Comme il doit s'en vouloir, le yokozuna, d'avoir laissé filer cette victoire hier. Sans cette erreur d'appréciation qui a permis à Harumafuji de le prendre de vitesse, il continuerait son train-train de succès à l'image de son rival Hakuho. Mais il n'est pas yokozuna pour rien et ne s'est pas laissé saper le moral par ce fâcheux contretemps qui pourrait lui coûter le yusho. Il a rapidement pris la mesure de Chiyotaikai, détournant aisément le nodowa de ce dernier, pour l'expulser d'un uwatenage main droite, épargnant ainsi son coude gauche qui aurait pu souffrir de cette technique.
Hakuho, lui, a été encore plus expéditif face au jeune sekiwake Kisenosato, qui n'a pas fait illusion une seule seconde. Il n'aurait pas eu le temps, d'ailleurs : en une seconde, il était dehors, éjecté par un yorikiri d'école. On ne voit guère ce qui pourrait entamer la sérénité du plus jeune des yokozuna pour la fin de ce tournoi.
Du côté des ozeki restants, la seule réelle surprise est venue de Goeido, remportant une victoire discutable sur l'ozeki Kotooshu, qui avait pourtant bien commencé l'échange dans une tentative de kotenage, mais qui a été pris de vitesse et déséquilibré. Kaio, lui, a quasiment vaincu sans combattre, tant la chute de Tochiozan juste après le tachi-ai était incompréhensible. Le duel des deux derniers ozeki, Kotomitsuki et Harumafuji fut plus disputé, débutant par un enchevêtrement de tsuppari et de harite assénés de part et d'autre, puis tournant à l'avantage du Mongol qui sortit son aîné d'un yorikiri plein d'énergie.
Le Sekiwake Baruto (4-7), lui, est tombé dans le piège d'un fils de Gengis Khan, de ceux qui hantent le monde du sumo. Kakuryu lui a bichonné une de ces superbes petites henka enveloppantes qui vous laissent à la fois furieux et pantois, et l'a sorti avec style. Le géant Estonien n'a maintenant plus droit à l'erreur.
Hokutoriki (0-11) prend sa ribambelle de défaites avec stoïcisme. Ce n'est pas qu'il ne tente rien pour décrocher une victoire, non, mais rien ne semble marcher. C'est Kyokutenho qui en a profité aujourd'hui, remontant à 3-8.
En bas de tableau, les spectateurs ont pu apprécier les victoires expéditives en oshi-zumo de Shotenro sur Tochinoshin et d'Asasekiryu sur Tosanoumi, ainsi que la victoire de Homasho sur le double quintal et demi de Yamamotoyama, décrochant dès aujourd'hui son kachi-koshi. A retenir également le très beau shitatedashinage d'Aran sur le Mongol Tamawashi.
En juryo, Wakakoyu (10-1) n'en finit plus de consolider son avance, décimant ses poursuivants au fil des journées. Ses plus proches rivaux, Asofuji et l'ancien maegashira Toyohibiki, ont déjà deux longueurs de retard. Quant à Bushuyama, Kotokuni, Kitataiki, Mokonami et Sakaizawa, ils se traînent à 3 longueurs. Hakuba inflige au lourd Kiyoseumi un make-koshi peu glorieux en regard de son ascension météorique jusqu'en makuuchi. Peut-on encore imputer cette contre-performance à sa blessure au genou droit contractée il y a presque exactement une année ?