toonoryu
02/12/2009, 14h14
Voici le bilan non exhaustif tel que je le vois de ce Kyushu 2009. J'essaierai de faire un bilan de l'année quand j'en aurai l'occasion, à moins que quelqu'un d'autre ne s'en charge.
Les plus
Hakuho : Zensho-yusho sans avoir jamais véritablement tremblé. Comme à son accoutumée, et à la différence notable (et déjà notée par le passé) d'un style bien moins flamboyant que son alter-ego au rang de yokozuna, le jeune yokozuna domine tous ses adversaire en leur imposant presque tout le temps son schéma technique d'une guerre d'attrition où son physique exceptionnel finit toujours par épuiser totalement ses adversaires. Alors que l'on sentait Asashoryu à même de lui fournir une opposition digne de ce nom, l'aîné des Mongols s'est doucement éteint en fin de basho, malgré le sursaut de fierté du dernier combat (la série des confrontations Asashoryu/Hakuho devrait être compilée dans l'intérêt de l'Histoire...).
Kotooshu : Auteur d'une première semaine très solide sur le plan physique et mental, il a hélas comme souvent cédé sur ce dernier plan face à ses habituelles bêtes noires (Aminishiki et Toyonoshima). Ses confrontations face au reste de l'élite sont toutefois restées solides, même quand elles n'étaient pas suivies de résultat. Une fois de plus le meilleur ozeki des cinq, il doit vraiment franchir un cap face à ses Némésis pour espérer aller plus loin.
Baruto : Certes, il va sans doute lui falloir tout recommencer quant à son éventuel ozeki-run (ou sortir un 13-2 qui paraît difficile pour l'heure). Certes, il n'a pas montré la même assurance qu'au basho précédent. Certes, il n'est toujours pas parvenu à disposer de l'un ou l'autre des yokozuna. Mais l'Estonien est désormais et de loin le plus régulier de ces derniers basho dans les rangs sanyaku, et il a montré à Fukuoka plus de maturité technique que lors de son dernier basho à ce même rang. Il pêche encore parfois par excès de confiance en son immense puissance, mais les bons réflexes devraient s'installer de plus en plus (sous peine de devenir un Kokkai bis). A suivre lors du prochain basho.
Toyonoshima : Placé à un rang qui lui permettait d'éviter les deux monstres du plateau mais pas certains des ozeki (même si Kotooshu est pour lui un bon adversaire à affronter), le mini-sekitori n'a pas manqué l'occasion de convertir son retour de puissance après sa blessure, malgré quelques (rares) déconvenues dues à son gabarit de poche (l'hilarant combat face à Baruto).
Tochinoshin : On pouvait attendre une belle performance du Géorgien descendu un peu bas après sa grosse claque pour son premier cameo en joi-jin. De là à le voir décrocher un jun-yusho avec le kanto-sho à la clé, il n'y a qu'un pas que je n'aurais pas franchi, personnellement. Tochinoshin a démontré une fois de plus ses qualités au mawashi, tout en faisant parler une puissance qu'il n'avait pu passer face à des adversaires bien plus durs à prendre lors du dernier basho. Retour à la case joi-jin pour lui, avec un complément d'expérience qui peut lui permettre de ne pas se manger un gros caramel comme la dernière fois.
Miyabiyama : Placé aussi bas qu'il l'était, on pouvait s'attendre à quelque chose de sa part, mais on pouvait également craindre un basho quelconque. Il a préféré briller de mille feux, malgré un sumo que j'ai souvent trouvé «*diesel*», dur à l'allumage, mais puissant et précis à défaut d'être vif, et surtout, un sumo allant de l'avant. Retour sur terre à prévoir en janvier, je pense toutefois.
Yoshikaze : Première semaine exceptionnelle, un peu d'essoufflement en deuxième semaine face à des adversaires un peu plus difficiles à manipuler. Cela n'augure pas nécessairement d'un bon basho à un rang plus élevé en janvier.
Kotoshogiku : Score à deux chiffres dans les rangs joi-jin. On pourrait parler de bon basho, et on le doit. Quand il réussit à faire passer la puissance de ses cuisses de ses si caractéristiques petits bonds, Kotoshogiku est quasi imbattable. Ne lui manque plus que la régularité dans les rangs sanyaku, à l'instar de son compère Kisenosato.
Takekaze : Etonnant de mettre un make-koshi parmi les «*plus*» du basho, mais je ne suis pas sûr que beaucoup l'auraient vu décrocher plus de quatre victoires à ce rang, à l'instar d'un Bushuyama lui aussi moins matraqué que l'on aurait pu le penser. Dans un registre analogue, on peut citer Kakizoe et surtout Hokutoriki, aux frontières des joi-jin, qui décrochent des méritoires kachi-koshi.
Les Moins :
Chiyotaikai : Encore un basho à oublier, fort heureusement pour l'image que laissera l'ozeki sans doute le dernier. Car on voit mal à l'aune de son calamiteux bilan sur ce tournoi (et sur le reste de son année) comment il pourrait décrocher dix victoires, lui qui n'en a récolté que deux face à d'anecdotiques adversaires. Qui plus est, l'ordre des combats qu'il va connaître comme sekiwake 2 ouest ne lui permettra pas de pouvoir bénéficier en fin de basho d'une forme de mansuétude de la part de ses anciens camarades ozeki qu'il lui faudra affronter prématurément, au moment où ceux-ci auront tout à faire et à prouver. Un chant du cygne quasi assuré pour le recordman des basho au rang d'ozeki.
Kotomitsuki : Deux moments de fulgurance face aux yokozuna, avec en prime la victoire face à son ancienne Némésis Asashoryu, ne suffisent pas à compenser un basho médiocre, un certain manque de concentration dans des combats pourtant à sa portée, et l'affligeant numéro de son combat au senshuraku, face à son compère Kaio.
Kisenosato : cf. plus haut les commentaires sur Kotoshogiku. Il n'est largement pas exclu que l'on ait à inverser les noms de ces deux-là dans les prochains commentaires du Hatsu.
Iwakiyama et Kasugao : Gamelles du basho. Si l'on pouvait l'envisager pour Iwakiyama classé bien trop haut pour son niveau physique actuel par trop contraint en raison de ses soucis chroniques au cou, l'effondrement du Coréen est un peu plus surprenant. Il n'est jamais parvenu à représenter un quelconque danger pour ses adversaires, et aurait pu finir encore plus mal.
Les combats du senshuraku : Même s'il est difficile d'être catégorique en la matière, en l'absence de preuves concrètes d'une part et parce que tant d'autres paramètres que la simple corruption sont en jeu (et qu'au dernier basho la situation a été sensiblement inverse), il est étrange et regrettable de constater que comme souvent, l'intégralité des torikumi où figurait un lutteur à 7-7 a vu la victoire de celui-ci. La piètre performance de Kotomitsuki face à Kaio, alors même que le lutteur de la Sadogatake avait battu un yokozuna et donné pas mal de fil à retordre à l'autre, en est un exemple hélas trop parlant. La défaite de Tochinoshin face à Hokutoriki peut aussi être citée. Enfin, dans un registre un peu différent, la henka de Kakuryu a provoqué des huées dans la foule de Fukuoka, phénomène très rare qu'il convient de souligner.
Les plus
Hakuho : Zensho-yusho sans avoir jamais véritablement tremblé. Comme à son accoutumée, et à la différence notable (et déjà notée par le passé) d'un style bien moins flamboyant que son alter-ego au rang de yokozuna, le jeune yokozuna domine tous ses adversaire en leur imposant presque tout le temps son schéma technique d'une guerre d'attrition où son physique exceptionnel finit toujours par épuiser totalement ses adversaires. Alors que l'on sentait Asashoryu à même de lui fournir une opposition digne de ce nom, l'aîné des Mongols s'est doucement éteint en fin de basho, malgré le sursaut de fierté du dernier combat (la série des confrontations Asashoryu/Hakuho devrait être compilée dans l'intérêt de l'Histoire...).
Kotooshu : Auteur d'une première semaine très solide sur le plan physique et mental, il a hélas comme souvent cédé sur ce dernier plan face à ses habituelles bêtes noires (Aminishiki et Toyonoshima). Ses confrontations face au reste de l'élite sont toutefois restées solides, même quand elles n'étaient pas suivies de résultat. Une fois de plus le meilleur ozeki des cinq, il doit vraiment franchir un cap face à ses Némésis pour espérer aller plus loin.
Baruto : Certes, il va sans doute lui falloir tout recommencer quant à son éventuel ozeki-run (ou sortir un 13-2 qui paraît difficile pour l'heure). Certes, il n'a pas montré la même assurance qu'au basho précédent. Certes, il n'est toujours pas parvenu à disposer de l'un ou l'autre des yokozuna. Mais l'Estonien est désormais et de loin le plus régulier de ces derniers basho dans les rangs sanyaku, et il a montré à Fukuoka plus de maturité technique que lors de son dernier basho à ce même rang. Il pêche encore parfois par excès de confiance en son immense puissance, mais les bons réflexes devraient s'installer de plus en plus (sous peine de devenir un Kokkai bis). A suivre lors du prochain basho.
Toyonoshima : Placé à un rang qui lui permettait d'éviter les deux monstres du plateau mais pas certains des ozeki (même si Kotooshu est pour lui un bon adversaire à affronter), le mini-sekitori n'a pas manqué l'occasion de convertir son retour de puissance après sa blessure, malgré quelques (rares) déconvenues dues à son gabarit de poche (l'hilarant combat face à Baruto).
Tochinoshin : On pouvait attendre une belle performance du Géorgien descendu un peu bas après sa grosse claque pour son premier cameo en joi-jin. De là à le voir décrocher un jun-yusho avec le kanto-sho à la clé, il n'y a qu'un pas que je n'aurais pas franchi, personnellement. Tochinoshin a démontré une fois de plus ses qualités au mawashi, tout en faisant parler une puissance qu'il n'avait pu passer face à des adversaires bien plus durs à prendre lors du dernier basho. Retour à la case joi-jin pour lui, avec un complément d'expérience qui peut lui permettre de ne pas se manger un gros caramel comme la dernière fois.
Miyabiyama : Placé aussi bas qu'il l'était, on pouvait s'attendre à quelque chose de sa part, mais on pouvait également craindre un basho quelconque. Il a préféré briller de mille feux, malgré un sumo que j'ai souvent trouvé «*diesel*», dur à l'allumage, mais puissant et précis à défaut d'être vif, et surtout, un sumo allant de l'avant. Retour sur terre à prévoir en janvier, je pense toutefois.
Yoshikaze : Première semaine exceptionnelle, un peu d'essoufflement en deuxième semaine face à des adversaires un peu plus difficiles à manipuler. Cela n'augure pas nécessairement d'un bon basho à un rang plus élevé en janvier.
Kotoshogiku : Score à deux chiffres dans les rangs joi-jin. On pourrait parler de bon basho, et on le doit. Quand il réussit à faire passer la puissance de ses cuisses de ses si caractéristiques petits bonds, Kotoshogiku est quasi imbattable. Ne lui manque plus que la régularité dans les rangs sanyaku, à l'instar de son compère Kisenosato.
Takekaze : Etonnant de mettre un make-koshi parmi les «*plus*» du basho, mais je ne suis pas sûr que beaucoup l'auraient vu décrocher plus de quatre victoires à ce rang, à l'instar d'un Bushuyama lui aussi moins matraqué que l'on aurait pu le penser. Dans un registre analogue, on peut citer Kakizoe et surtout Hokutoriki, aux frontières des joi-jin, qui décrochent des méritoires kachi-koshi.
Les Moins :
Chiyotaikai : Encore un basho à oublier, fort heureusement pour l'image que laissera l'ozeki sans doute le dernier. Car on voit mal à l'aune de son calamiteux bilan sur ce tournoi (et sur le reste de son année) comment il pourrait décrocher dix victoires, lui qui n'en a récolté que deux face à d'anecdotiques adversaires. Qui plus est, l'ordre des combats qu'il va connaître comme sekiwake 2 ouest ne lui permettra pas de pouvoir bénéficier en fin de basho d'une forme de mansuétude de la part de ses anciens camarades ozeki qu'il lui faudra affronter prématurément, au moment où ceux-ci auront tout à faire et à prouver. Un chant du cygne quasi assuré pour le recordman des basho au rang d'ozeki.
Kotomitsuki : Deux moments de fulgurance face aux yokozuna, avec en prime la victoire face à son ancienne Némésis Asashoryu, ne suffisent pas à compenser un basho médiocre, un certain manque de concentration dans des combats pourtant à sa portée, et l'affligeant numéro de son combat au senshuraku, face à son compère Kaio.
Kisenosato : cf. plus haut les commentaires sur Kotoshogiku. Il n'est largement pas exclu que l'on ait à inverser les noms de ces deux-là dans les prochains commentaires du Hatsu.
Iwakiyama et Kasugao : Gamelles du basho. Si l'on pouvait l'envisager pour Iwakiyama classé bien trop haut pour son niveau physique actuel par trop contraint en raison de ses soucis chroniques au cou, l'effondrement du Coréen est un peu plus surprenant. Il n'est jamais parvenu à représenter un quelconque danger pour ses adversaires, et aurait pu finir encore plus mal.
Les combats du senshuraku : Même s'il est difficile d'être catégorique en la matière, en l'absence de preuves concrètes d'une part et parce que tant d'autres paramètres que la simple corruption sont en jeu (et qu'au dernier basho la situation a été sensiblement inverse), il est étrange et regrettable de constater que comme souvent, l'intégralité des torikumi où figurait un lutteur à 7-7 a vu la victoire de celui-ci. La piètre performance de Kotomitsuki face à Kaio, alors même que le lutteur de la Sadogatake avait battu un yokozuna et donné pas mal de fil à retordre à l'autre, en est un exemple hélas trop parlant. La défaite de Tochinoshin face à Hokutoriki peut aussi être citée. Enfin, dans un registre un peu différent, la henka de Kakuryu a provoqué des huées dans la foule de Fukuoka, phénomène très rare qu'il convient de souligner.