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toonoryu
28/10/2009, 20h29
Le site whatjapanthinks.com a effectué un sondage sur les sportifs, en demandant aux Japonais de la rue leurs sports et sportifs préférés. Sur leurs sumotori favoris, voici les réponses recueillies parmi les 1244 personnes interrogées :

Rang Pourcentage
1 Hakuho 26.7%
2 Asashoryu 18.2%
3 Takamisakari 14.1%
4 Harumafuji 12.5%
5 Kaio 9.2%
6 Kotooshu 9.1%
7 Chiyotaikai 8.4%
8 Kotomitsuki 4.0%
9 Kisenosato 3.1%
10 Goeido 3.1%
Aucun nom ne vient à l'esprit 45.7%

Pour ce qui concerne la question du sport favori, voici les réponses :

Baseball 50.8%
Football 21.6%
Sumo 19.4%
Golf 15.5%
Boxe 9.1%
Sports automobiles 6.8%
Lutte pro 3.5%
Autres 6.8%
Aucun 21.8%

toonoryu
28/10/2009, 20h34
A noter que tous sports confondus, le premier sumotori est bien sûr Hakuho, qui n'arrive qu'en treizième position (premier, Ichiro Suzuki, un joueur de baseball. Les joueurs de baseball sont d'ailleurs 8 parmi les quinze, confirmant l'énorme popularité de ce sport au Japon).

La nouvelle génération du sumo a encore du boulot avant de faire disparaître des mémoires les "vieux" qu'on enterre depuis si longtemps, sinon.

Kaiomitsuki
28/10/2009, 22h04
Sur leurs sumotori favoris, voici les réponses recueillies parmi les 1244 personnes interrogées :
Aucun nom ne vient à l'esprit 45.7%

Ce chiffre fait peur et illustre l'actuel peu de popularité du Sumo au Japon

Je serai tout de même curieux de voir les résultats des sondges des années précédentes pour voir les évolutions...
si quelqu'un se souvient ou pas si de tels sondages ont déja été publiés sur le site ?

skydiver
29/10/2009, 00h33
A noter que le populaire Ichiro joue en MLB, aux Etats Unis donc, chez les Seattle Mariners (une société japonaise en est l'actionnaire majoritaire).
Avant son transfert il jouait, si je ne m'abuse, pour les Kintetsu Buffaloes.

En tout cas le sumô reste populaire, du moins dans la pratique libre, à l'école ou autre.

konishiki
29/10/2009, 08h53
Je suis d'accord avec Skydiver.
Le Baseball et le Football bénéficient d'une couverture médiatique mondiale.
Ce qui n'est pas le cas du Sumô.

Il faut prendre aussi en compte que le Sumô Japonais ne possède pas de grandes Stars comme dans le passé ( Takanohana II, Wakanohana III, Chiyonofuji , Taihô, Wakanohana, Tochinishiki etc...)
Les Mongols et autres étrangers se partagent le gâteau.

Une troisième position me semble logique et fort correcte.
Le Sumô se porte bien, c'est un avis personnel, bien sûr !
Beaucoup mieux que les autres arts martiaux (Jûdô etc..) ou autres disciplines de combat, en tous cas , d'après le sondage !
Et reste plus populaire que certains sports collectifs ou mécaniques.

konishiki
29/10/2009, 10h33
Le sondage.

http://whatjapanthinks.com/2009/10/28/japans-favourite-sports-and-sportsmen-and-sportswomen/

skydiver
29/10/2009, 15h55
Ce qui me semble certain est que le sumô et les rikishi restent plus populaires que les sports martaiux modernes dont seuls quelques champions atteignent à la "vraie" popularité. C'est le cas de Yawarachan pour le jûdô ou bien Koga. Le sumô est, selon mon analyse, bien plus ancien, représente plus dans l'inconscient collectif des Nippons et reste, in fine, populaire.

pereboulon
30/10/2009, 14h00
Je suis quand même étonné de ne pas voir le judo dans le classement, ni le rugby qui jouit d'une vraie popularité au Japon (à défaut de résultats probants). Dans ces conditions, voir le sumo en troisième position avec presque 1/5ème des japonais qui le considèrent comme leur sport favori me rend optimiste. Peut-être que l'internationalisation du sumo a réduit sa popularité pour le plus grand nombre mais il reste un noyau dur de fans. Tant mieux (même si on aurait pu espérer mieux).

La lutte pro, de quoi s'agit il ? de catch ou de MMA ? J'ai peine à croire qu'il s'agit de la lutte gréco-romaine.

toonoryu
30/10/2009, 14h29
Ce sont un peu les deux, je crois.

skydiver
30/10/2009, 17h23
Non, le prowrestling correspond au catch, que les Japonais, comme ailleurs, considèrent comme un sport, pas un spectacle.
Ce vocable ne comprend pas le MMA et assimilés.

Le rugby est relativement populaire mais surtout dans les cercles universitaires. On trouve peu de terrains dans les lycées alors que les dohyo se rencontrent un peu partout dans l'archipel.

maruchan
30/10/2009, 17h37
Dans ces conditions, voir le sumo en troisième position avec presque 1/5ème des japonais qui le considèrent comme leur sport favori me rend optimiste.

Y a beaucoup de vieux au Japon.


... mais il reste un noyau dur de fans.

Des vieux.

toonoryu
30/10/2009, 18h44
Une troisième position me semble logique et fort correcte.
Le Sumô se porte bien, c'est un avis personnel, bien sûr !
Beaucoup mieux que les autres arts martiaux (Jûdô etc..) ou autres disciplines de combat, en tous cas , d'après le sondage !
Et reste plus populaire que certains sports collectifs ou mécaniques.

Quand tu songes qu'il était à plus de 50% de popularité en 1995, première position devant le base-ball, il est difficile d'être optimiste pour l'heure quant à l'état du sumo au Japon...

konishiki
30/10/2009, 21h21
Je suis optimiste car en 1995, le Sumô japonais avait de grandes stars comme le gars sur ton avatar ou son frangin.
Ils tenaient tête aux Hawaïens.
Aujourd’hui les Mongols se baladent…

En 1992, le Sumô faisait dans les 60% d’audience en télé mais là aussi le spectacle était autre pour le spectateur. Kirishima et Konishiki, les frères Hanada et Akebono.
Des gars comme Musashimaru et Takanonami dans leurs sillages.
Sans compter les Hiramaku qui ont soulevé la coupe de l’empereur comme Kotofuji, Takahanada,Mitoizumi etc….
Sans compter des gars qui assurer le spectacle comme Mainoumi, Kyokudozan avec un poids de corps assez faible pour l’Ôzumô.

Comme le disait Mark Schilling, célèbre commentateur de Sumô : sans grandes stars (japonaise), c’est difficile de recruter des jeunes.

Les stars sont étrangères et le sport reste national ( Kokugi).
Les septs Samourai (comme les surnomme Mainoumi, commentateur NHK et ancien Komusubi) de la jeune garde comme Kisenosato, Gôeidô ,Kotoshôgikû … tardent à confirmer.
Que dire des Ôzeki Japonais, le seul a vraiment représenter encore une petite menace me semble être Kotomitsuki.
Les autres luttent pour le maintien..
Harumafuji et Kotoôshû sont étrangers...

Alors oui, je suis optimiste car le Sumô est troisième devant les deux sports cités dans le sondage.
Il est dans le top 3, même avec un mode de vie très difficile (vie dans les Heya etc..), ce qui n’est pas le cas des deux autres.

La situation des années 80, 90 est différente de ces dernières années où l'on a assisté à une domination sans partage d'Asashôryû.
La rivalité entre Yokozuna contribue à la popularité, ex: Tochinishiki Wakanohana, Kitanoumi Wajima, ou encore Takanohana II et le Gaijin Akebono.
Aujourd’hui, il y a rivalité certes mais entre deux génies du Sumô mais natifs de Mongolie.
Il manque une pièce au puzzle, un grand Rikishi Japonais.
Cela accentue aussi la nostalgie, quand on pense que le temps commence à faire long car Takanohana II s'est retiré en Janvier 2003.
Je suis certain que beaucoup de fans de Sumô , japonais ou pas, souhaitent le retour en haut du Banzuke , d'un grand Rikishi Japonais arborant une belle Tsuna.
C'est mon avis en tout cas.

toonoryu
30/10/2009, 22h21
Curieux car c'est précisément les raisons que tu développes qui inclinent selon moi à ne pas faire preuve d'optimisme pour la situation actuelle du sumo (même si ce n'est qu'un sondage et que les audiences en -légère - remontée récente peuvent remonter le moral). Le fait que le sumo soit troisième n'est pas un bon signe, car il n'est qu'encore troisième, et sur une pente très largement descendante dont on ne voit pas bien ce qui peut l'enrayer (si, une explosion d'un Japonais, mais ce n'est encore pas pour tout de suite...).

maruchan
31/10/2009, 00h16
Pour développer un peu ce que je disais de façon succinte plus haut, je pense pour ma part que malheureusement cette troisième place est due aux anciennes générations. Les Japonais d'un certain âge restent, pour certains, attaché au sumo.

Pour les jeunes générations, c'est hélas rare et bon nombre d'entre eux ne connaissent d'ailleurs aucun rikishis en dehors des yokozunas et des lutteurs les plus emblématiques.

Très peu d'espoir que la tendance s'inverse à mon avis quand bien même un yokozuna japonais arriverait.

Gunbai2
31/10/2009, 16h51
Je suis tout a fait d'accord avec Maruchan : au Japon, la moyenne d'âge des fans de sumo dépasse aujourd'hui les 60 ans.
Il m'est très difficile d'avoir une conversation avec des jeunes Japonais (moins de 50 ans) sur l'actualité du sumo : le sujet ne les intéresse pas (je vis au Japon). Il y a bien sûr de temps en temps quelques exceptions mais qui ne font que confirmer la règle.
Par ailleurs, je voudrais donner mon interprétation concernant l'absence de rikishi japonais de tout premier plan. La raison est somme toute assez simple : le sumo n'est plus populaire, par conséquent les jeunes Japonais talentueux intéréssés par la carriere se font de plus en plus rares. Parallèlement, comme la population japonaise dans son ensemble est aujourd'hui extrêmement chauvine (à part peut-être pour le baseball, le sport ne l'intéresse plus en tant que tel mais pour ce qu'il peut apporter de satisfaction nationaliste), elle ne peut supporter l'absence de Japonais dans la discipline nationale par excellence. Ce qui a pour conséquence un désintérêt plus ou moins conscient de la jeunesse pour le sumo. Vous l'avez compris : nous sommes dans un cercle vicieux dont je pense qu'il sera très difficile de sortir...

konishiki
31/10/2009, 17h39
Curieux car c'est précisément les raisons que tu développes qui inclinent selon moi à ne pas faire preuve d'optimisme pour la situation actuelle du sumo (même si ce n'est qu'un sondage et que les audiences en -légère - remontée récente peuvent remonter le moral). Le fait que le sumo soit troisième n'est pas un bon signe, car il n'est qu'encore troisième, et sur une pente très largement descendante dont on ne voit pas bien ce qui peut l'enrayer (si, une explosion d'un Japonais, mais ce n'est encore pas pour tout de suite...).

Malgré les raisons que j'évoque , le Sumô reste numéro 3 sur le sondage.
C'est ça qui me rend optimiste.

skydiver
31/10/2009, 18h08
Plutôt d'accord avec Gunbai2 sauf en ce qui concerne la pseudo "satisfaction nationaliste".
Je souhaite illustrer mon idée avec un exemple que je connais bien, celui du kickboxing (boxe pieds/poings).

Ce sont bien les Japonais qui ont inventé cette discipline dans les années 1960 avec des champions rentrant de Thaïlande; Kurosaki ou Tabata notamment. Les Américains ont ensuite adapté une version légèrement différente au début des années 1970.
Quand on voit l'engouement au Japon pour le K1 depuis 1993 alors qu'aucun Nippon n'a dominé en poids lourds, on ne peut pas parler de "satisfaction nationaliste". Les champions étrangers n'ont jamais été aussi populaires dans des stades bondés de fans Japonais.

Je crois mon exemple valable quand on connaît l'importance des "sports martiaux" au Japon et tout ce que les confrontations physiques peuvent véhiculer en terme d'appartenance au groupe, à la domination, etc.

Et pour en revenir maintenant au sumô, là non plus point de chauvinisme ou nationalisme (terme galvaudé et utilisé à mauvais escient s'il en est, du moins à mon humble avis). La popularité des Konishiki, Akebono et autres Musashimaru ou - plus éloigné - Takamiyama, infirme là encore cette idée.

On pourrait aussi prendre en exemple les débuts grand public de la J-League (que j'ai vécu au Japon) avec uniquement des têtes d'affiche étrangères donnant la leçon aux footballers Nippons.

Gunbai2
01/11/2009, 07h41
Ce sont bien les Japonais qui ont inventé cette discipline dans les années 1960 avec des champions rentrant de Thaïlande; Kurosaki ou Tabata notamment. Les Américains ont ensuite adapté une version légèrement différente au début des années 1970.
Quand on voit l'engouement au Japon pour le K1 depuis 1993 alors qu'aucun Nippon n'a dominé en poids lourds, on ne peut pas parler de "satisfaction nationaliste". Les champions étrangers n'ont jamais été aussi populaires dans des stades bondés de fans Japonais.

Le K1 est, à mon avis, un cas particulier. Tout d'abord il ne s'agit pas (encore ?) d'une discipline martiale japonaise traditionnelle et, comme le note skydiver, les principaux acteurs sont en général des étrangers. Deuxièmement, et c'est le point majeur, il s'agit plus d'un spectacle que d'un sport de combat : on vient voir des hommes physiquement, techniquement, mentalement forts. Le K1 au Japon ressemble un peu aux combats de gladiateurs dans la Rome antique : le spectacle extrême prime sur le sport et donc il ne s'agit pas d'une arène faite pour le développement du sentiment national.



Et pour en revenir maintenant au sumô, là non plus point de chauvinisme ou nationalisme (terme galvaudé et utilisé à mauvais escient s'il en est, du moins à mon humble avis). La popularité des Konishiki, Akebono et autres Musashimaru ou - plus éloigné - Takamiyama, infirme là encore cette idée.

Tout d'abord je suis d'accord avec le fait que le terme "nationalisme" est aujourd'hui souvent galvaudé. Pour éviter cet écueil, je vais en donner une définition : "il s'agit d'un sentiment politique qui pousse l'individu à privilégier la satisfaction, la fierté d'appartenir à un pays donné au-delà de toute autre considération". Pour donner un exemple concrèt, lorsque la télé japonaise lors d'un championnat du monde de judo ne diffuse les finales d'une catégorie de poids que lorsqu'un judoka japonais est en finale (et le fait est aujourd'hui devenu très fréquent), j'appelle cela du nationalisme . En effet, la satisfaction sportive est alors clairement reléguée au second plan.
Ensuite, je fais partie des gens qui pense que les Japonais sont en général, et depuis les années 1990, de plus en plus nationalistes et que les choses ne vont pas en s'arrangeant. Et je suis persuadé, car j'en fais régulièrement l'expérience, que très peu de jeunes Japonais citent Hakuo ou Asashoryu comme leur "sportif" préféré. Ichiro arrive largement en tête des classements de popularité non pas parce que le baseball est populaire (il l'est), mais parce que les commentateurs américains le considèrent comme un joueur exceptionnel : à travers Ichiro, c'est le Japonais moyen qui se sent flatter. Car, il y a là une autre donnée essentielle de caractère national japonais de l'après-guerre : un énorme complexe d'infériorité national, voire ethnique, à l'égard de l'Occident et en particulier des Etats-Unis d'amérique.

maruchan
01/11/2009, 11h35
Je partage totalement les vues de Gunbai2.

J'ajouterai qu'AUCUN Japonais ne m'a jamais cité un rikishi comme son sportif préféré, ni parmi ses sportifs préférés. Et pourtant -notamment dans mes différentes classes à l'université- j'en ai vu défiler des jeunes à qui j'expliquais que le sumo était dans mes sports préférés.

X-Philohana
04/11/2009, 10h11
Par ailleurs, je voudrais donner mon interprétation concernant l'absence de rikishi japonais de tout premier plan. La raison est somme toute assez simple : le sumo n'est plus populaire, par conséquent les jeunes Japonais talentueux intéréssés par la carriere se font de plus en plus rares.Personnellement, j'ai une autre interprétation, assez personnelle, qui peut sembler tirée par les cheveux certes j'en conviens, mais qu j'aime bien soumettre. En ce moment, d'où viennent les lutteurs qui réussissent mieux que les Japonais? Mongolie, Europe de l'Est... Pays où le nivea de vie est nettement moins élevé qu'au Japon. J'ai tendance à croire que les jeunes Japonais vivent "trop" dans le confort, n'ont pas la "niaque", la motivation pour s'en sortir, bref ils ne savent pas ce qu'est la faim et donc ne savent pas ce que c'est de se battre pour survivre, pour bouffer. Et sans la combativité extrême, sans la sur-motivation on n'arrive pas dans le sumo. Tiens, si quelqu'un pouvait s'intéresser aux résultats des "grands rikishi" historiques et voir quel pourcentage viennent d'une famille dite "modeste", je suis sûr que ça sera éclairant... bref, les jeunes Japonais, pour le sumo il leur manque un truc. "L'Oeil du Tigre, mec, l'Oeil du Tigre!"

skydiver
04/11/2009, 11h36
Et pour reprendre la dernière phrase du post précédent, on trouve le même phénomène en sports de combat et budô modernes.

Je reprends - et vous voudrez bien m'en excuser - l'exemple de la boxe anglaise qui m'a déjà servi à établir des parallèles sur ce site; ayant quelque connaissance en la matière.

Au cours du 20ème siècle, aux Etats Unis, on a pu noter l'émergence de boxeurs accomplis venant principalement de certaines communautés, au gré des vagues d'immigration. Généralement les moins bien lotis financièrement formaient le gros des contingents sur les rings. Ainsi, les Juifs, les Irlandais, les Italiens, les noirs, les hispaniques puis les ressortissants des anciens pays du bloc communiste se sont succédés par vagues au sommet de la discipline.

Il en va de même pour le sumô depuis la dernière décennie avec les Mongols et, dans une certaine mesure, d'autres nationalités.
L'exception venant des Américains de Hawaii.

Et si on revient à la boxe anglaise, l'espoir est permis car ce sport se porte bien mieux que certains voudraient le faire croire, malgré la relative absence de "blancs" aux Etats Unis. Les oiseaux de mauvais augure qui annoncent, notamment pour ces raisons, sa disparition depuis les années 1950 se sont trompés, malgré des hauts et des bas au niveau de la popularité.
En Europe, Allemagne notamment, les têtes d'affiche sont souvent ukrainiennes, polonaises ou russes. On retrouve d'ailleurs les mêmes pays en tête pour le karatedô "plein contact".
Toutes ces personnes en veulent, issues de pays défavorisés économiquement.

Les Japonais, Français, Allemands, etc. "de souche" vivent généralement mieux et n'ont ni le besoin ni l'envie de s'élever (économiquement essentiellement) par une vie faite de sacrifices, de souffrances physiques et psychologiques comme en promet le sumô.

Restons donc raisonnablement optimistes quant à la popularité et la pérennité du sumô. Là encore, à la fin des années 1980, les pessimistes annonçaient des salles vides lors des bashô dans les courtes années à venir. On en est loin, tout comme de la disparition du sumô dans les médias nippons, annoncée de façon alarmiste.

Quant aux Japonais eux mêmes, ils sont toujours bien présents dans les différentes catégories et même si aucun d'entre eux n'est près de devenir yokozuna, ça n'empêche pas le grand public, même vieillissant, de s'intéresser tout de même à cet art ancestral.

pereboulon
04/11/2009, 15h28
Il n'y a que 2 solutions pour équilibrer les choses. Soit la crise continue à affecter les pays riches (et notamment le Japon) de manière à crée des hordes de pauvres, soit les pays émergents deviennent riches et vite. Perso, j'ai une petite préférence pour la deuxième solution 8) . Ou alors une petite catastrophe mondiale genre "2012" (un film qui va bientôt sortir) pour tout remettre à niveau, mais ce serait trop demander...

X-Philohana
04/11/2009, 15h56
Oh, tu sais, j'ai personnellement confiance dans la propagation d'un systèm social "à l'américaine" pour conserve des inégalités bien marquées même dans les pays développés... De quoi garder un bon vivier pour des lutteurs motivés.

pereboulon
04/11/2009, 16h55
Et bien tout s'arrange alors. Youpi !

asakusa
04/11/2009, 19h54
En ce moment, d'où viennent les lutteurs qui réussissent mieux que les Japonais? Mongolie, Europe de l'Est... Pays où le nivea de vie est nettement moins élevé qu'au Japon. J'ai tendance à croire que les jeunes Japonais vivent "trop" dans le confort, n'ont pas la "niaque", la motivation pour s'en sortir, bref ils ne savent pas ce qu'est la faim et donc ne savent pas ce que c'est de se battre pour survivre, pour bouffer.
C'est ce qu'expliquait Michinoku oyakata, dans des propos rapportés sur un post de 2009 (trop feignant pour rechercher lequel !) :P

konishiki
05/11/2009, 08h11
Dans le reportage d'Arte, Kirishima donne une explication.

Les jeunes ont du mal à se mettre nus, l'entrainement est nettement insuffisant et il y a moins de lutteurs qui ont du caractère.

toonoryu
05/11/2009, 09h59
Dans le reportage d'Arte, Kirishima donne une explication.

Les jeunes ont du mal à se mettre nus, l'entrainement est nettement insuffisant et il y a moins de lutteurs qui ont du caractère.

Ce type de commentaire, je m'en méfie toujours un peu quand même, car on le retrouve à toutes les époques, la génération de Futabayama les a sans doute faits au sujet de la génération de Wakanohana I, qui a dû les faire pour celle de Taiho, qui a dû les faire pour celle de Chiyonofuji...

C'est ce que j'appellerais le "syndrome Francis Cabrel", le "c'était mieux avant", en l'occurrence "c'était plus dur de notre temps". Même s'il y a du vrai, faut avoir du recul vis à vis de ça...

konishiki
05/11/2009, 10h23
Toujours dans le même reportage , Akebono oyakata dit ceci : quand j'ai commencé mon maître me disait que de son temps, c'était 20 fois plus dur et maintenant , je me dis que de mon temps, c'était 20 fois, plus dur.

X-Philohana
05/11/2009, 11h39
Toujours dans le même reportage , Akebono oyakata dit ceci : quand j'ai commencé mon maître me disait que de son temps, c'était 20 fois plus dur et maintenant , je me dis que de mon temps, c'était 20 fois, plus dur."Akebono oyakata"? Akebono a été réintégré avec rang d'oyakata, à son nom qui plus est? C'est un scoop ou j'ai été éloigné trop longtemps du sumo?
Des news à ce sujet, Koni? Il n'apparaît pas sur la liste des oyakata de la NSK, mise à jour au début du mois... http://sumo.goo.ne.jp/eng/ozumo_meikan/kyokai_in/oyakata/oyakata.html

konishiki
05/11/2009, 12h48
Non , l'interview d'Akebono dans le reportage a été effectué quand celui ci était encore Oyakata au sein de l'Azumazeki-beya.
C'est pour cela que je disais Akebono Oyakata en référence à cette interview.

Tadanobu
05/11/2009, 13h21
Toujours dans le même reportage , Akebono oyakata dit ceci : quand j'ai commencé mon maître me disait que de son temps, c'était 20 fois plus dur et maintenant , je me dis que de mon temps, c'était 20 fois, plus dur."Akebono oyakata"? Akebono a été réintégré avec rang d'oyakata, à son nom qui plus est? C'est un scoop ou j'ai été éloigné trop longtemps du sumo?
Des news à ce sujet, Koni? Il n'apparaît pas sur la liste des oyakata de la NSK, mise à jour au début du mois... http://sumo.goo.ne.jp/eng/ozumo_meikan/kyokai_in/oyakata/oyakata.html

Akebono a été Akebono-Oyakata en tant que Jun-Toshiyori du 22/01/2001 au 23/11/2006.

kedevash
05/11/2009, 18h22
Les entrainements répétitifs, usant physiquement et parfois humiliant alliés à des salaires beaucoup moins important que dans des sports comme le baseball, font que les jeune Japonais ne voient plus l'intérêt d'intégrer un sport aussi dur.

De plus, le Sumo est une discipline que l'on vit à plein temps. Avant d'arrivée au sommet l'on est comme à l'armée à servir et à subir les brimades des ses ainés. Dans les sports modernes, l'on a besoin de moins subir et de moins se donner corps et âme ( attention, je ne dis pas que cela est facile ) pour obtenir une notoriété et un salaire supérieur au Sumo.

Me concernant, je pense que c'est la raison principale pour le manque des jeunes.

Maintenant, je pense que la clé du succès pour le Sumo au niveau international serait de ne plus limiter le nombre de rikishi étrangers par Heya. Ou au moins en augmenter le nombre.

Comme le Sumo est de moins en moins populaire au Japon pourquoi ne pas plus l'ouvrir au monde extérieur? Tout en gardant les traditions et les rituels bien sûr

konishiki
05/11/2009, 19h11
L'ancien Azumazeki Oyakata (ex-Sekiwake Takamiyama)dans un article de SFM.

je lui demande ce qu’il pense de l’influence étrangère sur le sumo d’aujourd’hui. Il éclate de rire et me répond qu’il trouve toujours étrange de voir des blancs sur le dohyo. Il poursuit en me disant que l’apparence du sumo change, mais que le sumo reste le sumo. Je lui cite Akebono en 2001 qui dans une interview au Japan Times qu’exporter le sumo à l’étranger en ferait un sport comme les autres – le sumo est un style de vie autant qu’un sport. Je me demande tout haut si la popularité du sumo est en train de pâtir de la présence de nombreux étrangers puissants face à bien peu de rikishi Japonais prometteurs dans les hauts grades. Azumazeki me répond qu’il ne pense pas que la popularité du sumo soit en danger ; les gens s’inquiètent toujours du fait que le sumo n’est pas assez populaire, et il y a ceux qui comme lui, considèrent que ce sport se porte bien.


Le lien :http://www.sumofanmag.com/content/Issue_10/Azumazeki_French3.htm

Gunbai2
07/11/2009, 03h03
C'est vrai que le sumo est un sport relativement ingrat par rapport a d'autres, comme le base-ball par exemple : les chances de vivre bien du sumo sont réduites et les efforts pour parvenir à quelque chose sont souvent considérables. En bref, j'imagine que beaucoup de jeunes Japonais se disent effectivement que le jeu n'en vaut aujourd'hui plus la chandelle ! Ceci étant admis, je continue à penser que le facteur "nationalisme" reste important pour expliquer le manque d'intérêt de la jeunesse japonaise pour le sumo. En effet, les Japonais ne réussisent pas si mal dans les sports à visibilité internationale. Le meilleur exemple étant certainement encore une fois le base-ball : pour la seconde fois consecutive les Japonais ont decroché le titre de champion du monde de la discipline (World Base-ball Classic). On pourrait également prendre l'exemple du judo : les Japonais continuent en général à être les meilleurs au moment des grands rendez-vous internationaux.
Or, on ne peut pas dire que le sumo soit un sport ayant une forte visibilité internationale. Il suffirait alors d'en faire véritablement un sport global me diriez-vous... avec par exemple seulement 3 basho au Japon, un basho en Europe, un autre aux USA et un troisieme en Amerique du Sud. Et c'est là que l'on bute encore contre le facteur nationalisme et la schizophrénie de la société japonaise à l'égard de cette pratique martiale. En effet, dans l'inconscient du Japonais moderne le sumo ne peut être que Japonais par essence et ceci même si de plus en plus de Japonais s'en désintéressent !

kedevash
07/11/2009, 09h08
Je n'irais pas jusqu'à vouloir voir les Hon Basho déplacés en pays étrangers. Je voudrais juste que le NSK facilite et augmente l'accès aux rikishi étrangers dans les Heya. Si les jeunes Japonais ne sont plus motivés, alors laissons la place aux autres.

skydiver
07/11/2009, 09h58
Je penche plutôt pour conserver les bashô au Japon, sous leur forme actuelle, et organiser plus de tournées à l'étranger afin de mieux faire connaître le sumô.

Le sumô n'est pas un "sport" ou n'est pas "qu'un sport"; selon son appréciation et sa connaissance de la chose.

Voir dans la situation actuelle du sumô du nationalisme ou de la schizophrénie relève, à mon humble avis, d'une erreur. Je ne redonnerai pas ici les exemples déjà cités et invalidant cette fixation.
A nouveau, malgré l'arrivée d'étrangers au plus haut niveau il y a, en gros, une vingtaine d'années, le sumô a survécu et reste populaire.
Il y a toujours du monde pour assister aux bashô et aux jungyô, les télévisions n'ont pas rompu les contrats de diffusion, la presse spécialisée n'a aucunement fait faillite et la presse généraliste continue à largement en parler.
Alors, moins populaire certes mais toujours vivant et pas en voie de disparition. Les pessimistes forcenés se sont fourvoyés depuis la fin des années 1980.

Un relatif contre-exemple tout de même, si vous permettez.
Une des deux plus importantes Ecoles de karatedô dans le monde compte pas moins de 12 millions de pratiquants, sur tous les continents.
Pourtant ses Championnats du Monde ne sont organisés que tous les quatre ans, exclusivement à Tôkyô, dans le respect d'une tradition bien établie et acceptée par tous.
Aucune nationalisme exacerbé ou autre schizophrénie là dedans.
Et pourtant le karatedô ne s'est jamais aussi bien porté et continue sa progression, partout, tant au Japon qu'à l'étranger. Notamment l'Ecole à laquelle je fais référence.
Tout cela bien que des nombreux étrangers excellent dans ce budô moderne et que deux des trois derniers Championnats du Monde en question aient été remportés par des Brésiliens (pas de souche nippone d'ailleurs).
Comme quoi...

Gunbai2
07/11/2009, 13h54
Juste une petite précision : la seule chaîne de télévision qui continue a diffuser du sumo est NHK, la télévision (semi) publique japonaise. Elle le fait parce que cela fait partie de sa mission de service public et quel ne diffuse aucune publicité, n'est pas dépendante des annonceurs et donc n'a pas à se soucier des taux d'audience. Les chaînes privées ne diffusent quasiment plus de sumo (a part quelques secondes de résultats et quelques images du combat principal de la journée). C'est simple, aujourd'hui, pour voir du sumo a la télévision japonaise il faut le voir en direct sur NHK ou dans la partie sportive des journaux télévisés de cette même chaîne.
Il y encore quelques années, durant les basho, une chaîne privée diffusait tous les jours un concentré d'une quinzaine de minutes de tous les combats de sumo de la division supérieure (le fameux "Sumo digest"). Quand je suis arrivé au Japon, à la fin des années 1990, le résumé en question était diffusé autour des 23 heures. Mais peu à peu, en raison du manque d'audience, l'heure de diffusion fut reculée, et ce qui devait advenir advint, l'émission fut totalement supprimée.
Alors, si c'est une évidence que le sumo existe toujours, il me paraît tout aussi évident que depuis la fin des années 1990 celui-ci est très nettement sur une pente descendante en matière de popularité.

skydiver
07/11/2009, 15h53
Pour en rester au niveau de la télévision, le fait de voir bien souvent des rikishi sur les plateaux des chaînes privées permet de mesurer objectivement une popularité certaine, bien que minorée par rapport aux décennies passées.
De même, les publicitaires font souvent appel aux lutteurs pour leurs productions. Ce qui signifie bien que le sumô reste populaire malgré tout. Les agences de publicité utilisent ce qui fonctionne et marque l'esprit des gens. Il en va de même dans la publicité rencontrée dans la presse écrite.
Les références au sumô, gage d'une certaine popularité, sont objectivement nombreuses dans la vie quotidienne au Japon.

Restons donc optimiste avec un taux de popularité certes moins fort qu'il n'a pu l'être mais toujours relativement important.

Katsunori
14/11/2009, 13h14
Se préoccupant aussi de la moyenne d'âge élevée des amateurs de sumo, à la veille du Kyûshû basho, l'Asahi Shimbun a interviewé Ken Miyake (30 ans, membre du boys band V6 et homme de télé, radio... Un "tarento" comme disent les Japonais) afin de mieux connaître les quelques jeunes qui aiment ce sport.
Petite traduction rapide (sans trop de fautes j'espère) de l'entretien paru ce matin.

- Depuis quand fréquentez-vous le Kokugikan?
Depuis l'âge de 17 ou 18 ans. J'ai été présenté à Fujishima oyakata (ancien ozeki Musôyama) par Tokoro George (autre tarento, http://en.wikipedia.org/wiki/George_Tokoro) et j'ai commencé à venir.

- Qu'est-ce qui vous a amené à aimer le sumo?
La Famicon (console de jeu pour la télé) peut-être. Il y avait un jeux qui s'appelait "Tsuppari Ozumo". J'aimais bien et j'étais doué. C'est aussi la génération Wakataka, l’époque la plus enthousiasmante.

- Qu'est-ce qui vous séduit dans le sumo?
J'aimais beaucoup la façon loyale et hardie de combattre de Musoyama. C'est vraiment bien cette attitude courageuse. Que le lutteur soit bon ou mauvais, je trouve ça intéressant à voir.

- Est-ce différent de regarder à la télé ou d'être au Kokugkan?
Voir du sumo en vrai est très différent. A la télé on entend le bruit des têtes qui entre en contact, mais c'est une autre sensation quand c'est sous nos yeux. On resent aussi la tension dans le public. Ca ne passe pas vraiment à la télé. C'est la même chose pour un concert. La température, l'ambiance, on ne les sent qu'en live.

- Qu'est-ce qui retient votre attention?
Je regarde l'expression des visages. Quelle tête font-ils quand ils entrent sur le dohyo. Il y a des lutteurs qui sont plein de combativité mais aussi d'autres qui dès le départ n'ont auccune confiance en eux. Les lutteurs dont on sent l'énergie et la combativité peuvent devenir yokozuna. Mais un lutteur qui est vaincu dans sa tête ne peut pas faire du bon sumo.

- Qu'est-ce qui pourrait faire venir les jeunes au sumo?
Aujourd'hui, c'est le monde de l'internet, on a à portée de main des informations sur n'importe quel sujet. On peut s'intéresser à beaucoup de choses alors c'est difficile. Mais, tout comme les jeunes qui autrefois écoutaient du rock ont, en vieillissant, appris à apprécier la musique traditionnelle, les jeunes d'aujourd'hui finiront par s'intéresser aux sports nationaux et au sumo.

- Vos idées pour attirer le public?
Ca changerait peut-être avec des occasions d'assister aux entraînements. Que pensez-vous de "turnée des chanko"? En allant assister à l'entraînement, on mangerait le chanko de la heya. En assistant aux entrainements matinaux, on pourrait découvrir un lutteur qu'on a envie de soutenir. Ca peut être autre chose mais en tout cas, il est très important de créer des occasions.

- Il y a de plus en plus de lutteurs étrangers...
Je trouve ça bien. Si en tant que sport national, on ne peut le pratiquer qu'au Japon, le sumo ne pourra pas se répandre. Honnêtement, actuellement les lutteurs étrangers sont des moteurs. Asashoryu est attaqué pour des tas de raisons mais le fait qu'il y ait un "méchant" joue un rôle important aussi. Il y a Asashoryu, il y a Hakuho, ils sont tous les deux mongols mais ils donnent l'image d'une opposition ange et démon. Ce schéma peut être intéressant pour ceux qui regardent.

- En qui placez-vous vos espoirs?
Actuellement, je soutiens Kisenosato. C'est bien de voir son esprit de compétition se renforcer.

- Si un lutteur japonais s'imposait, le public reviendrait.
Oui, je le pense. Dans n'importe quelle compétition, s’il y a une superstar, le public s'enthousiasme, non?

Bon week-end à tous.

toonoryu
14/11/2009, 13h58
Intéressant. Merci. :)

Asafan
14/11/2009, 20h25
Super. Merci pour la trad. :D

N'hésite pas à passer, si tu vois de la lumière. Les japonophones sont rares.

Et on est avides de nouvelles fraîches :wink:

skydiver
14/11/2009, 20h27
L'idée que la maturité amènera de nouveaux fans est rassurante et logique. C'est peut être ce qui se passe déjà depuis un certain temps.

Merci pour cette traduction.

Kaiomitsuki
14/11/2009, 20h44
Merci beaucoup pour ce texte traduit :D ?