Journée d’ouverture tranquille pour le yokozuna qui contraint Toyonoshima à un combat d’allonge, lui déniant toute initiative. Du beau travail dont Kotooshu devrait s’inspirer pour trouver la clé contre l’une de ses bêtes noires. Kotooshu, justement, ne se rend pas la tâche facile en concédant un profond morozachi qui permet presque à Kakuryu de placer un tsuridashi sur le double-mètre bulgare. Mais ce dernier parvient à se rétablir et contre le Mongol d’un superbe uwatenage dans une position pourtant compliquée. Du beau travail, mais il y avait moyen de ne pas se compliquer l’existence. Comme souvent aussi, le combat de Baruto est assez brouillon techniquement, mais l’Estonien dispose d’une telle marge de puissance sur Homasho, son adversaire du jour, qu’il finit par le renverser d’un bras. Il faudra montrer mieux toutefois pour espérer remporter le tournoi.
Mais s’ils ont été brouillons, les deux ozeki occidentaux ont à tout le moins remporté leurs confrontations. A l’inverse, Harumafuji a eu du temps pour se remettre de ses blessures, mais il manque encore de puissance et se fait violemment contrer par Goeido assez genki, qui le repousse à terre si brutalement qu’on craint un instant pour le genou du Mongol. Un bien mauvais départ en tout cas. Kaio a de son côté beaucoup de records en perspective sur ce basho, mais il va falloir aller les chercher, comme le montre son combat face au lutteur réputé le plus propre, Goeido, qui le repousse sans peine et sans coup férir. Le basho promet d’être long pour le vétéran, qu’il ne faut cependant pas enterrer trop vite comme toujours, son 12-3 de novembre dernier ayant débuté par un revers.
Kaio dépassé, l’heure n’est pas (encore) aux nouveaux records…
L’ozeki mongol est bien mal en point…
Combat mal mené pour Kisenosato qui concède la kuroboshi après avoir été baladé tout du long par un Aminishiki roublard et intelligent, comme à l’accoutumée. Kitataiki commet l’erreur irréparable de prendre Kotoshogiku, ce dernier a à peine à déployer ses gaburi pour l’emporter sans effort inutile. Fortunes diverses donc pour les deux sekiwake.
Sumo de raccroc pour Takekaze qui place une henka éclair sur Okinoumi. Splendide succès pour le vétéran Wakanosato pourtant mal parti dans ce combat lorsqu’il concède une deuxième prise de mawashi au Russe Aran qui démontre une belle puissance mais se voit contrer d’un aérien sukuinage qui voit les deux lutteurs suspendus l’espace d’une grosse seconde tels des ballerines. Tochinoshin, solide dès le tachiai, montre sa puissance et sa technique au travers d’un uwatenage rageur qui envoie Tamawashi rouler en contrebas. Kyokutenho semble maîtriser au départ son combat mais la farouche résistance de Yoshikaze le voit mal maîtriser sa prise et se retrouver avec les bras de son adversaire coincés sous ses aisselles, ce qui au final lui coûte le combat. Tosayutaka sort vainqueur de son combat de dupes en effectuant un saut de cabri retourné juste après l’atari. Shotenro peut s’en vouloir.
Lutteur habitué aux charges puissantes, Wakakoyu manque un peu son atari et laisse le brillant technicien mongol Asasekiryu mettre une main ferme sur le mawashi, qu’il ne lâchera plus. Asasekiryu sort finalement Wakakoyu en puissance. Charge de mule pour Toyohibiki qui ne laisse aucune chance à Tochinowaka. Un taureau furieux, c’est ce à quoi Gagamaru ressemble au court de son (bref) atari lors duquel il explose littéralement Tokitenku. Impressionnant, véritablement. Takamisakari engage mal son atari face à Tochinonada, la position trop décalée de son adversaire permet au vétéran de placer un adroit sukuinage pour emporter la décision. On ne sait trop penser sur l’état de forme de Miyabiyama, surclassé par un jeune loup, Kaisei en l’occurrence. A ce rythme, une deuxième rétrogradation en juryo, fatale celle-là, pourrait bien attendre l’ancien ozeki, à moins que le déficit de sekitori ne finisse par provisoirement sauver sa peau. Combat frustrant pour Takayasu amené à terre par Kimurayama dès l’atari. Sens du timing remarquable pour l’ancien.
Ce qui reste d’une division juryo amputée de plus du tiers de ses membres montre un spectacle inégal, mais à tout le moins une certaine combativité. Kokkai est vraiment à l’agonie, et on ne voit pas ce qui va pouvoir stopper sa chute. Il est aujourd’hui victime d’Akiseyama, qui le sort en puissance de quelques poussées rageuses. Tout comme Kokkai, Tamanoshima semble en bout de course. Incapable de repousser Bushuyama, il se voit contré par ce dernier d’un hatakikomi plein d’opportunisme. Sumo très engagé entre Daido et Takarafuji. Daido, au bout de l’affrontement, parvient à se retrouver avec Takarafuji de dos, mais ce dernier, chanceux et/ou malin, pivote subtilement pour laisser Daido tomber tout seul. Sadanoumi est trop puissant en dépit des tentatives de « prise de tête » de Fujiazuma. Très beau combat de Masunoyama qui passe la puissance à l’atari mais est bloqué par la jambe gauche de Sadanofuji. Il en dispose alors par l’entremise d’un uwatenage très aérien. Dépassé sur le plan du gabarit, Sagatsukasa montre toutefois un sumo solide et sort au final en puissance Hochiyama. Shironoryu ne pèse pas bien lourd face à Tamaasuka qui le sort en puissance. Plus grand de presque vingt centimètres, Yoshiazuma contre Masuraumi après la grosse charge de celui-ci et le sort en oshidashi.
En makushita, victoire en puissance de Notozakura qui annihile toute velléité de Kairyu. Le Mongol Ryuonami absorbe avec calme la charge de Matsumoto qu’il expulse ensuite sans coup férir en puissance. Moins rapide, Maeta se fait prendre légèrement de côté par Higoarashi qui n’a plus qu’à tirer son bras vers l’extérieur et le sortir. Joli mouvement du longiligne Kamei qui place un esthétique uwatenage après avoir stabilisé sa position. Grosse henka de Tokitsukasa qui mystifie l’ancien sekitori Toyonokuni. Fukugoriki est dans une sacrée marche en avant depuis que ses blessures sont derrière lui. Il pousse et tire à la vitesse de l’éclair pour conquérir sa première shiroboshi du basho. En mauvaise posture au départ, Yotsuguruma fait parler la poudre pour sortir son adversaire. Dépassé dès l’atari, Dairaido subit la loi de Kazafuzan qui le repousse puis l’attire à lui pour le faire choir lourdement. Vif et mobile, le Mongol Sensho parvient à dénier toute prise sur son mawashi pour ensuite en décrocher une profonde qui lui permet d’ouvrir son compteur. Takanoiwa est submergé dès l’atari et se voit baladé par Kotoyuki. Kagamio subit tout son combat face à Teraomaru et son genou finit par ployer sous la charge. L’éphémère sekitori Kotoyutaka dispose du lourd Yamashita en puissance. Kumagai passe sous la garde du Chinois Nakanokuni qu’il peut alors aisément sortir. Furieux tsuppari entre Satoyama et Asashisho, ce dernier finissant le combat en tirant son adversaire vers la sortie. Beau retourné de Kitazono qui mystifie Aozora qui l’avait acculé à la tawara. Chiyoarashi ne pèse pas lourd face à l’assaut de Buseizan. Henka de Naoe sur Ryuho, qui ne laisse ensuite pas une seconde à son adversaire qu’il finit par expulser en oshitaoshi. Le déclic pour Kyokushuho ? En tout cas un combat bien mené face à un grand gabarit. Sorti des rangs salariés depuis sept longues années, Hamanishiki pourrait y faire son retour prochainement en cas de bons résultats. Cela commence bien face à l’imposant Mochimaru dont il transperce la garde pour décrocher un court morozachi suffisant pour mener le combat jusqu’à son terme. L’assaut précipité de Myogiryu manque de lui coûter la victoire face à Ikioi, mais il parvient à sortir son adversaire en oshidashi juste avant de quitter lui-même le dohyo. Dernier de la bande des quatre à ne pas être devenu sekitori, Minami commence mal face au petit Kitaharima qui ne lui laisse pas une seconde de répit. Kaonishiki est lui plus en verve face à Nionoumi qu’il mystifie d’une baffe de replacement après deux ou trois échanges de tsuppari. Le combat spectaculaire de Takanoyama est finalement vain, le Tchèque tentant une prise assez incroyable contrée par un uchigake de Kakizoe. Ça ne commence pas sous les meilleurs augures. Bon début en revanche pour Aoiyama, plus proche que jamais des rangs sekitori après avoir contenu l’assaut de Tsurugidake pour le laisser choir par une manœuvre d’évitement.
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