• Nagoya basho 2009 - 8ème journée (nakabi)

    Pluie de zabuton à Nagoya


    Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un bulletin de la météo japonaise, mais bien d'une manifestation de la joie des spectateurs présents au gymnase préfectoral de Nagoya devant la défaite du yokozuna Asashoryu aujourd'hui. D'autant plus qu'elle lui était infligée par un des rares espoirs japonais du sumo professionnel, le jeune sekiwake Kisenosato. Cette défaite, plus que toutes les précédentes, avait une odeur de fin de règne. Le yokozuna mongol, arborant un demi-sourire désabusé à sa sortie du dohyo, devait en être intimement conscient. Il avait pourtant réussi à prendre le mawashi de son adversaire au tachi-ai, mais ce dernier le prit en tenaille et ne relâcha pas la pression avant d'avoir mis le yokozuna à terre d'un puissant tsukiotoshi. Rien n'est encore définitivement perdu pour Asashoryu, mais il lui faudra impérativement une défaite de son rival Hakuho, ainsi que celle de l'ozeki Kotooshu, toujours invaincu jusqu'ici, pour espérer encore remporter le yusho.
    Hakuho pour sa part ne laissa aucune chance à son adversaire du jour. Très rapide au tachi-ai, il saisit immédiatement le mawashi d'Iwakiyama tout en empêchant celui-ci de saisir le sien. Au moment où le poids lourd de la Sakaigawa beya y parvenait enfin, Hakuho lui asséna un de ces shitatenage dont il a le secret, et ce fut la fin du maigre espoir d'Iwakiyama de provoquer à son tour une pluie de zabuton.

    Kotooshu, le géant bulgare, était opposé au géant estonien Baruto. Ce choc de titans (le terme convient autant à leur gabarit qu'à la violence sonore de leur atari) se solda par la logique victoire de l'ozeki, très concentré et très puissant lorsqu'il parvient à saisir le mawashi de son adversaire. Baruto, un peu déboussolé, tenta bien de le prendre en tenaille, sans parvenir pour autant à empècher son rival, tout en contrôle, de le sortir sur yoritaoshi.
    Le jeune ozeki Harumafuji, libéré, après sa deuxième défaite, de la pression qui entourait sa quête de la tsuna, se défit sans problème d'un Tochiozan bien pâlot, encore vierge de victoire jusqu'ici.
    Du côté des vétérans ozeki, l'avantage alla à Kaio qui domina de la tête et des épaules son adversaire du jour, Kyokutenho, aussitôt qu'il eut l'occasion de saisir son mawashi. Dès lors, il ne mit qu'une seconde pour pousser hors du cercle le futur Oshima oyakata.

    L'Ozeki Chiyotaikai, par contre, ne connut pas cet heureux dénouement. Opposé à son collègue ozeki de la Sadokatake beya, Chiyotaikai moulina ses tsuppari avec une certaine vélocité qui laissait bien augurer de la suite, mais à mieux y regarder, son énergie ne venant que du haut du corps et non pas de son centre de gravité, il manquait de puissance. Kotomitsuki résista à l'avalanche et détourna soudain la salve de Chiyotaikai d'une parade de son bras droit, le déséquilibrant légèrement, et en profita pour lui placer un superbe uwatenage qui le projeta au sol, démontrant ainsi sa grande lucidité.


    Asashoryu aux pieds de Kisenosato
    Le shin-sekiwake Kakuryu dut mettre le turbo pour venir à bout du puissant Aran. Il ne renonça pas devant la résistance du Russe, le repoussa non sans peine à la tawara avec une prise en morozashi et conclut l'affaire par un yorikiri.

    Le dernier sanyaku en lice, Kotoshogiku, pourtant favori devant le mauvais début de tournoi de son adversaire, subit pourtant la loi de ce dernier. Goeido réussit à s'emparer du mawashi du 3e larron de la Sadogatake beya et à le sortir du cercle sacré d'un yorikiri autoritaire, privant ainsi Kotoshogiku de jouer un des rôles principaux dans le film "La Nuit des Longs Koto", où s'étaient déjà illustrés Kotooshu et Kotomitsuki.

    Dans le bas du tableau, deux Mongols font plaisir à voir. L'un, Shotenro, s'était déjà fait remarquer en remportant deux juryo yusho de suite en novembre 2008 et en janvier 2009. Depuis qu'il est en makuuchi, il est très convaincant, malgré un petit make-koshi (7-8 ) en mars. Son sumo est solide et il fait montre d'habileté dans tous les compartiments. Il était opposé aujourd'hui au redoutable Aminishiki, "giant killer" et renard rusé notoire. Mais c'est Shotenro qui fut le plus malin cette fois-ci. Après un violent atari, Shotenro profita du déséquilibre de l'ancien sekiwake pour le forcer au sol. L'autre Mongol, Mokonami fait un début de tournoi absolument réjouissant, même si son score n'est pas phénoménal. Il rivalise d'engagement, de ténacité et de fighting spirit et ne peut cacher sa joie de se frotter enfin aux ténors de la division reine. En fait de ténor, c'était plutôt un baryton-basse, genre Falstaff, qu'il affrontait aujourd'hui en la personne de Yamamotoyama. Conscient que son gargantuesque adversaire était prenable si on ne l'attaquait pas de front, Mokonami s'employa à le contourner, à lui rester toujours perpendiculaire, et c'est dans cette position qu'il lui imposa son yorikiri.
    Belles victoires encore de Tochinoshin sur Kakizoe, de Bushuyama sur Yoshikaze, de Tamanoshima sur Tokitenku (tous deux à 6-2 en tête de peloton), et de Tosayutaka sur Tamawashi. Le jeune prodige Tosayutaka apprend le métier. Il s'arme de patience et commence à très bien savoir encaisser avant d'attaquer.


    En juryo, les deux vétérans déchus de la makuuchi, Hokutoriki et Wakanosato (7-1), déroulent leurs journées comme une promenade de santé, mis à part une défaite concédée pour chacun d'entre eux. Ils ont vaincu aujourd'hui respectivement le shin-juryo mongol Tokusegawa et Daishoumi.

    Sur leurs talons, on trouve Tamaasuka et Kitataiki, avec tous deux une petite expérience de la makuuchi à leur actif (6-2), suivis de près par Masatsukasa et Kimurayama, anciens maegashira eux aussi, ainsi que Kirinowaka et le même Daishoumi.

    Retour manqué pour Sakaizawa, qui reste à 0 victoires, battu par Kotoyutaka. Un autre pensionnaire de la très prolifique Sadogatake beya, Kotokuni, est à la peine, n'ayant obtenu qu'une seule victoire le premier jour. Chiyohakuho, blessé, ne vaut guère mieux, de même que le sympathique vétéran Kitazakura, qui pourtant se démène comme un beau diable. Sauf grosse surprise, sa redescente en division makushita sera malheureusement inévitable.
  • Forum

    skydiver

    [ Terao ] Présentation générale.

    Il avait beaucoup de prestance selon moi et je le trouvais serein.

    skydiver Aujourd'hui, 03h49 Voir le dernier message
    Konosato

    [ Terao ] Présentation générale.

    Fin des annèes 90, quand je regardais le Sumo sur Eurosport le commentateur allemand (j’habite en Suisse allémanique) se répétait toujours quand Terao

    Konosato Hier, 21h23 Voir le dernier message
    liclic

    [ Terao ] Présentation générale.

    Je me souviens très bien de Terao... Il avait un physique presque 'normal' si différent de la plupart des rikishi... Et bien paix à son âme.

    liclic Hier, 12h34 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Et d’accord sur le fait qu’une promotion au grade d’Ozeki est loin d’être évidente. La concurrence se fait rude et il lui faudra

    skydiver 26/03/2024, 15h32 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Je pense aussi pour Asanoyama, oui, mais l’article que j’ai lu ne le mentionnait pas.

    skydiver 26/03/2024, 15h29 Voir le dernier message
    nandoula

    Osaka basho 2024

    Retour d'Asanoyama en sanyaku je présume.
    Curieux de voir s'il arrivera encore à retrouver son grade d'ozeki vu les nouveaux clients qui ont l'air

    nandoula 26/03/2024, 11h09 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Oui, plutôt d’accord. Au vu de leurs performances respectives lors de ce tournoi ça semble assez logique. Néanmoins la NSK nous a habitué à des

    skydiver 25/03/2024, 18h08 Voir le dernier message
    jj

    Osaka basho 2024

    Il semblerait logique de voir Wakamotoharu Se, Abi So, Asanoyama Ke et Onosato Ko. Donc Atamifuji et Daieisho M1. À votre avis?

    jj 25/03/2024, 14h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Kotonowaka change de shikona à l’issue de ce tournoi et s’appellera désormais Kotozakura, nom choisi par son grand-père, Oyakata de la Sadogatakebeya.

    skydiver 25/03/2024, 11h58 Voir le dernier message
    skydiver

    Osaka basho 2024

    Onosato est promu en sanyaku. Daieisho descend dans le classement à l’inverse d’Asanoyama. Le sort d’Atamifuji n’est pas encore décidé.

    skydiver 25/03/2024, 11h53 Voir le dernier message