Hatsu 2014 : Torikumi de la 11e journée (Juichinichi-me)

[Soupooshu]

[toonoryu]

La chronique de la 11ème journée, le webmestre ayant l'air d'avoir un empêchement elle ne peut être validée, et pour qu'elle ait encore un intérêt d'actualité, la voici.

Kakuryu sur son nuage.

Il n’en finit plus d’étonner. L’ozeki Kakuryu semble marcher sur l’eau, enregistrant, après la surprise du premier jour face à Okinoumi, son dixième succès du basho. Sa meilleure série en carrière étant de onze victoires (sur deux tournois, pendant son ozeki-run), c’est peu de dire que son niveau de janvier étonne. Kakuryu est chaud comme la braise, même si l’adversaire du jour, Takekaze, n’est pas un sommet de difficultés, surtout pour l’ozeki qui mène alors 14-0 face à lui. Néanmoins, la manière puissante et la détermination que montre le Mongol impressionnent tout le monde. Sauf peut-être Hakuho.

En apesanteur (Takekaze aurait préféré que cela soit au sens propre…).

C’est désormais sans filet que Kotooshu va devoir terminer ce basho dans sa reconquête impossible. Il ne fallait pas trop compter sur une mansuétude du yokozuna aujourd’hui, gêné qu’il est d’avoir encore Kakuryu à ses basques. Hakuho plonge donc directement sous la garde du Bulgare trop haut au sortir du tachiai, avec une extérieure gauche sur son mawashi. Le Mongol pousse fort, et montre assez de solidité et d’équilibre pour faire fi de la tentative finale de sukuinage du Bulgare, achevé en uwatenage. Il faudra désormais un sans-faute à Kotooshu d’ici dimanche, qui rencontre demain son meilleur ennemi Kisenosato encore en quête de kachi-koshi, puis devra se farcir Goeido en situation précaire, sans doute Chiyotairyu et peut-être bien Endo et Shohozan. Dur programme.

Mission impossible, désormais.

Kotoshogiku se rassure et n’a plus qu’un succès à décrocher après sa victoire du jour, facilitée par Shohozan qui lui laisse trop aisément passer les bras, les cuisses de l’ozeki faisant le reste.

(presque) sauvé…

Dans un combat où les deux protagonistes ont plus à perdre qu’à gagner, Kisenosato se montre le plus intelligent, retirant sa charge au moment opportun pour briser l’équilibre de Goeido et reprendre sa marche en avant pour se rassurer quelque peu et finir de plonger le sekiwake dans la difficulté.

On aurait rêvé un enjeu plus glamour pour ce combat.

Étonnant succès du vétéran Kyokutenho qui emprisonne les bras de Tochiozan, sorti presque en douceur.

Presque quarante ans. Si, si…

Joli combat d’Ikioi qui use contre Toyonoshima de la technique de mouvement et de contournement souvent employée par le petit gabarit. Et ça marche.

Chiyotairyu la joue Chiyotaikai face à l’émule physique de celui-ci, Takarafuji. Trois ou quatre poussées violentes font le travail. Aoiyama, lui, la joue Akebono des jeunes années en profitant de son allonge face à Okinoumi dépassé. Sumo encore une fois intelligent (la clé de sa longue survie au plus haut niveau) de la part d’Aminishiki qui laisse Toyohibiki passer sa puissance avant de passer la tête sous l’objectif pour lui faire manquer une charge et profiter du momentum pour imprimer sa propre poussée gagnante. Jolie victoire en puissance de Tamawashi sur un Chiyootori pourtant compact et difficile à bouger. Kaisei sort sans peine l’un des vétérans mongols, Tokitenku, qui commence à sentir la juryo se profiler, après presque neuf années de présence continue en makuuchi. Victoire de raccroc de Kitataiki, Kyokushuho ayant l’avantage d’une prise intérieure et la victoire accordée par le gyoji, mais les shimpan retournent le verdict. Kitataiki est très chanceux sur ce coup, ses orteils étant sur le rebord externe de la tawara. Osaunaarashi commet l’erreur de se concentrer trop sur son premier nodowa, laissant Tochinowaka prendre l’avantage du mawashi, pour une victoire nette. L’Egyptien devra encore patienter pour son kachi-koshi. Ecart sur la gauche pour Takanoiwa qui accompagne au sol Takayasu trop précipité et auteur d’un bien triste tournoi. Extérieure droite toute simple mais efficiente pour Fujiazuma qui vainc Shotenro à la rue sur ce tournoi. Relevé par le premier impact de Sadanofuji, Tokushoryu doit remettre à plus tard ses ambitions de kachi-koshi. Victoire sans forcer pour Endo qui trouve sous la garde de Gagamaru une prise de mawashi qu’il accompagne simultanément d’un mouvement tournant, le 360° rompant l’équilibre du Géorgien.

Le sansho est proche.

Grosse activité de Yoshikaze qui fait reculer Kagamio sous l’impact avant de plonger dans le mawashi et d’entraîner le Mongol au deuxième rang des spectateurs dans une chute douloureusement spectaculaire. Satoyama prend son combat du bon bout en parvenant à se mettre sur le côté de Masunoyama, effaçant le différentiel conséquent de gabarit, mais le poids lourd contre par des crochetages qui lui permettent au final d’acquérir une profonde prise de mawashi, fatale au final.


En juryo, c'est désormais Sadanoumi qui préside aux destinées de la diviison, après le revers de Chiyomaru face au Mongol Seiro. Terunofuji et Azumaryu restent à portée de tir. En makushita, Higoarashi reste seul invaincu après un jeu de massacre sur tous les favoris, ce qui redonne espoir à ces derniers en fonction du résultat de son dernier combat. Sagatsukasa, Amuru et Tosayutaka ne sont pas loin d'avoir poinçonné leurs ticlets de retour chez les salariés. En sandanme, le jeune Horikiri, avec un bilan de 23-4, impressionne. En jonokuchi, le basho est relancé avec le premier revers concédé par Yonamine.