On veut parler d'Hakuho, bien sûr. On le sait, le yokozuna est habitué au succès mais quand ses principaux opposants s'ingénient à chuter tous en même temps comme ils l'ont fait hier, sa confiance en lui atteint de tels sommets que, couplée à son sumo surnaturel, il devient littéralement imbattable. Chiyotairyu pouvait sembler un opposant digne de ce nom après ses très belles victoires mais en fin de compte, il n'a pas pesé bien lourd devant le tachi-ai incisif du Mongol qui lui a permis de s'emparer de son mawashi tout en le faisant reculer afin de placer une projection imparable. Du grand art et on souhaite bien du courage à ses adversaires, comme Harumafuji qui s'est défait de Kyokutenho avec sa furie habituelle et reste donc à une longueur de Hakuho. En effet, incapable de résister à la poussée appuyée de l'autre yokozuna, Kyokutenho n'a pas pu faire mieux que de se retrouver dos à son adversaire, ce qui était évidemment la meilleure recette pour perdre et, en homme d'expérience, il n'a rien tenté de déraisonnable une fois en direction de la tawara.
Particulièrement bien adapté au sumo tête baissé de Takekaze (douze victoires en autant de rencontres), Kakuryu n'a eu aucun mal à reculer tout en appuyant sur sa nuque pour le laisser s'écrouler. Kisenosato, démobilisé, a commis une énorme faute de placement dont a immédiatement profité Goeido pour le repousser facilement. Laisser passer l'autobus Kotoshogiku est très à la mode si l'on en juge par la monumentale henka que n'a pas hésité à faire Myogiryu pour laisser l'ozeki s'écrouler, comme la veille avec Aminishiki. Kotooshu s'est attaché à venger son collègue de la Sadogatake en ouvrant la porte à ce même Aminishiki. Il fallait sans doute ça au Bulgare, qui reste lui aussi à une défaite de Hakuho (et qui doit le rencontrer), pour triompher d'une de ses bêtes noires et garder un petit espoir de yusho (on ne sait jamais).
Nettement plus réactif que Tokitenku, Shohozan l'a emporté hors du cercle avec une facilité déconcertante. Si Tochiozan n'est plus sanyaku, il n'en reste pas moins un lutteur redoutable qui n'a peur de personne et certainement pas de Takayasu, tout auréolé de ses victoires contre les ozeki qu'il était. Il est vrai qu'il l'avait déjà battu huit fois en neuf rencontres et pour la neuvième fois, le lutteur de la Kasugano a parfaitement géré la furie de son adversaire avant de le mettre à terre d'une projection opportune. Confronté à Fujiazuma, un lutteur enfin à sa mesure, Gagamaru a pu déployer le sumo puissant qu'on lui connait pour conquérir sa première victoire du tournoi. Malgré un sumo très offensif, Ikioi n'a pas réussi à empêcher Kitataiki de le projeter et la longue discussion des juges peu après n'y a rien changé.
Face à Yoshikaze, un lutteur qui lui réussit bien, Toyonoshima a été rapide et précis en se collant immédiatement à lui avant de l'emmener hors du dohyo. Aoiyama a fait parler sa puissance en fonçant sur Okinoumi qui n'a pas tardé à se retrouver aux limites du cercle. Ce dernier a quand même trouvé le moyen d'esquiver, hélas trop tard : il était déjà dehors. Très prudent, Aran s'est attaché à garder Takarafuji à distance un certain temps mais il a bien fallu attaquer à un moment, ce qu'il a fait avec à propos pour parvenir à le projeter d'une manière particulièrement dynamique. Kaisei a été admirable en résistant à la poussée infernale de Toyohibiki qui n'a pas hésité à le prendre à la gorge. Mieux, il a réussi à reprendre l'avantage au corps à corps et à sortir le Japonais.
Mieux parti que Sadanofuji, Tamawashi a conservé son avantage en avançant avec force par petits bonds successifs. Wakanosato a t'il découvert un truc ? Comme hier face à Jokoryu , le lutteur de la Naruto n'a pas tenté de faire reculer Daido, trop coriace, mais l'a tout de suite projeté sans prise de mawashi. Sokokurai aurait bien aimé poursuivre son épopée de retour avec une victoire contre Kotoyuki. Le Mongol a fait ce qu'il a pu pour résister tentant même vaguement une prise de bras à la Takanoyama mais Kotoyuki était trop attentif et savait trop garder la pression pour perdre. S'il a eu besoin d'un moment pour expulser Sokokurai, il est quand même arrivé à ses fins. Même sans prise de mawashi, Masunoyama a été capable d'avancer constamment pour sortir Tamaasuka. Plus percutant (entendez moins collé), Shotenro n'a pas trainé lui non plus pour sortir Jokoryu.
En juryo, les deux leaders ont conservé leur avantage. Opposé à la merveille égyptienne Osunaarashi, Homasho a eu fort à faire pour remporter son combat. Il a pourtant nettement dominé mais Osunaarashi semble difficile à bouger, surtout quand il a la présence d'esprit d'esquiver alors qu'il est sur le point de sortir et il ne s'en est pas fallu de beaucoup pour que le résultat soit inversé. De son côté, Endo s'est défait d'Oniarashi tranquillement en ouvrant naturellement la porte après quelques secondes de combat. Beaucoup de sang froid, beaucoup de talent aussi pour ce lutteur à surveiller attentivement. Monté en makuuchi (un avant-goût ?), Takanoiwa a opposé une résistance farouche à Tokushoryu manquant de se faire expulser à maintes reprises. Cette ténacité a payé lorsuqu'il a pu reprendre le combat à son compte avant de sortir Tokushoryu, non sans difficulté. Tochinowaka a dépensé une énergie considérable pour sortir Asasekiryu. Il a réussi mais après de longues secondes épuisantes. L'énorme poignée de sel répandue sur le dohyo n'a pas protégé Asahisho d'une sortie expresse par Tanzo. Satoyama a montré un vrai talent d'équilibriste devant Wakakoyu en virevoltant sur une jambe dos à la tawara pour mieux le faire tomber. Parti à l'assaut de la montagne Tokushinho, Kotomisen semblait très soulagé quand, après une attaque incessante, Tokushinho s'est écroulé suite à une esquive. Connaissant défaite sur défaite, Takanoyama n'a pas réussi à inverser la tendance en se faisant sortir par Chiyoarashi malgré une grosse attaque.
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