Sauf surprise, ce mois de mai 2009 ne devrait pas couronner une nouvelle fois le bulgare Kotooshu. La nouvelle garde ne devrait pas s’imposer non plus, au regard de leur début de tournoi. Goeido a du mal à se réveiller d’un début de compétition en fanfare, et pourtant il lui faudra une petite douche froide pour se remettre en chemin et espérer valoriser ces efforts de début de semaine. Ce combat phare contre Harumafuji est certainement arrivé un peu tôt pour lui, comme pour nous du reste… Le métier est dur, mais il faut bien remettre son ouvrage… Si ce n’est Kotooshu, ni la jeune garde tant annoncée, qui donc peut espérer s’imposer en mai. Hakuho sans conteste, Asashoryu plus difficilement on en reparlera, Harumafuji c’est possible et souhaitable, les autres ozeki c’est certainement trop tard…
En mars, les circonstances nous permettaient de juger d’une certaine maturité de la part de nos jeunes lutteurs que sont Goeido, Kakuryu, Tochiozan et Homasho (dans une certaine mesure), et l’on pouvait espérer d’eux qu’ils bousculent la hiérarchie en 2009. Homasho, n’en sera vraisemblablement pas, confirmant sur ce tournoi toutes ses limites, comme en novembre 2007 où il finissait à 3-12 en décrochant sa première victoire lors du nakabi (s’il a vraiment progressé, il atténuera la chute et finira à 6-9 ou 5-10 au lieu de 3-12). Kakuryu et Tochiozan, pour leur première participation à ce stade, ont une fiche de 2-5 raisonnable et logique, et peuvent encore espérer se sauver du MK, même si les choses sont assez mal engagées pour eux. Des quatre, Goeido reste donc la vraie opportunité de bousculer la hiérarchie en 2009, s’il arrive à maintenir cette volonté de gagner aussi bien contre des hauts gradés que contre des lutteurs moins bien classés que lui.
En mai, les observations de la première semaine nous permettent de juger que les fruits ozeki ne sont pas mûrs, comme il pouvait légitimement être envisagé en mars. Ce revirement est d’ailleurs surprenant, et au-delà de l’explication naturelle que représente le talent de ces lutteurs, il n’est pas évident d’expliquer les raisons d’un tel retour, deux mois seulement après un basho en demi-teinte... A l’image d’un Kisenosato en pleine forme (ce qui est le moins que nous puissions attendre de lui à un tel rang), ou d’un Kotoshogiku très inspiré, se pourrait-il que les commentaires très critiques des membres de la NSK, à la fois contre les résultats des ozeki (jugés très insuffisants) et contre Kisenosato et son oyakata, soient à l’origine de tels résultats, suscitant une telle réaction d’orgueil ? Il est impossible de faire le lien, mais de là à dire qu’il n’y en aurait pas…
Enfin, revenons aux résultats de cette septième journée… Malgré une belle épreuve de force, Baruto s’incline logiquement contre Hakuho. A 2-5 à l’issue de la septième journée, c’est le plus mauvais départ de Baruto au rang de sekiwake (Kyushu 08 : 5-2 ; Hatsu 09 : 6-1 ; Haru 09 : 3-4). Peut-on parler d’usure ? Réussira-t-il à accrocher le KK et se maintenir en juillet au rang de sekiwake ? Beaucoup de questions, peu de réponses pour le moment… Asashoryu s’impose sans convaincre, et sans vraiment maîtriser le combat contre Kyokutenho. Cette situation n’est pas nouvelle, en mars Asashoryu avait été assez rapidement écarté de la course au yusho, en janvier il s’était finalement imposé… C’est pourquoi il est difficile de deviner ce qu’il adviendra en mai… Harumafuji est toujours aussi facile, et s’inscrit comme l’outsider (si le terme peut convenir) idéal pour ce tournoi. Kaio tout en assurance, Kotomitsuki autoritaire, Chiyotaikai très engagé (une chance pour lui d’avoir eu un Goeido loyal, frontal, qui ne s’est pas dérobé) et enfin Kotooshu très efficace. Soit 5 victoires pour les ozeki, en autant de combats. A l’aube du nakabi, les sanyaku ont fait le vide autour d’eux… Pour donner un ordre d’idée, voici quelques statistiques : 41 victoires / 8 défaites (yokozuna et ozeki), 17 victoires / 53 défaites (sekiwake, komusubi, M1 à M3).
Pour le reste, Kisenosato s’impose, Kotoshogiku s’affale… Asasekiryu n’en finit plus d’être l’ombre de lui-même, Shotenro fait de la géographie et confirme l’idée selon laquelle le plus court chemin entre deux points d’une carte est la ligne droite, montagne ou pas… Toyohibiki s’impose sur un très beau kotenage contre Kakizoe. Takamisakari, s’enroule comme un boa autour du colibri Tochinoshin et lui fait perdre l’équilibre par étourdissement, une nouvelle technique non homologuée…
En juryo, Tosayutaka confirme ses bonnes dispositions à affronter la division reine en juillet, même s’il lui reste 3 victoires à conquérir… Mokonami est bien parti pour être du voyage, 3 autres lutteurs sont encore en course pour le yusho à 5-2 (Koryu, Kasuganishiki et Tosanoumi) mais pour eux parler de retour en makuuchi est encore prématuré…
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