Hakuho ? Rien à signaler. Okinoumi n'a finalement pas pesé lourd entre ses griffes malgré une honorable résistance. Non, sur ce tournoi, ce n'est pas la nième marche triomphale du yokozuna qui intéresse mais les grades juste en dessous et en particulier Harumafuji qui, après la douche froide de la veille, s'est rassuré en expulsant Wakanosato avec une facilité déconcertante. Moins vif, moins puissant, moins bien positionné, le vétéran n'a cette fois ci rien pu faire pour stopper l'aspirant yokozuna. En lice pour un grade d'ozeki, Kotoshogiku est pour l'instant à la hauteur des espoirs qu'il suscite. Aran, un lutteur qui lui réussit bien, en a fait les frais en s'inclinant face à l'inexorable poussée du sekiwake bondissant. A l'inverse, Kakuryu, son rival pour ce grade tant convoité d'ozeki, a commis un faux-pas en s'inclinant pour la deuxième fois consécutive. Le sekiwake était opposé à Tochiozan à qui il a voulu imposer un sumo brutal et déstabilisant mais le Japonais est resté solide et a pris le Mongol a son propre jeu en le sortant autoritairement. La marge de manoeuvre s'amenuise pour Kakuryu qui n'a pratiquement plus le droit à l'erreur alors qu'il n'a pas encore rencontré les ozeki et le yokozuna.
Uwatenage de Hakuhô sur Okinoumi
En petite forme, Baruto a concédé une nouvelle défaite face à Yoshikaze qui a profité à fond de son centre de gravité plus bas pour se coller à l'ozeki au corps à corps et le géner considérablement jusqu'à le sortir, non sans mal il est vrai tant le mawashi de l'Estonien était mal serré. Kotooshu est apparu tout aussi fébrile que son collègue en se révélant incapable de pousser Homasho correctement et, pire, de sortir lui-même. Sa difficulté à arrêter le combat alors qu'il avait perdu montre sa nervosité actuelle, pour ne pas dire son angoisse d'être toujours sans victoire.
Affuté, Kisenosato n'a laissé aucune chance à Toyonoshima qu'il a balayé avec force. Tout en puissance, Tochinoshin a parfaitement manoeuvré Takekaze au corps à corps et l'a même soulevé brièvement pour mieux le sortir. Face à Miyabiyama, Tokitenku a tenté un balayage dès le tachi-ai (une spécialité) qui s'est révélé totalement inneficace. Heureusement pour lui, il a eu le réflexe de s'écarter une fois la tawara atteinte et Miyabiyama, trop avancé comme d'habitude, s'est logiquement effondré. Goeido a évité pendant tout son combat les attaques tranchantes de Fujiazuma. Cette stratégie s'est révélée payante lorsque ce dernier a fini par s'étaler de tout son long alors qu'il croyait produire une poussée décisive.
Tochinowaka a fait tout le travail dans sa lutte avec Tamawashi mais ce dernier est resté très calme, se contentant de résister sans offrir de prise. Il n'avait plus dès lors qu'à attendre le bon moment pour s'écarter et laisser l'ex-Ri (olé) s'écrouler. Plus expéditif, Wakakoyu n'a attendu que quelques secondes pour que Takayasu se mette à quatre pattes tout seul en s'écroulant devant la reculade de son adversaire. Avec son 1 m 66, Sagatsukasa paraissait bien frêle devant le lourd Kaisei qui lui a d'emblée imposé sa masse et sa puissance. Le Tom pouce japonais a bien résisté mais ne pouvait que rendre les armes.
Manquant encore un peu de puissance, Toyohibiki n'a pas réussi à repousser Kyokutenho tout en se mettant en danger. Le Mongol, qui n'est pas né de la dernière pluie, en a immédiatement profité pour s'écarter et laisser choir le Japonais. Très classiquement, Kitataiki a lui aussi profité du déséquilibre de Masunoyama, trop occupé à pousser, pour s'écarter et le laisser tomber.
Tosayutaka a tenté de déstabiliser Gagamaru dès le tachi-ai mais ce dernier ne s'est pas fait avoir. Il a au contraire soigné sa réplique en pourchassant le Japonais peu désireux de se coltiner les 200 kg du Géorgien. Effectivement, une fois au contact de Tosayutaka, Gagamaru n'a eu aucune difficulté pour le sortir. Après avoir résisté aux attaques de Shotenro, Asasekiryu a fait preuve d'astuce technique en le renversant au moyen d'un rare uwatehineri. Etincelant à un niveau qui n'est pas vraiment le sien, Aminishiki a une nouvelle fois imposé son sumo dominateur. Face à Tamaasuka, l'ex-sekiwake a avancé avec force jusqu'à l'écroulement final.
En mal de victoire, Yoshiazuma s'est tout de suite écarté pour laisser Daido s'écrouler. Une nouvelle fois, Takanoyama s'est fait déborder par son adversaire plus massif et plus puissant sans pouvoir opposer de résistance autre que symbolique. Trop passif, Kimurayama s'est contenté de résister aux poussées de Kokkai. Il s'est donc exposé à un tirage en bonne et due forme qui n'a pas manqué de le mettre à terre.
En juryo, quatre lutteurs restent invaincus. C'est le cas de Satoyama qui continue sur sa lancée, de Hokutokuni qui a remporté sans frayeur sa confrontation avec un Chiyozakura en grande difficulté ou encore de Sadanofuji, laborieux mais victorieux face à Bushuyama dépassé physiquement. Matsutani s'est montré convaincant de par son sumo agressif et judicieusement technique : il rejoint lui aussi le club des invaincus. Cette troisième journée marque aussi le retour de Aoiyama qui était censé se soigner pendant toute la durée du basho d'une hernie discale. Bien lui en a pris puisqu'il a expulsé Shironoryu avec facilité. La division juryo est par contre impitoyable avec Takamisakari qui a enregistré sa deuxième défaite malgré une certaine domination de sa part mais il est tombé avant que Chiyonokuni ne sorte. Tamanoshima est encore plus en difficulté avec une troisième défaite consécutive et, surtout, un sumo sans grande conviction qui n'augure rien de bon.
Dans les divisions minarai, il est encore trop tôt pour tirer la moindre conclusion. On peut néanmoins constater l'excellent départ de Kakizoe avec une deuxième victoire rassurante sur les capacités de l'ex-sekitori à remonter la pente. Une curiosité, toutefois : aucun lutteur de jonokuchi n'a encore deux victoires.