Sumo Bruno : le film par lequel le scandale arrive !
Ce film allemand sorti en janvier 2001 dans les salles allemandes, a mis en rogne, les traditionalistes japonais, selon ce post de Joe "Jonosuke" Kuroda.
Il s'agissait du premier film consacré au sumo amateur allemand. Ce film avait pour but de rendre populaire le sumo en Allemagne et dans l'optique lointaine de son introduction aux JO.
C'est l'histoire d'un jeune homme de 200kg, prénommé Bruno qui n'arrivait à rien faire de bien dans la vie, jusqu'à ce qu'il découvre le sumo et qu'il se fixe comme objectif de gagner le championnat du monde.
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Hakan Orbeyi dans le rôle de Bruno.
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Hakan Orbeyi, Julia Richter au sauna.
L'apogée du film, ce sont les scènes au championnat du monde de sumo car elles montrent des athlètes de sumo affluant de partout dans le monde pour concourir pour le championnat amateur de sumo.
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En fait le tournage a été tout fait durant le championnat du monde de sumo amateur à Riesa, en Allemagne en 1999. "ils ont laissé le principal acteur passer en douce dans l'arène et ont tiré la scène avec lui menant l'équipe allemande et défilant pendant la cérémonie d'ouverture. Pouvez vous imaginer faire n'importe quoi de pareil aux événements d'un championnat du monde de n'importe quel autre sport ?", rageait un officiel de l'ISF (International Sumo Federation, basée au Japon).
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Celà l'a également choqué quand l'annonceur de l'arène présenta les athlètes comme si celà avait été un show professionnel de catch.
"Le sumo n'est pas une spectacle de cirque. Notre objectif est de véhiculer le véritable esprit du sumo et le sérieux du sport" a ajouté l'officiel.
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Gunter Romenath, président de l'union européenne de Sumo, et l'organisateur du championnat a admis que la démarche aurait pu être améliorée et que certains athlètes ont reçu une certaine somme d'argent des producteurs de film mais a défendu les organisateurs comme il croit néanmoins que le championnat du monde de Riesa fut un vrai succès. "Nous avons vendu six mille billets chaque jour. Les gens se sont vraiment amusés et ont eu beaucoup de plaisir, rendant l'événement vraiment excitant."
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M. Romenath travaille également en tant que vice-président de la fédération internationale de Sumo et s'occupe d'organiser les événements européens et essayer de les rendre plus accessibles et faire appel aux Européens. Bien qu'il maintienne, "je voudrais préserver la tradition et la chevalerie du sumo aussi longtemps que possible," - il est bien connu comme un réformateur qui croit également qu'il faut laisser les femmes entrer sur le dohyo et de même qu'utiliser une natte (?) qu'ils emploient dans le judo pour des événements de sumo, à l'avenir.
Le sumo devient maintenant populaire dans des pays tels que la Russie, l'Ukraine et la Finlande. En raison de la mondialisation rapide du sumo, ironiquement les membres japonais de l'Association de sumo sont maintenant dans la crainte de perdre les commandes du sport.
"Nous sommes certains que nous ne voulons pas suivre l'exemple du judo ni son cheminement" expliquait le même officiel.
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"Vous devez respirer sumo, vous devez dormir sumo, vous devez penser sumo, vous devez vivre sumo" ainsi Akashi instruit son élève.
Ces lignes pourraient semblées être tirées d'un film japonais et non, elles proviennent de "Sumo Bruno".
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Selon le communiqué de la presse de Krawinkel, le réalisateur du film, l'ISF n'a pas permis aux lutteurs japonais de sumo de participer au film puisqu'ils étaient peu satisfaits de la représentation pleine d'humour et peu usuelle d'un lutteur allemand de sumo.
Quand Bruno, joué par l'acteur Hakan Orbeyi, a marché dans l'arène avec de vrais lutteurs durant la cérémonie d'ouverture du championnat, il a involontairement provoqué un clash des civilisations à petite échelle.
L'ISF est généralement opposée à la commercialisation du sumo qu'il craint que les Européens développent. Bien que les Japonais soient très favorables pour internationaliser le sport, ils croient également qu'il est essentiel que ses traditions sont confirmées.
Guenter Romenath a été critiqué pour être trop orienté marketing et pour essayer d'imprégner les événements de sumo d'une atmosphère festive, en se servant des spotlights et de musique forte. Défendant cette approche dit-il "Nous dépendons des événements professionnellement lancés sur le marché qui attirent des spectateurs et produisent une réaction positive de médias parce qu'à la différence du Japon, nous n'obtiendrons aucune aide financière officielle à moins que le sumo ne devienne un sport olympique."
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Romanath croit que "Sumo Bruno" est une bonne publicité pour le sumo. "Naturellement, nous voulons à tout prix cultiver les traditions du sumo. Elles peuvent signifier quelque chose de différent pour nous, mais elles sont l'essence même du sumo. Et les aspects cérémoniaux attirent beaucoup de spectateurs" a-t-il ajouté.
Andreas Steinle du Trend Research Institute de Hambourg a dit que le sumo était seulement un exemple d'un élément importé d'une culture étrangère qui a à s'adapter. Ces éléments sont forcés à se conformer aux espérances culturelles des personnes du pays. Quant au boom de la Japonophilie en Allemagne, Steinle voit l'absorption des articles culturels étrangers comme "forme de traiter une civilisation étrangère à un niveau émotif."
En revanche, Matthew Koenigsberg, professeur d'études japonaises à une université à Francfort, est moins convaincu au sujet des avantages d'adopter sélectivement des éléments des cultures étrangères.
"Récupérer de l'amusement et des côtés colorés ne stimule pas la compréhension mutuelle," a-t-il dit.
Mais que l'on soit pour ou contre, il ne fait aucun doute que Romenath et la fédération européenne de sumo ont réussi à populariser le sumo en Europe. Les billets pour le championnat se sont bien vendus, et depuis sa base en 1995, la fédération européenne s'est développée de cinq nations jusqu'à une association unissant plus de 20 pays.
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