• Kyushu basho 2013 - 1ère journée (Shonichi)

    Shonichi glacial pour la Sadogatake

    On me pardonnera j’espère le jeu de mots sonore quelque peu facile pour ouvrir ce Kyushu basho, qui cela dit se déroule effectivement dans la froidure du Fukuoka de novembre, mais depuis que Hakuho préside aux destinées du sumo, les grosses surprises du premier jour sont plus à aller chercher dans les rangs des ozeki. Et cette fois-ci, c’est l’infortunée heya de moto-Kotonowaka qui en fait les frais, avec une ouverture loin d’être idéale. Les choses partent en effet mal pour Kotooshu, kadoban sur ce tournoi et opposé d’entrée à l’une de ses deux bêtes noires, Toyonoshima. Les choses tournent mal avec une prise avant du petit qui se fait repousser par le Bulgare mais parvient à donner un mouvement tournant qu’il achève par une très belle et fatale projection. Il va falloir que l’ozeki aux 47 basho à ce rang (quatrième longévité à ce niveau) montre une sacré vaillance pour ne pas plomber un peu plus les rangs des Européens (on rappellera à ce propos le malheureux kyujo de Tochinoshin qui va l’envoyer en makushita en janvier).


    Pas encore de quoi tirer le signal d’alarme, mais pas rassurant pour autant…


    Pas plus de réussite pour son do-beya Kotoshogiku, qui tombe sur la Némésis de la Sadogatake-beya, Aminishiki, très en jambe aujourd’hui et qui écroule les espoirs du public qui scandait le nom de l’ozeki en lui plaçant un très joli tottari.

    Les deux Koto sont les seules victimes d’une journée par ailleurs sans surprises, le reste des ozeki, les deux yokozuna et les deux sekiwake l’emportant avec la manière. Le mors aux dents, Harumafuji rentre dans Shohozan comme dans une motte de beurre, le poursuivant sur la moitié du dohyo et le sortant par l’arrière, rajoutant même un amusant soulever alors que l’homme au mawashi d’or est déjà dehors. Le spectacle est de mise.


    Show-time pour Harumafuji, en jambes aujourd’hui.


    Moins chez son compatriote qui fait le boulot avec sérieux mais sans en rajouter, prenant de la main droite le mawashi de sa victime expiatoire du jour, Okinoumi, avant de le repousser sur une bonne distance et de l’achever d’une tranquille poussée. Affaire pliée pour celui qui n’a pas l’habitude de plomber les finances de la Kyokai par des kinboshi concédées à la pelle. On devrait d’ailleurs pas mal parler, à tout le moins dans les media nippons et sur les forums de discussion sur le sumo, de l’ancien yokozuna Takanohana II, ce basho, ce qui réjouit votre serviteur qui en est l’un des fans. La raison étant que, sauf surprises magistrale ou blessure, le yokozuna Hakuho devrait au cours de la deuxième semaine battre le nombre de victoires (en carrière comme en makuuchi) de l’ancien yokozuna. Hakuho a deux ans d’avance sur les tablettes de Takanohana (pourtant modèle de précocité) en termes de succès, et à ce rythme et sauf blessure (dont il est toujours épargné, c’est remarquable à ce niveau), il devrait à l’orée de la barre des trente ans qu’il s’est jusqu’ici fixée pour un éventuel intai n’être plus devancé au tableau de chasse makuuchi que par l’inoxydable Kaio. Comptes d’apothicaires me direz-vous, mais on devrait encore en causer, le Magique Mongol n’a sans doute pas fini d’empiler les records.


    Hakuho sérieux et tranquille. Du Takanohana dans le texte.


    Pris intelligemment sur son côté gauche par Myogiryu, Kisenosato a un mal fou à se dégager de la prise de son adversaire. Quand il y parvient, toutefois, sa puissance fait le reste. L’ozeki japonais reste le plus régulier du paquet parmi les suiveurs des yokozuna.


    Ne manque pas grand chose à Kisenosato pour franchir l’ultime étape…

    Victoire sans souci de l’ozeki Kakuryu qui balade littéralement son vieux compatriote Kyokutenho avant de l’achever sur projection extérieure. Ah, les jeunes, doit se dire le futur Oshima-oyakata, qui risque de connaître un long basho à son rang… Niramiai tendu entre Tochiozan et Takekaze, deux adversaires qui se connaissent bien et au palmarès égal en confrontations. C’est néanmoins le sekiwake qui prévaut en abaissant son adversaire placé (comme souvent) trop bas. Pas plus de soucis pour l’autre sekiwake, Goeido, dont les enjeux sont sur ce basho autrement importants. Il dispose sans peine de la précipitation de Takayasu.


    Goeido torero.


    Très mal embarqué et obligé de reculer sous la poussée de Tochinowaka, Homasho se rétablit par miracle et profite de l’opportune perte d’équilibre de son adversaire pour une shiroboshi vernie. Situation quelque peu analogue pour Chiyotairyu qui voit Ikioi, alors même que la lutte après l’atari semble équilibrée, céder au niveau de ses genoux et tomber en position de génuflexion, prêt à implorer l’aide des kami. Sumo quelque peu pataud (une habitude, hélas) pour Kaisei dont la charge est puissante mais trop lente pour échapper au classique tirage d’Aoiyama. Toyohibiki montre les limites physiques du grand espoir nippon Endo, peut-être remis (provisoirement ?) de sa blessure mais forcément en manque de préparation physique. Il est clair qu’Endo a les moyens de remporter les quatre succès qu’il lui faut pour sauver sa place en makuuchi, reste juste à espérer qu’il n’en paiera pas un prix trop lourd. Il est en tout état de cause dominé nettement par son poids-lourd adversaire du jour qui ne lui laisse jamais l’opportunité d’atteindre le mawashi. Situation analogue pour un autre retour de blessure, Yoshikaze, qui mange les deux cents kilos de Gagamaru qui, dans un style disons épuré, n’a besoin que de deux poussées pour éjecter le feu follet. Belle prestation de Takarafuji qui soutient avec aplombe l’impact physique du lourd Tenkaiho, avant de profiter d’un léger désaxement de ce dernier pour le projeter à terre. Gros duel gauche intérieure (Sadanofuji) droite extérieure (Kitataiki), le dernier parvenant de sa droite, mais sans prise, à sortir son opposant au terme d’un combat assez enlevé. Au terme de deux matta, Kotoyuki donne un peu de baume au cœur à sa heya en disposant nettement de Tokitenku qu’on commence à sentir en bout de course. Grosse lutte pour le contrôle du mawashi adverse entre Masunoyama et Tamawashi, le poids lourd contrant in extremis sur sukuinage l’uwatenage de son adversaire. Pour une fois que Jokoryu n’emploie aucun tirage dans son sumo, il a tort de ne pas le tenter, encore que Fujiazuma soit impressionnant de stabilité sur ses appuis. La puissance du poids lourd comme la précision de ses tsuppari font le reste. Bien placé sous la garde droite de Kyokushuho, Tokushoryu profite de son petit désavantage de taille pour soulever le centre de gravité du Mongol et se faciliter la tâche. Début compliqué dans son premier combat de makuuchi pour Osunaarashi, très encouragé, qui pense pouvoir disposer de Shotenro en passant les bras sous les aisselles, mais se fait enserrer en kimedashi. L’Égyptien repousse néanmoins le nippon à la tawara, mais celui-ci contre, repousse lui-même Osunaarashi à la corde avant de l’achever sur un fulgurant kotenage. De l’expérience à acquérir à ce niveau pour le Pharaon, qui montre une puissance physique tout à fait intéressante. Enfin, joli uwatenage en contre pour Kagamio, alors repoussé par Tamaasuka.


    Leçon de tactique pour Osunaarashi.


    En juryo, on notera la nouvelle défaite de Wakanosato qui poursuit son inéluctable descente, celle de Terunofuji, qui voit peut-être le bout de son ascension (à voir…), et la nette victoire de Sokokurai, qui retrouve enfin un niveau physique compatible avec le haut niveau. En makushita, bête défaite pour Amuru, tandis qu’Ishiura continue un parcours assez impressionnant (trois revers en 29 combats).
  • Forum

    skydiver

    [ Terao ] Présentation générale.

    Il avait beaucoup de prestance selon moi et je le trouvais serein.

    skydiver Aujourd'hui, 03h49 Voir le dernier message
    Konosato

    [ Terao ] Présentation générale.

    Fin des annèes 90, quand je regardais le Sumo sur Eurosport le commentateur allemand (j’habite en Suisse allémanique) se répétait toujours quand Terao

    Konosato Hier, 21h23 Voir le dernier message
    liclic

    [ Terao ] Présentation générale.

    Je me souviens très bien de Terao... Il avait un physique presque 'normal' si différent de la plupart des rikishi... Et bien paix à son âme.

    liclic Hier, 12h34 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Et d’accord sur le fait qu’une promotion au grade d’Ozeki est loin d’être évidente. La concurrence se fait rude et il lui faudra

    skydiver 26/03/2024, 15h32 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Je pense aussi pour Asanoyama, oui, mais l’article que j’ai lu ne le mentionnait pas.

    skydiver 26/03/2024, 15h29 Voir le dernier message
    nandoula

    Osaka basho 2024

    Retour d'Asanoyama en sanyaku je présume.
    Curieux de voir s'il arrivera encore à retrouver son grade d'ozeki vu les nouveaux clients qui ont l'air

    nandoula 26/03/2024, 11h09 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Oui, plutôt d’accord. Au vu de leurs performances respectives lors de ce tournoi ça semble assez logique. Néanmoins la NSK nous a habitué à des

    skydiver 25/03/2024, 18h08 Voir le dernier message
    jj

    Osaka basho 2024

    Il semblerait logique de voir Wakamotoharu Se, Abi So, Asanoyama Ke et Onosato Ko. Donc Atamifuji et Daieisho M1. À votre avis?

    jj 25/03/2024, 14h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Kotonowaka change de shikona à l’issue de ce tournoi et s’appellera désormais Kotozakura, nom choisi par son grand-père, Oyakata de la Sadogatakebeya.

    skydiver 25/03/2024, 11h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Onosato est promu en sanyaku. Daieisho descend dans le classement à l’inverse d’Asanoyama. Le sort d’Atamifuji n’est pas encore décidé.

    skydiver 25/03/2024, 11h53 Voir le dernier message