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Afficher la version complète : Force et composition du corps d'un sumo



Hoshifransu
27/06/2004, 21h44
C'est l'étude que menèrent H. Kanehisa, M. Kondo, S. Ikegawa et T. Fukunaga en 1997.

Bon, étant donné que mon anglais est trop moyen pour vous faire une traduction convenable, je me suis aidé de Babel fish alors ça donne une traduction tellement absurde que je préfère encore vous copier-coller l'original :

The purpose of this study was to investigate the profiles of body composition and force generation capability in professional Sumo wrestlers.

The subjects were 23 professional Sumo wrestlers
[mean age 22.0 (SEM 1.2) years]
including those ranked in the lower (Jonokuchi, n = 10),
middle (Sandanme, n = 8 ) and higher-division (Makuuchi, n = 5),

22 weight-classified athletes
[5 judo athletes, 5 wrestlers, and 12 weight lifters,
mean age 20.7 (SEM 0.7) years],

and 21 untrained men [mean age 20.1 (SEM 0.2) years].


In the Sumo wrestlers, body mass ranged between 77.0 and 150.0 kg, body mass index between 25.9 and 44.5 kg · mm2,
relative fat mass (%FM) between 11.9 and 37.0%,
and fat-free mass (FFM) between 59.1 and 107.6 kg.

(on comprendra masse non graisseuse pour fat-free mass)

The Sumo wrestlers showed significantly higher %FM and smaller elbow and knee extensor cross-sectional areas (CSA) than the weight-classified athletes who weighed from 90.4 kg to 133.2 kg.

Moreover, isokinetic forces in the flexion and extension of elbow and knee joints, respectively, at three constant velocities of 1.05, 3.14 and 5.24 rad · sm1 were significantly lower in the Sumo wrestlers than in the weight-classified athletes and untrained subjects when expressed per unit of body mass.

However, the median value of FFM relative to body height in the higher-division Sumo wrestlers was ranked high in the range of magnitude among those reported previously in the literature for heavyweight athletes.

Moreover, the results on the comparisons within the Sumo wrestlers showed that not only FFM but also force generation capability, expressed both as an absolute term and as a value relative to both body mass and muscle CSA, might be factors contributing to the performance of Sumo wrestlers.


Bon, tout ça, ce sont des résultats bruts avec peu de commentaires, mais j'ai trouvé un site qui rerpend et commente ces résultats :

http://peu4ea.tripod.com/sumo.html

La traduction donnée par Babelfish est un peu plus satisfaisante : (j'ai modifié les endroits évidents à modifier et j'ai laissé en cas de doûte alors ça paraîtra parfois bancale) :

Kanehisa, Kondo, Ikegawa et Fukunaga, (1997) ne nient pas la prépondérance de l'évidence pour le régime d'entraîner l'obésité mais eux ont adopté une approche différente pour expliquer la taille du lutteur de sumo. Ils ont constaté que pas beaucoup de recherche ont été faite dans le secteur du type de corps et du lutteur de sumo. Ainsi, ils ont décidé d'étudier les caractéristiques de composition en corps avec la production de force du sumo comparé aux hommes obèses non entraînés. Bien que le régime devrait être prévu pour jouer un grand rôle dans le gain de poids, le sumo a pu avoir déjà été un type de corps endomorphe avec l'intention de débuter dans ce sport.
Kanehisa, Kondo, Ikegawa et Fukunaga expliquent qu'un type de corps endomorphe, ou le samatotype, est génétiquement enclin à la masse à haute teneur en graisse et à la masse non grasse élevée. Leur étude a indiqué une grande différence entre le sumo et l'homme obèse non sportif. La plus grande différence trouvée était dans la masse non grasse qui a été caractérisée en grande partie par la masse de muscle. Spécifiquement, les lutteurs de sumo ont montré, sur la moyenne, une masse non grasse de 22 livres plus lourde que l'homme obèse non sportif. Le poids moyen des deux groupes, cependant, était de seulement environ 2.2 livres d'écart ; avec 244.2 livres pour le sumo et 242 livres pour les non-sportifs en moyenne.
Cette différence dans la masse non grasse du corps se produit malgré le fait que peu de lutteurs de sumo voire aucun n'ont un entraînement hautement endurant ou encore aucun sprint.
Une raison est suggérée pour cette différence énergique est la formation de sumo. La force exercée pendant la formation, de pousser encore personne de 240 livres autour et de déplacer son propre poids aussi, peut être les stimulus externes et internes suffisants pour causer l'hypertrophie musculaire chez le sumo.
Après dix mois de formation, les lutteurs de sumo gagnent en moyenne 21.34 livres dont 12.1 livres de masse non grasse et la masse de seulement 9.24 livres de graisse.

La suite et fin en anglais car incompréhensible :

Unfortunately, Kanehisa, Kondo, Ikegawa and Fukunaga where unable to obtain the sumo subject's weight and data prior to sumo training and therefore conclude : " whether or not the body composition in… sumo wrestlers reflects their type of diet or is simply a typical profile of a ponderous population resulting in natural selection for sumo wrestlers." However, Kanehisa, Kondo, Ikegawa and Fukunaga did find a quantitative difference between a sumo wrestler and the average untrained obese male despite their relative size.

Le site parle ensuite d'une étude faite par Nishizawa, pour ceux que ça intéresse et qui maîtrisent mieux la langue de Shakespeare que moi !

Bon, quelqu'un a compris quelque chose, au fait ? Quelle est la conclusion de tout ça ?

Hoshifransu
27/06/2004, 21h49
En fait, leur étude est vraiment compliquée alors exprimée en anglais, ça se complique encore plus, et la traduction de Babelfish est tout simplement un désastre.

Tout ceci étant d'une grande frustration, je m'en excuse, mais s'il y a des personnes persistantes parmi vous pour déchiffrer ce charabia, enfin, du moins, pour en tirer des conclusions, merci de nous en faire profiter. :o

Totoro
04/07/2004, 01h09
Bonsoir,
ça fait longtemps que je suis ce forum et, pour une fois que je suis compétent, je propose cette traduction de mon cru, avec quelques notes
(NDT) même si je ne suis ni médecin du sport, ni biomécanicien.

Comme souvent dans ce genre d'études, guère de résultats fracasssants, juste des confirmations et, bien sûr, une petite publication bien utile pour ces chercheurs. Assez parlé, voici ma traduction :

Le but de cette étude était d’enquêter sur les profils de composition corporelle et les capacité de dégagement de force des lutteurs professionnels de Sumo.

L’étude inclut 23 rikishi [âge moyen 22 ans (écart-type 1,2 ans)], incluant des sujets issus des divisions inférieures (Jonokuchi, 10), moyennes (Sandanme, 8 ) et supérieures (Makuuchi, 5).
Elle inclut également 23 athlètes de poids (5 judoka, 5 lutteurs et 12 haltérophiles, âge moyen 20,7 ans (écart-typ 0,7 ans)] et 21 sujets non entraînés [âge moyen 20,1 ans (écart-type 0,2 ans].

NDT : outre les rikishi, les deux autres groupes servent de contrôle avec l’idée de trouver des facteurs spécifiques au sumo et des facteurs liés aux sports de force (de poids).

Parmi les rikishi, la masse corporelle s’étage entre 77 et 150 kg, l’indice de masse corporelle entre 25,9 et 44,5 kg/mm2, la masse graisseuse relative entre 11,9 et 37% et la masse non graisseuse entre 59,1 et 107,6kg.

NDT : tous les rikishi ont des IMC les classant dans la catégorie surpoids et pour certains d’entre eux “obèses”. Attention : cet indice est particulièrement utilisé pour des sujets « moyens » et il suffit d’être très musclé pour faire monter son IMC. Pour la masse graisseuse relative, 12% c’est vraiment bas (taux de sportif).

Les rikishis ont montré un pourcentage de masse graisseuse relative plus élevé et des zones « extensor cross-sectional » pour les épaules et les genoux plus faibles que les autres athlètes dont le poids est compris entre 90,4 et 133,2 kg.

De plus, les forces isocinétiques dans la flexion et l’extension des articulations des épaules et des genoux, aux trois vitesses constantes de 1,05, 3 ,14 et 5,24 rad/sm1 était significativement plus faibles pour les rikishi que pour les autres athlètes et les sujets non entraînés quand ils sont exprimés par unité de masse corporelle.

NDT : Il s’agit de tests standards où on cherche à mesurer la puissance et la vitesse lors de rotation de l’épaule ou du genou. En clair les rikishi sont moins “articulairement puissants” que les autres relativement à leur poids, mais vu qu’ils sont plus lourds, ils mettent quand même la patate. Enfin, ça nous permettra toujours de croire (pour les moins de 90kg) qu’on est plus fort de l’épaule gauche que Kaio :roll:

Cependant, la valeur médiane de masse non graisseuse relative à la taille parmi les sekitori se situait dans la fourchette de ceux décrits précédemment dans la littérature pour les athlètes de poids (lourd).
De plus, les résultats comparatifs établis parmi les rikishis montrent que non seulement le pourcentage de masse non graisseuse mais aussi la capacité de dégagement de force, exprimés tant en termes absolus qu’en terme relatifs à la masse corporelle et au CSA musculaire, pourraient être des facteurs contribuant à la performance des rikishis.

NDT : les sekitori sont donc de vrais athlètes d’un point de vue biomécanique et c’est ce qui pourrait expliquer leur supériorité par rapport aux autres rikishi. :idea: :idea:

Sakana
04/07/2004, 01h17
merci à tous les deux pour nous avoir fait part de ceci. J'ai trouvé l'article très intéressant bien que je n'ai pas tout compris dupremier coup (donc je suis bon pour me le relire plus tard à tête reposée :mrgreen: )

Hoshifransu
04/07/2004, 01h39
Chapeau, remarquable traduction. Bienvenue à bord et n'hésite pas à réintervenir, et pour des trucs moins crevants qu'une telle traduction ! Encore bravo et merci. :wink:

Hoshifransu
04/07/2004, 01h49
Et puis, toujours aussi fort que ta traduction, bravo pour tes explications, car avec tous ces chiffres, moi, j'avais du mal à comprendre où ils voulaient en venir, mais à présent, on peut en déduire qu'au départ, les rikishi ingurgitent beaucoup et même que certains démarrent le sumo en étant déjà bien gras, et qu'à force d'entraînement, de la masse musculaire se constitue sous leur graisse, tout en continuant de prendre du poids. :idea:

ou j'extrapole peut-être :?:

Totoro
04/07/2004, 02h59
Hmmm,
en allant sur la page que tu indiquais, j'ai lu les commentaires sur l'article de 1997 dont j'ai traduit le résumé et je peux indiquer ceci :

1/ Dans son stade final, le sumotori accompli, disons un sekitori, a des caractéristiques relativement spécifiques :
a/ une maisse non graisseuse élevée
b/ une "puissance" mesurée en tests standards qui n'a rien d'extraordinaire comparée à d'autres athlètes "lourds". (Et comme ça on comprend pourquoi Akebono s'est fait atomiser en K-1 ) :(

2/ les auteurs ne décident pas entre les deux hypothèses suivantes :
a/ une préconstitution (éventuellement génétique) du sumotori, dont les caractéristiques physiques innées l'amèneraient au sumo
b/ l'entraînement et l'alimentation spécifiques du sumo formeraient le corps du sumotori décrit en 1/.

On peut raisonnablement plutôt pencher sur l'hypothèse b/, même si a/ peut intervenir.

Sous réserve que le contenu de l'article corresponde à la description qui en est faite, on peut donc dire que les sumotori ne sont pas très "gras", mais que leur puissance musculaire est relativement peu importante par rapport à ce qu'on serait en droit d'attendre de cette "masse non graisseuse" acquise.

On peut indiquer plusieurs limites de l'étude :

1/ comme les auteurs eux-mêmes le disent, leur absence de recueil des données pré-sumo empêche de développer un modèle de transformation du jeune lutteur en sekitori.

2/ l'échantillon est très faible, en particulier en makuuchi (5).

3/ les poids indiqués excluent les lutteurs hawaïens (c'est une étude publiée en 1997, on peut supposer que les mesures ont été faites en 1995 ou 1996 :lol: ) et même les sekitori moyennement lourds puisqu'on s'arrête à 150kg. La raison de ce choix, c'est d'obtenir une bonne comparabilité avec les autres groupes (sportifs et non entraînés), mais il empêche de prendre en compte une grande partie des lutteurs, ce qui est gênant, particulièrement si on pense que l'opposition lourd/léger est essentielle au sumo.

Hoshifransu
04/07/2004, 15h32
Purée, ça, c'est de l'analyse.
Alors, c'est vrai que c'est difficile de conclure car il faudrait être sûr qu'ils aient pris des sumo typiques. Car, les morphologies des sumo sont tellement variables. Effectivement, les hawaiiens ont des constitutions plus solides qui leur permettent de supporter et d'assimiler beaucoup plus de poids mais même chez les japonais, il y a des morphologies tellement différentes. Kotonowaka et Kaio gèrent parfaitement leurs poids très impressionnant, et si bien, qu'ils pratiquent un sumo de techniciens habituellement plus légers. Tochinonada et Tosanoumi sont bien moins techniques et c'est surtout un sumo de poussée pour eux.
Vraiment pas évident, leur étude.
Tout dépend surtout de l'ossature et un sumo avec des os plus fins que la moyenne aura beaucoup de mal avec son poids et des problèmes médicaux que n'aura pas un sumo aux os plus forts.
Et parallèlement, qu'ils soient sûrs aussi d'avoir choisi des athlètes pratiquant des sports de force qui correspondent à l'archétype de ce genre d'athlète.

Alors, la question reste posée : les sumo ne sont-ils néanmoins - et en moyenne - que des obèses poussifs comparé aux autres sportifs de poids ?