Que nous apprend cette quatrième journée du Nagoya basho ? Et bien finalement, pas grand-chose que l’on ne savait déjà… Le nombre de leaders pour chaque division a diminué, comme on pouvait s’y attendre, rendant grâce aux faiseurs de torikumi et aux rencontres qu’ils ont proposées. Les hommes forts sont bel et bien présents, et on pense surtout à Hakuho et Ama en division supérieure. Pour l’anecdote, on retiendra surtout les victoires de Kotooshu et de Chiyotaikai, dans des styles qui ne leur sont pas coutumiers.
Hakuho s’est très facilement défait d’Asasekiryu, grâce à une attaque main gauche au mawashi, légèrement désaxée, qui conduit à un uwatedashinage fulgurant. Privé d’appuis, Asasekiryu se couche, il était déjà trop tard ! Ama, quant à lui, a pulvérisé le record du monde de fulgurance au tachi-ai. En un clin d’œil, il rend presque deux mètres à Toyonoshima, pour le coup devenu spectateur impuissant de la poussée qui s’ensuit. Privé d’appuis stables et d’une prise honorable, Toyonoshima s’incline logiquement, embryon de combat tué dans l’œuf.
Asashoryu, très autoritaire, donne le tournis à Hokutoriki qui offre rapidement son flanc gauche pour un okuritaoshi intraitable, nous obligeant ainsi à revoir nos kimarite… Asashoryu compense donc très habilement ses « faiblesses » du moment et garde le contact avec les hommes de tête. Si Kotooshu fait face à un Futeno surcoté, Chiyotaikai affronte Kotoshogiku, capable de l’éteindre entre ses deux bras et de le repousser d’un yorikiri puissant. Si la logique est respectée et voit les victoires de nos deux ozeki, les méthodes employées ne sont pas ordinaires et les rôles inversés. Kotooshu se découvre des talents de pousseur, surpris par la découverte de cette loi fondamentale du sumo qui stipule « l’homme aux bras les plus longs a indiscutablement un avantage sur son adversaire en poussée frontale », et expulse Futeno en oshidashi, rendant ainsi un hommage vibrant à l’ozeki de la kokonoe beya. Chiyotaikai, face à tant d’altruisme, répond à l’invitation de Kotooshu et s’engage avec humilité, mais pas trop, dans un long corps à corps avec Kotoshogiku qui le verra remporter son combat par yorikiri, de loin sa technique préférée…
Pour le reste, Aminishiki surclasse le jeune Goeido, Takamisakari livre une très belle bagarre contre Iwakiyama et Tochiozan confirme tout le bien qu’on pense de lui depuis le début du basho. Tosanoumi, quant à lui, fait le boulot contre des shin-maegashira qu’il commence à bien connaître après s’être frottés à eux en division juryo.
Des 5 co-leaders de makuuchi à l’aube de cette quatrième journée, on n’en garde que trois : Hakuho, Ama et Tochiozan. Kotomitsuki, pris à son propre jeu aujourd’hui, abandonne une shiroboshi à ses adversaires. A la différence de Hakuho, Kotomitsuki n’a pas réussi son approche de côté et, planté comme un poteau dans le dohyo, Tochinonada lui a placé un sukuinage irréprochable. Ce n’est pas une contre-performance, c’est un choix qui n’a pas payé et Kotomitsuki n’a pas dit son dernier mot. Kaio, enfin, dégage une impression de puissance sereine qui ne laisse aucune chance à Kisenosato. Depuis le début du basho, Kaio (r)assure, malgré sa défaite de la veille.
En juryo, la journée voit s’effacer trois leaders, pour n’en conserver que cinq : Kitataiki, Bushuyama, Kyokunankai, Wakakoyu et Tosayutaka. Kitataiki efface par yorikiri un Kasugao transparent, beaucoup moins véloce qu’à son habitude. Tosayutaka garde le rythme et rend une fiche à 4-0, là où il était à 1-3 en mars dernier. Néanmoins, la course est encore ouverte. Parmi les cinq lutteurs de tête, quatre sont classés entre les rangs J8 à J12 et devraient se rencontrer lors des prochaines journées. Parmi eux, quel sera celui qui sortira son épingle du jeu ? Peut-être aucun…
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