Dans son combat du jour, le dai-yokozuna affronte un Kotoshogiku ayant trouvé enfin la recette de la constance sur plusieurs basho consécutifs à haut niveau, et lancé pour un ozeki-run dès la fin du basho, ou sans doute plus probablement en juillet. Tout le talent du leader consiste sur son combat à dénier la prise à deux mains favorite du do-beya de Kotooshu, qui lancerait alors ses gaburi mortel. Hakuho empêche donc Kotoshogiku de pouvoir l'affronter de front et passer alors l'impressionnante puissance dont il dispose dans les cuisses. Le yokozuna n'a plus alors lui-même qu'à passer la surmultipliée pour l'emporter somme toute tranquillement. On mesure sur un tel combat la différence entre l'Invincible et le reste du paquet, même en forme. Pour le sekiwake, avec 28 victoires sur les trois derniers basho et donc 32 atteignables au maximum, la partie semble terminée pour le grade d'ozeki dès juillet. Il lui reste à remporter deux à trois succès supplémentaires pour assurer un bon ozeki-run dans deux mois. Avec deux ozeki encore restant à son programme (dont Harumafuji qui lui réussit bien, il est vrai), rien n'est fait.
Derrière Hakuho, on retrouve les deux mêmes lutteurs que la veille, soit Tochinoshin et Kaisei. Le Géorgien, opposé à Toyohibiki, doit encaisser l'habituelle charge de mammouth de son adversaire, lequel le repousse, jusqu'à une première tentative de projection. Tochinoshin, repoussé une deuxième fois, place alors un shitatenage de dernière minute en appuyant sur le cou de son adversaire qui sort de justesse avant lui. Moins de frayeurs pour le Brésilien Kaisei, sur un nuage, qui expulse Yoshikaze avec puissance et sens du placement, en deux secondes. Tochinoshin comme Kaisei devraient se voir accorder un sansho en fin de basho.
A défaut d'être esthétique, Baruto continue d'être impressionnant de puissance. Son adversaire du jour Okinoumi décroche une bonne prise de mawashi, mais l'Estonien costaud et grand retourne la situation au physique en plaçant un sukuinage, pour rester à deux longueurs de Hakuho. On a du mal à l'imaginer inquiétant le Mongol avec un tel sumo, toutefois.
Deux lutteurs décrochent aujourd'hui leur kachi-koshi. Tosayutaka échappe à un tirage de Wakanosato et parvient alors à passer les bras sous les aisselles de son adversaire : la partie est dès lors jouée. Opposé à un Tochiozan (encore) à la dérive et décidément friable au haut niveau, Kakuryu ne fait pas dans le détail et profite de la faiblesse de son adversaire pour l'expulser en oshidashi dans un style pourtant assez peu coutumier pour lui. Kakuryu n'est toutefois pas assuré de pouvoir progresser dans le banzuke, Kotoshogiku étant déjà kachi-koshi et Kisenosato toujours en course, par la grâce du fusen remporté suite au kyujo de Kotooshu, dont le genou droit mal en point a rendu l'âme après son combat contre Okinoumi.
Pour finir avec les ozeki, deux d'entre eux étaient opposés en ce jour, et Harumafuji montre que s'il n'a rien perdu de sa vista, de son engagement et de sa puissance, il peut encore parfois faire preuve de naïveté dans son placement. Et face à un vieux routier comme Kaio, ça ne pardonne pas. Le vétéran encaisse jusqu'à la tawara la charge du Mongol, puis dévie son axe et se voit tout heureux de constater que son adversaire est emporté par son élan. Kaio n'est plus qu'à une shiroboshi du kachi-koshi, et à seulement trois succès du mythique record de Chiyonofuji. Mais surtout, il égale un autre record, tout aussi mythique, en se trouvant désormais à la première position du nombre de combats disputés en makuuchi, avec 1430 apparitions, soit le même chiffre que Takamiyama.
Kaio, toujours aussi rusé et opportuniste
Pour le reste, on notera une nouvelle défaite de Miyabiyama. L'ancien ozeki n'a quasiment plus de marge de manœuvre face à la rétrogradation en juryo et le probable intai qui le menace. Takamisakari n'est pas au mieux non plus. La grande lessive des générations lancée depuis quelques mois se poursuit.
En juryo, la route semble claire pour Sagatsukasa qui a désormais deux succès d'avance, mais on se souvient qu'il y a quelques mois Kasugao avait dilapidé une avance similaire. Takayasu, qui engrange un septième succès, n'est plus qu'à une marche de devenir le premier shin-nyu-maku né sous l'ère Heisei.
Six promotions en juryo sont déjà assurées dans le cadre de la grande lessive post-yaocho : Aoiyama, Takanoyama, Kaonishiki, Matsutani, Sotairyu, Minami devraient être rejoint par six à huit autres camarades encore à déterminer.
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