Oh là, les amis, ne nous emportons pas !
Il y a les passionnés du Japon, d'un côté, et les passionnés d'Amélie Nothomb, d'un autre côté. (Une passion n'étant pas incompatible avec l'autre et Celeborn aime également beaucoup le sumo et le Japon) Mais bon, quand on est un ultra-passionné, d'un camp ou d'un autre, voilà ce qui arrive ! Je connais Celeborn depuis deux soirées et c'est quelqu'un de particulièrement ouvert et sympathique, et ses propos ne reflètent que la fibre du passionné qu'il est, pour l'écrivaine belge.
D'ailleurs, je fais mon mea culpa d'avoir relancé le sujet, alors que déjà, sur l'ancien forum, de fortes discordances entre les pro-Nothomb et les anti-Nothomb se dessinaient.
Pour ma part, je pense que par rapport à Amélie Nothomb, les 2 avis sont valables et c'est d'ailleurs pour ça que la discorde est telle.
Elle est partagée entre amour passionné et critique très dure du Japon.
C'est comme en amour. On peut aimer à la folie, puis détester jusqu'à l'aversion, puis aimer à la folie.
Amélie Nothomb admire le Japon et les japonais(e)s par certains côtés et ne l'aime vraiment pas pour d'autres aspects. Elle fait à la fois l'éloge du Japon, pourtant difficilement perceptible, dans Stupeur et tremblements mais en même temps, le critique très durement.
Le problème, c'est que, pour le télespectateur, ou le lecteur, si on ne reste qu'à la première impression, on prend les japonais pour des gens vraiment fous et prétentieux, et en celà Amélie Nothomb véhicule une très mauvaise image du Japon, mais si on gratte un peu plus, on se rend compte que les japonais sont des gens passionnants, car d'une part, les "bourreaux" suivent une méthode qui a donné ses résultats (Japon première puissance économique mondiale, au milieu-fin des années 80) et qui est en celà respectable, et d'autre part, on a beaucoup de compassion pour les employés japonais, qui, comme Amélie-San sont ainsi victimes du poids de la hiérarchie !
Je pense que l'image du Japon et des japonais en ressort grandie. On présente leurs défauts et en celà, ça les rend plus humains que dans les représentations classiques que l'on avait d'eux au cinéma : dans les films avec De Funès, on les voit caricaturés comme des chefs d'entreprise qui investissent bêtement, et qui sont suivis d'un groupe d'employés qui prennent des photos sans arrêt, tandis que dans Le Pont de la Rivière Kwaï ou la série populaire Les têtes brûlées, ils jouent le rôle du cruel tortionnaire borné et sans coeur.
Sinon, dans la plupart des autres films, ce sont les habituels clichés qui reviennent sur le harakiri, le sens de l'honneur poussé à l'extrême de l'absurde, les yakuzas, les ninjas, les samouraïs, ou le cliché navrant du petit touriste japonais enrichi par le miracle économique nippon et qui investit dans tout et n'importe quoi et qui prend des photos en permanence !
Donc, je trouve que Nothomb a, par le biais de Corneau, dans un cinéma populaire, apporté enfin une image humaine (même si c'est critique) des japonais, comparé à ce qui se faisait jusque là. Je ne parle pas des excellents films de Kitano et d'autres cinéastes, qui sont bien plus révélateurs du Japon, mais, hélas, ça reste encore du cinéma élitiste et pas grand public.