• Natsu basho 2013 - 12ème journėe (juninichi-me)

    Light my fire

    Kisenosato est décidément sur une autre planète sur ce basho (il restera à confirmer qu’il a franchi un cap, c’est là bien trop tôt pour le dire). Le feu sacré de l’ozeki – d’où le titre de cette chronique encore une fois dans le revival des années 70 – lui permet de rester aux commandes du basho, toujours en compagnie de Hakuho, collé à lui telle une sangsue. Opposé aujourd’hui au yokozuna Harumafuji, bien remis à l’abord du musubi-no-ichiban de ses déconvenues de début de tournoi, Kisenosato ne fait pas dans la dentelle, la magnificence technique ou dans le kimarite exotique. Non, une simple démonstration de puissance simple et efficace, l’ozeki passant sous la garde du Mongol pour un yorikiri puissant. C’est ce qui impressionne le plus chez Kisenosato sur ce basho, le sentiment de sérénité qu’il dégage. Pourvu que ça dure…


    Maintenant ou jamais ?


    Hakuho, de son côté, est en position de force face à Kakuryu durant la quasi-intégralité de leur combat. Après un tachiai qui lui permet de décrocher une prise intérieure droite sur l’ozeki, transformée en extérieure par la grâce d’un joli makikae de ce dernier, Hakuho tente un uwatenage qui fait virevolter son compatriote sur un tour complet. C’est alors qu’un quart de seconde Kakuryu a une toute petite ouverture lors du second assaut, qu’il ne peut convertir. Hakuho reprend alors les choses et le mawashi pour une victoire sans appel, qui laisse l’opposition des deux leaders à une distance désormais rédhibitoire.


    Le duel est désormais assuré.


    Je n’irai pas jusqu’à parler d’une entente, mais le peu de résistance offert par Aoiyama face à Kotooshu en besoin crucial de victoires laisse quelque peu dubitatif. Pas le plus beau yorikiri du monde, quoi qu’il en soit.


    Rappelez-moi de quelle nationalité sont les deux lutteurs ?


    Son do-beya, Kotoshogiku, a besoin d’un deuxième assaut face au monstre de résistance physique qu’est Aran, mais le Russe est au final dépassé.


    Solide basho malgré tout pour Kotoshogiku.


    Chute mutuelle et rapide pour Goeido et Shohozan, un mono-ii étant logiquement convoqué. Étonnant verdict des shimpan qui donnent un gunbai-dori pour Goeido quand un torinaoshi semblait s’imposer. Avec les images arrêtées, toutefois, les choses sont moins nettes.


    Pas malheureux, Goeido.


    Double prise main gauche entre Kitataiki et Okinoumi, mais c’est ce dernier qui en profite le mieux en déclenchant un joli kotenage dans ce combat de lutteurs en difficultés. Direct et solidement accroché au mawashi du lutin Toyonoshima, Tochiozan peut encore croire à un improbable maintien en sanyaku. Le komusubi n’est pas encore make-koshi. Toujours aussi solide, Myogiryu ne se laisse pas blouser pas le tirage d’Aminishiki, qu’il contre habilement. On va peut-être bien effectivement pouvoir parler d’ozeki-run, car il faut rappeler que les sages du banzuke peuvent à l’occasion considérer que son rang actuel est équivalent à celui d’un sanyaku.


    Basho après basho, Myogiryu impressionne de régularité à haut niveau.


    La victoire du jour de Tochinoshin ne compensera pas son basho catastrophique, mais dieu que son uwatenage est bien exécuté…


    Un petit bijou du Géorgien.


    Joli corps à corps rapproché entre Wakanosato et Takarafuji, que le plus jeune conclut d’une projection bien exécutée. Gros niramiai entre Takayasu et Shotenro, insuffisant pour ce dernier amené au sol rapidement en sukuinage. Joli succès pour Takekaze, plus vif que Chiyootori et qui trouve la faille sous l’épaule de son adversaire pour l’achever d’une poussée bien sentie. Jour avec pour Kaisei qui reste stable malgré la vista du feu follet Yoshikaze et passe son gabarit pour un succès tout en sérénité. Combat solide de Chiyonokuni qui résiste à Fujiazuma avant de passer les bras pour un yorikiri propre et net. La tentative de henka de Masunoyama n’est pas naturelle et échoue donc logiquement, mettant Sadanofuji en position idéale pour remporter un succès inespéré. Combat hargneux de Tokitenku qui envoie une baffe sur Ikioi qui résonne dans les travées du Kokugikan, mais ne fait pas perdre sa lucidité à son fougueux adversaire qui l’emporte au final en yorikiri. Kyokutenho glisse sur le corps de Chiyotairyu et se trouve alors à la merci d’une poussée de son jeune adversaire. La tentative de henka d’Azumaryu échoue, mais Toyohibiki fonce bien trop tête baissée pour ne pas être vulnérable au tirage du Mongol qui remporte une victoire facile. Gagamaru fait plaisir à voir sur ce basho, même s’il est clair que sa puissance est sous-évaluée à ce niveau du banzuke. Quoi qu’il en soit, son placement est plus affirmé qu’à l’accoutumée. Une fois de plus précipité dans son assaut, Daikiho termine encore son combat les fesses sur la tawara. Son basho tourne à l’humiliation.

    Le combat phare de juryo est 100% mongol, avec les deux gabarits puissants de Kagamio et Tokushoryu. Tokushoryu est plus vif à l’atari mais Kagamio remporte la décision en se décalant sur le côté pour projeter son adversaire à terre. Un mono-ii est toutefois convoqué, qui confirme au final le jugement du gyoji. Fin de course finale pour Kimurayama ? Le gros gabarit est en tout cas en chemin vers la makushita, battu sèchement en trois poussées par Kotoyuki qu’il avait toujours vaincu en trois rencontres. Kotoyuki, lui, rejoint Tokushoryu à la poursuite du désormais leader Kagamio.

    Tochinowaka semble ramer au départ face au petit mais énergique Asahisho, contrant simplement avec les deux bras qui tentent de remonter le centre de gravité de son adversaire, puis le nippo-coréen change de portage et balance une claque de côté qui lui permet de prendre un avantage décisif. Position basse et placée, tsuppari solide : le combat est parfait pour Tamawashi qui se débarrasse de Tenkaiho. Trop passif, Tamaasuka manque l’occasion de rester au contact du leader de la division en offrant trop d’opportunités de poussées à Sagatsukasa qui n’en demandait pas tant. Tanzo limite la casse en prenant l’initiative face à Takanoiwa contraint à un sumo de recul. Il semble toutefois qu’il y laisse des plumes, pas trop graves espérons-le, en ce qui concerne sa cheville droite. Trop lourd, puissant et placé, Oiwato, pour le minuscule Satoyama, vite sorti de quelques tsuppari appuyés. Victoire coûteuse pour Sotairyu qui boîte en sortant du dohyo après son succès sur Chiyoarashi. Takanoyama est décidément un lutteur spectaculaire à contempler, tant son déficit physique le contraint à développer des trésors de technique, bien aidés par son passé de judoka. Contre un artiste du crochetage tel qu’Asasekiryu, cela donne un combat virevoltant et enlevé, et les shimpan prolongent en plus le plaisir en donnant un torinaoshi après un nombre incalculable d’occasions manquées de part et d’autre. Le deuxième torikumi est de la même cuvée, Takanoyama ayant les mêmes techniques à base de prise du bras, et cela finit par payer au final après une nouvelle ronde. Deux combats à savourer absolument. Tachiai bloquant entre Kizenryu et Nionoumi, et c’est au final le dernier qui, profitant d’une glissade sur son corps de son adversaire lors d’un replacement, profite pour amener en projection celui-ci à terre. Quand Wakakoyu réenclenche la marche avant, il peut être irrésistible. Tochihiryu en fait nettement les frais et est imparablement sorti. Wakakoyu retarde l’éventuel make-koshi. L’allonge de Tokushinho est déterminante face à Kitaharima, trop léger pour résister aux nodowa et tsuppari du poids-lourd. Chiyoo n’a plus beaucoup d’options et peu de droit à l’erreur pour rester en makuuchi. Sa double prise de mawashi lui assure une victoire qui fait du bien sur le lourd Akiseyama.

    Rien de bien marquant chez les toriteki dont les combats décisifs auront lieu demain, que ce soit pour les yusho ou les promotions. A noter toutefois que le comité du torikumi a du juger que Taiga était un test trop simple pour Osunaarashi, qui se retrouvera donc opposé dans un véritable combat d’échange face au lourd Akiseyama. Taiga retrouvera son compatriote Wakamisho. Un tomoe-sen à huit comme la victoire d’un seul homme sont les deux extrémités de la variété de scenarii qui peuvent intervenir en makushita. Pour ce qui concerne les promotions, le comité du torikumi risque de multiplier les combats d’échange car si pas mal de candidats restent en course pour l’accession, les descentes sont bien moins évidentes à anticiper, et il pourrait y avoir pas mal de déçus. Dans les divisions inférieures, Ishiura ira chercher son septième succès face à un sandanme, Shineiyama face à un jonidan.
    Commentaires 3 Commentaires
    1. Avatar de Asafan
      Asafan -
      Petit détail, Toon. Tokushoryu n'est pas mongol !
    1. Avatar de pereboulon
      pereboulon -
      Bon, puisqu'on est dans les détails, sur la légende de la photo de Tochiozan contre Toyonoshima tu parles de Myogiryu. Sinon, très bon texte, comme d'hab avec le point sur les minarai (merci).
    1. Avatar de toonoryu
      toonoryu -
      Oups pour Tokushoryu, j'étais persuadé qu'il l'était... y en a trop, sans doute

      Pour la légende de la photo, y a du avoir un changement de lien de dernière minute, désolé.
  • Forum

    skydiver

    Osaka basho 2024

    Le vainqueur du tournoi d’Osaka est, lui aussi, aux soins mais, selon les médias locaux, il devrait être pleinement remis pour le prochain basho.

    skydiver Aujourd'hui, 21h17 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Takakeisho Ozeki n’a pas repris l’entraînement suite à sa blessure à l’épaule contractée durant le basho. Il est actuellement en soins

    skydiver Aujourd'hui, 19h13 Voir le dernier message
    skydiver

    [ Terao ] Présentation générale.

    Il avait beaucoup de prestance selon moi et je le trouvais serein.

    skydiver Aujourd'hui, 03h49 Voir le dernier message
    Konosato

    [ Terao ] Présentation générale.

    Fin des annèes 90, quand je regardais le Sumo sur Eurosport le commentateur allemand (j’habite en Suisse allémanique) se répétait toujours quand Terao

    Konosato Hier, 21h23 Voir le dernier message
    liclic

    [ Terao ] Présentation générale.

    Je me souviens très bien de Terao... Il avait un physique presque 'normal' si différent de la plupart des rikishi... Et bien paix à son âme.

    liclic Hier, 12h34 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Et d’accord sur le fait qu’une promotion au grade d’Ozeki est loin d’être évidente. La concurrence se fait rude et il lui faudra

    skydiver 26/03/2024, 15h32 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Je pense aussi pour Asanoyama, oui, mais l’article que j’ai lu ne le mentionnait pas.

    skydiver 26/03/2024, 15h29 Voir le dernier message
    nandoula

    Osaka basho 2024

    Retour d'Asanoyama en sanyaku je présume.
    Curieux de voir s'il arrivera encore à retrouver son grade d'ozeki vu les nouveaux clients qui ont l'air

    nandoula 26/03/2024, 11h09 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Oui, plutôt d’accord. Au vu de leurs performances respectives lors de ce tournoi ça semble assez logique. Néanmoins la NSK nous a habitué à des

    skydiver 25/03/2024, 18h08 Voir le dernier message
    jj

    Osaka basho 2024

    Il semblerait logique de voir Wakamotoharu Se, Abi So, Asanoyama Ke et Onosato Ko. Donc Atamifuji et Daieisho M1. À votre avis?

    jj 25/03/2024, 14h58 Voir le dernier message