Je profite de cette période un peu plus calme entre deux Basho pour faire une petite récapitulation de tout le cérémoniel d’avant combat, cérémoniel qui pour les non-initiés est long et lassant, mais qui pour les puristes appartient au Sumo comme le Gunbai (éventail en bois laqué) au Gyôji. Pour certains je vais être un peu rabâcheur, mais je pense que beaucoup d’entre nous ne connaissent pas encore toutes les significations et subtilités de toute cette tradition qui mène au combat.


Shikiri

Chaque groupe de Rikishi, est et ouest, possède und salle commune pour se préparer et chaque lutteur prend le couloir entre les tribunes qui s’appelle “Hanamichi” pour se rendre près du Dohyô et se placer deux combats avant le sien à côté du Shinpan, à gauche de la caméra pour le côté est, et à droite pour le côté ouest. Les lutteurs de la Makuuchi sont assis sur leur coussin individuel qui est apporté par un Tsukebito et attendent que le Yobidashi - qui se tient au milieu du cercle sacré avec son éventail - ait annoncé le nom des prochains protagonistes.

Dès que le Yobidashi a quitté le ring les deux combattants montent sur le Dohyô, se saluent en s’inclinant et rejoignent directement leur coin. Le Gyôji annonce de nouveau les noms des Rikishi tandis que ces derniers commencent déjà le cérémoniel d’avant-combat, le “Shikiri.” D’abord ils frappent dans les mains, lèvent la jambe droite le plus haut possible et la dépose avec force sur le sol, puis c’est le tour du côté gauche. Ce pilonnage du sol avec les pieds s’appelle “Shiko”. Cela ne sert pas rien qu’à chasser les mauvais esprits du Dohyô, mais aussi à préparer et échauffer la musculature jambière.

Pour la préparation au combat les Sumôtori exécutent aussi quelques rituels de purification. N’oublions pas que les combats ont lieu selon la croyance Shintô en présence des dieux, donc les Rikishi doivent franchir le seuil du cercle sacré avec corps et esprit purs. Pour cela ils s’adonnent à des rituels de purification avec de l’eau et du papier.

Dès la division Juryô, le Sekitori reçoit dans une louche en bois de l’eau fortifiante, le “Chikara-mizu”, qu’il ne boit pas et qu’il rejette après s’être rincé la bouche. Cette eau ne doit pas rien que purifier, mais aussi apporter de la chance, c’est pour cette raison que c’est le vainqueur du précédent combat qui offre cette eau. Si son prédécesseur à perdu, le Rikishi recevra le liquide purificateur du combattant qui le suivra. Petite exception à cette règle, c’est quand pour le dernier combat du jour le lutteur précédent a perdu son combat. Dans ce cas c’est le Sumôtori du combat préalable qui offre le “Chikara-mizu”. Si celui-ci a aussi perdu, c’est un accompagnateur de la Beya respective qui effectuera le rituel. Après que la bouche a été rincée avec cette eau, le Rikishi prend le “Chikara-gami” , papier régénarateur et fortifiant pour s’essuyer symboliquement la sueur du corps.

Le sel “shio” a dans le Sumô une importance toute particulière. Dès la Makushita, les combattants ont le droit d’exécuter le rituel de purification avec le sel. A chaque fois qu’un Sumôtori entre dans le cercle sacré il jette du sel sur le sol. Selon la croyance Shintôiste, les sel chasse les esprits malsains et il a aussi un effet purifiant. En plus, il permet aussi de désinfecter d’éventuelles blessures ou égratignures. Il est toujours intéressant de voir les multiples variantes que les Rikishi emploient pour le lancer de sel. Il n’y a pas de limite qui a été fixée concernant la quantité à jeter. A un certain moment, pendant la dernière guerre mondiale il y a eu restriction, car le sel se faisait rare et que ce n’était pas patriotique d’en épandre trop. Environ 40 kg de sel et utilisé par journée de tournoi, cela fait quelques 600 kg à chaque Basho.

Après ces rituels de purification, les combattants se placent face à face au bord de la Tawara, ils s’accroupissent, se mettent sur la pointe des pieds et claquent des mains afin d’éveiller l’attention des dieux. Ensuite ils ouvrent les bras en tournant la paume de leurs mains vers le haut. Par cela, ils montrent qu’ils ne portent pas d’armes et qu’ils veulent combattre loyalement. Ce rituel s’apelle “Chirichôzu”.

à suivre.....