Baruto au bout de son rêve…en attendant le suivant !
Voilà. C'est fait. Sauf retournement de dernière minute des instances de la NSK, Baruto sera promu ozeki à l'issue de ce tournoi. Une nouvelle force vive pour le "team ozeki" qui en a bien besoin. C'est Kotoshogiku, ancien sanyaku, donc pas le premier venu et en très bonne forme sur ce basho, qui a l'honneur de tenter de barrer la route au sekiwake estonien. Baruto monte sur le dohyo dans une grande concentration, à l'image de celle affichée sans relâche jusqu'ici. Concentré et serein. En pleine confiance. Le Sadogatake boy, lui, a l'air sensiblement plus tendu. Il réfléchit sans doute à la meilleure façon d'aborder le combat. Il a pensé essayer d'entrer avec ses deux mains à l'intérieur (morozashi), supposant que c'était son unique chance de victoire, ou encore éventuellement de s'esquiver de côté pour le surprendre, à l'instar d'un Kakuryu. Mais le géant estonien ne lui en laisse même pas l'occasion. Plus rapide au tachi-ai, il assène deux puissants tsuppari à son adversaire, bloquant son attaque, et l'achève d'un hatakikomi non moins puissant.
Encore cette rage de vaincre...
...et il s'envole vers la gloire.
En moins de deux secondes, Baruto est devenu le premier ozeki de l'Onoe beya. Respectant à la lettre les règles du sumodo, c'est seulement sur le chemin de la shitaku-beya, félicité au passage par Batbayar (ex-Kyokushuzan), qu'il laisse éclater son sourire.
Combat important pour le yokozuna, opposé à l'ozeki Kotooshu. S'il gagne, il fait un pas de plus en direction du zensho yusho. S'il perd, il offre à Baruto le kettei-sen au senshuraku, donc une chance de soulever sa première coupe de l'Empereur. Mais Hakuho est en forme, impérial, et n'a connu jusqu'ici aucune réelle difficulté. Kotooshu, lui, dispense un sumo correct pour un ozeki, sans génie pourtant, qui ne lui laisse que peu de chances de créer la surprise. Evidemment, le yokozuna a sur les épaules un peu plus de pression que d'habitude, due à l'enjeu du combat, mais cela suffira-t-il ? Le Bulgare semble un peu sonné par l'énorme tachi-ai, où l'épaule de Hakuho vient frapper son menton de plein fouet. En tout cas il reste passif, subit la poussée du Mongol en tentant vainement le makikae (changement de position des mains pour une prise à l'intérieur). Le yokozuna a sa prise favorite, main droite à l'intérieur, main gauche à l'extérieur. Il n'y a plus rien à faire. Il arme son uwatenage…et tire, laissant le pauvre Kotooshu mordre la poussière.
Devant cet imparable uwatenage, Kotooshu est sans ressource
Du côté des ozeki, Kaio obtient son kachi-koshi grâce à une henka sans panache aux dépends de Harumafuji. Arrangement ou pas ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
"A vaincre sans péril on triomphe sans gloire" ou "Mon royaume pour un kachi-koshi"
Heureusement que Kotomitsuki est là pour sauver l'honneur des ozeki. Son tachi-ai un petit peu trop haut par rapport à la taille de son adversaire, l'ozeki commence mal son combat. Il subit d'abord l'attaque du sekiwake de poche jusqu'au bord du cercle, puis l'absorbe. En vrai virtuose de la tawara, flirtant avec elle sans même l'effleurer, il profite de son indéniable sens du dohyo et de sa mobilité, tente un hatakikomi, y renonce, puis enveloppe Toyonoshima d'un mouvement tournant et le sort finalement en oshidashi.
Beau retournement de situation de la part de Tamawashi, d'abord dominé par l'ancien sekiwake Wakanosato. C'est encore un changement de main de la part du vétéran qui aura causé sa perte. Tamawashi le prend en tenaille lors de sa tentative de makikae et le termine en tsukiotoshi.
Le jeune Kisenosato obtient facilement son kachi-koshi aux dépends d'un Tochiozan déjà auteur d'un score à deux chiffres, donc moins affamé que son adversaire, à n'en pas douter.
Belle attaque propre, sans ruse aucune, du renard Aminishiki sur le solide Homasho. Il le cadre et le sort fermement en yorikiri.
En milieu et bas de tableau, la règle de l'avantage des confrontations a généralement joué, à quelques exceptions près. Miyabiyama, tout d'abord, qui a pourtant remporté 3 fois plus de victoires que son adversaire lors de leurs confrontations, s'est laissé piéger par Asasekiryu, le nouveau heyagashira de la Takasago beya, qui lui a concocté un petit mélange de henka et de saut de côté que n'aurait pas renié le Hayateumi des grands jours. Toyohibiki, également dominé en confrontations par Bushuyama, a eu un sursaut d'honneur, attaquant en avançant sans relâche, et le vétéran n'a rien pu tenter pour dévier l'oshidashi qui l'a inexorablement poussé vers la sortie. Kyokutenho, une victoire à deux en confrontation avec Aran, a résisté à plusieurs assauts du Russe avant de se retourner à la tawara et de le soulever hors du cercle sacré.
En résumé :
14-0 Hakuho
13-1 Baruto
10-4 Harumafuji, Tochiozan, Miyabiyama, Asasekiryu, Tokitenku
9-5 Kotooshu, Kotomitsuki, Kotoshogiku, Kitataiki, Kokkai
8-6 Kaio, Kisenosato, Aminishiki, Homasho, Tochinoshin, Iwakiyama, Tokusegawa, Mokonami
7-7 Hakuba, Okinoumi, Takamisakari
6-8 Kakizoe, Tamanoshima, Sagatsukasa
5-9 Toyonoshima, Kakuryu, Wakanosato, Tamawashi, Yoshikaze, Hokutoriki, Kasugao
4-10 Toyohibiki, Takekaze, Shimotori, Bushuyama
3-11 Kyokutenho, Tosayutaka
1-13 Aran
En juryo, Koryu (10-5), défait par Wakakoyu sur tsukidashi, a laissé Tamaasuka (11-4) seul en tête et a été rejoint du même coup par Tochinonada et Kimurayama. Le leader de la division sera opposé demain à Wakakoyu. S'il venait à perdre et que ses poursuivants directs gagnent leur combat, il faudra un tomoe-sen, ou un kettei-sen si un seul des deux est victorieux, pour déterminer l'heureux vainqueur du juryo yusho.
6 lutteurs joueront leur kachi-koshi au senshuraku : Shotenro, Gagamaru, Sokokurai, Wakatenro, Tokushinho et Masuraumi. Ce dernier et son collègue shin-juryo Daido, déjà kachi-koshi, font tous deux un basho très honorable pour leur première apparition chez les sekitori. Bonnes recrues que ces deux-là !
Forum
