Une star du sumo à Fégréac (44)

Extaits de Presse Océan Nantes du mercredi 30 janvier 2019.

INSOLITE. Il a rencontré l'une de ses compatriotes installée depuis six ans en Loire-Atlantique
Une équipe de télé japonaise était à Fégréac la semaine dernière pour une émission de TV Tokyo.

Son nom ne vous dira sans doute rien. Mais Masaru Hana-da, alias Wakano-hana, est une star au Japon, le 66ème yokozuna, le rang le plus élevé que peut atteindre un sumotori avant de se retirer de la compétition. Sa compatriote Chieko Chauvel, pour sa part, vit depuis six ans à Fégréac avec son mari Paul, éleveur de bovins et de moutons bio au village de la Présentais.

« Je suis venu jusqu'à Fégréac en auto-stop depuis Charles-de-Gaulle »

Pendant deux jours, les 15 et 16 janvier, Masaru Hanada est allé à leur rencontre dans le cadre d'une émission d'une chaîne de télévision japonaise, TV Tokyo, consacrée aux Japonais expatriés. «C'est une émission qui passe tous les lundis soir. Au début, c'était plutôt des reportages sur la façon dont vivent nos compatriotes expatriés. Maintenant, nous invitons à chaque fois une gest-star », explique Masanori Omori, le coordinateur. Une émission pleine de surprises.
« Je suis arrivé à l'aéroport Charles-de-Gaulle et je suis venu à Fégréac en auto-stop, s'amuse l'ancien sumotori, heureux de cette aventure inattendue. J'avais ma pancarte avec Fégréac inscrit dessus mais à Paris, personne ne connaît Fégréac. » Finalement, Masaru Hanada a mis 48 heures pour parvenir à destination. «Je ne m'attendais pas à rencontrer autant de gens si gentils en France. Ça m'a permis de découvrir la vraie France, c'était une vraie surprise. » Il ne sait rien non plus sur la personne qu'il doit rencontrer. « J'ai tout découvert une fois sur place. » Y compris l'arrivée de journalistes de Presse Océan. À Fégréac, la surprise est tout aussi grande pour Chieko. « Je n'en suis pas revenue quand j'ai vu Maseru Hanada devant moi. Au Japon, c'est une immense star. » Voilà six ans qu'elle s'est installée dans un village de Fégréac. « Mon mari, Paul, est originaire de Fégréac. Nous nous sommes rencontrés en Nouvelle-Zélande. Après, nous avons voyagé puis il avait le projet de s'installer. Il a donc repris en 2015 la ferme familiale à Fégréac où on fait des moutons et des vaches bio en vente directe. » Chieko, qui a été hôtelière au Japon, a été repérée par la télévision japonaise grâce aux blogs qu'elle anime.
« Ici, Chieko vit en harmonie avec sa belle famille, mais les mariages internationaux ne sont pas toujours faciles », constate Masaru Hanada. Très à l'aise chez ses hôtes, il n'a pas hésité à prêter main-forte à Paul pour couper du bois, avec Chieko dans le rôle de la traductrice. «Il a bien travaillé, mais il n'a pas été trop efficace. Mais ça va. Moi, je ne le connaissais pas. Peut-être que je l'ai vu à la télé au Japon ... », sourit l'agriculteur en regardant la photo que vient de lui tendre son invité : une photo du temps où il était sumotori. Les kilos superflus ont aujourd'hui disparu mais le champion aux cheveux de jais garde une carrure d'athlète. « Mon père était sumotori, mon frère aussi. Moi, je suis le plus petit de la famille. Mais ce n'est pas le poids qui compte au sumo, c'est surtout la technique », s'amuse-t-il.
« Elles ont des cuisses bien musclées » Il a arrêté le sumo il y a 19 ans, puis s'est tourné vers le football américain. « Ça ne devait pas être facile pour lui », plaisante Paul. « Non, non, je cours très vite », assure Masaru Hanada qui, tout en félicitant Paul pour son tonus, lorgne sur les cuisses des vaches qui les regardent de loin. De belles blondes d'Aquitaine croisées parthenayses.« Elles ont des cuisses bien musclées », jauge le sumotori. « Là, il est en train de nous faire comprendre qu'il a faim. On va lui faire un steak », rigole Paul, tout content de cette expérience « très sympa mais un peu stressante. C'est un monde qu'on ne connaît pas. On n'a même pas la télé ». Masaru Hanada est reparti le jeudi soir. En auto-stop ? « Non, cette fais je prends le TGV. » L'émission devrait être diffusée sur TV Tokyo dans la 3ème ou la 4ème semaine de février. « On regardera sur Internet », promet Paul.
© Presse Océan Nantes

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