Page 1 sur 2 12 DernièreDernière
Affiche les résultats de 1 à 10 sur 15

Sujet : Interview des deux Sadogatake oyakata

  1. #1
    Modérateur Avatar de toonoryu
    Inscrit
    septembre 2004
    Lieu
    Saint Lô
    Messages
    5 288

    Interview des deux Sadogatake oyakata

    En furetant sur SF, je suis tombé sur une interview assez intéressante de Kotozakura et Kotonowaka, ancien et actuel Sadogatake oyakata (beau-père et gendre également), datée de janvier 2006. Je vous en livre la première partie, traduite à la volée (à partir d'une traduction du japonais, donc forcément, il y a de la perte en ligne...). Enjoy !



    I (Interviewer) : Nous commencerons avec le shisho. Comment dois-je vous appeler ? Que pensez-vous de, conformément à la coutume dans le sumo, quelque chose comme « OoSado » (Grand Sado) ?

    A (Ancien oyakata) : Hmmm. Ça paraît pas mal.

    N (Nouvel Oyakata) : Les petits-enfants l'apèllent OoPapa (Grand-Papa).

    I : OK, « OoSado-san », on va prendre ça. Cela fait un moment que vous avez pris votre retraite. Avez-vous ressenti un changement significatif ?

    A : Eh bien, j'ai commencé un peu à flemmarder.

    I : OoSado-san, votre premier deshi, Kotokaze (actuel Oguruma oyakata) est devenu ozeki, et maintenant au moment où vous partez, il y a l'avènement d'un nouvel ozeki.

    A : Oui, j'ai eu la chance d'avoir de bons deshi. En fait, je le sentais [que Kotooshu deviendrait ozeki], mais jamais je n'aurais imaginé qu'il y parvienne en trois ans. Au fait, il a fait combien de combats en keiko aujourd'hui ?

    N : Il avait une séance photos pour un poster donc il n'en a fait que dix. Mais je vais lui faire faire le double demain.

    I : Vous discutez tout le temps de sujets de ce type ?

    A : Tous les jours.

    I : Il doit y avoir une foule de choses à apprendre de votre shisho dans ces moments ?

    N : J'imagine que oui.

    A : Je suis du style à dire ce que je pense. Mais si je mets trop mon nez dans ses affaires, je risque de saper quelque peu l'autorité du nouvel oyakata, donc j'essaie de simplement regarder de loin. Ils ont tous vu ses efforts et sa capacité à s'accrocher, dans le passé, et donc il l'écoutent.

    I : Shin-oyakata, quelle impression cela fait-il de s'asseoir aux commandes à la keikoba ?

    N : Le shisho m'avait demandé depuis un an de s'asseoir à ses côtés, donc cela n'a pas réclamé plus d'adaptation que cela.

    I : Quand on mentionne la Sadogatake-beya, on parle toujours d'une tradition d'entraînement des rikishi par des keiko rigoureux. Quelle en est l'origine ?

    A : Cela vient essentiellement des keiko de Kotogahama-zeki. J'en ai moi aussi été « victime ». je crois que c'était à Nagoya, si je me souviens bien... A trois ou quatre mètres du dohyo en extérieur se trouvait un amas de poutres d'une maison en démolition. Je m'étais fait projeter jusque là. Quand je m'étais relevé, j'avais un clou de dix centimètres planté dans la fesse ut de bois dessus. J'ai eu également l'occasion de faire pas mal de keiko avec Futagoyama oyakata.

    I : Vous voulez parler de Wakanohana I ?

    A : Il avait l'habitude de pas mal me « dorloter », il m'appelait « Sakura, Sakura ». il était de petite taille, mais quand ses pieds étaient plantés dans le dohyo on ne pouvait pas le faire bouger d'un centimètre.

    I : Le fait que Kotozakura ait été « dorloté » par le « Démon du Dohyo », Wakanohana, montre bien qu'on prend toujours soin de ceux qui sont prêts à faire du keiko.

    A : C'est tellement vrai. Quand j'ai remporté mon premier yusho, il m'a appelé du fond de la hanamichi, en me disant « félicitations, Sakura ! ». Ca m'a rendu si heureux. Je l'entend encore aujourd'hui.

    I : Et puis il y a eu Taiho et Kashiwado.

    A : Quand Kashiwado-san est décédé, sa veuve m'a appelé et m'a dit « il disait souvent que celui qu'il craignait le plus, c'était Sakura ». Mais il ajoutait aussi, parlant du tournoi de sumo pour enfants qu'il patronnait sur Kyushu « Sakura en prendra soin [quand je serai mort], alors demande lui ».
    A ce jour, le tournoi se poursuit.

    I : J'imagine qu'il y a des choses à dire sur la confiance mutuelle qui peut s'établir entre des hommes qui se sont chargés tête contre tête pendant des keiko. En tout état de cause, OoSado-san, vous avez produit 22 sekitori. Ils ne sont pas nombreux à avoir réalisé cela.

    A : La Dewanoumi beya dans les temps anciens dominait la moitié du banzuke, mais il leur a fallu des générations pour y parvenir.

    I : Vous l'avez fait en une génération.

    A : Eh bien, je me suis impliqué corps et âme.

    I : J'imagine que le succès de Kotokaze a permis d'acquérir de la confiance.

    A : Ce gars-là a aussi été « chouchouté » par ses ani-deshi tous les jours. Ils lui criaient « Tire toi les doigts, tu peux le faire ! ». C'était un garçon si intelligent et obéissant. Je me souviens qu'une fois, on l'avait emmené à la mer et on l'avait balancé dans l'eau, bien qu'il ne sache pas nager. Vous savez, encore maintenant, quand je le vois, j'ai des larmes qui me viennent. J'adorais vraiment ce garçon.

    I : Vous avez commencé avec Kotokaze, et après dix années, Kotonowaka a rejoint votre heya.

    A : J'avais entendu qu'il y avait un garçon qui valait le coup donc j'ai fait tout le chemin jusqu'à Yamagata pour aller le voir.

    I : J'ai cru comprendre qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour vous éviter.

    N : Oui. Quand je voyais une grande paire de chaussures à l'entrée de la maison, je rentrais en cachette par l'arrière avant d'aller me cacher sous le lit, ou j'allais me réfugier chez un ami. Quand j'étais en primaire, ils montrait l'intai du récemment décédé Futagoyama-san à la télévision. Il y avait des scènes de « chouchoutage » et des gars qui se faisaient frapper avec un bâton de bambou et se faisaient traîner dans tous les coins de la pièce. Je me disais « Le sumo, c'est pas fait pour moi. Jamais de la vie ».

    I : Mais votre shisho avait de grandes attentes à votre égard.

    A : Oui. Dès le début, je me suis dit « ce gamin sera yokozuna ».

    I : Vous pensiez qu'il avait la carrure d'un yokozuna.

    A : On était dans le bain ensemble. Ses épaules étaient très larges et il avait le type de corps qui pouvait encore beaucoup se développer. Je me suis dit « Il sera quelque chose de spécial ».

    N : Je lui ai demandé d'attendre trois ans que je puisse aller au moins au lycée, mais peine perdue. Il m'a dit « Tu peux vraiment devenir fort dans ces trois années ». Puis les gens du voisinage ont eu vent de ce que Kotozakura était en ville et ont pensé que tout était déjà arrangé. Ils organisèrent même une « fête d'adieux ». Personne ne prit la peine de me demander mon avis. Je me suis dit « je suis coincé, je ne peux vraiment pas m'en tirer ». Je me sentais comme kidnappé.

    A : Kidnappé ? Petit polisson ! (rires). Eh bien, j'imagine qu'on a eu de la chance.

    N : J'ai été vraiment surpris quand j'ai appris plus tard qu'avant que je ne rejoigne le sumo, l'oyakata avait dit à mes parents au moment où il repartait sur Tokyo « j'espère qu'il deviendra vraiment solide et qu'il pourra être mon gendre à l'avenir ».

    I : Vraiment ? Comment pouvait-on s'en douter alors ?

    N : Oui, je me demandais alors de quoi il parlait.

    I : Quand il est venu dans le sumo, votre fille avait...

    A : Oui, j'avais une fille.

    N : J'ai quatre ans de plus qu'elle donc elle devait être en sixième.

    A : Je pensais qu'il deviendrait puissant tout de suite mais il avait une nature gentille. En fait [il avait tellement d'appréhensions que] sa tension artérielle était trop élevée durant les tests physiques des shin-deshi et que tout dût être retardé d'un basho.

    N : Je pensais que c'était ma chance.

    A : Tu pensais que c'était ta chance. J'y crois pas ! (rires)

    N : Je me suis dit « parfait » et j'ai demandé la permission de rentrer à Yamagata. Il m'a dit que si je réussissais les tests physiques et que je remportais trois combats d'affilée en maezumo. Pour le maezumo, l'okamisan ma conseilla des tranquilisants (rires). J'e suis parvenu à réussir les tests puis j'ai remporté trois combats consécutifs de maezumo et donc j'ai été autorisé à rentrer chez moi.

    I : Vous envisagiez alors de rester là et de ne pas rentrer ?

    N : C'est ce que je pensais faire mais les gens chez moi avaient fait tout un fromage pour mon retour.

    I : Vous auriez très bien pu ne pas revenir.

    N : Dans le train qui me ramenait sur Tokyo, je me suis dit « Tu n'as pas d'autre choix que d'aller dans le sumo ». J'ai alors commencé à pleurer, les larmes ne s'arrêtaient plus.

    A : Bon, c'était comme ça, mais ensuite il a mis tant de coeur à l'ouvrage.

    I : Oui. Il a duré en activité jusqu'à ses 37 ans.

    N : C'est parce que je suivais à la lettre les enseignements de mon shisho. « Si tu te blesses, c'est parce que tu es faible à cet endroit. Tu dois réparer ça avec plus de keiko ». chaque fois que je me blessais, je m'entraînais plus dur et développais cette partie de mon corps. C'est ainsi que je suis parvenu à faire du sumo jusqu'à 37 ans. Je dois tout cela à mon shisho.

    I : Mais toutes les souffrances et les blessures sont des atouts intéressants maintenant que vous êtes vous-même devenu un professeur.

    N : Même au moment où je me suis marié, il continuait à me crier dessus pendant le keiko. Je me demandais « Pourquoi est-il toujours sur mon dos ? ». Puis il m'a dit un jour alors que nous mangions ensemble « Si je ne te crie pas dessus, comment pourrai-je le faire sur d'autres ? Tu te dois d'être un exemple ». Après cela, j'ai intensifié mon entraînement et fait encore plus de shiko. Je suivais ce régime à la lettre, et dans ma position actuelle, je suis content de l'avoir fait.

  2. #2
    Excellente et édifiante interview, merci Toonoryu!

    J'en retire personnellement que la méthode dure est nécessaire pour évoluer - ce que je savais déjà -, mais qu'elle peut être appliquée en bonne intelligence et en ayant du respect mutuel entre tous les partenaires de travail.

    En tout, un équilibre est nécessaire et toute approche extrême est nécessairement négative. C'est intéressant de rapprocher cette interview de l'actualité...

    Satori

  3. #3
    Senior Member Avatar de Musashimaru
    Inscrit
    juin 2003
    Lieu
    Villeurbanne
    Messages
    404
    Très intéressante, ce petit interview.

    Merci pour le travail et la traduction, Toonoryu!
    " Je n'ai jamais eu aucun problème à prendre du poids" Konishiki.

  4. #4
    Merci Toonoryu !
    Kotozakura Yokozuna est un personnage fascinant !
    Merci beaucoup !

  5. #5
    Senior Member Avatar de Kotononami
    Inscrit
    juin 2004
    Lieu
    Annecy
    Messages
    3 709
    Merci pour le boulot Toon , très interessante cette interview!

  6. #6

  7. #7
    Senior Member Avatar de liclic
    Inscrit
    janvier 2004
    Lieu
    Longueuil (canada)
    Messages
    2 950
    Ca prouve au moins une chose "qui aime bien chatie bien" et ça permet même de chatier les autres en leur criant dessus si j'ai bien suivi la fin de l'entrevue.
    Ceci est un secret.....


  8. #8
    La suite ! La suite ! Merci pour cette intéressante interview croisée, Toon.
    Père Boulon

    Il n'y a de richesse que d'Hommes.

  9. #9
    Modérateur Avatar de toonoryu
    Inscrit
    septembre 2004
    Lieu
    Saint Lô
    Messages
    5 288
    Suite et fin...


    I : Bien, attardons nous sur le nouvel oyakata. Vous êtes parvenu à surmonter toutes les blessures pour poursuivre votre carrière...

    N : La nuit après que j'ai adressé ma demande d'intai, j'ai commencé à ressentir des douleurs sur tout le corps, qui m'ont jusqu'à empêché de dormir. Ma poitrine me faisait mal, mes genoux me faisaient mal, mes chevilles me faisaient mal. J'ai même ressenti deux élancements de douleur dans le cou. J'imagine qu'une fois la tension relâchée, tous les symptômes sont remontés à la surface. Je ne tenais véritablement que par la pure et simple volonté...

    I : Qu'est-ce qui vous faisait tenir ? Le désir de durer jusqu'à la retraite de votre shisho ?

    N : J'imagine que c'est ça. Ça et bien sûr ma famille. Je recevais régulièrement des mots de mon petit garçon. « Papa. Gambatte et bats Asashoryu ». Vous voyez, J'ai donné tout ce que j'avais et me suis débrouillé pour le faire chuter.

    I : Oui. Ce combat du controversé « kabaite ».

    N : Je crois que c'était le nakabi du Nagoya 2004. Puis Oshu a réussi a faire chuter le yokozuna cette année au nakabi de Nagoya. Je me suis alors dit qu'il m'avait vengé.

    I : Il l'a à nouveau emporté au treizième jour du dernier basho (Kyushu 2005)

    N : Ca m'a vraiment rendu heureux. En ce jour très spécial, ils ont tous gagné. Shogiku a fait du beau sumo et Mitsuki a décroché le kachi-koshi.

    I : L'un de vos autres combats mémorables est celui où vous êtes tombé tête la première au sol après une bataille de nage avec Aminishiki.

    N : C'est un autre résultat des enseignements du shisho. Dès qu'il y avait une bataille de nage en keiko et que je tendais ma main [pour protéger ma chute], il me donnait un coup avec ce bâton de bambou. Après un moment, j'avais le réflexe [pavlovien] de retirer ma main.

    I : Je me souviens également de le première chose que vous ayez dite après avoir remporté le kanto-sho (Aki 2004) : « Tout ce que je ressens, c'est le besoin de dire Merci ».

    N : En cette occasion, si mon adversaire, Tochinonada, l'avait emporté, et que Kaio avait perdu, il y aurait eu un kettei-sen. Je savais que si je l'emportais, je recevais un sancho, mais bien plus que cela j'ai apprécié le fait que l'on m'oppose à quelqu'un qui était dans la lutte pour le yusho au senshuraku. En dehors de cela, il y a eu des occasions où j'ai remporté des kinboshi, et mes yeux croisaient alors ceux du shisho, assis là comme shimpan. Il hochait simplement de la tête, et ça me rendait si heureux.

    I : Certains vous ont surnommé « monsieur Une Minute », l'avez vous mal vécu ?

    N : Non, les spectateurs pouvaient voir plus de sumo (Rires). Au contraire, je voulais leur dire « si vous n'aimez pas ça, apprenez à faire du sumo long vous-même ». Etre capable d'endurer des combats aussi longs est le produit du keiko que j'effectuais, avec parfois 200 combats d'affilée sans interruption.

    I : Vous faisiez cela souvent quand vous étiez jeune ?

    N : J'avais l'habitude de m'entraîner environ deux heures. Vers la fin de chaque séance, je me faisais « dorloter ». après cela, il y avait les moshiai. A cette époque, notre heya avait deux dohyo d'entraînement.

    I : Cela devait être dur pour les shin-deshi.

    N : Il y avait beaucoup de corvées. Quand nous étions en dehors de Tokyo, nous avions quotidiennement trois ou quatre cents visiteurs. Comme chaque invité prenait en moyenne deux bols, il y avait beaucoup de corvées de chanko et de nettoyage et pas le temps de dormir. Je me suis dit que le seul moyen d'échapper à cette situation était de devenir le plus fort possible aussi vite que possible, donc j'ai travaillé très dur. Je me levais avant tout le monde et je m'entraînais et faisais des shiko. Notre philosophie était « travaille pendant que les autres se reposent ». C'est pour cette raison qu'il y a eu ce flot de sekitori.

    I : Désormais, vous reprenez cette heya.

    N : c'est une responsabilité assez considérable. Je ne veux pas qu'on puisse dire « maintenant que l'ancien shisho est parti, la heya va tomber en décrépitude ». Mais tout le monde fait des bons keiko sous ma conduite. J'ai pris en charge la keikoba le quatorzième jour du Kyushu basho. Le shisho est descendu mais est reparti juste après sa prière au sanctuaire. J'étais assis là à me demander ce que les sekitori allaient faire quand Mitsuki a lancé « On y va, les gars ». une fois que j'ai entendu cela, j'ai su que tout allait bien se passer. Tant que Mitsuki montrerait la direction à suivre, Oshu et Shogiku suivraient. Shogiku a été dépassé par Oshu alors il doit sentir que, lui aussi, doit se donner à fond. Il fait 200 shiko par jour. J'ai dit à Oshu d'en faire au moins 50, donc les deux restent sur place après le keiko pour les faire. Alors, vous imaginez bien, Mitsuki suit leur exemple et les fait avec eux.

    I : Avez vous à l'esprit d'employer d'autres méthodes, qui vous seraient propres ?

    N : Hmmm. Il y a ces traditions que j'ai apprises du shisho. J'aimerais les conserver. En plus, il y a de nouvelles choses. J'aimerais les ajouter petit à petit. Pour l'instant, j'arrive à le keikoba à environ cinq heures du matin et leur fait faire des exercices d'échauffement pendant une heure, une heure et demi. Si on leur dit le le faire eux-mêmes, ces garçons de maintenant ne le font pas. En fait, j'ai fait faire aux jeunes 600 pompes aujourd'hui.

    I : C'est impressionnant.

    N : C'est pour cela qu'après une semaine environ, la structure musculaire de leur bras commence à changer. J'imagine que s'ils le font tous les jours, ils vont finir par en avoir marre. Mais je leur dis que si les autres heya ne le font pas, c'est une raison supplémentaire pour que nous le fassions. C'est comme cela que nous pouvons devenir plus forts. Si nous faisons la même chose que les autres, nous n'y parviendrons jamais. C'est vrai pour tout dans la vie.

    I : Très vrai.

    N : le shisho m'a appris que « le vrai travail paie ». c'est parce que nous nous occupons des deshi que nous voulons que le maximum d'entre eux devienne forts et ait une bonne expérience dans le sumo. Il y a beaucoup de deshi qui m'ont dit « je veux m'améliorer pour pouvoir aider ma mère ». c'est très prometteur.

    I : On n'entend pas beaucoup parler de « piété filiale » de nos jours.

    N : Oshu a beaucoup de ces qualités. Il continue à envoyer de l'argent chez lui.

    I : Etre généreux envers ses parents améliore vraiment le sumo de quelqu'un. L'étiez vous avec les vôtres ?

    N : He he he.

    I : Mais, le fait que vous travailliez si bien avec votre shisho peut être considéré comme le pinacle de la « piété filiale ».

    A : Pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps; je lui disais qu'il doit s'améliorer dans ce domaine.

    N : De nos jours, les enfants vont s'enfuir si vous êtes un tout petit peu sévère avec eux. Donc le shisho m'a dit de ne pas être trop strict avec eux.

    I : Il vous a dit ça ?

    N : Que les gamins d'aujourd'hui ne tiennent pas le rythme. Il avait l'habitude de nous appeler « la Nouvelle Vague » (shinjinrui). Si c'était le cas, je me demande comment on les appellera eux... (rires)

    A : Mais si vous devenez mièvre à cause de ça, leur sumo s'en ressentira. On commence à voir comment les choses se sont détériorées. J'imagine que c'est toujours mieux de rester strict dans la keikoba. Bon, tu peux pas m'avoir tout le temps dans les pattes donc je viendrai juste faire une apparition de temps en temps. Si je remarque que les choses deviennent un peu trop coulantes, alors...

    I : Vous fonctionnez vraiment bien ensemble.

    A : Oh, j'ai appris certaines choses de lui. Sa gentillesse. J'imagine que s'il y a des problèmes, on doit les voir ensemble. Et je sais qu'il va être confronté à toutes sortes de difficultés. Mais finalement, tout cela deviendra des bons souvenirs, en fin de compte...

    I : Vous pouvez venir discuter de tout n'importe quand.

    N : je l'en remercie vraiment beaucoup pour cela.

    A : Oh, il est bien prêt donc je n'ai vraiment pas grand-chose à lui dire. Par contre, je risque de me sentir un peu seul.

    N : Vous êtes toujours le bienvenu à la keikoba. Le shisho m'a toujours dit « s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, dis le moi. Je t'aiderai du mieux que je peux ». j'apprécie beaucoup cela. Je suis vraiment heureux d'avoir rejoint cette heya. Après tout, elle a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui.

    I : J'imagine que vous avez le coeur plein de reconnaissance.

    N : Oui. Et l'envie de ne pas détruire tout ce qui a été construit jusqu'ici.

    I : Maintenant, votre tâche est de développer un yokozuna et d'autres ozeki. C'est querlque chose que nous sommes impatients de voir.

    N : Je l'espère.

  10. #10
    Kotonowaka : la marque des grands !
    Merci Toonoryu pour ce passionnant interview !

sujet d'information

Utilisateur(s) parcourant ce sujet

il y a actuellement 1 utilisateur(s) parcourant ce sujet. (0 membres et 1 visiteurs)

Liens sociaux

Règles des messages

  • Vous ne pouvez pas créer de sujets
  • Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
  • Vous ne pouvez pas importer de fichiers joints
  • Vous ne pouvez pas modifier vos messages
  •  
  • Les BB codes sont Activés
  • Les Smileys sont Activés
  • Le BB code [IMG] est Activé
  • Le code [VIDEO] est Activé
  • Le code HTML est Désactivé