Pour cette onzième journée du tournoi de septembre qui se déroule à Tôkyô, quatre combats retenaient l'attention, constituant un bouquet final explosif. Tout d'abord, il y eut ce Kotoshôgiku - Tochiôzan. Pour le sekiwake du Sadogatake-beya, tous les combats sont importants pour espérer décrocher une promotion parmi les ôzeki. Hélas pour lui, aujourd'hui, Tochiôzan était plus fort, mieux armé grâce à ses solides appuis qui lui ont permis de le sortir sans sourciller. Kotoshôgiku concède sa seconde défaite du tournoi et grille là un nouveau joker.
Vint ensuite le combat européen. Pas l'habituel Kotoôshû - Baruto. Non, cette fois, un outsider surprenant s'est invité. Il s'agit du Géorgien Gagamaru, qui remplace le Bulgare. Dans une lutte plutôt molle, car les deux lutteurs cherchaient à placer des poussées décisives, voire des nodowa, la victoire revint à Gagamaru ! Il obtient ainsi sa dixième victoire du tournoi et demeure en lice pour le titre. Certes, cet objectif lui sera difficile à atteindre, mais comme rien n'est écrit à l'avance... qui sait ? Pour l'Estonien, par contre, la perspective de yûshô s'est envolée.
Un autre sekiwake peut rêver d'une potentielle promotion : Kisenosato. Mais aujourd'hui, il avait fort à faire en affrontant l'ôzeki Harumafuji. Autant dire que ce combat promettait du suspense, entre un candidat à la tsuna, hors de course, mais qui cherche à montrer le meilleur de lui-même jusqu'au bout, et un aspirant ôzeki qui doit réaliser une fiche quasi parfaite. Et effectivement, les spectateurs du Ryôgiku Kokugikan ont été servis ! Harumafuji a livré un gros tachi-ai pour immédiatement se caler en position mi-basse, les mains sur le devant du mawashi de Kisenosato. Patiemment, l'ôzeki mongol a tenté de déséquilibrer le sekiwake japonais. Après une petite pause, il recommença mais cette fois-ci, il obtint rapidement ce qu'il cherchait : Kisenosato chuta en avant. Harumafuji se rapproche doucement du kachi-koshi et Kisenosato grille, comme Kotoshôgiku, un nouveau joker.
Enfin, le clou du spectacle fut l’œuvre de deux Mongols. Hakuhô et Kakuryû. Un yokozuna en quête de titre, un sekiwake qui espérait devenir ôzeki au terme de ce tournoi. Et leur combat fut superbe, au point qu'on devrait encore en parler dans quelques années. Kakuryû a pris le combat par le bon bout, attaquant férocement le yokozuna. Quitte à avoir une chance, autant la jouer à fond... Et ça a failli marcher ! Le yokozuna s'est retrouvé acculé à la tawara, en situation plus que critique. Mais on ne devient pas yokozuna par hasard. On ne domine pas sa discipline par hasard. Et le fait que Hakuhô soit un grand champion suprême n'est pas un hasard. Hakuhô, dans un dernier élan de lucidité, commença à se défaire de l'emprise de Kakuryû pour pivoter et faire chuter son adversaire à sa place ! On ne pouvait espérer conclusion plus jolie que l'issue de ce combat pour cette onzième journée. Le yokozuna demeure invaincu et plus que jamais favori pour remporter le yûshô.
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