Le pauvre Chiyotaikai, lui, déjà incapable de produire sa salve de tsuppari habituelle, sans doute gêné par une blessure au coude, s'est fait piéger pour la 2ème fois par une henka, de Kotoshogiku cette fois-ci, pourtant peu coutumier du fait. Cela frise l'acharnement sur une bête blessée. On ne voit pas ce qui pourrait le sauver du kadoban qui se rapproche inexorablement. Il faudrait vraiment un miracle. Même les "gentlemen agreements" entre ozeki n'y suffiront pas.
L'ozeki Kaio, toujours très puissant malgré une blessure à la cuisse, tire son épingle du jeu en se débarrassant du komusubi Kyokutenho sur yorikiri. Il affiche un score pour l'instant plus qu'honorable (6-1) au vu de son âge et de son corps meurtri.
Les affrontements entre les deux géants de la makuuchi, Kotooshu et Baruto, sont en général très plaisants. Celui-ci n'a pas échappé à la règle.
L'Estonien a tenté une volée de tsuppari, trop lents cependant pour empêcher le Bulgare de le saisir en morozashi et de le pousser vers la sortie sans autre forme de procès.
L'autre ozeki de la Sadogatake beya, Kotomitsuki, n'a pas fait dans la dentelle face à un Hokutoriki bien pâle dans ce tournoi. Il a avancé droit devant lui, alternant tsuppari et nodowa, et il n'est resté au pauvre Hokutoriki impuissant que ses yeux pour pleurer.
L'ozeki Harumafuji et le shin-komusubi Goeido nous ont offert un spectacle rafraîchissant, haut en couleurs et en rebondissements. Leur affrontement a été acharné et incertain jusqu'au bout. Mais le Mongol a su conclure par un yorikiri autoritaire.
Tochiozan et Homasho continuent sur leur lancée et réalisent pour l'instant un solide basho.
En fond de makuuchi, Yamamotoyama, dont la taille et le poids sont proportionnels à la popularité, a subi sa 2ème défaite. Lorsque le jeune mammouth fonce droit devant lui, il détruit tout sur son passage. Rares sont ceux capables de résister à sa charge. Mais lorsqu'on le fait dévier de sa trajectoire, il devient vulnérable. Chiyohakuho l'a bien compris. Il a d'abord subi la forte poussée de son adversaire, mais s'est esquivé juste avant la tawara. Il a alors attiré Yamamotoyama dans sa spirale et l'a laissé s'échouer lourdement sur le sol comme une grosse baleine molle.
En juryo, les choses se décantent petit à petit. Il ne reste plus que 3 hommes en tête à 6-1 : Wakakoyu, Sakaizawa et Kitataiki. Mais une meute de rikishi prêts à bondir au moindre faux-pas est sur leurs talons : Daishoumi, Mokonami, Masatsukasa, Toyohibiki et Bushuyama, tous à 5-2.
En queue de peloton, quelques lutteurs sont vraiment à la peine. A commencer par le vétéran de 38 ans Otsukasa (1-6), qui semble incapable de produire le sumo agressif qu'il affectionne. Sa descente en division makushita serait vraisemblablement synonyme d'intai, marquant la fin de l'un des derniers dinosaures du sumo professionnel. A peine plus jeune (36 ans), Kaiho (1-6) souffre le martyr lui aussi. Ce grand technicien, pourtant toujours très vif, n'arrive plus à conclure ses combats rapidement et accuse la fatigue. Aujourd'hui le jeune Tosayutaka avait plus de jus et en a profité pour sortir son aîné d'un shitatenage efficace. Yotsuguruma, lui aussi à 1-6, n'a encore jamais réalisé de kachi-koshi depuis qu'il a atteint la division juryo. Ce n'est sans doute pas encore pour cette fois. Mais patience et longueur de temps font plus que force ni rage…