Peu de « combats phare » en ce deuxième jour du brûlant Nagoya basho. Si deux ozeki sont tombés, on ne peut pas dire que ce soit réellement surprenant. Il va falloir encore attendre un peu pour que les choses se décantent et qu'on puisse tirer des enseignements dans ce deuxième basho de l'« après-yaocho ». Cela s'en ressent sur la fréquentation, la foule visible hier était manifestement un feu de paille ou une illusion d'optique.
Beaucoup de zabuton vides. Elle est loin, l'ère Taka-Waka...
Le yokozuna Hakuho n'a pas à forcer son talent aujourd'hui pour gagner. Si hier il avait montré une violence impressionnante dans son assaut face au dangereux komusubi géorgien Tochinoshin, opposé ce jour face au plus tendre (à ce niveau) Tosayutaka, il est plus « passif dans son atari, prévenant simplement toute prise du mawashi avant de profiter du déséquilibre avant de son adversaire pour placer sa redoutable main gauche et l'envoyer au tapis sur uwatenage. Tranquille journée pour le yokozuna.
On a déjà vu le yokozuna plus inquiet...
Tochinoshin, lui, poursuit un basho correct mais pas récompensé. Il subit aujourd'hui la loi de Harumafuji, solide et remportant la lutte du placement des bras, ce qui lui permet, de par sa petite taille, de s'introduire dans la garde du Caucasien pour le repousser à l'extérieur. L'ozeki Kaio, lui, n'en finit pas de repousser cette victoire record qui lui tend les bras. Dépassé en vitesse et en puissance par Goeido, il abandonne bien vite pour ne pas risquer la blessure inutile, comme il sait le faire. Les Japonais devront patienter. Les inquiétudes que l'on pouvait nourrir hier au vu du combat de Kotooshu prennent tout leur sens aujourd'hui dans son combat face au sekiwake Kakuryu, en pleine bourre et prétendant de plus en plus sérieux à la promotion comme ozeki (même s'il y a encore loin de la coupe aux lèvres). Lent, pas assez solide, le Bulgare repousse le Mongole mais celui-ci parvient à tourner son adversaire pour placer un esthétique uwatenage. Le chemin sera long pour le Bulgare afin d'éviter le relégation. Baruto, lui, est moins impressionnant qu'hier, la faute à un tachiai plus lent, ce qui ne pardonne pas face au feu follet Yoshikaze. L'allonge de l'Estonien lui permet de sauver la mise alors qu'il est tout près de subir une humiliante prise de jambe à deux mains. 2-0, on ne retiendra que cela de sa victoire.
« Caramba, encore raté !! »
Kotoshigiku est vraiment le Chiyotaikai du yotsu-zumo. Il a peu de techniques, mais son « psécial » est d'une maîtrise infinie et d'une efficacité redoutable. Dès l'instant où Wakakoyu laisse les bras du sekiwake sur son mawashi, les jeux sont faits. Kisenosato est lui battu par un Kyokutenho pourtant en fin de carrière. L'espoir japonais risque de le rester éternellement, à ce rythme.
Derrière le quatuor des hauts rangs à 2-0 (Hakuho, Baruto, Harumafuji et Kakuryu), on retrouve sept samouraï hiramaku. Toyonoshima, puissant et placé face à Aminishiki. Okinoumi, qui par le jeu d'une prise profonde et d'une lutte de projection se débarrasse du solide Brésilien Kaisei. Tokitenku, subtil dans son « mind game » du niramiai et qui déstabilise suffisamment Tamawashi pour pouvoir lui placer un amusant ketaguri (technique dont les fans d'Asashoryu se souviennent). Homasho, qui maîtrise bien son combat face à Tochiozan trop brouillon et le finit en puissance. Toyohibiki, dont la puissance compense un déficit technique dans son combat face à Shotenro. Complètement le tableau Tochinowaka et Fujiazuma, vainqueurs de Takarafuji et Tochinonada bien mal embarqués.
Aran sans henka face à Gagamaru, c'est plus dur. Poids et puisance du Géorgien plient l'affaire en quelques secondes. Miyabiyama, décidément toujours en man,que de puissance, est tout heureux après s'être aplati au sol de bénéficier d'un torinaoshi. Il ne loupe pas l'occasion de se refaire face à Asasekiryu, mais que c'est dur pour l'ancien ozeki au bout du rouleau.
En juryo, dans une division sans véritable favori, ils sont sept invaincus, parmi lesquels Kokkai, étonnamment frais en ce début de basho. Cela va-t-il durer ? Takanoyama décroche lui son premier succès chez les sekitori.