• Natsu Basho 2014 - 15e journée (senshuraku)

    Hakuho est allé le chercher

    On attendait peut-être un scénario un peu plus fertile en rebondissements pour la fin du senshuraku, avec un kettei-sen synonyme d’espoir pour un Nippon de mettre fin au signe indien qui pèse toujours sur la Coupe de l’Empereur, qui n’a pas été soulevée par un enfant du pays depuis Tochiazuma en… 2006. La Kyokai devait à tout le moins espérer que Harumafuji joue complètement le jeu en tombant le Maître pour offrir un kettei-sen et donc au moins un doten-yusho pour Kisenosato, avec un tsunatori-basho à la clé et tout l’impact médiatique qui s’y rattache. Les affaires sont bien meilleures pour l’Ozumo en ce moment – le phénomène Endo n’y étant pas étranger – avec des bannières « man-in-rei » disposées depuis vendredi au-dessus du yukata du Kokugikan. Mais Hakuho n’a cette fois pas joué le jeu du suspense et de son rival Kisenosato, qui peut toutefois nourrir l’espoir que le 13-2 décroché au final soit pris en compte comme une performance suffisante s’il venait à s’imposer dans la fournaise de Nagoya. Mais comme on dit, il y a encore loin de la Coupe (de l’Empereur) aux lèvres…

    Hakuho est donc allé la chercher, cette 29° Coupe à soulever, au propre comme au figuré. Car ne nous y trompons pas : je suis convaincu que lui-même a parfaitement conscience que le score final en ce qui le concerne est assez flatteur. Le dai-yokozuna n’a pas été médiocre, loin de là, mais il a connu des journées à tout le moins sans inspiration, et des situations où une défaite n’aurait pas été sans logique. Son combat du jour face à Harumafuji, d’ailleurs, est assez surprenant dans son introduction qui voit Hakuho s’écarter dès l’atari, dans ce qui est très proche d’une henka mais surtout très voisin de la spéciale de son adversaire du jour, ce qui assure à Hakuho une prise très profonde du gauche sur le mawashi de son adversaire, arme fatale qu’il convertit sans peine ni émotion sur uwatenage après avoir repoussé Harumafuji pour rompre son équilibre.


    De la détermination, c’est sûr…


    Shinzo Abe de passage.

    Et pourtant, auparavant, Kisenosato avait rempli sa part du contrat face à Kakuryu, un adversaire qui lui a toujours bien réussi. Stable et très solide face à Kakuryu qui la joue « avalanche de tsuppari », Kisenosato encaisse et profite de la mobilité pas assez importante du yokozuna pour le cibler de plus en plus précisément, ses poussées finissant par avoir l’effet escompté d’envoyer Kakuryu dehors. Encore un basho à regrets pour Kisenosato, avec un troisième score de 13-2 conclu sur un frustrant jun-yusho, l’ozeki étant appelé à méditer longtemps sur l’affrontement avec Hakuho, qu’il a si mal géré.


    Trop tard, hélas…

    Pas mal de scénarii assez prévisibles en cette dernière journée : Goeido remporte sans émotion son butsukari du jour face à Kotoshogiku, démobilisé et n’ayant plus rien à craindre de plus que son kadoban déjà en poche. Goeido sauve son rang et est donc appelé à devenir recordman de présence au troisième rang du sumo. Reste pour lui à imiter Kotomitsuki plus que Wakanosato. Tochiozan entame lui à l’inverse un ozeki-run qu’on n’attendait pas de sa part, en disposant d’Ikioi au terme d’un combat enlevé, sur un uwatedashinage malin et opportuniste. Ikioi est la grande victime de cette journée, lui qu’on pensait promis à un grade sanyaku, mais qui devrait se le faire souffler par le vétéran Aminishiki, qui surclasse en deux temps et deux combats Homasho, tandis qu’Aoiyama assure lui sa propre position en battant très logiquement et en oshidashi le Brésilien Kaisei. Pour compléter le tableau d’honneur, on ajoutera les scores à deux chiffres d’Osunaarashi et Sadanoumi. Une fois de plus énorme, Osunaarashi conclut un très joli basho en décrochant un dixième succès aux dépens de Kyokushuho, l’Egyptien montrant une étonnante capacité à enchaîner ses phases sans aucune transition, une arme fatale qui risque de lui servir encore souvent. Juillet promet d’être intéressant pour lui. Le souci étant qu’il devra encore faire avec le saum du Ramadan, un défi supplémentaire pour lui. Autre surprise de ce basho, Sadanoumi décroche lui aussi la timbale des dix victoires en subissant certes la charge de Tamawashi mais en s’écartant fort opportunément à la corde (sans sotogake, une petite déception…) dans un beau numéro de danse classique.

    Enorme Terunofuji qui soutient les premiers assauts en oshi du brutal Shohozan, attendant que celui-ci vienne au contact sous ses épaules pour lui bloquer, profitant de son gabarit supérieur, les bras et le soulever en tsuridashi en le portant sous les aisselles. Impressionnant à voir. Festival des occasions manquées entre Tokushoryu, le poids-lourd étant simplement celui des deux qui en manque le plus, scellant son sort en division reine. Combat au cordeau entre Myogiryu et Arawashi, conclu par un virevoltant kakenage de Myogiryu, confirmé après mono-ii, et qui condamne peut-être le Mongol à la juryo. Yorikiri net et frontal pour Gagamaru qui sauve sa place en makuuchi en sortant facilement Okinoumi. Pas de sentiments pour Tochinowaka qui inflige le make-koshi de dernière journée à Tokitenku, sa prise sur l’avant du mawashi étant trop difficile à contrer pour le Mongol. Kachi-koshi tranquille de Toyohibiki qui profite de la position trop haute de Chiyomaru à l’atari pour le faire reculer avant de choper le mawashi et d’assurer son sauvetage. Succès facile de Kitataiki qui fait reculer Sokokurai à l’impact tout en obtenant une prise de mawashi extérieure plus solide, ce qui lui permet de forcer l’avantage.

    Kagamio permet à la juryo d’offrir un spectacle sympathique en battant le leader de la division, Kotoyuki, en dépit d’une nette domination de celui-ci sur le combat, qui voit le Mongol le mystifier subtilement sur une ouverture de porte pour le terminer en oshi. Ichinojo gagne lui sans trembler son dernier honwari en aplatissant Tamaasuka trop avancé. Seiro est le dernier invité au banquet en plaçant un sotogake (la technique du basho, décidément) sur Azumaryu. La première manche de juryo tomoe-sen oppose un duo mongol composé de Seiro et Kagamio, le dernier l’emportant sans souci en maintenant son adversaire à distance, premier d’une série de combats de tomoe-sen à sens unique. Dans la deuxième manche, il n’y a même pas l’ombre d’un suspense, Ichinojo assurant sa place pour le combat final en repoussant Kotoyuki en oshidashi avec une déconcertante facilité. Dans la finale, le shin-juryo mongol y va dans un style différent, mais avec tout autant de marge, il domine nettement Kagamio sur yorikiri, avec une étonnante maturité. Eu égard aux strates de niveaux des lutteurs, il paraît probable qu’Ichinojo traverse sans difficultés les rangs jusqu’au milieu de la makuuchi.

    Petite surprise en sandanme où Daishoiwa, qu’on pouvait imaginer favori eu égard à son parcours plus huppé que celui de Kiriarashi, se fait balayer en oshidashi par son adversaire qui l’emporte surtout sur la vivacité du tachiai.

    Sur le plan (final) des promotions/rétrogradations :

    Sanyaku : Ikioi est donc bien malheureux ce jour, sauf à ce que le Kyokai soit magnanime et crée un troisième poste de komusubi (ce qui est fort improbable), car sa défaite combinée à la victoire d’Aminishiki font du vétéran un candidat préférentiel. On pourra regretter pour Ikioi que le torikumi ait été très dur pour lui, avec deux sekiwake pour achever le basho, mais on observera aussi la supériorité en qualité des adversaires qu’Aminishiki a eu à affronter… Aoiyama complète le rang de komusubi en assurant facilement son kachi-koshi après un basho globalement solide, les sekiwake échangeant leurs places en juillet.

    Makuuchi/Juryo : Chiyonokuni, Masunoyama et Takanoiwa quittent la scène, remplacés par Azumaryu, Kagamio et Sotairyu, le cas d’Arawashi pour Wakanosato étant assez incertain.


    Papy bientôt de retour en makuuchi ?

    Juryo/Makushita : Le comité du torikumi avait décidé de confronter Kizenryu à Tochihiryu, le vainqueur étant quasi certain d’être promu. C’est donc Kizenryu qui se joint à Tochinoshin, Wakanoshima, Daieisho et Kyokutaisei pour une fournée de promotions bien remplie (dont trois shin-juryo, pas si fréquent). Pour les descentes, Takanoyama, Daikiho, Yoshiazuma déjà rétrogradés sont accompagnés par Wakakoyu, dont le revers face à Tenkaiho ce jour le condamne Higonojo et Sakigake sont en balance pour la dernière place dans la charette. En juillet, Horyuyama (l’ancien Sakaguchi) et Tatsu seront deux espoirs japonais enfin aux portes de la promotion.

    Sansho : Goeido remporte son quatrième shukun-sho, Ikioi et Sadanoumi se voient attribuer un kanto-sho chacun.


  • Forum

    skydiver

    [ Terao ] Présentation générale.

    Il avait beaucoup de prestance selon moi et je le trouvais serein.

    skydiver Aujourd'hui, 03h49 Voir le dernier message
    Konosato

    [ Terao ] Présentation générale.

    Fin des annèes 90, quand je regardais le Sumo sur Eurosport le commentateur allemand (j’habite en Suisse allémanique) se répétait toujours quand Terao

    Konosato Hier, 21h23 Voir le dernier message
    liclic

    [ Terao ] Présentation générale.

    Je me souviens très bien de Terao... Il avait un physique presque 'normal' si différent de la plupart des rikishi... Et bien paix à son âme.

    liclic Hier, 12h34 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Et d’accord sur le fait qu’une promotion au grade d’Ozeki est loin d’être évidente. La concurrence se fait rude et il lui faudra

    skydiver 26/03/2024, 15h32 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Je pense aussi pour Asanoyama, oui, mais l’article que j’ai lu ne le mentionnait pas.

    skydiver 26/03/2024, 15h29 Voir le dernier message
    nandoula

    Osaka basho 2024

    Retour d'Asanoyama en sanyaku je présume.
    Curieux de voir s'il arrivera encore à retrouver son grade d'ozeki vu les nouveaux clients qui ont l'air

    nandoula 26/03/2024, 11h09 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Oui, plutôt d’accord. Au vu de leurs performances respectives lors de ce tournoi ça semble assez logique. Néanmoins la NSK nous a habitué à des

    skydiver 25/03/2024, 18h08 Voir le dernier message
    jj

    Osaka basho 2024

    Il semblerait logique de voir Wakamotoharu Se, Abi So, Asanoyama Ke et Onosato Ko. Donc Atamifuji et Daieisho M1. À votre avis?

    jj 25/03/2024, 14h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Kotonowaka change de shikona à l’issue de ce tournoi et s’appellera désormais Kotozakura, nom choisi par son grand-père, Oyakata de la Sadogatakebeya.

    skydiver 25/03/2024, 11h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Onosato est promu en sanyaku. Daieisho descend dans le classement à l’inverse d’Asanoyama. Le sort d’Atamifuji n’est pas encore décidé.

    skydiver 25/03/2024, 11h53 Voir le dernier message