La trentième rugissante.
On aura cru à une possible surprise très exactement deux secondes, le temps que Kotomitsuki ne délivre un énorme tachiai qui fait trembler le dai-yokozuna sur ses bases et fasse rugir de plaisir le Kokugikan. Mais Hakuho encaisse, puis stabilise. Dès lors, ce n’est plus qu’une question de temps alors que les deux lutteurs se figent au centre du dohyo. Kotomitsuki reprend l’initiative finalement, mais la main droite ferme et la fraîcheur physique de Hakuho font la différence, et le Mongol achève son adversaire ozeki d’un joli kotenage. Les jeux sont faits, la messe est dite. Ce n’est que la troisième fois en cinq ans que le tournoi se décide à la treizième journée, les deux dernières occasions étant le fait de Hakuho et Asashoryu, ce qui en dit long sur l’ère de domination mongole que nous vivons. Wajima est rejoint au palmarès, en attendant mieux. Trentième succès consécutif, la marque d’Asashoryu n’est plus qu’à cinq unités. Nous ne sommes peut-être qu’à l’orée d’une ère « Haku-rien ». Souhaitons que non, pour le spectacle… en attendant, réjouissons-nous tout de même de la présence d’un maître du sumo au sommet de son art, à défaut d’en avoir deux.
Master and Servants…
Cérémonie des poissons, à deux jours du senshuraku…
Derrière lui, un homme seul pour le jun-yusho pour l’heure, le surprenant Aran. Malgré une prise concédée à Hakuba, Aran se montre très puissant dans son combat et domine sans coup férir le Mongol qui doit sortir sous la charge. Dixième succès du Russe, en très net regain de forme, et qui profite à plein de sa position privilégiée suite à sa grosse déconvenue du basho précédent. Avec Okinoumi à son programme demain, il peut décidément rêver à l’accessit de ce tournoi.
Derrière lui, en sus de Hakuba, vaincu donc aujourd’hui on retrouve trois des cinq ozeki, qui connaissent des fortunes diverses. Enfin un combat digne de ce nom pour Kotooshu, qui remporte un succès de prestige face à Harumafuji. Le Bulgare se saisit directement de la main gauche du mawashi de son adversaire, pour avancer imparablement et le sortir en une seconde du dohyo. Le déficit de gabarit du Mongol est très parlant sur ce combat. Henka de Baruto, qui déçoit sur cette fin de basho. La victoire est là, il en avait grandement besoin après trois déconvenues consécutives, mais on ne peut pas franchement parler là de sumo d’ozeki face au dangereux Kisenosato, qui aura heureusement deux autres occasions pour être kachi-koshi.
Si Asasekiryu empêche la double prise et donc les gaburi-yori de Kotoshogiku, il ne voit pas venir l’uwatenage au timing parfait qui donne le kachi-koshi au komusubi, qui sera sekiwake au prochain basho. Beau travail de Kotoshogiku qui montre là qu’il n’a pas qu’une méthode de victoire. Claire domination de Tokusegawa qui décroche aussi son kachi-koshi aux dépens de Takamisakari, visiblement satisfait du sien. Affrontement plein de subtilité entre les deux mules d’oshizumo que sont Koryu et Wakakoyu. C’est Wakakoyu qui l’emporte après avoir mieux maîtrisé ses poussées, ce qui lui permet de passer dans le dos de l’imprudent Koryu et de s’arroger le dernier kachi-koshi de la journée.
Kaio n’est pas plus glorieux que Baruto, en déviant la charge de mule de Kakuryu. Le sumo en reculant réussit à Kaio, mis il est un peu triste de voir la manière dont il va décrocher les mille succès. Kaio donne le même sentiment que Chiyotaikai en fin de carrière, avec la seule différence qu’il parvient quand même à gagner un peu plus. Fidèle à son sens de la manœuvre, Aminishiki résiste à la formidable charge de Miyabiyama, et emploie sa main gauche pour le gifler d’un léger harite qui déséquilibre le poids-lourd et l’envoie mordre la poussière. Make-koshi pour Miyabiyama, qui résiste toutefois mieux que prévu à ce niveau. Kitataiki entame son combat contre Tochiozan par un saut sur le côté et des manœuvres de déstabilisation, avant que les choses ne se figent au centre du dohyo. La tentative de projection de Kitataiki lui est fatale, et le contre de Tochiozan est imparable. Le komusubi n’est pas encore prêt à rendre les armes.
L’Art sans la Manière…
Hokutoriki fait un combat qui lui est propre, et Mokonami ne peut que constater les dégâts. On attendait mieux toutefois de Hokutoriki à ce niveau. Yotsu-zumo résolu d’Okinoumi, qui sauve sa place en makuuchi en sortant de manière convaincante Yoshikaze, inexistant sur ce combat. Déficit de puissance sur la charge initiale pour Goeido face à Shimotori, mais le jeune fit ensuite parler sa technique et sa vista supérieures pour achever l’ancien sur un shitatenage, une de ses techniques favorites. Déjà condamné à la juryo, Tamanoshima montre enfin un beau visage, en manquant dans un premier temps d’arracher la mâchoire de Tosayutaka d’un énorme nodowa, avant de finir son adversaire au mawashi d’une poussée puissante, sans laisser une seconde de répit à Tosayutaka.
Toyohibiki maîtrise Kimurayama, cinquième succès de rang contre cet adversaire, en oshi puissant. Toyohibiki ne tremble pas une seconde sur cet affrontement. Grosse poussée de Tamawashi, qui laisse Tochinonada sans réaction. Tochinonada manque de puissance sur ce basho, c’est net sur ce combat. Charge puissante de Takekaze qui se retire immédiatement pour faire chuter Tokitenku. Grosse puissance de Tochinoshin qui décroche sa prise main gauche favorite, résiste aux attaques de Kyokutenho avant de le soulever pour le sortir en force. Kokkai n’y est décidément pas sur ce basho, concédant un dixième revers face à Toyonoshima qui passe sous son centre de gravité, chose aisée pour le lutteur de poche, avant de placer un yorikiri.
Lutte relancée, une fois de plus pourrait-on dire, en juryo. Kyoseumi et Matsutani se voient rejoint par deux lutteurs pour un final à suspense. Etonnant choix tactique de la part Kyoseumi, habitué des manœuvres d’évasion, qui va au carton pleine face sur Yamamotoyama. Sanction logique, il est sorti et donne l’opportunité à ses poursuivants de reprendre l’initiative pour le yusho. Gros tachiai et nodowa surpuissants pour Gagamaru qui domine copieusement Matsutani, plié comme un arc à la tawara et achevé d’un oshitaoshi rageur par le Géorgien, qui ne va visiblement pas se contenter de sa promotion assurée en makuuchi mais va jouer jusqu’au bout ses chances de yusho. Les trois hommes seront accompagnés demain de Bushuyama, auteur d’un yorikiri net et sans bavure, qui prolonge le calvaire de Kirinowaka en dépit de la tentative d’esquive de ce dernier, qui eût peut-être mérité à tout le moins un mono-ii.
Trois poursuivants derrière le quatuor de tête. Daido enchaîne un quatrième revers depuis l’obtention du kachi-koshi. Il est auteur d’un tachiai de mort de faim, suivi de trois tentatives de nage, mais c’est Masatsukasa qui, à l’expérience, résiste en faisant le tour de la tawara pour gérer le déséquilibre avant de son adversaire et le laisser tomber au sol.
Décrochent leur kachi-koshi pour conserver leurs chances Tamaasuka et Sakaizawa. Kachi-koshi en jeu entre Tamaasuka et Sokokurai, le Sino-Mongol devant céder face à la charge puissante de son adversaire, et remettre son ambition à plus tard. Dominé d’entrée en oshizumo, Sakaizawa se reprend et décroche une prise de mawashi.
Sadanofuji garde l’initiative du combat mais c’est Sakaizawa, à l’expérience, qui place en contre un uwatenage vengeur, décrochant son kachi-koshi et mettant Sadanofuji sur le fil du rasoir pour ses deux derniers combats.
Grosse clé de bras d’entrée de Hoshikaze sur Futeno, qui se sort par miracle d’une tentative de tottari, avant de se retrouver dans une nouvelle situation périlleuse dos à son adversaire. Cette fois cela ne pardonne pas, et Hoshikaze assure sa place en juryo par l’okurinage qui s’ensuit. Futeno n’est pas encore sauvé. Difficiles adieux aux rangs salariés pour Kaiho, opposé à un compère vétéran, Tosanoumi. En dépit d’une certaine volonté d’aller au charbon, les piles sont mortes pour Kaiho, qui doit une fois de plus rendre les armes face à un Tosanoumi pourtant en mal de puissance. Combat à sens unique pour Kasuganishiki qui balade Asofuji tout le long du dohyo pour finir par l’expulser et lui infliger le make-koshi. Toyozakura tente tout pour empêcher une prise de mawashi par Kasugao. Quand le Coréen y parvient, on comprend la volonté de Toyozakura, sorti sans coup férir malgré un mawashi très lâche. Charge puissante et prise de mawashi intérieure pour Kotokasuga, qui domine Tokushinho malgré la résistance de ce dernier. Les tentatives de yori ne fonctionnant pas, Kotokasuga change de tactique et achève son adversaire d’un sukuinage au timing parfait. Combat de dupes entre Chiyohakuho et Shotenro, ce dernier étant tout heureux de voir le premier stopper sa poussée irrésistible pour tenter un tirage mal inspiré. Shotenro s’écroule au sol mais Chiyohakuho est alors déjà sorti. Watashikomi, soit prise de cuisse, pour Sagatsukasa, qui fait chuter d’extrême justesse Kyokunankai et inflige le make-koshi à celui-ci.
Dans le premier des « combats d’échange », Kanbayashi ruine sans doute les espoirs de promotion de Sadanoumi par un hatakikomi, son adversaire montrant trop de précipitation dans son sumo. En revanche, Kaisei ne manque pas l’opportunité qui lui est donnée, et sera en juryo après sa victoire tout en puissance sur Wakatenro. Ce dernier n’est pas sorti d’affaire, après ce revers net en oshizumo aux mains du Brésilien.
En makushita, Makajo troue littéralement Musoketsu pour décrocher le kachi-koshi. Tochitenko cède mais était déjà kachi-koshi, une sacré performance à 43 ans passés. Kotokuni passe à côté de son combat mais l’essentiel pour lui était dans le kachi-koshi. Le Mongol Sensho ne peut confirmer on redressement et se fait balader comme un fétu de paille par Higonojo. Dans le combat décisif pour l’attribution du yusho, c’est Maeta qui met fin au bon basho de Kyokushuho en hidari-yotsu, et le sort imparablement. Les 210 kilos du Japonais ont parlé. Mochimaru sort en puissance, comme d’habitude pour lui, Kausgakuni, Ryuden décroche le kachi-koshi sur Tochitsubasa dans une confrontation de poids-plume. Surugatsukasa est décidément maudit et rate le kachi-koshi sur la dernière marche. Combat assez statique pour Minami, qui au final fait fructifier son avantage de poids pour expulser le pauvre Shoketsu. Kitaharima dispose tranquillement du Mongol Daitensho et sera largement à son plus haut rang en carrière en juillet prochain. Combat copieusement dominé par Ryuo qui limite face à Daishoyama son make-koshi. Superbe confrontation offerte par Fukao et Shirononami, en oshi puis en yotsu, le poids-lourd finissant par avoir le dessus d’un violent yoritaoshi. Kachi-koshi pour Fukao qui va se rapprocher de son meilleur rang en carrière. La henka de Shironoryu, si elle ne surprend pas Takayasu, le déséquilibre suffisamment pour qu’il soit pris sur le côté et très vulnérable. Takayasu était toutefois déjà kachi-koshi et sera à son meilleur range en carrière pour la sixième fois d’affilée. Le Mongol Shironoryu, 5-2 comme ms7, aura une opportunité de viser les juryo. Jumonji alterne ce basho kuro et shiroboshi, et c’est logiquement qu’il concède le make-koshi et sort peu à peu des makushita-joi. Combat d’espoirs, entre Takateru, ancien nouvel espoir, et Takarafuji, nouveau nouvel espoir. La puissance de bras compte beaucoup dans cet affrontement, Takarafuji parvenant à dénier toute prise à Takateru, pour faire passer ensuite sa puissance et sortir son opposant de façon imparable.
Tsukiotoshi facile de Hokutoiwa sur le lourd mais naïf Akinoyama. Le vétéran annonce pourtant son intai quelques instants plus tard, persuadé d’avoir donné tout ce qu’il pouvait. Salut l’artiste. Quelques superbes et très longs combats, parmi lesquels le succès de Kasugaryu sur Kaorufuji, ou le kachi-koshi décroché en yoritaoshi par Kamiyutaka (son cinquième en six basho) aux dépens de Daishowaka. Succès probant en projection pour le poids lourd chinois Ryutei, déjà make-koshi toutefois. Sauvetage des meubles pour Hokutotsuru, doten-yusho en jonidan il y a deux mois et qui ne remporte aujourd’hui que son premier succès. Après deux revers concédés en janvier et mars, Chiyootori reprend sa marche en avant et décroche puissamment un cinquième succès. Assailli par Kei au tachiai, Takunishiki fait parler son gabarit et sa plus grande puissance pour décrocher le zensho-yusho de sandanme sur un joli uwatenage. L’ancêtre Dewanosato concède le make-koshi en confondant vitesse et précipitation pour finir tout seul au sol. Kazafuzan, en dépit d’une belle puissance, finit par laisser une ouverture à Migikataagari et concède un inattendu make-koshi. Après des débuts en trombe dans l’Ozumo, Aisaka a durement plafonné au dernier basho. Il confirme que son statut de grand espoir est pour l’heure usurpé, en ne parvenant pas à décrocher un kachi-koshi qui lui tendait les bras face à Sadanishiki. Sumo en reculant mais intelligent pour Karatsuumi qui confirme son retour en forme et valide sur un kotenage bien amené son billet retour en makushita.
En jonidan, Kasachikara remporte un kachi-koshi, chose qui ne lui est pas arrivée depuis janvier 2009. En tête du yusho, Saishin dispose comme prévu de l’inattendu Enshunada, pour terminer son deuxième basho sans défaite (après un 6-1 il y a deux mois). Il disputera, comme prévu également, l’attendu kettei-sen de la division face à son alter-ego Sasakiyama. Celui-ci, outre le fait qu’il est toujours invaincu en deux basho, est l’unique lutteur qui l’ait battu jusqu’alors et part donc favori du combat du senshuraku à venir. Sasakiyama décroche son billet en allant battre le sandanme Ikinoshima.
En jonokuchi, le Mongol Ryuonami remporte comme attendu un yusho qui lui tendait les bras. Il figurera sans doute parmi les favoris du prochain basho en jonidan. L’ancien sekitori (un basho en juryo) Hokutokuni, blessé et absent depuis sept basho, fait un retour à la Terashita, pour éviter de se retrouver banzuke-gai au prochain tournoi. Cela veut-il dire pour autant qu’il est guéri ? Difficile à dire pour l’heure, mais ce combat disputé (et remporté) fait de lui l’ancien sekitori combattant au rang le plus bas de l’histoire.
On aura cru à une possible surprise très exactement deux secondes, le temps que Kotomitsuki ne délivre un énorme tachiai qui fait trembler le dai-yokozuna sur ses bases et fasse rugir de plaisir le Kokugikan. Mais Hakuho encaisse, puis stabilise. Dès lors, ce n’est plus qu’une question de temps alors que les deux lutteurs se figent au centre du dohyo. Kotomitsuki reprend l’initiative finalement, mais la main droite ferme et la fraîcheur physique de Hakuho font la différence, et le Mongol achève son adversaire ozeki d’un joli kotenage. Les jeux sont faits, la messe est dite. Ce n’est que la troisième fois en cinq ans que le tournoi se décide à la treizième journée, les deux dernières occasions étant le fait de Hakuho et Asashoryu, ce qui en dit long sur l’ère de domination mongole que nous vivons. Wajima est rejoint au palmarès, en attendant mieux. Trentième succès consécutif, la marque d’Asashoryu n’est plus qu’à cinq unités. Nous ne sommes peut-être qu’à l’orée d’une ère « Haku-rien ». Souhaitons que non, pour le spectacle… en attendant, réjouissons-nous tout de même de la présence d’un maître du sumo au sommet de son art, à défaut d’en avoir deux.
Master and Servants…
Cérémonie des poissons, à deux jours du senshuraku…
Derrière lui, un homme seul pour le jun-yusho pour l’heure, le surprenant Aran. Malgré une prise concédée à Hakuba, Aran se montre très puissant dans son combat et domine sans coup férir le Mongol qui doit sortir sous la charge. Dixième succès du Russe, en très net regain de forme, et qui profite à plein de sa position privilégiée suite à sa grosse déconvenue du basho précédent. Avec Okinoumi à son programme demain, il peut décidément rêver à l’accessit de ce tournoi.
Derrière lui, en sus de Hakuba, vaincu donc aujourd’hui on retrouve trois des cinq ozeki, qui connaissent des fortunes diverses. Enfin un combat digne de ce nom pour Kotooshu, qui remporte un succès de prestige face à Harumafuji. Le Bulgare se saisit directement de la main gauche du mawashi de son adversaire, pour avancer imparablement et le sortir en une seconde du dohyo. Le déficit de gabarit du Mongol est très parlant sur ce combat. Henka de Baruto, qui déçoit sur cette fin de basho. La victoire est là, il en avait grandement besoin après trois déconvenues consécutives, mais on ne peut pas franchement parler là de sumo d’ozeki face au dangereux Kisenosato, qui aura heureusement deux autres occasions pour être kachi-koshi.
Si Asasekiryu empêche la double prise et donc les gaburi-yori de Kotoshogiku, il ne voit pas venir l’uwatenage au timing parfait qui donne le kachi-koshi au komusubi, qui sera sekiwake au prochain basho. Beau travail de Kotoshogiku qui montre là qu’il n’a pas qu’une méthode de victoire. Claire domination de Tokusegawa qui décroche aussi son kachi-koshi aux dépens de Takamisakari, visiblement satisfait du sien. Affrontement plein de subtilité entre les deux mules d’oshizumo que sont Koryu et Wakakoyu. C’est Wakakoyu qui l’emporte après avoir mieux maîtrisé ses poussées, ce qui lui permet de passer dans le dos de l’imprudent Koryu et de s’arroger le dernier kachi-koshi de la journée.
Kaio n’est pas plus glorieux que Baruto, en déviant la charge de mule de Kakuryu. Le sumo en reculant réussit à Kaio, mis il est un peu triste de voir la manière dont il va décrocher les mille succès. Kaio donne le même sentiment que Chiyotaikai en fin de carrière, avec la seule différence qu’il parvient quand même à gagner un peu plus. Fidèle à son sens de la manœuvre, Aminishiki résiste à la formidable charge de Miyabiyama, et emploie sa main gauche pour le gifler d’un léger harite qui déséquilibre le poids-lourd et l’envoie mordre la poussière. Make-koshi pour Miyabiyama, qui résiste toutefois mieux que prévu à ce niveau. Kitataiki entame son combat contre Tochiozan par un saut sur le côté et des manœuvres de déstabilisation, avant que les choses ne se figent au centre du dohyo. La tentative de projection de Kitataiki lui est fatale, et le contre de Tochiozan est imparable. Le komusubi n’est pas encore prêt à rendre les armes.
L’Art sans la Manière…
Hokutoriki fait un combat qui lui est propre, et Mokonami ne peut que constater les dégâts. On attendait mieux toutefois de Hokutoriki à ce niveau. Yotsu-zumo résolu d’Okinoumi, qui sauve sa place en makuuchi en sortant de manière convaincante Yoshikaze, inexistant sur ce combat. Déficit de puissance sur la charge initiale pour Goeido face à Shimotori, mais le jeune fit ensuite parler sa technique et sa vista supérieures pour achever l’ancien sur un shitatenage, une de ses techniques favorites. Déjà condamné à la juryo, Tamanoshima montre enfin un beau visage, en manquant dans un premier temps d’arracher la mâchoire de Tosayutaka d’un énorme nodowa, avant de finir son adversaire au mawashi d’une poussée puissante, sans laisser une seconde de répit à Tosayutaka.
Toyohibiki maîtrise Kimurayama, cinquième succès de rang contre cet adversaire, en oshi puissant. Toyohibiki ne tremble pas une seconde sur cet affrontement. Grosse poussée de Tamawashi, qui laisse Tochinonada sans réaction. Tochinonada manque de puissance sur ce basho, c’est net sur ce combat. Charge puissante de Takekaze qui se retire immédiatement pour faire chuter Tokitenku. Grosse puissance de Tochinoshin qui décroche sa prise main gauche favorite, résiste aux attaques de Kyokutenho avant de le soulever pour le sortir en force. Kokkai n’y est décidément pas sur ce basho, concédant un dixième revers face à Toyonoshima qui passe sous son centre de gravité, chose aisée pour le lutteur de poche, avant de placer un yorikiri.
Lutte relancée, une fois de plus pourrait-on dire, en juryo. Kyoseumi et Matsutani se voient rejoint par deux lutteurs pour un final à suspense. Etonnant choix tactique de la part Kyoseumi, habitué des manœuvres d’évasion, qui va au carton pleine face sur Yamamotoyama. Sanction logique, il est sorti et donne l’opportunité à ses poursuivants de reprendre l’initiative pour le yusho. Gros tachiai et nodowa surpuissants pour Gagamaru qui domine copieusement Matsutani, plié comme un arc à la tawara et achevé d’un oshitaoshi rageur par le Géorgien, qui ne va visiblement pas se contenter de sa promotion assurée en makuuchi mais va jouer jusqu’au bout ses chances de yusho. Les trois hommes seront accompagnés demain de Bushuyama, auteur d’un yorikiri net et sans bavure, qui prolonge le calvaire de Kirinowaka en dépit de la tentative d’esquive de ce dernier, qui eût peut-être mérité à tout le moins un mono-ii.
Trois poursuivants derrière le quatuor de tête. Daido enchaîne un quatrième revers depuis l’obtention du kachi-koshi. Il est auteur d’un tachiai de mort de faim, suivi de trois tentatives de nage, mais c’est Masatsukasa qui, à l’expérience, résiste en faisant le tour de la tawara pour gérer le déséquilibre avant de son adversaire et le laisser tomber au sol.
Décrochent leur kachi-koshi pour conserver leurs chances Tamaasuka et Sakaizawa. Kachi-koshi en jeu entre Tamaasuka et Sokokurai, le Sino-Mongol devant céder face à la charge puissante de son adversaire, et remettre son ambition à plus tard. Dominé d’entrée en oshizumo, Sakaizawa se reprend et décroche une prise de mawashi.
Sadanofuji garde l’initiative du combat mais c’est Sakaizawa, à l’expérience, qui place en contre un uwatenage vengeur, décrochant son kachi-koshi et mettant Sadanofuji sur le fil du rasoir pour ses deux derniers combats.
Grosse clé de bras d’entrée de Hoshikaze sur Futeno, qui se sort par miracle d’une tentative de tottari, avant de se retrouver dans une nouvelle situation périlleuse dos à son adversaire. Cette fois cela ne pardonne pas, et Hoshikaze assure sa place en juryo par l’okurinage qui s’ensuit. Futeno n’est pas encore sauvé. Difficiles adieux aux rangs salariés pour Kaiho, opposé à un compère vétéran, Tosanoumi. En dépit d’une certaine volonté d’aller au charbon, les piles sont mortes pour Kaiho, qui doit une fois de plus rendre les armes face à un Tosanoumi pourtant en mal de puissance. Combat à sens unique pour Kasuganishiki qui balade Asofuji tout le long du dohyo pour finir par l’expulser et lui infliger le make-koshi. Toyozakura tente tout pour empêcher une prise de mawashi par Kasugao. Quand le Coréen y parvient, on comprend la volonté de Toyozakura, sorti sans coup férir malgré un mawashi très lâche. Charge puissante et prise de mawashi intérieure pour Kotokasuga, qui domine Tokushinho malgré la résistance de ce dernier. Les tentatives de yori ne fonctionnant pas, Kotokasuga change de tactique et achève son adversaire d’un sukuinage au timing parfait. Combat de dupes entre Chiyohakuho et Shotenro, ce dernier étant tout heureux de voir le premier stopper sa poussée irrésistible pour tenter un tirage mal inspiré. Shotenro s’écroule au sol mais Chiyohakuho est alors déjà sorti. Watashikomi, soit prise de cuisse, pour Sagatsukasa, qui fait chuter d’extrême justesse Kyokunankai et inflige le make-koshi à celui-ci.
Dans le premier des « combats d’échange », Kanbayashi ruine sans doute les espoirs de promotion de Sadanoumi par un hatakikomi, son adversaire montrant trop de précipitation dans son sumo. En revanche, Kaisei ne manque pas l’opportunité qui lui est donnée, et sera en juryo après sa victoire tout en puissance sur Wakatenro. Ce dernier n’est pas sorti d’affaire, après ce revers net en oshizumo aux mains du Brésilien.
En makushita, Makajo troue littéralement Musoketsu pour décrocher le kachi-koshi. Tochitenko cède mais était déjà kachi-koshi, une sacré performance à 43 ans passés. Kotokuni passe à côté de son combat mais l’essentiel pour lui était dans le kachi-koshi. Le Mongol Sensho ne peut confirmer on redressement et se fait balader comme un fétu de paille par Higonojo. Dans le combat décisif pour l’attribution du yusho, c’est Maeta qui met fin au bon basho de Kyokushuho en hidari-yotsu, et le sort imparablement. Les 210 kilos du Japonais ont parlé. Mochimaru sort en puissance, comme d’habitude pour lui, Kausgakuni, Ryuden décroche le kachi-koshi sur Tochitsubasa dans une confrontation de poids-plume. Surugatsukasa est décidément maudit et rate le kachi-koshi sur la dernière marche. Combat assez statique pour Minami, qui au final fait fructifier son avantage de poids pour expulser le pauvre Shoketsu. Kitaharima dispose tranquillement du Mongol Daitensho et sera largement à son plus haut rang en carrière en juillet prochain. Combat copieusement dominé par Ryuo qui limite face à Daishoyama son make-koshi. Superbe confrontation offerte par Fukao et Shirononami, en oshi puis en yotsu, le poids-lourd finissant par avoir le dessus d’un violent yoritaoshi. Kachi-koshi pour Fukao qui va se rapprocher de son meilleur rang en carrière. La henka de Shironoryu, si elle ne surprend pas Takayasu, le déséquilibre suffisamment pour qu’il soit pris sur le côté et très vulnérable. Takayasu était toutefois déjà kachi-koshi et sera à son meilleur range en carrière pour la sixième fois d’affilée. Le Mongol Shironoryu, 5-2 comme ms7, aura une opportunité de viser les juryo. Jumonji alterne ce basho kuro et shiroboshi, et c’est logiquement qu’il concède le make-koshi et sort peu à peu des makushita-joi. Combat d’espoirs, entre Takateru, ancien nouvel espoir, et Takarafuji, nouveau nouvel espoir. La puissance de bras compte beaucoup dans cet affrontement, Takarafuji parvenant à dénier toute prise à Takateru, pour faire passer ensuite sa puissance et sortir son opposant de façon imparable.
Tsukiotoshi facile de Hokutoiwa sur le lourd mais naïf Akinoyama. Le vétéran annonce pourtant son intai quelques instants plus tard, persuadé d’avoir donné tout ce qu’il pouvait. Salut l’artiste. Quelques superbes et très longs combats, parmi lesquels le succès de Kasugaryu sur Kaorufuji, ou le kachi-koshi décroché en yoritaoshi par Kamiyutaka (son cinquième en six basho) aux dépens de Daishowaka. Succès probant en projection pour le poids lourd chinois Ryutei, déjà make-koshi toutefois. Sauvetage des meubles pour Hokutotsuru, doten-yusho en jonidan il y a deux mois et qui ne remporte aujourd’hui que son premier succès. Après deux revers concédés en janvier et mars, Chiyootori reprend sa marche en avant et décroche puissamment un cinquième succès. Assailli par Kei au tachiai, Takunishiki fait parler son gabarit et sa plus grande puissance pour décrocher le zensho-yusho de sandanme sur un joli uwatenage. L’ancêtre Dewanosato concède le make-koshi en confondant vitesse et précipitation pour finir tout seul au sol. Kazafuzan, en dépit d’une belle puissance, finit par laisser une ouverture à Migikataagari et concède un inattendu make-koshi. Après des débuts en trombe dans l’Ozumo, Aisaka a durement plafonné au dernier basho. Il confirme que son statut de grand espoir est pour l’heure usurpé, en ne parvenant pas à décrocher un kachi-koshi qui lui tendait les bras face à Sadanishiki. Sumo en reculant mais intelligent pour Karatsuumi qui confirme son retour en forme et valide sur un kotenage bien amené son billet retour en makushita.
En jonidan, Kasachikara remporte un kachi-koshi, chose qui ne lui est pas arrivée depuis janvier 2009. En tête du yusho, Saishin dispose comme prévu de l’inattendu Enshunada, pour terminer son deuxième basho sans défaite (après un 6-1 il y a deux mois). Il disputera, comme prévu également, l’attendu kettei-sen de la division face à son alter-ego Sasakiyama. Celui-ci, outre le fait qu’il est toujours invaincu en deux basho, est l’unique lutteur qui l’ait battu jusqu’alors et part donc favori du combat du senshuraku à venir. Sasakiyama décroche son billet en allant battre le sandanme Ikinoshima.
En jonokuchi, le Mongol Ryuonami remporte comme attendu un yusho qui lui tendait les bras. Il figurera sans doute parmi les favoris du prochain basho en jonidan. L’ancien sekitori (un basho en juryo) Hokutokuni, blessé et absent depuis sept basho, fait un retour à la Terashita, pour éviter de se retrouver banzuke-gai au prochain tournoi. Cela veut-il dire pour autant qu’il est guéri ? Difficile à dire pour l’heure, mais ce combat disputé (et remporté) fait de lui l’ancien sekitori combattant au rang le plus bas de l’histoire.
Forum
