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Sujet : Hommage à Kotozakura

  1. #1
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    Hommage à Kotozakura

    <div align="justify">Le 14 août 2007, le 53ème yokozuna de l’histoire, Kotozakura, s’éteignait à l’âge de 66 ans. Il a consacré sa vie à sa discipline, en tant que rikishi d’abord, et oyakata ensuite.



    Le véritable nom de Kotozakura est Norio Kamatani. Il naît le 26 novembre 1940 dans la ville de Kurayoshi qui se situe dans la préfecture de Tottori, dans le sud de l’île principale de Honshû. Son père est un grand amateur de sumô et le pratique dans des compétitions régionales. Un de ses grand-oncles a même été rikishi professionnel. Le jeune garçon excelle dans le sport en général, et le jûdô en particulier. Toutefois, il rêve de devenir rikishi professionnel. Par l’intermédiaire d’un ami de Sadogatake oyakata (l’ancien komusubi Kotonishiki), le jeune Norio parvient à convaincre ses parents de le laisser tenter l’aventure.

    Il entre dans le sumô professionnel en janvier 1959, à 18 ans, au sein de la Sadogatake-beya. Deux mois plus tard, il adopte le shikona de Kotozakura. Il progresse rapidement dans la hiérarchie puisque moins de deux ans plus tard, il accède à la division makushita (septembre 1960). Néanmoins, il buttera près de deux ans dans l’antichambre des sekitori. Durant cette période, Kotozakura change sa manière de lutter. Sur les conseils de Sadogatake oyakata et de Kotogahama (heya-gashira de son école et ôzeki), il développe un sumô d’attaque plus direct avec prise de mawashi. Auparavant, il tentait beaucoup de mouvements empruntés au jûdô. Son physique rablé (1,82m pour 116kg) et sa vitesse d'exécution lui permettent de mettre au point son propre style : choc frontal avec la tête suivi de prise du mawashi (migi-yotsu et hidari-uwate).

    Il accède à la division juryô suite au natsu basho 1962. En juillet, il remporte son premier tournoi en tant que sekitori (11-4). L’ancien ôzeki Kotogahama, un de ses mentors, quitte la scène en novembre. En janvier 1963, Kotozakua remporte un second juryô yushô (13-2) qui lui assure une promotion en makuuchi pour le tournoi suivant. Bien que make-koshi (6-9), il remonte dès le tournoi suivant. Kotozakura décroche ses premiers sanshô en septembre (kanto-shô) et en novembre (shukun-shô). Le jeune rikishi est promu sanyakû.




    <center><img src=http://img58.imageshack.us/img58/1776/kotozakurayokozunadohyowu9.jpg></center>
    <center>Kotozakura Masakatsu</center>



    Le shin-komusubi se blesse gravement lors de la sixième journée, face au yokozuna Kashiwadô. Il souffre de fractures au bassin et d’une grosse entorse au genou. Kotozakura mettra un certain temps avant de retrouver son meilleur niveau. Il s’installe finalement parmi les sanyakû, mais attendra près de trois ans avant d’être promu ôzeki.

    Kotozakura s’acharne et après trois bons tournois entre mai et septembre 1967, il atteint le grade tant convoité. En juillet 1968, l’ôzeki de la Sadogatake-beya remporte son premier yushô (13-2) avec des succès sur le yokozuna Kashiwadô et les ôzeki Yutakayama et Tamanoshima, mais le grandissime Taihô est kyujo. En mars 1969, Kotozakura en remporte un second (13-2) dans des circonstances similaires.

    Peu à peu, l’ôzeki rentre dans le rang. Ses résultats sont corrects, mais il demeure derrière les deux nouvelles stars Kitanofuji et Tamanoumi (promus yokozuna fin janvier 1970). Kotozakura développe une sorte de complexe vis-à-vis de ces deux rikishi, surtout le second. Entre mai 1969 et octobre 1971, date du tragique décès du yokozuna, Kotozakura s’est incliné 14 fois en autant de confrontations. Au demeurant, il n’est pas épargné par les blessures (occiput, hanche, métatarse).


    A l’approche de ses 31 ans, Kotozakura est de plus en plus considéré commme un éternel ôzeki. Qui plus est, la nouvelle génération arrive à grands pas, emmenée par les shin-ôzeki Wajima et Takanohana I. Toutefois, le « taureau sauvage » trouve les ressources pour faire mentir les critiques. Pesant près de 150kg à l’époque, il réalise un Kyûshû basho 1972 exceptionnel. Son sumô est vif, agressif et déroutant pour tous ses adversaires. Il s’incline face à Kongô lors du nakabi, mais Kotozakura balaye tous les hauts gradés. Lors de la quatorzième journée, il « abat » le yokozuna Kitanofuji : atari énorme, suivi d’un nodowa qui se transforme en un tsukitaoshi à rompre les os. Une fiche sublime de 14-1 et un troisième yushô le place idéalement en vue d’une promotion au grade suprême.

    En janvier 1973, Kotozakura n’a rien perdu de sa superbe. Invaincu durant onze journées, il s’incline face à Fukunohana, mais a défait les quatre ôzeki Kiyokuni, Daikirin, Takanohana I et Wajima. Lors des 13ème et 14ème journées, il défait sans ménagement Kongô et Kurohimeyama. Kitanofuji se dresse devant lui le lendemain alors que la promotion au grade de yokozuna est quasiment acquise. L’ôzeki de la Sadogatake-beya le défait à nouveau. Deuxième yushô consécutif, Kotozakura devient, à la surprise générale, le 53ème yokozuna de l’histoire, à plus de 32 ans, une première dans l’ère moderne du sumô.

    Le shin-yokozuna adopte le style shiranui. Sa carrière au sommet de la hiérarchie sera brève mais honorable. Il réussit une année 1973 très solide avec un 5ème yushô à la clé lors du Nagoya basho. Au bout des quinze jours de compétition, Kotozakura et Kitanofuji sont à égalité à 14-1. Un kettei-sen s’impose, le premier l’emporte sur un superbe yorikiri.

    En 1974, les problèmes physiques réapparaissent (genou gauche et sciatique). Il met un terme à sa carrière le 4 juillet 1974. Trois jours plus tard, il est imité par Kitanofuji.



    Dès l’annonce de son intai, il devient Shiratama oyakata au sein de la Sadogatake-beya. Il rêve d’ouvrir sa propre école. Mais le 14 juillet 1974, son maître de toujours décède subitement. L’ancien yokozuna reprend le toshiyori-kabu de feu Sadogatake oyakata. A seulement 33 ans, il devient le maître de sa propre heya, bien secondé par l’ancien ôzeki Kotogahama, devenu Oguruma oyakata, puis par Hidenoyama oyakata (ancien sekiwake Hasegawa).

    Le tout jeune oyakata tente d’inculquer à ses deshi l’abnégation, la persévérance, le courage, en un mot les valeurs qui font un véritable rikishi. Il connaît un succès foudroyant et produit pendant plus de 30 ans des lutteurs de tout premier ordre : les ôzeki Kotokaze, Kotoôshû, Kotomitsuki, les sekiwake Kotogaume, Kotofuji, Kotonishiki, Kotonowaka, Kotoshôgiku, le komusubi Kotoinazuma, les maegashira Kotowaka, Kotonofuji, Kotobeppu, Kotoryû, Kototsubaki, etc… Au total, il a produit 22 sekitori.

    En novembre 2005, il fête ses 65 ans et laisse la direction de la Sadogatake-beya à son gendre l’ancien sekiwake Kotonowaka. Sa santé déclinait depuis quelques années et souffrait de problèmes de diabète. Suite à une intervention chirurgicale le 14 août dernier, il s’éteint à Matsudo, dans la préfecture de Chiba, à 18h19.




    Kotozakura est un des grands personnages du sumô. Bien que retraité, il continuait à assister au keiko à la Sadogatake-beya et prodiguait des conseils à ses deshi. Il était un des oyakata les plus stricts mais d’une grande générosité et une seconde figure paternelle pour nombre de ses élèves.

    Pour certains Kotozakura laissera l’image de ce taureau furieux capable d’expulser d’une charge ses adversaires. Pour d’autres, ce sera celle du maître inflexible mais juste. Pour tous, il demeure un exemple. Il abattit des montagnes, se releva toujours, et continua envers et contre tout à montrer un enthousiasme débordant pour sa discipline, sa passion, sa vie : le sumô.



    <center><img src=http://img443.imageshack.us/img443/4577/kotozakura1973hq5.jpg></center>
    <center>Kotozakura, shin-yokozuna, acclamé et célébré</center>




    <center><img src=http://img356.imageshack.us/img356/4893/kotozakuraae1.jpg></center>
    <center>Yokozuna dohyô-iri de Kotozakura</center>



    <center><img src=http://img184.imageshack.us/img184/9110/kotozakurastatuetottorizn9.jpg></center>
    <center>Statue de Kotozakura à Tottori</center>









    Sources : http://ja.wikipedia.org/wiki/%E7%90%...82%91%E5%B0%87

    http://sumodb.sumogames.com/Rikishi....ntai=-1&sort=1

    http://www.fsinet.or.jp/~sumo/profile/1/19630301.htm



    Remerciements à Joe Kuroda et Denis Chaton
    </div>

  2. #2
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    736
    Bel hommage, merci Tony

  3. #3
    Oui, superbe hommage. Merci Tony...

    Satori

  4. #4
    pardonnez mon ignorance mais qu'est ce que le style "shiranui"?

  5. #5
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    Citation Envoyé par seta
    pardonnez mon ignorance mais qu'est ce que le style "shiranui"?
    Tu as dans le forum une section "Techniques & Traditions" avec un sujet sur les deux styles de dohyo iri.

  6. #6
    merci bcp. j'ignorais totalement tout cela. l'historique est interressant.

  7. #7
    ... me fait penser, quel dommage qu'il n'ait pas effectué de dohyo-iri lors de son kanreki. On a déja peu d'occasions d'en célebrer, alors dans le style shiranui...

  8. #8
    Senior Member Avatar de remiogawa
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    Merci beaucoup pour cet article Tony.
    Un remarquable lutteur ce Kotozakura.Moi je ne connaissais que l'oyakata qui étais formidable mais le lutteur l'est aussi.

  9. #9
    Formidable article comme toujours !
    Merci Tony !

  10. #10
    Senior Member Avatar de liclic
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    merci tony.
    Ceci est un secret.....


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