Alors même que l'on pensait le monde du sumo libéré des scandales depuis le départ du plus sulfureux des yokozuna (t'as qu'à croire...), il est à nouveau secoué par des affaires troubles. Après les insinuations d'implication de Kotomitsuki dans des affaires de paris sur des matchs de base-ball, c'est une affaire de vente de billets de masu-zeki aux membres d'un syndicat du crime qui secoue le petit monde de l'Ozumo.

La NSK a pris hier des mesures contre deux oyakata liés à la distribution de tickets privilégiés du rebord du dohyo à plusieurs membres importants d'un syndicat du crime, le Yamaguchi-gumi.

L'association a décidé de ces punitions au cours d'un meeting de la rijikai jeudi, après avoir interrogé les deux entraîneurs. Kise, 40 ans, qui a été reconnu coupable d'avoir arrangé la cession des tickets, a été rétrogradé de deux rangs. Les lutteurs de sa heya ont été mis sous le contrôle de la Dewanoumi Ichimon.

Kiyomigata oyakata s'est vu lui infliger une réprimande, son rôle ayant été considéré moindre.

Selon lepolice, quelque 50 membres imporetants de gangs yakuza affiliés à la Kodokai -- la branche de Nagoya du Yamaguchi-gumi -- ont assisté au Nagoya basho l'an dernier avec des tickets masu.

Les enquêteurs pensent que les gangsters souhaitaient se montrer lors des retransmissions en direct, visibles en prison, pour encourager leurs camarades emprisonnés. La police dit que les oyakata impliqués avaient demandé des sièges particulièrement visibles lors des retransmissions télévisées.

Questionné dans une interview téléphonique mercredi, Kise-oyakata niait toute implication volontaire. "J'ai reçu il y a quatre ou cinq ans une requête d'un consultant en management que je connais depuis dix ans. Je ne savais pas que les billets iraient à de tels destinataires".

La rétrogradation est la seconde plus sévère sanction de la NSK. Takasago l'avait subie pour avoir "géré" au plus mal le scandale qui avait mis fin à la carrière du yokozuna Asashoryu.

Les conséquences les plus sévères ne sont toutefois pas là. Un rikishi, pour combattre, doit être dans une heya, et non pas "sous la supervision" comme le sont pour l'heure les rikishi de la Kise-beya. Il est donc quasiment acquis que cette prometteuse heya, qui compte dans ses rangs trois juryo dont un futur makuuchi (Kiyoseumi, Tokushinho et Gagamaru), six makushita (dont Aoki, Fukao et Kamei), neuf en sandanme (Inoue) , huit en jonidan (Shibahara) et un en jonokuchi, plus un gyoji, un yobidashi, et un tokoyama. Les heya susceptibles de reprendre au bout du compte l'ensemble de ces personnes sont la Kitanoumi ou l'Onoe-beya. La dernière fois qu'une heya a été dissoute pour des problèmes de comportement remonte à l'affaire du kabu mis en gage auprès des yakuza par Hanakago-oyakata (moto-yokozuna Wajima) en 1985. Wajima avait quitté le monde du sumo et ses rikishi et personnels avaient été transférés à la Hanaregoma-beya.

Affaire à suivre, on en saura plus avant le prochain banzuke du 28 juin.