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Afficher la version complète : Natsu Basho 2017



Konosato
01/05/2017, 21h44
Un rêve devient réalité pour moi. Pour le Natsu Basho je vais être à Tokyo et je serais 4 jours au Kokugikan. Le vendredi 19 mai avec mes deux filles dans le secteur A, côté ouest, le 20 toujours côté ouest, mais seul dans le secteur B et les 21 et 22 seul, côté opposé dans les secteurs A et B. J'espère peut-être rencontrer d'autres fans de Sumo des différents forums.

pereboulon
02/05/2017, 11h57
Tu vas te régaler. Prends des photos et ne manque pas de nous faire un compte rendu.

Ptiboon
02/05/2017, 14h47
Secteur A et B, ça correspond à quel positionnement ?

Konosato
02/05/2017, 20h40
Secteur A et B, ça correspond à quel positionnement ?
....assis dans un fauteuil et pas sur un coussin (Zabuton);)

lolo
07/05/2017, 23h10
Balance pas le fauteuil !!! Balance pas le fauteuil !!! ;)

Konosato
03/06/2017, 21h45
J’ai donc été pour la première fois à Tokyô pendant le Natsu Basho pour une dizaine de jours. J’étais accompagné par mes deux filles âgées d’une trentaine d’années, mon épouse n’a pas pu faire le déplacement pour raisons médicales. Ce fut un superbe et agréable séjour. A part le Sumo, nous avons aussi visité pas mal de sites, monuments etc. Mais ce qui m’a le plus impressionné – et nous européen, nous pouvons en prendre de la graine – c’est la propreté et la discipline de ces japonais. On ne mange pas, on ne fume pas, on ne téléphone pas avec le mobile dans tous les lieux publics, même dans la rue. Les déchets on les emmène à la maison, car il n’y a pratiquement pas de poubelles en ville, c’est presque hallucinant. Une de mes filles qui a déjà été à Singapour a dit que c’était la même chose dans ce pays, mais en plus strict. Et en plus cela ne foisonne que de vélos et de pistes cyclables à Tokyô. Je me suis tout de suite senti à l’aise dans cette ville, les Nippons sont vraiment des gens sympathiques et agréables et l’on se sent en confiance, car la criminalité au Japon est une des plus basses par rapport aux autres pays industrialisés.

J’ai passé en tout quatre merveilleuses journées dans le temple du Sumô. Je ne vais pas vous goinfrer d’images et vous bourrer de commentaires sur le Natsu, car vous en savez sur ce tournoi autant que moi et même plus, mais j’aimerais plutôt exprimer mes impressions et mon vécu au Kokugikan. Malgré que je connaissais par les livres, Internet, Google Maps etc le lieu sacré de A jusqu’à Z une certaine fébrilité c’est quand même installée à la vue de la Yagura (tour du tambour) et des Nobori (bannières verticales). On se sent tout de suite à l’aise dans cet édifice, tout est clair, bien proportionné, les couloirs sont larges et pratiquement tout et aussi indiqué en anglais. Pour moi le seul hic, il n’y avais pas de connexion WiFi. Le cœur se serre quand on rentre dans le sanctuaire et là aussi on se trouve bien. Vastes couloirs, fauteuils confortables, même tout en haut une bonne vue sur le Dohyô et une très très bonne climatisation, car pendant mon séjour il faisait toujours du grand beau et des températures de 25 degrés ou plus. Et partout cette odeur de Bintsuke (huile de camomille pour lisser les cheveux des Sumôtori). Cet odeur était même présente à la gare de Ryogoku et aussi dans le hall d’entrée du musée d’Edo qui sont tout près du Kokugikan.

A part Martina Lunau (Fay, la photographe) je n’ai rencontré aucun foromeur, que ce soit des sites en anglais, allemand ou français. Dans les box avec coussins ils n’y avait pratiquement que des japonais, mais dans le secteur fauteuil pas mal de non asiatiques. Une journée j’avais des anglais comme voisin de siège (conversation en français) et un autre jour des tchèques (conversation en allemand), mon anglais étant très rudimentaire. Il s’est avéré qu’ils ne connaissaient rien au Sumô et qu’un après-midi au Kokugikan était intégré dans leur arrangement touristique, je pense que c’était analogue pour beaucoup de« Gaijin » présents. Samedi le 7ème jour, deux rangées devant moi une trentaine de sièges vides qui tout à coup, juste avant le Dohyô-iri des Yokozuna, se remplissent d’un seul coup de plein de français, tout ce beau monde guidé par un breton habitant Tokyô.
Le dimanche j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup plus de japonais que pendant la semaine, et pas mal de japonaise étaient en Kimono et même quelques hommes aussi, quelques-uns chaussés de Geta (sandales en bois).
Le lundi (9èmejour) j’étais déjà au premières heures au Kokugikan et j’ai eu la grande satisfaction de pouvoir m’installer presque au bord du Dohyô, sans que personne n’intervienne, juste derrière le speaker et à côté de l’Hanamachi ouest (chemin d’accès des Rikishi au Dohyô). J’y suis resté de 09h00 jusqu’à 12h15, une expérience inoubliable.
La NSK (fédération de Sumô) a offert tous les jours pour 300 yen (2,40 Euro) un grand bol de vrai Chanko-nabe. J’ai pris mon mal en patience pendant 30 minutes, mais je me suis régalé. J’étais surpris d’être dans la file d’attente et dans la grande salle à manger le seul non japonais.
Je n’ai pas manqué non plus le Basho-iri, le défilé des Sekitori entre le portail d’entrée et les vestiaires, cela peu durer jusqu’à deux heures. Indice d’applaudissement : 1 Takayasu, 2 Endo, 3 Ura. Ôzeki et Yokozuna vont directement en voiture dans le garage souterrain.
J’ai été un peu déçu du musée que je me représentais en bien plus grand. Dans une vitrine photos et explications de tout le parcours de Kisenosato, de sa nomination comme Yokozuna jusquâ son premier Dohyô-iri. Pas mal de Tsuna d’anciennes gloires sont exposées et un mur contient les portraits de tous les Yokozuna, malheureusement les noms ne sont qu’en japonais.
Et de temps en temps l’on croise dans les couloirs et les extèrieurs de vieilles connaissances, comme Kyokutenho, Iwakiyama, Musashimaru, Asasekiryu (encore avec son Chon-mage), Takamisakari etc.
Grâce à Fay, j’ai eu le privilège d’assister de 07h30 jusqu’à 09h30 à un entraînement à la Kokonoe Beya. Training pas trop intensif pour cause de Basho. Des six Sekitori,seul manquait Chiyootori et aussi l’Oyakata (ex Chiyotaikai). Le plus en verve fut Chiyonokuni qui a au moins fait quinze Tachi-ai contre un Toriteki pour suivre avec des Tsuppari. J’ai remarqué qu’il auscultait son genou droit assez souvent avec ses mains. C’est un formidable moment que j’ai passé à la Kokonoe.
Voilà, j’espère que ne vous aurais pas trop lassé, mais une chose est sûre, je vais y retourner.

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Ma rencontre avec Asasekiryu, aujourd'hui Nishikijima Oyakata.

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Devant l'entrée de la Kokonoe Beya avec Chiyoshoma et une de mes filles. Derrière le buste de Chiyonofuji, précédent Oyakata, décédé il y a 10 mois.

Soupooshu
04/06/2017, 11h14
Non, pas de lassitude. Retour sur expérience très sympa à lire... On peut aussi rajouter, dans les avantages du Japon, la très faible quantité de vol... Quand on oublie un appareil photo sur le siège d'un train, même s'il coûte une fortune, on le retrouve... pas besoin non plus d'antivol pour les vélos... Un rêve qui semble inaccessible en France, hélas !!!

Kaiomitsuki
04/06/2017, 11h23
Merci Raymond d'avoir partagé tout cela
Très sympa à lire. J'imagine que cela doit être une expérience incroyable et inoubliable.
Martina est souvent présente sur place pendant les quinzaines de Sumo et est une aide précieuse pour pouvoir profiter au maximum de sa passion

N'hésites pas à inonder le forum de photos ;)

skydiver
04/06/2017, 13h29
Désolé pour le hors sujet mais au moins 75% des vélos au Japon sont équipés d'un antivol. Il est certes petit et intégré à la roue avant donc peu visible mais il est bien là. Nonobstant ce fait, les vols sont effectivement rares, tout comme les rikishi à vélo, même si on en voit parfois.

nandoula
04/06/2017, 19h50
Non pas lassé du tout, très sympa à lire. Ca m'aura permis de rêver un peu en attendant d'y aller peut-être un jour.
Je ne desespère pas.

Tadanobu
05/06/2017, 22h54
Super récit, merci !

Kotononami
06/06/2017, 09h30
Merci Raymond de partager ton expérience.
Ca fait vraiment envie! :cool:

pereboulon
19/06/2017, 01h03
Merci pour ce récit passionnant. N'hésite pas à ajouter d'autres photos (c'est lorsqu'on voit Asasekiryu à côté de toi qu'on réalise combien les rikishi sont massifs).

lolo
25/06/2017, 15h09
Merci pour le récit très intéressant et pas du tout lassant.

Dalit
09/04/2018, 07h07
Premier sujet que je lis, vous en avez de la chance Konosato d'avoir visité le Japon et d'avoir vu des combats de sumo.
Chiyonofuji était un lutteur qui avait plus de muscle que de gras et c'était un rikishi qui m'impressionne de par son physique.