second tente l'hatakikomi. Le dernier mot revient au Mongol (yorikiri). Kakuryu concède une nouvelle défaite, alors qu'il s'était assuré une belle prise sur le mawashi de Tosayutaka et qu'il l'amenait hors du cercle. Mais ce dernier contre in extremis, pivote et place un yorikiri sur un Kakuryu ébahi. Wakanosato a poussé, poussé Kimurayama, avant de l'attirer vers le sol d'un hatakikomi d'école. Classique, mais efficace. L'ancien sekiwake retrouve un peu d'allant en cette fin de tournoi. Yoshikaze inflige un make-koshi à Kakizoe, grâce à une demi-henka qui lui permet rapidement de se retrouver dans son dos (okuritaoshi). Goeido vainc facilement Takamisakari d'une poussée frontale contre laquelle la défense de Robocop s'est montrée inopérante (yorikiri).
Shimotori et Okinoumi tombent ensemble et conduisent les juges à demander un torinaoshi. Dans leur second affrontement, Shimotori parvient à désaxer la poussée quelque peu brouillonne de son jeune adversaire pour emporter le combat (sukuinage). Takekaze s'adjuge une prise en morozashi sur Mokonami, mais n'empêche pas ce dernier de pousser. Sur une énième charge du Mongol, Takekaze parvient à pivoter et à faire chuter son adversaire (shitatenage). Le lutteur de poche conquiert ainsi son kachi-koshi. Enfin, Wakakoyu rend tsuppari pour tsuppari à un Toyohibiki déchaîné. Les deux lutteurs volent d'un bout à l'autre du cercle, et c'est finalement le jeune promu qui emporte la victoire (oshitaoshi), confirmant d'un score très honorable (10-5) sa promotion dans la division reine.
En juryo, le senshuraku était gros de suspense, puisque derrière Bushuyama (10-4), pas moins de 5 lutteurs se trouvaient en embuscade à 9-5 : Daido, Matsutani, Tamaasuka, Kyoseumi et Gagamaru. Les amateurs de spectacle pouvaient donc espérer un tomoe-sen copieux. Malheureusement le torikumi (à vrai dire le classement respectif des différents prétendants) allait rapidement tuer toute incertitude, puisque dès le 7ème combat, Bushuyama s'adjugeait le yusho en éliminant Sadanofuji sur uwatenage. Dès lors, la victoire de Tamaasuka sur Kaiho (sukuinage), celle de Kyoseumi sur Kotokasuga (hatakikomi), et celle de Gagamaru sur Asofuji (10-5) présentaient moins d'intérêt. Plus tôt dans la journée, Daido s'était débarrassé de Matsutani sur hikiotoshi.
Dans les autres combats, Shotenro décroche contre Toyozakura son kachi-koshi (hikiotoshi) et une probable remontée en makuuchi. Tremble Hakuho ! Ca sent le sapin pour Futeno, qui encaisse une nouvelle défaite et agrave ainsi son make-koshi. L'heure de la retraite ? Enfin, Yamamotoyama décroche une nouvelle victoire contre Tokushinho (yorikiri), synonyme de kachi-koshi. Peut-être le début du renouveau...
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