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L’oyakata de la Miyaginobeya atteignant l’âge de 65 ans, il doit, selon les règles de la NSK, prendre sa retraite. L’ancien Hakuho Yokozuna prendrait alors sa succession.
Source: Kyodo News
J’espère avoir traduit correctement cette information donnée sur le web en japonais.
Chikubayama - son ancien nom de rikishi - Oyakata quitte donc ce mois-ci la tête de la Miyaginobeya, atteint pas la limite d’âge fixée à soixante-cinq ans par la NSK. Le Yokozuna le plus titré de l’histoire du sumo, Hakuho, prend les rênes et le nom de l’Ecole. Pour devenir Oyakata il lui aura fallu renoncer à la nationalité Mongole et obtenir, en 2019, la Japonaise, sachant qu’il était arrivé dans l’archipel à quinze ans.
C'était déjà prévu ? Car je trouve cela rapide, et en même temps, cette limite d'âge était forcement connu depuis un moment
L’annonce officielle de l’identité du nouvel Oyakata est arrivée assez tardivement, en effet.
Sans vouloir manquer de respect à Chikubayama, celui-ci s'était désigné peu après sa prise de fonction comme "gardien" de la heya en attendant que quelqu'un de "plus qualifié" prenne sa place dans l'avenir. Oui, c'était déjà prévu, même si c'était pas forcément "timé" depuis le début.
Rappelons que Chikubayama avait été rappelé à la tête de la heya fin 2010, après que son prédécesseur (Kanechika) se soit, heu, épanché au téléphone sur la pratique du yaocho, et avait dit après "oui mais ça compte pas, j'étais défoncé".
Histoire effectivement tortueuse pour cette heya. Espérons dorénavant une stabilité affirmée et une progression pour ses deshi. A l’ancien Yokozuna de diriger comme il se doit cette heya qui a connu bien des vicissitudes.
La vie cette heya est décidément plus que chaotique. Hakuho a été rétrogradé de deux rangs par la NSK et subit une réduction importante de salaire, suite aux actes de violence répétés par Hokuseiho. Le rikishi de 22 ans est accusé d’avoir violemment giflé deux jeunes apprentis lutteurs et les avoir frappé avec un balai. Miyagino - son nom d’Oyakata - a omis de dénoncer ces abus à la NSK et a communiqué des informations confidentielles sur l’affaire à une tierce partie. Un responsable de l’Isegahama supervise les activités de la Miyaginobeya pour le basho en cours et au delà. L’ex Hakuho devrait maintenant suivre des cours destinés à lui apprendre comment diriger une heya et y conserver la discipline requise par la NSK.
Si je ne me trompe pas, il a été dit que Hakuho manquait de leadership au sein de son Heya. C’est quand même assez aberrant que l’un des plus grands yokozuna, si ce n’est le plus grand, puisse se voir reprocher cela.
Un très très bon Sumotori ne veut pas forcément dire qu’il soit un bon entraîneur (Oyakata);)
C’est effectivement ce qui lui est reproché. Et ce n’est pas aberrant, comme l’écrit Konosato. Le sumo ressemble sur ce point à bien des sports, un champion, même vraiment exceptionnel, ne fera pas nécessairement un grand leader ou entraîneur. En l’occurrence, en tant qu’Oyakata il n’a pas su maîtriser les débordements d’un de ses élèves et a couvert des actes réprimés non seulement par la NSK mais aussi par la loi. Ce point essentiel avait déjà été cause de scandale dans le monde du sumo, dans un passé peu éloigné.
Selon Yahoo News, la mise sous tutelle de la heya resterait en vigueur jusqu’à la fin du printemps. La NSK statuera ensuite sur la conduite à tenir, notamment l’éventuelle réintégration complète de son Oyakata.
L’ex rikishi Takatoriki, qui a épousé en son temps la fille de Taiho, explique sur YouTube sa vision du problème. Selon lui, Hokuseiho s’est rendu coupable de diverses exactions contre des membres de la heya, se montrant particulièrement violent, sans jamais être sanctionné par son Oyakata. Il aurait notamment frappé quelques-uns de ses kohai (subalternes) à coups de shinai (sabre en bambou).
Une forme d’omerta existe au sein de la Miyaginobeya, comme souvent dans ce milieu. Hokuseiho pratique couramment ce qui est appelé « ijime » au Japon, à savoir du harcèlement, contre les jeunes recrues. L’ex Hakuho est conscient de ce qui se passe derrière les murs de son Ecole mais se refuse à agir contre son deshi.
On parle même maintenant dans les médias de tortures dont Hokuseiho se serait rendu coupable. Plusieurs élèves auraient ainsi dû se laisser brûler des poils du dos à l’aide d’un insecticide et d’un briquet provoquant une flamme. Certains d’entre eux auraient également été obligés par le rikishi de s’enduire un doigt de colle forte avant de l’enfoncer dans le rectum d’un autre pensionnaire de la heya. L’épouse de Hakuho aurait en outre été violemment bousculée et jetée à terre par Hokuseiho.
Le scandale prend de l’ampleur et la NSK essaye de le contenir.
Au delà des actes - si avérés - totalement répréhensibles décrits plus haut, la NSK craint surtout un nouveau scandale de yaocho, c’est à dire des paris clandestins et des combats truqués. Ce problème a durement affecté le monde du sumo dans un passé pas si lointain et la NSK a mis du temps à s’en défaire. Maintenant que la popularité est revenue et qu’une nouvelle génération de fans et de rikishi émerge, il ne faut surtout pas retomber dans les travers précédents. Hokuseiho étant également soupçonné d’échanges financiers troubles, le risque est grand de voir l’édifice se lézarder à nouveau.
Après avoir fait le tour des médias japonais en ligne évoquant cette affaire, plusieurs d’entre eux estiment que les rikishi Mongols ont parfois un comportement incompatible avec les requis du monde du sumo. Ils citent, entre autres, le manque de respect de l’étiquette par Hakuho, pointant particulièrement les coups de coude au visage infligés à ses adversaires tout au long de sa carrière. Force est de constater, ce dont je n’avais pas conscience, qu’il a effectivement coupé plusieurs d’entre eux de façon plus que limite. Ces mêmes médias mettent en parallèle l’attitude des rikishi Hawaïens, bien mieux intégrés et respectueux des traditions du sumo en particulier et du Japon en général. Takamiyama est pris en exemple, tout comme Musashimaru. Les propos du premier nommé sont repris lorsqu’il regrette l’attitude de certains non Japonais, en tant que précurseur historique.
La NSK a rendu publique, ce soir, sa décision de transférer tous les rikishi de la Miyaginobeya vers la Oshimabeya. Hakuho est également concerné par cette mesure mais on ne sait pas encore dans quelles capacités.
Source: NHK