Alors on peut le dire, le suspense est ménagé, tous nos favoris répondent présents. Kotooshu ne remportera pas la coupe de l’Empereur cette année, Homasho non plus d’ailleurs, n’en déplaise aux médias locaux (Yamaguchi) et nationaux… Alors pourquoi un nakabi dansant ? Plusieurs combats aujourd’hui étaient très inspirés, certains classiques (Aran-Kyokutenho), d’autres punk-rock avec des tentatives de slam (Kotooshu-Kakuryu), d’autres rock acrobatique (Baruto-Homasho), certaines très peu répandues et connues uniquement des populations du grand Nord (Takamisakari-Kokkai), et enfin d’autres plus orientales à la Derviche tourneur (Kakizoe-Tochinoshin). Mais au titre léger nous aurions pu lui préférer…
…un autre beaucoup plus grave « Le nakabi de trop pour les articulations »… Nombreux sont les lutteurs qui ont donné des signes de fragilité articulaire aujourd’hui, principalement au niveau des chevilles et des genoux. Pour ne citer que les principaux, pensons à Kaio gêné par son genou droit, Harumafuji et son coude gauche (à minimiser), Tochinonada et Tokitenku (pas de casse mais vraisemblablement des courbatures car les chocs semblaient importants), Dejima et sa cheville droite et Futeno. Pour tous, une blessure (voire une sur-blessure) serait regrettable. Pour les deux premiers, ce serait vraiment dommage pour le spectacle et le plaisir de voir deux ozeki (dont un vétéran) en telles positions au bout de huit journées. A suivre lors de cette deuxième semaine.Sinon, que s’est-il vraiment passé aujourd’hui ? Asashoryu a conduit son combat exactement de la façon dont il le souhaitait, à savoir que Goeido ne lui attrape pas le mawashi et que le combat ne dure pas, et l’a conclu d’un hikiotoshi bien senti. Son sens de la tactique et son expérience devraient lui permettre de se protéger jusqu’aux derniers jours. Mais s’il veut remporter ce tournoi, il serait préférable pour lui que Hakuho se fasse épingler 1 ou 2 fois, car en janvier Asashoryu avait l’avantage au senshuraku d’être encore zensho, ce que n’était plus Hakuho, et cela qui lui avait offert la possibilité d’un kettei-sen plus ouvert. Si la donne ne change pas d’ici la fin, et dans le cas où la coupe se jouerait entre eux, il aura intérêt à être affûté dès le premier combat.
Hakuho, quant à lui, a été irréprochable et a sorti Tamanoshima d’un yorikiri autoritaire malgré de belles tentatives de sa part. Kaio a vaincu sans totalement combattre et semblait surpris de cette issue favorable. Kotomitsuki, autoritaire, de nouveau concentré sur son affaire. Harumafuji, patient et très vif, a su placer son attaque au bon moment pour expulser un Chiyotaikai très appliqué et volontaire. Kakuryu s’est inspiré maître cuisinier, et coiffé de sa toque de grand argentier du dohyo, a fait rissoler un Kotoochou aux petits lardons, grâce à un hikiotoshi merveilleusement synchronisé. Cette histoire ne rend pas justice au bulgare qui avec une vivacité redoutable s’était retourné pour parer l’attaque du shin-komusubi.
Aminishiki, de son côté, n’avait même pas besoin de combattre pour battre Takekaze. Homasho ne peut rien se reprocher, sinon d’avoir laissé Baruto lui poser la main sur le mawashi. Tamawashi s’installe tranquillement dans la moitié de tableau de makuuchi. Iwakiyama impressionnant de détermination. Enfin, Kakizoe le rikishi enduit de savon noir, a fini par se faire expulser du dohyo par Tochinoshin.
Il sera intéressant de voir les attitudes des ozeki en deuxième semaine, volontaires et ambitieuses, ou au contraire sur le frein comme cela a déjà été le cas auparavant. A suivre également, la visite de Kisenosato aux sanyaku et enfin les réactions des komusubi et sanyaku.
En division juryo, Tosayutaka et Mokonami gardent le rythme et s’imposent tous deux sur yorikiri. Koryu est toujours en course également, grâce à sa victoire sur Masatsukasa par oshidashi. Pour compléter le trio, Tamaasuka semble retrouver les sensations de fin 2004 qui l’avait vu entamer un run jusqu’au rang de M9w. Y parviendra-t-il en 2009 ?
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