Dure journée pour les ozeki qui, avec trois défaites en quatre combats, ont connu une véritable débandade aujourd'hui. Kotooshu s'est ainsi montré maladroit face à Tochiozan, un adversaire qui lui pose décidément des difficultés et qu'il a laissé s'emparer de son mawashi en position basse. Le Japonais en a évidemment profité, malgré une belle résistance du Bulgare, pour le foudroyer d'un superbe uwatenage. De son côté, Kotoshogiku est retombé dans ses vieux travers. En effet, après avoir supporté bravement la charge de l'ozeki, ce qui est déjà un petit exploit, Chiyotairyu a tout de suite profité du déséquilibre de Kotoshogiku pour le laisser tomber. Un grand classique, hélas, qu'on pensait révolu. Myogiryu, toujours aussi motivé quand il affronte un adversaire mieux classé que lui, a été impressionnant de vitesse, de force et de concentration face à Kisenosato qu'il a rapidement expulsé hors du dohyo. Finalement, Kakuryu sauve l'honneur de son rang après sa victoire sur Aminishiki, harcelé sans relâche jusqu'à ce qu'il sorte.
Takayasu et Hakuho à la lutte
En contraste, les yokozuna ont été impressionnants d'aisance pour se débarasser de leurs victimes sacrificielles du jour. Puissant et rapide, Harumafuji n'a eu aucun mal à balayer un Tochinoshin complètement dépassé. Plus posé, Hakuho n'en a pas moins été aussi rapide pour s'emparer du mawashi de Takayasu qu'il a sorti sans délai.
Avec son genou bandé, Baruto ne prend plus de risques. Voyant que Tokitenku avait réussi à l'immobiliser au corps à corps, l'Estonien n'a pas tenté le diable et a sagement attendu que le Mongol prenne l'initiative d'attaquer pour faire usage de sa force colossale et le retourner comme une crêpe. Depuis quelques tournois, Goeido est beaucoup plus concentré et ne fait plus d'étourderies. Il en a fait une nouvelle démonstration face à Ikioi qu'il a dominé de bout en bout lors d'un combat superbement construit et remporté haut la main.
Aran a tenté la henka (chassez le naturel...) mais mal lui en a pris car Shohozan, brillant de mille feux avec son mawashi doré, était stable sur ses appuis et n'a eu aucun mal à le repousser. Opposé à Toyonoshima, un adversaire qui ne lui réussit pas, Kaisei a une nouvelle fois dû s'incliner. Plus rapide, le Japonais s'est immédiatement collé au Brésilien en profitant à fond de son avantage de centre de gravité. Dès lors, la messe était dite et ce n'était plus qu'une question de temps pour que Kaisei sorte.
Kitataiki a eu beau s'agiter, Okinoumi avait une bien meilleure position et l'a gardée jusqu'au bout. Peu habitués à la lutte au mawashi, Toyohibiki et Gagamaru se sont pourtant trouvés accrochés l'un à l'autre pendant tout le combat. Mieux placé, le Géorgien a lutté pour sortir laborieusement Toyohibiki mais l'essentiel était d'avoir cette victoire, sa première du tournoi. Emporté par un Fujiazuma motivé, Kyokutenho a su garder son sang froid pour reculer en utilisant tout le dohyo et faire tomber son adversaire qui avait de toute façon mis le pied dehors.
Plus vif qu'Aoiyama, Yoshikaze a été un véritable poison pour le massif Bulgare. Profitant de son temps d'avance acquis dès le tachi-ai, le Japonais n'a jamais cessé de bouger tout en se plaçant idéalement pour relever son adversaire et finir par l'expulser. Takekaze n'a pas hésité à foncer tête la première sur Tamawashi mais comme il a vu que ce dernier supportait très bien sa charge mais était déséquilibré, il a été pragmatique et s'est tout de suite effacé pour le laisser tomber. Jokoryu a fait preuve de beaucoup de talent pour battre Takarafuji. Après une belle tentative de projection avortée, le jeune espoir ne s'est pas découragé et a réussi à retourner son adversaire qu'il n'avait plus qu'à pousser dehors.
Tochinowaka a eu la très mauvaise idée de se relever dès le tachi-ai avec l'intention manifeste de reculer pour faire tomber Masunoyama. C'était sans compter sur l'efficacité de ce dernier, immédiatement au contact et qui a profité du buste offert pour pousser Tochinowaka hors des limites. Très classique dans son approche, Shotenro s'est tout de suite retrouvé positionné plus bas et les deux mains sur le mawashi de Sadanofuji qu'il n'avait plus qu'à accompagner hors du dohyo. Beaucoup plus rapide que Sagatsukasa au tachi-ai, Oiwato a tout de suite pris l'ascendant avec ses tsuppari précis et efficaces. A ce rythme là, il n'a fallu que quelques secondes pour que Sagatuskasa se retrouve à terre. Relégué en fond de makuuchi, Wakanosato n'a décidément plus l'éclat de ses jeunes années. Pris de vitesse par Daido, le vétéran a toutefois pu compter sur son expérience pour reculer avec art et faire tomber son trop fougueux adversaire. Simple et efficace, Chiyonokuni s'est contenté de supporter l'atari de Sotairyu avant de s'effacer pour le laisser choir.
En juryo, la journée a été marquée par le combat marathon entre Miyabiyama et Wakakoyu. En effet, même s'il est devenu incapable d'imposer ses tsuppari, Miyabiyama n'a pas abdiqué une fois en position de corps à corps. Il a au contraire résisté fort longtemps en profitant de sa masse, mais sans pouvoir prendre l'initiative dans cette configuration peu naturelle pour lui et, complètement épuisé, a donc fini par rendre les armes sur une expulsion. Tenkaiho et Takanoiwa ont régalé le public d'un autre combat remarquable. Parti le couteau entre les dents, Takanoiwa a copieusement secoué son adversaire avec la ferme intention de l'expulser. C'était sans compter sur la formidable résistance de Tenkaiho qui a trouvé les ressources pour renverser Takanoiwa in-extremis (il a fallu la décision des juges) dos à la tawara. Dans les autres combats, on peut noter la peu charitable henka de Daikiho sur Kotoyuki, le très beau shitatenage d'Asasekiryu sur Kagamio ou encore l'effondrement un peu maladroit de Homarefuji sous les coups de Kyokushuho. Toujours très vif, Takanoyama s'est beaucoup agité pour contrer un Oniarashi vindicatif. Expulsé alors même qu'il le renversait, il a fallu la décision des juges pour donner cette victoire sur le fil au Tchèque.
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