Le temps de la maturité !
Que dire en cette treizième journée de tournoi à Osaka ? Tout et rien à la fois… Rien car la logique a globalement été respectée et l’ordre établi s’est reproduit, une fois de plus. Pourtant, il aurait fallu un rien, justement, pour que le basho ne soit relancé lorsqu’One Leg Kotooshu s’est vu tenir tête à Hakuho dans un duel de poussée. Malgré son handicap, l’unijambiste a réussi à trouver un bon équilibre et sa poussée, si elle avait été assez puissante grâce à de meilleurs appuis, aurait pu être victorieuse… Au lieu de ça, Hakuho a pu profiter d’un léger contact sur la tawara pour pivoter et placer un uwatenage impeccable. Dommage, diront les amateurs de spectacle… le senshuraku aurait pu avoir une autre saveur.
Rien, donc, et tout à la fois… En effet, petite variation sur le thème de la maturité, dont les signes auront été certainement plus manifestes encore ce basho. Si l’on s’en tient aux définitions traditionnelles, la maturité est l’étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement. On entend alors par plein développement l’étape qui, faisant suite à une évolution normale et complète, marque le passage à la phase suivante où l’organisme a subi une certaine métamorphose ou transformation marquée. La maturité peut donc également conduire à la phase de déclin.
Hakuho, sans conteste, est dans cette phase de plein développement dont on parlait plus haut. Seul un Asashoryu flamboyant devrait pouvoir lui tenir tête dans les mois à venir, ou peut-être les efforts conjugués de plusieurs prétendants sanyaku, encore un peu justes individuellement. Si l’on considère la maturité comme une métamorphose ou transformation marquée, plusieurs signes nous sont envoyés. Le premier d’entre eux, Goeido, qui à bientôt 23 ans, confirme les espoirs placés en lui. Après un premier basho difficile au rang de komusubi en novembre dernier (score final de 5-10), il s’était effondré contre les lutteurs mieux classés que lui, acceptant presqu’avec résignation la défaite… A Osaka, il est en passe de réaliser le négatif du score de novembre avec peut-être un double digit. Au-delà du score, c’est surtout la manière qu’il faut retenir. Il a tout de même réussi à épingler 4 ozeki sur 5, les 2 sekiwake et son homologue komusubi, le tout en employant 5 techniques différentes. A ce stade, on pourrait considérer qu’il a fait un « sans faute » s’il réussit aussi bien contre les joijin qu’il lui reste à affronter. Quoiqu’il arrive, on peut considérer que Goeido s’est transformé. Il y aura un avant et un après Haru 2009.
On peut également considérer que Kakuryu, Tochiozan (malgré sa défaite aujourd’hui contre Goeido) et Homasho (malgré son positionnement plus protégé dans le banzuke) vivent une nouvelle transformation également. Les degrés en sont certainement différents, mais il existe peut-être un ressort commun : la blessure. Tous trois reviennent de blessure et il leur aura fallu 2-3 basho pour retrouver leurs marques et imposer un sumo plus maîtrisé et affûté, comme s’ils avaient réussi à se recentrer sur l’essentiel. Nietzsche disait que ce qui ne tue pas rend plus fort, peut-être ces trois là en seront l’exemple cette année, s’ils savent se préserver de nouvelles blessures. Quoiqu’il en soit, c’est avec maturité qu’ils s’imposent en mars à Osaka dans un haut de tableau d’un niveau assez relevé.
Ces performances de jeunes (Goeido - bientôt 23 ans, Kakuryu - 24 ans cette année, Tochiozan - 22 ans) mettent davantage en lumière les performances en demi-teinte des ozeki actuels (pour le mieux à 8-5) et les difficultés de Baruto et Kisenosato à s’imposer… Se pourrait-il que ce soit cette jeune vague qui fasse le hold-up de cette fin des années 2000, poussant à la retraite certains anciens et faisant la nique à des Kisenosato, Kotoshogiku ou encore Toyonoshima…
Enfin, revenons à cette journée de combats. Harumafuji s’impose sur le fil face à un Miyabiyama encouragé par une lutte en nodowa… Kakuryu s’impose par yorikiri contre un Kisenosato peu inspiré, manquant visiblement d’envie et de vélocité. Hokutoriki obtient sa première shiroboshi contre un Tokitenku gavé au prosac, candidat au tachi ai le plus mou du tournoi… Aminishiki, malgré une jambe un peu raide et une position un peu haute, fait preuve de beaucoup de bravoure avant de s’incliner contre Tochinonada sur un oshidashi évident. On ne sait quelle histoire aurait inspiré à La Fontaine l’opposition entre le moustique Toyonoshima et le frelon Yamamotoyama, mais la morale aurait donné comme vainqueur le plus « costaud » des deux, après un combat très engagé et presqu’amusant ! Pour finir, parlons d’Homasho implacable contre Tamawashi et Takamisakari qui sort un Shotenro très volontaire après quelques pas d’une nouvelle danse des crabes…
En division juryô, Otsukasa est déclaré kyujô, anticipant ainsi de quelques journées sa sortie de scène… Toyohibiki partage l’affiche avec Wakakoyu (10-3 tous les deux), défait par un Sakaizawa sur le retour qui aimerait bien s’inviter à la fête ce week-end (ce soir à 9-4).
Que dire en cette treizième journée de tournoi à Osaka ? Tout et rien à la fois… Rien car la logique a globalement été respectée et l’ordre établi s’est reproduit, une fois de plus. Pourtant, il aurait fallu un rien, justement, pour que le basho ne soit relancé lorsqu’One Leg Kotooshu s’est vu tenir tête à Hakuho dans un duel de poussée. Malgré son handicap, l’unijambiste a réussi à trouver un bon équilibre et sa poussée, si elle avait été assez puissante grâce à de meilleurs appuis, aurait pu être victorieuse… Au lieu de ça, Hakuho a pu profiter d’un léger contact sur la tawara pour pivoter et placer un uwatenage impeccable. Dommage, diront les amateurs de spectacle… le senshuraku aurait pu avoir une autre saveur.
Rien, donc, et tout à la fois… En effet, petite variation sur le thème de la maturité, dont les signes auront été certainement plus manifestes encore ce basho. Si l’on s’en tient aux définitions traditionnelles, la maturité est l’étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement. On entend alors par plein développement l’étape qui, faisant suite à une évolution normale et complète, marque le passage à la phase suivante où l’organisme a subi une certaine métamorphose ou transformation marquée. La maturité peut donc également conduire à la phase de déclin.
Hakuho, sans conteste, est dans cette phase de plein développement dont on parlait plus haut. Seul un Asashoryu flamboyant devrait pouvoir lui tenir tête dans les mois à venir, ou peut-être les efforts conjugués de plusieurs prétendants sanyaku, encore un peu justes individuellement. Si l’on considère la maturité comme une métamorphose ou transformation marquée, plusieurs signes nous sont envoyés. Le premier d’entre eux, Goeido, qui à bientôt 23 ans, confirme les espoirs placés en lui. Après un premier basho difficile au rang de komusubi en novembre dernier (score final de 5-10), il s’était effondré contre les lutteurs mieux classés que lui, acceptant presqu’avec résignation la défaite… A Osaka, il est en passe de réaliser le négatif du score de novembre avec peut-être un double digit. Au-delà du score, c’est surtout la manière qu’il faut retenir. Il a tout de même réussi à épingler 4 ozeki sur 5, les 2 sekiwake et son homologue komusubi, le tout en employant 5 techniques différentes. A ce stade, on pourrait considérer qu’il a fait un « sans faute » s’il réussit aussi bien contre les joijin qu’il lui reste à affronter. Quoiqu’il arrive, on peut considérer que Goeido s’est transformé. Il y aura un avant et un après Haru 2009.
On peut également considérer que Kakuryu, Tochiozan (malgré sa défaite aujourd’hui contre Goeido) et Homasho (malgré son positionnement plus protégé dans le banzuke) vivent une nouvelle transformation également. Les degrés en sont certainement différents, mais il existe peut-être un ressort commun : la blessure. Tous trois reviennent de blessure et il leur aura fallu 2-3 basho pour retrouver leurs marques et imposer un sumo plus maîtrisé et affûté, comme s’ils avaient réussi à se recentrer sur l’essentiel. Nietzsche disait que ce qui ne tue pas rend plus fort, peut-être ces trois là en seront l’exemple cette année, s’ils savent se préserver de nouvelles blessures. Quoiqu’il en soit, c’est avec maturité qu’ils s’imposent en mars à Osaka dans un haut de tableau d’un niveau assez relevé.
Ces performances de jeunes (Goeido - bientôt 23 ans, Kakuryu - 24 ans cette année, Tochiozan - 22 ans) mettent davantage en lumière les performances en demi-teinte des ozeki actuels (pour le mieux à 8-5) et les difficultés de Baruto et Kisenosato à s’imposer… Se pourrait-il que ce soit cette jeune vague qui fasse le hold-up de cette fin des années 2000, poussant à la retraite certains anciens et faisant la nique à des Kisenosato, Kotoshogiku ou encore Toyonoshima…
Enfin, revenons à cette journée de combats. Harumafuji s’impose sur le fil face à un Miyabiyama encouragé par une lutte en nodowa… Kakuryu s’impose par yorikiri contre un Kisenosato peu inspiré, manquant visiblement d’envie et de vélocité. Hokutoriki obtient sa première shiroboshi contre un Tokitenku gavé au prosac, candidat au tachi ai le plus mou du tournoi… Aminishiki, malgré une jambe un peu raide et une position un peu haute, fait preuve de beaucoup de bravoure avant de s’incliner contre Tochinonada sur un oshidashi évident. On ne sait quelle histoire aurait inspiré à La Fontaine l’opposition entre le moustique Toyonoshima et le frelon Yamamotoyama, mais la morale aurait donné comme vainqueur le plus « costaud » des deux, après un combat très engagé et presqu’amusant ! Pour finir, parlons d’Homasho implacable contre Tamawashi et Takamisakari qui sort un Shotenro très volontaire après quelques pas d’une nouvelle danse des crabes…
En division juryô, Otsukasa est déclaré kyujô, anticipant ainsi de quelques journées sa sortie de scène… Toyohibiki partage l’affiche avec Wakakoyu (10-3 tous les deux), défait par un Sakaizawa sur le retour qui aimerait bien s’inviter à la fête ce week-end (ce soir à 9-4).
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