PDA

Afficher la version complète : article sur Tamaasuka



Asafan
16/09/2005, 12h20
Un charmant petit article sur Tamaasuka, que j'avais dégotté sur la Sumo Mailing List, et que Toonoryu, avec son talent habituel, a traduit pour nous.

Enjoy :D (dirait Toonoryu!)


Visage ouvert sous des sourcils broussailleux, Tamaasuka, le lutteur de la Kataonami beya, est âgé de 22 ans, l’âge de Kotooshu, et tout comme ce dernier, il est considéré comme l’un des plus brillants espoirs du sumo.

Au 13° jour du Basho de Nagoya, Tamaasuka enregistre son premier Kachikoshi pour ses débuts en makuuchi, grâce à un fusensho d’Asasekiryu. « Je voulais un kachikoshi sur le dohyo », déclare alors Tamaasuka ; le jour suivant, il bat Kotonowaka sur un yorikiri et engrange sa neuvième victoire, ce qui lui fait dire « Là, j’ai le sentiment d’avoir vraiment mon kachikoshi ».

Tamaasuka est un habitué des scores peu conventionnels. Lors de ses débuts en juryo, l’an dernier au tournoi de Kyushu, il a ciselé un exceptionnel score « blanc/noir » en gagnant et en perdant en alternance du premier jour au senshuraku. C’était la première fois qu’une telle situation se produisait en juryo ou en makuuchi depuis Hamanofuji en 1988.

Tamaasuka est alors informé que s’il remporte son combat face à Tokitenku, au senshuraku du dernier basho, le kanto-sho lui sera attribué. Mais il est mis à terre et perd le combat. « J’en suis vraiment triste. Tout le monde m’y encourageait. Mais comme c’était mes débuts en makuuchi, j’étais vraiment sur les rotules ». Tamaasuka reçoit des encouragements frénétiques des fans de Nagoya, car il est du quartier d’Atsuta, à Nagoya, et qu’il est le premier lutteur issu de Nagoya à faire ses débuts en makuuchi depuis Tochitsukasa (actuel Irumagawa oyakata), 23 ans auparavant. Comme en témoigne sa victoire sur Kisenosato par Isamiashi, Tamaasuka semble avoir eu une bonne étoile sur ce basho, à laquelle s’est ajouté l’enthousiasme des fans locaux, pour lui permettre de finir sur un score de neuf victoires pour six défaites.

Tamaasuka commence à pratiquer le sumo à l’école primaire. Un jour, sans lui dire où ils allaient, son père le fait monter dans une voiture et l’emmène au Chukyo Sumo club. Le dohyo d’entraînement principal se situe dans les bâtiments du gymnase de la préfecture d’Aichi, où se tient le tournoi de Nagoya. Son père l’emmène également sur d’autres dohyos des alentours pour des de-geiko.

Tammasuka se souvient avoir passé pas mal de nuits à faire des shikos tout seul dans un parc près de sa maison natale dans le quartier d’Atsuta. Une nuit d’été, alors qu’il s’entraîne à faire des exercices de sumo, un imposant rikishi vient à passer par là et lui lance un « gambare-yo ! ». Ce rikishi deviendra l’ozeki Kaio. L’histoire se déroule à l’époque du Nagoya basho, et la Tomozuna beya tient son camp d’entraînement dans les environs. La rencontre est totalement le fruit du hasard, mais même depuis son accession aux rangs professionnels, Kaio demeure son idole du sumo, le rikishi qu’il aspire à imiter.

Durant l’été 1997, en troisième à la Hibino School, il devient yokozuna collégien. Il est désormais prêt à rejoindre l’ozumo et, fin janvier 1998, il se prépare à partir pour Tokyo pour intégrer la Kataonami beya. Mais son père est pris d’un malaise et décède brutalement d’une attaque cardiaque. Le choix de son shikona avait été fait par son père, et il devait faire ses débuts sur le dohyo sous le nom de Tamaasuka ; il s’en allait sans avoir vu cela. Tamaasuka ne s’était pas lancé dans le sumo de son plein gré mais forcé par son père qui lui avait imposé un sévère programme d’entraînement. « J’ai souvent pensé que je quitterais le sumo à la seconde où mon père ne serait plus là », se rappelle désormais Tamaasuka. Il n’a alors que quinze ans. Bien au contraire, cet événement le pousse à s’investir encore plus dans l’ozumo.

Tamaasuka a 17 ans quand il parvient pour la première fois au rang de makushita. Nous sommes alors au cours du Nagoya basho 2000. cela fait maintenant plus de deux ans qu’il a fait ses débuts sur le dohyo. Alors qu’il s’apprête à devenir sekitori, Tamaasuka aura testé toute la panoplie des malheurs et frayeurs. Il est battu à chaque fois qu’il s’apprête à franchir un nouveau palier. Par six fois, il perd le septième combat alors qu’il en est à 3 victoires pour autant de défaites. Tout en gardant un moral de combattant, il gagne du poids et améliore son bagage technique. Dans les rangs makushita, il prend environ trente kilos pour flirter avec les 140. enfin, lors de l’Aki basho l’an dernier, il rend une fiche parfaite de sept victoires comme makushita 4 ouest, emporte le yusho et reçoit une probante promotion chez les juryo.

Tamaasuka est adepte d’un sumo tout en tradition, avec un début de combat en oshizumo, puis une prise de l’adversaire en (hidari) yotsu. « ce tournoi sera très instructif pour lui. Je veux pouvoir tirer des enseignements, même de ses défaites », déclare son shisho, Kataonami oyakata (l’ancien sekiwake Tamanofuji).

« Je déteste perdre contre des gars comme Toyonoshima et Kotoshogiku (de la même génération). Mais mon plus grand désir est de me retrouver un jour face à Kaio-zeki, LE sekitori que j’admire le plus », nous dit Tamaasuka. Tamaasuka est réputé pour posséder des qualités identiques à celles de Kaio, que ce soit la palette technique ou la personnalité très avenante.

Parmi les rikishi universitaires et étrangers des rangs makuuchi, Tamaasuka est le porte-étendard des rikishi japonais qui ont vraiment commencé dans le rang. Il montre de sérieuses potentialités et est un grand espoir pour l’avenir, en dépit du fait qu’il dit lui-même manquer de confiance en soi. En à peine un an, il a gravi les rangs des divisions juryo puis makuuchi. Son père eût été fier des progrès qu’il a faits jusque là. Mais il n’en est encore qu’aux prémisses. Il ne doit pas se satisfaire de ce qu’il a déjà accompli. Afin de prouver sa véritable valeur et sa fougue, il doit continuer à s’entraîner d’arrache-pied. Alors, le rêve de rencontrer son idole d’enfance pourrait bien devenir réalité…


merci, Toon :D